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Le labyrinthe des jugements.
alison_pi
Certains usent de jugements pour se donner le sentiment d’exister tandis que pour d’autres les jugements les anéantissent.
Pourquoi l'homme peut-il remettre en cause sa réflexion si celle ci est indivisible de la conscience de celui qui se l'a singularise.
"Penser, sentir que nous sommes conscients, s'entendre, se sentir, se voir respirer tout en touchant à la fugacité de la vie dans la lumière blanche du soleil brûlant.
Nous apercevons par dessus l'océan comme des bulles pétillantes qui au contact de la lumière, de l'espace et de l'atmosphère se libèrent et puis disparaissent."
Ce phénomène singulier et ensorcelant
que l'on observe si peu souvent
nous fait prendre conscience d'être atypique,
comme lorsqu'au contact d'autrui
l'indifférence à l'égard d'autant de différences
se fait sentir intérieurement.
Chacun écoute une musique d'accompagnement
que les autres écoutent aussi secrètement,
c'est ce qu'ils appellent la conscience.
A cet instant alors,
toutes nos pensées se retournent vers nous.
Pourtant en même temps se crée une ligne d'horizon volubile
vers laquelle se tourne notre raison,
sur laquelle se calque une matière à penser,
par delà laquelle nous nous distinguerons d'instinct
pour nous détacher de ce que l'on est pas,
le désir d'un souvenir inhérent.
Fuir l'autarcie, avoir le contrôle de soi, créer et penser à ce que l'on ne sera jamais quand bien même l'autre se trouve à côté...
Une pensée me foudroie et m'éclaire sur "L'enfer, c'est les autres", chez l'être-avec et pour celui qui est conscient, libre, moral.
Sartre avait raison, Spinoza l'avait prédit.
Cet ensorcelant conditionnement qu'on le veuille où non, se fait à chaque instant.
On découvre le monde et sa phylogenèse,
on discrimine sous différentes formes des symboles et les utilisent
comme une possibilité d'éclairer ce que l'on perçoit.
Pourtant, lorsqu'il s'agit d'expliquer et de décrire les marques que laisse
des sentiments d'antan éternellement inexploités,
il y a comme une rupture qui se fait et, tout semble se brûler
comme consumé par le néant.
Nous avons conscience et le sentiment d'être sans pour autant exister,
à l'intrinsèque, comme en décalé.
On use des jugements pour se sentir exister.
Aujourd'hui, l'espoir de trouver une preuve de l'existence
d'une histoire inhérente libère un sentiment nouveau,
soulage le poids des mots,
des jugements,
des maux.
Par peur de devenir dépendante et enchaînée au destin,
il est préférable de s'amuser des jugements, de jouer la tragédie.
Il est conseillé d'user des farces, tout en
continuant d'idéaliser sur ce que l'on ne sera jamais plus,
et de dévoiler le hasard pour occuper la distance intérieure.
Puisque le temps nous est compté, il est temps d'être gaie :
"Comme une lettre calciné pour le néant, l'être l'écriera et la sentence lui sera pensée. Malheureusement, les conséquences lui seront éternellement cachées puisque la mort les emportent bien trop souvent dans sa chute,
et en si peu de temps".