Le génie criminel (2)

le-maitre-de-la-mort

Récit vu du Gardien de prison

Voilà quatorze ans que je suis gardien et sept ans dans le bâtiment des condamnés à perpétuité. Les derniers de la société comme on l'appel. Ici les détenues ont arrêté d'espérer de revoir le soleil. Vu que rien ne peut les faire sortir, ils sont intraitables entre eux. Rallier en gang, ils se battent jusqu'à la mort. Les coups les plus tordues ont déjà était fait pour humilier ou affaiblir un gang adverse.

C'est pour ça que je me disais que rien pouvait m'étonner.

Mais c'était avant que je le rencontre.

 Voilà deux mois qu'il est avec nous. Jamais je n'ai vu un détenu aussi compréhensible que lui. Le jour de son arrivée, il avait tué un homme à mains nu en lui arrachant la trachée de sa gorge. Depuis tous les gangs le fuis comme la peste. Pourtant aucun autre incident n'était arrivé. Il passait son temps dans notre petite bibliothéque à étudier je-ne-sais-quoi. En regardant son dossier de plus près, on a découvert qu'il préparait un doctorat en biomécaniques. A seulement dix-huit ans. Le plus dingue c'est qu'il continuait ces travaux même derrière les barreaux.

Quand on en parlait, pour lui ce n'était pas que des recherches théoriques :

- J'ai promis de finir ma thèse pour un petit garçon. J'élabore une nouvelle prothèse pour le jeune Mohammed qui as une malformation de naissance, me disait-il, mes recherches étaient portées sur son cas. Je lui ai promis que je le referais marcher. Alors c'est ce que je fais.

Il nous avait demander qu'un cahier et un stylo. Il griffonnait pratiquement jour et nuit dessus, penché sur des livres. Quand je regardais par-dessus son épaule, je ne voyais que des dessins ou des formules complexes.

Un soir où la prison était calme, et après m'être fait sermonner par mon directeur à propos d'une clé disparus, je passai devant sa cellule. Fidèle à son habitude il travaillait :

- Dit moi Greg, lui demandais-je, parle-moi un peu de se Mohammed.

Il sursauta, voilà plusieurs mois qu'il n'avait pas entendu son prénom à haute voix. Mais pour moi il n'y avait aucune raison qu'on l'appelle encore 314 159.

- Mohammed est un refugier de guerre, me raconta t'il en s'étirant, il est venu voir une société d'orthopédie avec sa famille pour une prothèse, mais elle a refusé de l'aider car il n'avait pas d'argent. C'était il y a un an. Cependant la standardise savait que je faisais mes études dans le domine donc elle m'a contacté.

Un sourire se dessina sur son visage.

- Quand j'ai rencontré cette famille pour la première fois, je me suis promis de les aider. Il n'avait rien mais avait besoins de beaucoup. Sa mère à pleurer quand je lui ai dit que j'allais les aider, ils n'y croyaient plus. Eux qui avait connu la guerre, l'exil forcée, le rejet quand ils sont arrivés. J'étais le premier qui les aidaient. Il y a cinq mois, je leur ai offerte une prothèse provisoire, en la recevant Mohammed à sourit pour la première fois depuis son arrivée en France.

J'étais admiratif de cet homme, il avait donné un an de sa vie pour un immigrant.

- Tu avais un sacré projet, comment ça se fait que tu es pété un câble comme ça à tes dix-huit ans ?

Il me regarda à travers les barreaux, d'un regard soudain dur et froid :

- Je suis fatigué, je vais me coucher.

Depuis ce jour, je compris que je ne devais pas parler de ça avec lui. Mais ma question me taraudait toujours, comment un gamin d'apparence aussi calme a pu tuer. Faire l'acte le plus contre-nature possible. Arraché la vie d'un être vivant.

Tous simplement horrible.

 

Pratiquement un an et demi après son arrivé, le matricule 314 159 demanda pour la première une visite :

- Il s'agit de quelqu'un de ta famille, lui demandais-je.

- Non ma famille ne veut plus entendre parler de moi.

Je ne pus m'empêcher de remarquer une teinte d'amertume dans sa voix.

- C'est ma meilleure amie, elle connait le but de mes travaux et je veux qu'elle concrétise mes recherches, pour Mohammed.

 - Normalement seul la famille est acceptée, dis-je gêné.

- Ah, on ne peut pas faire une exception ?

Je réfléchis un moment à la question. Voilà un an et demi qu'il était exemplaire. Pourquoi pas lui laisser une chance ?

- Bon on dira qu'il s'agit de ta belle-sœur, ça te va, lui proposais-je

- Merci beaucoup, merci pour Mohammed, me répondait-il souriant.

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