Le labyrinthe éreinte!
jimto
Rosa a un beau jardin où elle aime jouer. Ses parents lui avaient donné pour consigne de ne pas aller derrière le grand chêne. On gagnait tout de suite la forêt et elle était trop petite pour s'y aventurer. Elle aimait pourtant jouer autour de "son" arbre. Souvent Rosa voyait passer, en coup de vent, un petit garçon dans le chemin qui bordait la propriété. Il disparaissait aussi vite qu'il était apparu!
Aujourd'hui, elle pût l'interpeller! "Qui es-tu" cria Rosa?
"Je suis L'apprenti Magicien" s'exclama t-il en arrêtant net sa course et en bombant exagérément son torse!
"Soit, mais quel est ton prénom?" répliqua Rosa en souriant, pas impressionnée pour un sou.
"Je suis Andréa, LE bâtisseur de labyrinthes, et toi?"
"Mon nom est Rosa, j'habite ici dans la maison au fond du jardin mais… Peux-tu me le prouver?" espiègle et peu crédule.
Andréa, vif comme l'éclair sortit de sa besace un mini marteau piqueur. "Tu vois, il me sert à retourner le sol de la forêt pour me servir de la terre, des plantes et surtout des arbres que je replante pour construire les parois de mon labyrinthe. En plus, tu peux me croire, dès que mon marteau piqueur creuse et retourne, il se met à chanter en travaillant! Si, si…
"Bien… Mais ton labyrinthe où est-il?"
Andréa confia, en murmurant, son secret tout content de trouver une nouvelle amie!
"Si tu cours vite devant ton chêne en disant "Téléporte-bois" tu es transportée illico!
Si tu veux, tu peux m'accompagner mais à deux conditions :
- Rester avec moi car je suis le seul à savoir comment sortir de mon dédale.
- Prendre un instrument ou un outil qui fait du bruit pour nous repérer si l'un de nous s'égare. Pour ma part mon marteau chanteur fera l'affaire. La nature prend tellement vite son essor que, parfois, je ne reconnais plus moi-même le chemin.
Rosa à tout de suite repéré sur la table du jardin le jouet perceuse de son frère qui s'amuse à être bricoleur. Trop curieuse et impatiente, elle était déjà prête à courir à ses côtés à quelques mètres du grand arbre. À peine prononcés les mots magiques, ils se retrouvent à l'entrée des murs végétaux bien entretenus. "C'est magnifique, tu es un sacré jardinier" s'exclama t-elle enchantée.
"Merci Rosa mais je suis juste un apprenti magicien à la main verte qui invente des jardins extraordinaires. Grâce à mon marteau musicien qui me chante des airs des quatre coins du monde je fais pousser des plantes exotiques, tropicales et même du désert! Bref, de tous les continents. Je viens souvent pour entretenir et agrandir mon labyrinthe. M'y perdre un peu est un plaisir. Ça attire les oiseaux, les papillons et les abeilles butinent sur ces murs fleuris et parfumés… Mais déjà Rosa courait et n'écoutait plus sa jolie histoire.
Déjà perdue, elle vagabondait entre jungle et baobab, rangées de cactus et orchidées!
Elle appelait Andréa en vain. La joie et l'excitation laissaient place à la crainte et à la solitude et, malgré la beauté des lieux, elle s'en voulait d'avoir été un peu imprudente. Fort heureusement sa perceuse marchait. Quelques minutes s'étaient écoulées et le chant réconfortant de sa berceuse, pardon perceuse, ne trouvait pas l'écho du marteau chanteur. "Rosaaa! Andréaaa!"
Enfin, le piqueur plus marteau que d'habitude et la douce perceuse jouèrent de concert! Et les voix de nos deux amis triomphaient en chœur! Quel brouhaha dans ce labyrinthe éreintant!
Ouf, une haie de houx "mais où on est?" Ne t'inquiètes pas Rosa : regarde au bout de l'allée. Rentrons et courons devant cet autre chêne! comme s'il les attendait pour le chemin du retour…