Le guépard

aile68

Un petit texte en hommage au "Guépard" de Luchino Visconti.

Dans la lumière cruelle des paysages arides de campagne, il y avait de grands palais vides habités de toiles d'araignée et de plusieurs milliers d'années d'une histoire qui se répétait lentement, la mort n'étant qu'une pierre de plus à l'édifice croulant et poussiéreux d'une île fameuse qui s'effritait au soleil. Une mer célèbre où naviguaient mille légendes venues d'ailleurs, de civilisations étrangères et conquérantes, résistait contre vents et marées, aussi noble qu'un fier guépard. On croyait encore au vieux monde, on donnait encore de somptueux bals, on s'émerveillait encore de petites choses qui ont leur importance mais du vieux monde ne resteraient plus que des maisons et bergeries silencieuses dans une nuit qui fait se larmoyer les félins orgueilleux. C'est la fin d'une époque historique, flamboyante, la jeunesse est revenue un instant chez l'homme à l'allure encore digne, l'espace d'un instant, d'une valse il a retrouvé ses vingt ans au bras d'une jeune fille éclatante de beauté. La recherche esthétique fait partie d'une vie surtout quand elle a tout à perdre.

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