le marché avec la mort

Sandra Laguilliez

Il était une fois un chat. Un gros chat noir et feu, un chat aux yeux bleus lumineux. C’était un chat au sourire rayonnant et flamboyant. C'était le genre de chat que l'on ne voit qu'une fois dans sa vie et dont on garde un très mauvais souvenir. Ce genre de chat est généralement malveillant.

            Ce chat des plus odieux se nommé Aakey, il vivait dans une grande maison, entourait d'une famille des plus gentilés, qui s'occupait bien de lui. Mais cela ne plaisait pas à Aakey qui aimait le mal et non la gentillesse, même lorsque les bonnes intentions lui étaient destinées. Depuis huit ans il vivait là dans cette famille, mais il n'y était pas né. Il vivait, comme les choses les plus maléfiques du ciel et de la terre, depuis des siècles et il avait choisit cette famille à cause de la petite fille qui y vivait, la petite Corallia. Une petite fille des plus aimables, bien élevée, jolie comme un bouton de rose, et gentil avec tout le monde. Elle avait dix ans maintenant, et ses cheveux longs et blond la rendaient encore plus belle qu'elle n'avait jamais été.

            Aakey haïssait la bonté de cette enfant et il s'apprêtait à lui jouer un mauvais tour qui la tuerait et rendrait ses parents tristes et fous de chagrin. De toute façon, il fallait à Aakey tuer une personne sans quoi il resterait un chat toute sa vie. Mais pour le moment, il se moquait de cela, il devait mettre son plan à exécution.

            Il savait comment il devait faire, mais il ignorait quand le bon moment arriverait. Il fallait qu'il se trouve seul avec la petite Corallia et il fallait qu'elle ne se doute de rien. Il ne fallait pas qu'elle voit dans ses yeux qu'il y avait une extrême cruauté dans son regard et dans ses agissements. Il ne fallait pas non plus qu'elle sache qu'il puisse parler et se déplacer sur ces deux pattes arrière comme les humains.

            Un jour, alors que Aakey avait perdu tout espoir de se retrouver seul à seul avec Corallia, une chose étonnante se passa. Les parents de la petite fille décidèrent de partir pour toute une après midi. Laissant le chat dans la maison, allongeait dans le fauteuil du salon. La petite fille vient jouer à deux pas du chat, elle comme se lassa de ces poupées et de sa dinette pour prendre un tricot qu'elle faisait pour ses poupées.

            Il attendit le bon moment. Il observait la fillette du coin de l’œil, en faisant semblant de dormir, pour ne pas qu’elle le soupçonne. Puis elle se leva sans même un regard pour son Aakey adoré, qu’elle aimait tant en temps normal.  « Comme à son habitude cette petite peste chante et danse avec des objets pointus dans ses mains. » Pensa le chat maléfique. « Il est temps que je me mette au travail. »

            Il sauta sans bruit de son fauteuil et marcha délicatement vers la fillette, prêt à lui bondir dessus au moindre moment. Le moment était venu. Un, deux, trois...boom. Et dans un cri qui transperça le silence de la maison et dans un bruit de meuble et de verre brisait, la fillette tomba sur le sol. Le chat Aakey sauta sur le sol avec toute la grâce et l’élégance d’un chat.

            Il se retourna vers Coralia. Il y avait du sang dans ses cheveux blond et sur le sol de la cuisine. Sur le sol du verre brisait de ce qui avait été une assiette. L’aiguille se trouvait enfoncée dans le bras de la fillette et du sang s’échappait de la blessure. Il attendait, les yeux rivaient sur le corps allongé. Il devait savoir si elle était morte ou vivante mais il craignait qu’elle ne le soit pas et qu’elle ne se réveil à son contact. Il attendit quelques minutes. Mais elle restait allongée, c’est seulement à ce moment qu’il se décida. Elle vit encore malheureusement, se dit le chat en colère. C’est alors qu’il remarqua un vase juste au dessus du corps. Un malencontreux coup de patte et il se renverserait sur Corallia et personne ne soupçonnerait un chat d’avoir tué une enfant.

            Il était une fois un chat maléfique, qui tua une petite fille innocente pour survivre à la malédiction qui était tombé sur lui lorsqu’il était encore un jeune humain. Il venait de lancer le vase et le sang coula encore plus sur le sol. Il vérifia et la petite Coralia qu‘elle était morte ce qui cette fois était le cas.

            La mort arriva pour prendre l’âme de l’enfant, comme à chaque fois qu’Aakey avait tué une fillette depuis qu’il était un chat.

« -Alors Aakey. Dit la Mort. Ne regrettes tu pas ce que tu as fait ?

-Non et vous le savez bien. Sinon je ne serais plus un chat.

-Combien de mort te manques-t-il pour devenir à nouveau humain ?

-Vous le savez, il me manque encore trois personnes a tué.

-Crois-tu pouvoir le faire sans éprouver de remord ? Demanda la mort avec un sourire malveillant.

-Oui, je vous battrais. Je deviendrais plus fort que la mort. Dit le chat.

-Très bien. Je te donne encore dix ans pour cela sans quoi tu resteras toujours le chat que tu es. Je ne supporte plus ce jeu entre nous.

-Ce n’était pas ce qui était convenu au départ. Je devais avoir tout le temps qu’il me faudrait.

-La Mort n’a aucune patiente. Tu devrais le savoir depuis le temps.

-Pour vous c’est facile de réunir trois milles âmes humaines, vous êtes la mort, tuer est facile pour quelqu’un comme vous mais pour un chat c’est un peu plus compliqué de tuer.

-Ne te plains pas, si tu serais un humain tu serais mort depuis longtemps sans jamais avoir pu réunir toutes les âmes que je te demande de récupérer. C’est cela d’être la mort suis n’a pas besoin de tuer pour récupérer les âmes. Je pars maintenant nous nous reverrons lorsque tu auras une âme pour moi. »

            La mort partit et laissa le chat seul dans la cuisine. Il était temps pour lui de partir de cette maison. Personne n’accuserait un chat de la mort d'une petite fille. Surtout pas un chat qui était arrivé du jour au lendemain dans cette famille.

            Le chat courut par les chemins à la recherche d'une autre famille et d‘une autre fillette à tuer pour régler ses comptes avec la mort. Et pour qu'il puisse redevenir un être humain, un être à l'apparence humaine, un être comme la mort, aussi fort qu'elle qui réunisse les morts et leurs âmes.

            Après des aventures et des meurtres de fillettes. Le chat finit par se retrouver à la dernière année et au dernier meurtre manquant. Puis il retrouva la personne qui lui manquait, une petite fille de quatre ans, jolie comme toutes les petites filles de quatre ans, rousse et aux joues roses, une parfaite petite fille.

            Pendant trois mois, il resta à observer la petite fille et sa famille. Il ne devait pas se tromper, cette fois il n'avait plus aucune autre chance, soit il la tuait soit il mourrait. Jamais il n’avait réfléchis à ce qu’il avait fait depuis que la mort, un soir était venue vers lui et qu’elle lui avait fait passé se marcher stupide. Il avait voulu être plus fort que la mort puis il avait voulu être elle. Mais jamais il n’avait eu de regret ou de remord. Il avait tué et fait revenir des morts à la vie mais pourtant il ne regrettait pas ni les morts, ni les vivants qui souffraient ou qui avaient souffert de ce qu’il avait fait. Pourquoi ne regrettait-il rien ? Cette question lui vient à l’esprit alors que comme tout bon chat il buvait une soucoupe de lait.

            « Humain, se dit-il, j’étais un sorcier, je tuais des enfants pour leurs sangs pour que d’autres personnes puissent revenir à la vie. Les gens que j’ai fait revenir du monde des morts n’ont jamais été comme avant mais au moins leurs familles étaient heureuses de les retrouver. J’apportais du malheur mais aussi du bonheur même si ce bonheur lui aussi apporter du malheur. Tout était bien. Je n’avais pas de regret puisque je ne faisais que ce que l’on me demander, et puis à l’époque plus des trois quart des enfants que j’ai tué n’auraient pas atteint dix ans alors cela n’abréger pas de beaucoup leurs misérables existences. Je n’avais pas de problèmes à l’époque. Non, mes problèmes ont commencé le jour où je me suis dit vouloir être la mort. Que si j’étais la mort cela me serais plus facile d’enlever des enfants et de les tuer mais pourquoi ai-je dit cela ? Voilà mon seul regret. D’avoir voulu être la mort. Mais dans quelques temps cela finira car je serais la mort elle même et je n’aurais pas à tué, il me suffira d’aller à la collecte des âmes des morts. »

            La petite fille passa dans la cuisine et fit une caresse au chat Aakey, celui ci surpris dans ces réflexions sauta au visage de la fillette et la griffa. Elle trébucha et se cogna la tête sur le réfrigérateur, elle tomba sur le sol évanouie. C’est le moment d’en profiter, se dit Aakey. Il prit un couteau qui traîner la et l’enfonça plusieurs fois dans le corps de la fillette.

            La mort arriva aussitôt.

« -Mon travail est finit. Dit Aakey. Faites ce que vous m’aviez dit ! Rendez-moi mon apparence humaine ! Faites de moi un immortel ! Faites moi devenir la Mort !

La Mort le regarda avec ces yeux noirs et elle sourit de son rictus froid. Puis elle dit :

-Je ne peux pas faire de toi la Mort, tu ne pourrais pas être moi. Dit-elle.

-Et pourquoi pas ? Répondit Aakey de sa voix féline.

-Tu es un chat, et seul un humain peut devenir la mort.

-Vous deviez me rendre mon apparence.

-Non, j’ai dit que je te ferrais devenir la Mort et que cela te ferrais ravoir ton apparence humaine mais tu es un chat et tu le resteras.

-Vous m’aviez menti ! S’écria le chat en colère. Pourquoi ?

-Parce que tu n’avais pour seule ambition que de tuer des innocents, des personnes qui ne devaient pas mourir et aussi parce que tu voulais être moi. Personne ne peut vouloir être la mort. Tu ne sais pas ce que c’est le remord. La Mort doit en avoir. La mort c’est quelqu’un qui regrette de prendre les âmes qu’elle prend mais qui le fait parce qu’elle n’a pas le choix. Toi tu veux simplement devenir immortel et tuer sans avoir à le faire toi même. Si j’ai fait cela, ce marché c’était parce que j’espérais que tu changes d’avis, je pensais que t’obliger à tuer des enfants te permettrais de voir que le travail de la Mort n’est pas facile et qu’il ronge l’âme au plus profond. Je voulais que tu comprennes que tuer traumatise tout ceux qui tuer, et qu’il ne faut pas le faire même par nécessiter et que la mort frappe assez tôt pour qu’il n’ai nul besoin d’avancer celle ci à prendre l’âme et le corps d’enfants ou de n’importe qui d’autre. Si tu l’avais compris. Dit la mort après une courte pause. Si tu l’avais compris tu aurais pris ma place et j’aurais pu reposer en paix au lieu de rester là à voir des morts.

-Mais j’ai regretté. Je vous assure avoir eu du regret.

-Des regrets sur le fait d’avoir voulu être moi mais pas des remords. Tu resteras un chat. Tu auras une vie de chat, mortel et courte."

            La mort s'enfuit laissant le chat à sa misérable condition animale. Elle ne l'avait pas trompé, elle lui avait montré le vrai sens de la vie. Elle lui avait appris que la vie comptée plus que la mort. Mais aussi qu'il ne faut en aucun cas prendre la vie des innocents.   

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