Le loup et la gnole.

suzan-comfort

Le loup et la gnole.

Tel un vieux loup de mer dont l’eau tarie se moque,

Brandissant ses appâts comme on amorce un phoque,

Un homme, ivre de gnole, jure pour le nouvel an,

D’abstinence du breuvage. Il en fait le sarment.

Soustrayant l’addiction, après trois vers devins,

Le Merlin du comptoir, du zinc, ascète devint. 

De tripots mal famés en bas-fonds résiliés,

Il se fait une raison : il faut vivre étriqué !

De filles de joies austères aux peines à jouir au mètre

Dans ces lupanars chics où le gueux se fait maître,

De roulettes à deux balles en machines à dessous,

Le malheureux s’égare, pour un rond, mais pas saoul !

Les jours et les nuits passent, et bientôt les semaines.

Puis l’émoi bissextile… que croit-on qu’il advienne ?

Suranné… Et comme pour l’ultime rejeton…Remisé !

… Ou comme la chère rasade, la dernière en goulée.

Moralité, une fois plombé et ruiné,

Comme pour la gnole, il ne l’admit… le boucanier.

Et c’est dans un beau bar qu’il commença l’année !

Car mieux vaut une bonne cuite quand on veut oublier.  

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