Allez chut... Ne crie pas. Assied toi. Calme toi. Va sous l'eau chaude ou froide... N'importe. Calme toi. Arrête de parler, de te parler. T'as plus faim ? Encore faim ? Mange. La musique n'arrive pas sous l'eau, juste le silence.
Il avait un pistolet dans l'ascenseur. Il n'a rien dit. Douze étages, c'est pas beaucoup. Mais c'est plutôt long. Je l'avais déjà vu, quelques fois, dans l'ascenseur aussi. On s'est jamais parlés. Je n'enlevais pas mon casque. Il n'enlevais pas sa capuche. Pas de bonjour, ni d'au revoir. Il avait une bouteille de vin et un pistolet. Il est sorti en même temps que moi, m'a suivi, lentement. Je peux rentrer ? Il a dit. J'ai ouvert la porte. Les femmes d'abord. Il a ri et est rentré chez moi. Enfin chez moi... Dans la pièce où je dormais. Et où je vivais. Où je pleurais et où je buvais. Il a gardé sa veste toute la soirée, sur ses épaules tordus. J'ai sorti du jambon sec et du pain. Il a trouvé le tire-bouchon plus vite que moi. Je ne le range plus en même temps. Débouché la bouteille. Et puis il m'a parlé de Dieu. Je trouvais ça bizarre. Il avait plus une tête à se jeter d'un pont plutôt que d'aller à l'église. Enfin, pourquoi pas les deux ? Il a demandé. Sursaut. J'ai toujours eu peur de regarder les gens dans les yeux. Mais il ne me regardais même pas vraiment. Un coup d'œil et j'ai vu qu'il regardait la fenêtre derrière moi. Dans ses yeux, un éclat d'envie. Un éclat ou un éclair. Il m'a demandé l'heure qu'il était. Moins de 22heures. Je reviens. Il est parti et est revenu avec une vieille chaîne hi-fi et un disque. Il a mis 4 non blondes, un seul titre. What's up. C'était comme une vieille rengaine. Je la connaissais. Lui, par cœur. Ensuite Sinéad O'Connor. Il a commencé à murmurer. La voix a rempli l'appartement. Il a ouvert la fenêtre, comme chez lui. Tu vois, dehors il fait nuit. Silence. Mais dedans aussi, il fait nuit. Il avait une main sur son épaule, accrochée comme elle menaçait de tomber à chaque mot. Je peux prendre une douche ? J'ai hoché la tête. Ce mec est dans ma douche, il me parle de nuit, de trucs bizarres. J'avais pas vraiment envie qu'il soit là. Il est resté après sa douche. Les cheveux mouillés sur l'oreiller, les deux mains derrière la tête, il m'a dit des banalités toute la nuit. Je me suis endormie, sur le canapé, lui dans mon lit. À mon réveil, il n'était plus là. Aucune trace de lui à part l'auréole mouillé sur l'oreiller. Je ne lui ai même pas demandé pourquoi il avait un pistolet, pourquoi il était venu chez moi. Je n'avais rien dis en fait. Je ne l'ai plus revu.
Je n'avais jamais lu un texte avec un tel théme, il est vraiment génial, j'ai adoré chacune des lignes que tu as conçut. C'est fluide, ça se lit bien. Je pourrais le lire, encore, & encore.
Je n'avais jamais lu un texte avec un tel théme, il est vraiment génial, j'ai adoré chacune des lignes que tu as conçut. C'est fluide, ça se lit bien. Je pourrais le lire, encore, & encore.
· Il y a plus de 10 ans ·Aly.
Comment nommerais tu ce thème? Merci beaucoup à toi pour tous ces compliments
· Il y a plus de 10 ans ·louzaki
Originalité, lui convient très bien ! Je t'en prie.
· Il y a plus de 10 ans ·Aly.
Originalité me va aussi... :)
· Il y a plus de 10 ans ·louzaki