Le Jeu

Angéline Richard

Règle numéro 1 - Tu dois voter pour ceux qui vont jouer Règle numéro 2 - Il n'y aura qu'un gagnant Règle numéro 3 - Reste en vie

- C'est l'heure, c'est l'heure ! Allez les enfants ! Mettez-vous en place !

La Patronne cri joyeusement dans les couloirs. C'est elle qui veut qu'on l'appelle comme ça. Elle est gentille. C'est une grosse femme et elle prend soin de nous. Depuis quelques temps, un jeu s'est installé dans la grande maison que nous habitons. Camille dit que ce n'est pas vraiment un jeu. Personne ne la croit sauf Chloé qui a peur après. Camille, c'est la plus âgée de nous toutes ! Elle sait beaucoup de choses et elle tente d'en apprendre à Chloé. Elle, c'est la plus jeune. Toute petite, toute naïve, toute mimi. Elle croit tout ce que dit Camille alors elle a peur pour le jeu. La Patronne à créée le jeu. Le but est d'élire deux enfants. L'un va devoir envoyer l'autre au Pays du Sommeil. Mais pas le droit de crier, si tu cris ta perdu et tu repars. Celui qui doit envoyer l'autre dans le Pays du Sommeil doit le faire d'une façon jamais faite pour le moment.


- A toi ! me lance la Patronne


Je dois voter. Je regarde les touches avec les visages de tout les enfants puis appui sur deux. En premier, celui qui va découvrir le Pays du Sommeil. Je sors de la petite pièce : l'isoloir, puis je vois Emilie sortir de celui à coté. Elle a mon âge mais elle est toute petite et puis elle est drôle et très chatouilleuse aussi. On s'entend bien. C'est maintenant Mallorie devant la porte mais elle refuse de voter. Elle aussi elle a mon âge mais elle a déjà participé une fois au Jeu. Celui qui devait l'envoyer au Pays du Sommeil lui a fait tellement mal qu'elle a hurlé et pleuré. Elle a perdue, elle ne pouvait pas entrer. Depuis, il lui manque un bras. Moi, ça ne me gêne pas car Mallorie est très gentille et souriante. Mais elle affirme que ce n'est pas un jeu. Elle a utilisée le mot «torture». Je ne le connaissais pas alors elle m'a parlé de sa douleur. J'ai beaucoup pleuré ce jour-là. Depuis, je me demande toujours si elle m'aimera encore si j'ai aidé à envoyer quelqu'un au Pays du Sommeil.

La Patronne n'est pas contente que Mallorie refuse. C'est normal mais mon amie explique pourquoi. Elle est têtue :

- Je ne peux pas ! Voir subir ça ! J'ai connu une telle douleur … Je ne veux pas que d'autres y passent à cause de moi !

- Tu as peur, fait doucement la Patronne, et c'est normal mais tu peux infliger cette douleur à celui qui t'as fait ça.

Beaucoup ont mal avant d'entrer au Pays du Sommeil. Mallorie n'a pas supporté. C'est la première fois qu'elle assiste au Jeu après sa participation alors je comprends sa peur. Elle me regarde puis entre dans l'isoloir. Je rejoins Emilie et on part toutes les deux vers le théâtre de la maison en se disant qui on voir. Nous tremblons d'excitation en nous asseyant près de Camille et Chloé, tout en haut. La petite se cache les yeux car elle n'aime pas voir ça. Mallorie nous rejoint puis Célia. C'est drôle, les cheveux de Célia sont jaune mais elle les voudrait bleu. Elle adore le bleu. Elle est avec Myriam qui regarde la scène en racontant encore une fois comment elle a aidé un petit à trouver le Pays du Sommeil. Cette histoire, c'est sa victoire. Elle en est fière. Lorsque la théâtre est remplis, les lumières s'éteignent et la Patronne est là, devant nous sur scène, les mains jointe, souriante.

- L'ordinateur à compté …

Un roulement de tambour retentit

- Francis sera envoyé au Pays du Sommeil !

L'enfant se lève et un sourire cruel se dessine sur le visage de Mallorie. Elle me fait peur. Elle sourit car c'est Francis qui lui a fait mal.

- Et celui ou celle qui va l'envoyé est … Orianne.

Je reste muette. C'est moi, c'est moi qui suis appelée ! Je n'y crois pas. C'est la première fois. Myriam me dis à quel point ça va être génial et Emilie me dit que je suis chanceuse. Je me lève mais Mallorie m'attrape. Son visage est presque collée au miens.

- Fais lui mal ! Fais-le hurler ! Refuse-lui ce qu'il m'a refusé !

Je recule et descends les escaliers vers la scène. Tout le monde sourit sauf moi. Je ne sais plus si j'ai envie de le faire ou non . La Patronne me laisse seule dans une pièce pour réfléchir à ce que je vais faire à Francis. Je suis obligée mais je n'ai plus envie. Et soudain, je sens la puissance monter en moi. Mallorie compte sur moi et je sens ce besoin de faire mal à Francis. Je souris, le Jeu ne fait que commencer.

La Patronne vient me chercher. Il y a sur scène divers objets dont je pourrais me servir. Francis me regarde timidement. Il fait moins le fière que devant Mallorie.

- Me fait pas trop mal d'accord ?

Je ne réponds pas. Mon corps semble flamber tellement je veux jouer. La Patronne semble prendre plaisir à me voir patienter. Enfin, elle quitte la scène. Je marche alors vers les objets et attrape un manche en bois. Je le soulève avec peine car l'énorme masse de fer au bout est lourde. La peur traversant le regard de Francis me fait rire. Je m'avance vers lui, traînant derrière moi la masse. Arrivée à un mètre de l'enfant, je soulève l'arme jusqu'à mes hanches et pivote. Le bout de fer rencontre un jambe, la brise. Francis retient un hurlement, je le vois. Il s'effondre sur le sol et les enfants applaudissent. Je suis grisée. Je pose la masse et reviens vers les objets. Lequel choisir ? Je les regarde un par un, passant dans ma tête leur utilité. J'en choisi un. C'est une petite perceuse. J'appuie sur le bouton et le bout tourne en faisant du bruit. Francis me regarde, il est terrorisé. Autour de moi, je sens tout les enfants tendu, impatients de voir la suite. Ma victime ne s'est pas relevé. Sa jambe lui fait mal, je le vois sur son visage. Moi, je souris mais je sens que ce sourire est cruel, sadique comme dirait Mallorie. Je m'accroupis devant Francis et pose une main sur sa jambe brisée avant de m'appuyer dessus. Il veut hurler mais ne le fait pas. Il est résistant mais je sais comment le faire crier. La perceuse lui traverse l'épaule et des paillettes de sang tombent sur mes bras nues et ma robe bleu. Je pose la perceuse et retourne vers les objets. Il y a une hache. Je la soulève. Elle n'est pas légère mais je la porte. Francis se lève. Il veut partir. Je veux pas qu'il parte ! On commence juste à s'amuser ! Je lève las hache et tente de le frapper à l'épaule mais il lève le bras pour se protéger. Sa main tombe sur le sol. J'ai du sang sur le visage, sur les bras, sur ma robe … je souris et pose la hache. Francis n'a pas crié mais la douleur commence à devenir insupportable, je le lis dans ses yeux. Les enfants me cri des encouragements. Les autres objets sont pas super mais bon, c'est mieux que rien. Je lève un instant la tête vers les spectateurs. Mallorie semble heureuse. Alors je vais continuer. Une arme attire mon attention. C'est une tronçonneuse je crois que ça s'appelle.

- Je … Je me laisserais pas martyriser sans rien dire !

Martyriser ? C'est quoi ce mot ? Je me retourne. Francis est debout, vacillant sous le poids de la hache et de sa jambe blessée. Retournement de situation dirait la Patronne. Aucun enfant n'a jamais réagi comme ça. Mon sourire s'élargit. Il s'approche de moi, traînant sa jambe et s'appuyant parfois sur sur la hache. Je prends la tronçonneuse et cherche un moyen de l'allumer. J'y arrive. La machine fait vibrer mon corps, c'est drôle.

- Tu as l'air d'avoir mal Francis … Laisse moi t'enlever ta jambe, ça ira mieux après !

D'un mouvement large, je coupe la jambe à sa base, près de la hanche. Francis tombe et hurle. J'ai gagné. Je suis pleine de sang mais les enfants applaudissent. Ils ont eut du spectacle, ils sont content. Francis est emmené voir l'infirmière. La Patronne descend sur scène. Elle me félicite puis s'adresse aux autres.

- Merci à tous d'avoir voté ! Retour ici le mois prochain !

Les enfants commencent à partir. La Patronne me raccompagne dans ma chambre. Elle dit que je dois prendre une douche et laver ma robe. C'est vrai. Elle parle aussi du Jeu en disant que j'ai bien maîtrisée le retournement de situation. Elle me félicite, je suis contente. J'entre dans la salle de bain et me regarde dans le miroir collé au mur. Mes cheveux sont orange. C'est une drôle de couleur je trouve mais je n'y peux rien. De mon visage, on voit ma peau un peu foncé entre les lignes de sang. Pendant un instant, je crois que mes yeux sont rouges mais il redeviennent vite vert. J'ai sans doute rêvée. Ma robe bleu est toute tâchée. Ça rend bizarre. Mes bras aussi ont du sang dessus. J'enlève mes vêtements et vais sous la douche. L'eau est chaude et fait glisser le sang jusqu'au sol. L'eau se teinte de rouge puis redevient transparente. Je me savonne puis me rince et sors. J'emmène mes vêtements à la laverie. La Patronne est-là. Elle parle avec Mallorie.

- Tu as fait exprès n'est-ce pas ?

- Je ne vois pas de quoi vous parlez …

- Je parle du fait que tu as corrompu les autres pour qu'ils votent Francis et Orianne.

- Et alors ?

- Tu l'as mises en danger.

- Les règles n'interdisent pas que le victime se défendre apparemment et, de toute évidence, Orianne se défendra.

- Elle n'en aurait pas besoin si tu n'étais pas intervenue.

- Votre jeu la met déjà en danger.

J'ai du mal à comprendre tout ce qu'elles disent. Je suis en danger mais je ne vois pas pourquoi. C'est bizarre. Je veux leur demander pourquoi elles racontent ça mais à la place, je recule de quelques pas et fais du bruit comme si je venais d'arriver. Elles me regardent. La Patronne sourit et attrape mes affaires pour les mettre dans la machine. Mallorie me félicite puis m'entraîne vers la sortie. Nous allons dans le jardin, derrière la maison. Il fait très beau et les autres sont déjà là. Camille ne me parle pas et Chloé se cache derrière elle alors qu'Emilie, Myriam et Célia viennent s'amuser avec moi. On fait de la balançoire mais Célia appelle ça un tape-cul, c'est drôle. Emilie rebondit dessus, ses pieds ne touchent pas le sol. Moi, je vais voir Camille et Chloé. C'est pas super si elles ont peur de moi. On s'explique et elles acceptent de venir avec nous. Bon, tout va bien alors ! Un garçon s'approche de moi, il est très grands et son visage carré et sérieux me fait peur. Sa voix est grave pour un enfant, comme si elle est devenu adulte mais que le reste n'a pas suivi.

- Tu vas payer pour Francis. Le mois prochains, tu pourra dire adieu à tes bras et tes jambes.

Je le fixe sans rien dire. J'ai peur mais je sens que je ne dois pas le montrer. Il avance les mains vers moi et me pousse. Je tombe dans l'herbe. Mes amies m'aident à me relever et je vois le visage inquiet de Mallorie alors je souris

- Vous en faites pas ! Le mois prochain, on verra qui de lui ou moi va payer !


La Patronne semble inquiète quand elle me regarde. Je ne vois pas pourquoi. Il y a pas de raison de s'inquiéter. Demain, c'est le jour du jeu. Depuis le début du mois, Mallorie m'entraîne à manier des armes. On fait ça en cachette parce que c'est interdit. Emilie est avec nous aussi. Elle se débrouille bien mais c'est drôle, les armes sont parfois plus grande qu'elle. Camille dit que c'est un avantage. Elle dit que comme ça, Emilie peut se glisser partout sans être vu. Elle a raison. De toute façon, Camille n'a pas souvent tort alors quand elle parle, on l'écoute. La Patronne vient souvent me voir. Elle m'a même accompagné jusqu'à l'isoloir. J'ai choisis les deux enfants : moi en premier, l'ami de Francis ensuite. Chloé aurait dit que je suis suicidaire mais je ne sais pas ce que cela veut dire. Je sort et vais dans le théâtre, au premier rang. J'aurais moins de chemin à faire quand je serais appelée. Les enfants remplissent la pièce puis les lumières s'éteignent. La Patronne lance son habituel discours puis nous appelle. Moi et Aymeric, l'ami de Francis, montons sur scène. La Patronne nous envois cinq minutes dans une pièce pour réfléchir. Réfléchir à quoi ? Je n'ai rien à réfléchir ! Je dois survivre c'est tout ! La Patronne vient me chercher. Alors que je passe près d'elle, elle me murmure :

- Coupe toi la tête. C'est la solution la moins douloureuse.

- Hors de question ! Il m'a menacé, je dois réagir !

- Tu as six ans et il en a douze ! Il va te massacrer !

- Excusez-moi …

Je me glisse entre la Patronne et le coin de la porte et entre sur scène. Les cris et les applaudissements retentissent. Aymeric me fixe comme s'il voulait trouver mes failles. Je n'en connais aucune. La Patronne donne le départ. Aymeric court jusqu'aux armes puis s'arrête avant de les atteindre. Il me regarde, surpris que je ne bouge pas. Il pensait que j'allais me précipiter vers les objets pour tenter de me défendre comme un chien apeuré mais non, je ne bouge pas. Je ne fais rien à part rester sur mes deux pied, figée. Je fixe Aymeric et je sens que mon regard le glace. Plus personne ne bouge ou ne parle. Je ne sais même pas si les autres respirent. Puis quelqu'un se lève, Emilie, et me cri de bouger, de faire quelque chose.

- Ne pars pas pour le pays du Sommeil !

C'est ça ! Ne pas me faire tuer !

- Je ne compte pas mourir.

Surprenant tout le monde, je bondis et me précipite vers les armes. Je saisi un petit poignard et lance vers Aymeric. La lame se plante dans son épaule. Il recule sous le choc. Son regard brille de colère. Il prend la hache qui et posé près de lui et la lève. Ses grandes jambes lui permettent d'arriver rapidement jusqu'à moi. Il bascule la hache et je me baisse pour l'éviter. Le poids de l'arme entraîne Aymeric qui se retrouve dos à moi. J'arrache le poignard de son épaule et le plante dans son dos. Plus de vingt fois. Il tombe, visage contre le sol. Victoire facile. Les enfants applaudissent et sifflent. La Patronne soupire de soulagement. Je souris. Aymeric est parti au Pays du Sommeil. Emilie, Mallorie et Myriam descendent sur scène en courant pour me faire un câlin. Je me sens bien. Deux hommes prennent le corps d'Aymeric et l'emmènent avec eux. Personne ne sait où ils l'emmènent. Je m'en fiche. Les filles et moi partons dans le jardin. Il fait beau et on peut encore profiter du soleil en fin d'après-midi.


Le Jeu a changé. Les deux élus se battent. Le perdant va au Pays du Sommeil. Mais maintenant, on peut crier quand on a mal, ça libère. Mais ceux qui ne sont pas «complet» ne participe pas. Mallorie et Francis ne participent pas. Emilie est heureuse car elle a jouée. Bien sur, elle a gagnée mais le bandage autour de sa jambe montre la violence de son adversaire. Depuis, elle boite. Mais ça devrait passer dit la Patronne alors tant mieux. Quand on doit voter, Emilie, Mallorie, Myriam et moi nous arrangeons pour ne pas que Célia, Camille et Chloé se battent. On veut pas, c'est tout. «Corruption» ça s'appelle. Mallorie dit qu'on est mal si la Patronne nous choppe mais on est maligne. Depuis que le Jeu à changé lors de mon combat contre Aymeric, j'ai beaucoup été élue. Les enfants veulent me voir, ils veulent le spectacle que j'offre avec des éclaboussures rouges sur mes vêtements et mon visage. Endormeuse est devenu mon surnom et ils le scandent lorsqu'ils voient que mon adversaire est épuisé et trop blessé pour bouger. Je trouve le Jeu beaucoup plus intéressant depuis le changement. Il y a beaucoup plus à voir que ce soit le combat ou les réactions des deux élus. C'est même parfois drôle.

Mais il y a un nouveau. Il a fallu lui expliquer le Jeu. J'ai pas aimé son regard à ce moment là. Je n'aime pas son regard en général. Moi, je suis celle qui joue le plus. J'ai toujours de l'imagination pour finir en beauté. Mais parfois, il y en a qui abandonne avant alors c'est moins drôle, ils sont pas motivés. Ça ne me donne pas envie de jouer alors je les tues directement. Ceux qui résistent, je les tortures un peu. Ils crient, je ris. La Patronne n'a plus peur maintenant. Je crois qu'elle m'aime beaucoup plus qu'elle ne le dit.

J'ai grandi, en taille et dans ma tête. Je ne sais pas si je suis plus mâture mais je commence à comprendre des choses. Le Jeu tue. Je ne connais rien du Pays du Sommeil mais je sais que j'enlève la vie et la sensation de puissance s'empare de moi, me grise. J'aime le Jeu, j'aime torturer et tuer sous les yeux de jeunes et d'enfants en liesse qui ne demandent que ça. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. J'ai quinze ans et je viens encore d'être élu. Je me lève, la poitrine bombée de fierté. La Patronne me donne une tape sur l'épaule, souriante. Une mèche grise s'est échappé de son chignon. Je me rends dans ma pièce alors qu'elle appelle mon adversaire. Je ne sais pas qui je vais affronter mais je sens mon cœur se serrer. L'illusion que j'ai tissé cache à merveille, la tristesse qui m'étreint. Certes, tuer est un passe-temps mais les âmes de mes victimes me hantent et chaque nuit, je me réveille après des cauchemars horrible. Je veux la paix. Et dans cette salle où je dois réfléchir, je m'abandonne réellement aux larmes. Je hurle et pleure puis me ressaisit. J'essuie les larmes et quand je reviens sur scène, j'ai ce sourire rayonnant qui m'a valu mon surnom. Mon adversaire est le nouveau, Valère. Il a toujours ce regard impénétrable que je déteste. C'est comme s'il voulait à tout prix que je paye. Ah et puis ce sourire cruel que je hais. La Patronne me souris puis s'éloigne. En passant près de moi, elle n'oublie pas de me murmurer :

- Bonne anniversaire.

- Merci.

Mon ton est froid. Je sens quelque chose d'extraordinaire vas se passer mais je ne sais pas quoi. Mais j'ai pourtant l'impression que cela va enfin m'aider.

- C'est parti.

Prise dans mes pensées, je ne réagis pas assez rapidement et les quelques secondes d'inattention me coûtent cher … très cher … En face, Valère en a profiter pour saisir la tronçonneuse. Elle tranche ma chaire, ma peau, fait couler mon sang. Une douleur intenable me saisit. Je veux hurler mais l'air ne passe plus, le liquide poisseux au goût métallique rempli ma bouche, forme des bulles à l'extérieur de mes lèvres. Je tombe. Les cries horrifiés des autres me parviennent mais allongée sur scène, je ne peux plus bouger, je ne peux pas les regarder. Mes amies hurlent mon nom. Je veux leur dire que tout vas bien se passer mais ma voix n'est pas assez forte. Les sensations disparaissent de mon corps et je sens mes yeux s'embuer de larmes. Au plafond, les lumières m'aveugles comme des petits soleils. Valère s'approche de moi. Il sait qu'il n'a plus rien à faire que la vie me quitte par litre. Je ne vais pas lutter contre la mort.

- Bon anniversaire.

Il avait deviné que j'allais mal. Je souris. Mes lèvres s'ouvrent, du sang et un murmure rauque s'en échappe :

- Merci infiniment Valère. Dis leur … dis leur que je suis heureuse …

Il hocha la tête et se relève pour se tourner vers le public et empêcher mes amies de m'atteindre. Je ferme les yeux, souriante. Mon esprit s'évapore. J'ai enfin trouvé la paix que je cherchais.

  • J'ai bien aimé, mais c'est juste hyper malsain comme histoire ! :)

    · Il y a presque 9 ans ·
    1236877 10200598784880923 1449938848 n

    lorine

    • Merci ! Justement, je voulais que ce soit malsain ! (et puis, les devoirs d'allemand provoquent des réactions étranges dans mon petit cerveau xD)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Img 20151007 105446

      Angéline Richard

Signaler ce texte