Le Marquis
weird
I
Tout commence un jour comme un autre dans une ville pire que toutes les autres ! La misère recevait à sa table la maladie et le crime tandis que les autres recevaient les pots de vins et dormaient sur des billets de 500 Krolls. Les gens étaient de plus en plus pauvre et les autres de plus en plus riche, et ce n'était pas l'hiver glacial qui commençait qui arrangerait les choses. C'est lorsque la pluie commença à tomber que Dan Henson, pris conscience de la nature des mots « trempé jusqu'au os ». Il paraissait assez chétif, mais c'était loin d'être le cas. Il avait fait un peu de boxe anglaise dans sa jeunesse, et dans le meilleur des rings qu'un gars comme lui puisse trouver : la rue.
Dan avait eu une enfance difficile, un père ivrogne qui le battait dés l'âge de 7 ans, tué par un coup de couteau, devant un bar. Sa mère faisait le tapin pour l élever au mieux, du moins pourvoir à ses études. Elle ne se faisait plus d'illusions pour ce qu'il l'attendait, mais elle avait de grand projets pour son petit Dan. Elle voulait qu'il soit un grand avocat ou un policier, et pourquoi pas un docteur...
Dan, quant à lui ne voyait pas aussi loin, il était devenu « journaliste », enfin… gratte papier, aurait été plus exact. Mais il était également doté de petits noms tels que « fouille merde », « Tas de merde » ou mange merde » comme on le surnommait si souvent au sein de son journal C'était un grand reporter à ses débuts. Il était à l'origine de nombreux articles relatant corruption, malversation et autres méfaits. Autrement dit, la moitié de la ville voulait sa peau !
Pratiquement du jour au lendemain, Dan avait dû s'occuper de la rubrique nécrologique, signe que sa carrière de grand journaliste touchait à sa fin... Dan démissionna. Il avait préservé son intégrité, c'était l'essentiel.
Et c'était ce même rue, 20 ans plus tard, que Dan traînait ce soir la, où pour ce réfugier il trouva une petite boutique. A cette heure ci il n'y avait plus grand choses d'ouvert et lorsqu'il vit de la lumière, il s'empressa de la rejoindre. Elle faisait l'angle de deux ruelles aussi sordides l'une que l'autre et cela ne la rendait que plus attractive pour Dan. La rubrique nécrologique avait déteint sur lui et il commençait à prendre goût à ce genre d'endroit.
La boutique, contrairement à celles du quartier, était bâti d'une boisure verte avec 2 grandes fenêtre donnant chacune sur un côté de la rue. On n'était jamais trop prudent par ici. Ce soir là Dan ne ferait pas le difficile, il se foutait royalement de finir dans une laverie, un hôtel à quatre sous, ou un bar miteux, ce dernier ceci dit semblait le plus vrais semblable, du moment qu'il était à l'abri. Mais il en fut tout autrement.
Quel temps de merde pensa-t-il, étais-ce trop demandais que d'avoir un peu de beau temps !
Il ouvrit la petite porte vitrée de la boutique, laissant retentir le bruit du carillon. Dan s'attendait à tout sauf à ça : on était très loin du bar miteux et du bordel auquel il se serait imaginé. Tout autour de lui des tableaux, des livres, des objets, de jolies reliures siégeaient comme des trophées. Cette boutique était un vrai trésor. Il y avait quelques personnes, toutes plongées la contemplation de nombreux tableaux. Au fond de la pièce se trouvait un petit homme trapu, presque aussi vieux que ses tableaux, si ce n'est plus. Il avait l'air concentré, et griffonnait avec empressement des notes sur des papiers en murmurant quelque chose d'incompréhensible. On ne peut pas dire que Dan était un grand connaisseur d'art... à part la Joconde bien sûre, dont il avait entendu vaguement parler...et puis..Non, c'était tout.
Il parcourut la boutique avec intérêt ceci-dit et s'aperçut qu'elle était bien plus grande qu'il s'était douté. Des tableaux étaient exposés tout le long, représentant différents paysages, portraits, scènes érotiques, où bien encore, des scènes religieuses. Dan en compta douze, mais lorsqu'il arriva au treizième, il était vide...complètement vide !
- Pardon de vous déranger Monsieur, mais pourquoi ce cadre est-il vide ?
Le petit sortit de son comptoir, secoué.
- Si vous saviez jeune homme, le malheur s'abat sur moi, comme les années ! On me l'a volé ! Mon seul original !
- Vous voulez dire que ce ne sont que des reproductions ?
Une grosse dame, plutôt bourgeoise, outrée, fit signe à son mari de partir, lançant un regard hautain au propriétaire.
- Pas si fort! vous faites fuir mes clients !...Décidément je n'ai pas de chance ! Continua-t-il en se morfondant.
- Allez donc, reprenez-vous ! Après tout, si ce n'est qu'une reproduction, cela prouve bien que cette femme ne comprenait rien à l'art.
- Vous avez sans doute raison! Dit-il d'un ton ferme et décidé.
- Mais au fait qui êtes vous ? à qui ai-je l'honneur ?
- Je suis journaliste, enfin plus maintenant… un semblant d'ersatz à présent.
- Edgard Herveston. dit le boutiquier
Les deux hommes échangèrent un sourire.
- Il y a une chose que j'aimerai bien comprendre. Comment le voleur savait-il que c'était un original ? Et surtout que représentait-il ?
- Une scène biblique assez commune, des anges avec de démons et au milieu un homme qui tiraillé, rien de bien extraordinaire.
Dan regardait le cadre avec attention comme s'il pouvait voir à travers quelque chose...quelque chose de malsain.
- Je vois que vous avez besoin d'une bonne douche et d'un repas bien chaud...
- Cela ne me ferait pas de mal en effet.
- Où résidez-vous ?
- Dans un hôtel minable au dessus du Viger's bar.
- Ah oui…je vois ! dit Edgard en se touchant le menton, songeur.
Il reprit :
- Je vous propose un marché, vous retrouvez mon tableau et je vous offre le gîte et le couvert le temps de votre enquête. Ça vous va ?
- Vendu !
II
La première idée de Dan fut d'aller à la prestigieuse galerie d'art de Louis Bilsberg, un richissime collectionneur d'art qui avait ouvert il y a une trentaine d'années. Bilsberg devait avoir la cinquantaine, un monocle qu'il portait toujours à l'œil droit. Il était grand, fin, doté d'une fine moustache et jouant souvent de sa canne si bien qu'il avait tout du parfait dandy. Sa galerie avoisinait les 2500 tableaux, de quoi ébranler toutes celles de la région. Il va de soi que la sécurité y était tout aussi impressionnante. Des systèmes de surveillance révolutionnaire, et prés de 900 gardiens. Bilsberg savait bien plaçait son argent. Tout ce que l'on savait de lui officiellement c'est que c'était un grand homme d'affaires qui possédait plusieurs mines de charbon. Il s'était retiré, il y a tous justes 5 ans pour diriger sa galerie, autrefois tenue par le Dr Wistecker, dont la loyauté et la culture ne laissaient pas l'ombre d'un doute.
Ce jour-là Bilsberg venait faire l'acquisition d'un nouveau tableau et toute la grande société était là... (Enfin, celle qui en avait les moyens). Il prononça un discours d'usage devant une nuée de « journalistes », qui était ré freinés tant bien que mal par les gardiens, à cause des flashes successifs pouvant tenir les œuvres. Dan tenta tant bien que mal de se frayer un chemin et arriva au centre de la salle juste à temps pour voir Bilsberg ôter le drap noir qui recouvrait l'œuvre et ainsi faire partager à la haute société... je vous le donne en mille, une scène religieuse dressant anges et démons. Le seul bémol, c'est qu'il n'y avait aucun personnage au centre du tableau, juste une simple bataille épique comme l'on en voit tous les jours, enfin, presque...dieu merci !
Dan n'en croyait pas ses yeux. Comment cela pouvait-il être possible ?! On ne pouvait pas « gommer » un personnage comme ça !
- Mr Bilsberg ! Hurla Dan pour être sur de se faire entendre au milieu de l'agitation général.
Bilsberg chercha, fit un va-et-vient de la tête pour voir lequel de ses parasites avait l'arrogance de l'interpeller.
- Oui, que puis-je faire pour vous Monsieur...
- Henson ! Dan Henson du Verdict Time !
- Très bien Monsieur, je vous écoute.
- Expliquez-moi comment ce tableau, représentant à un coup de pinceau prés à celui de la petite boutique d'art « Tout le » sur Em Street a-t-il pu atterrir dans vos mains quelques jours après avoir été volé.
La foule était déjà consternée et ne cessait de dévisagé les deux hommes.
- Mr Hassan...
- Henson !
- Oui, peu importe...
Sa voix semblait prendre de plus en plus de portée à chaque mot qu'il prononçait.
- Vous verrez dans ma galerie au milieu de mes confrères et de citoyens respectables, de grands hommes qui ont contribuaient à bâtir cette ville et même au développement de ce merveilleux pays, et vous, vous me traitez de VOLEUR !!
- C'est à peu prés ça, oui. répondit dan avec un sourire de satisfaction.
- Mais dites-moi, que voulez-vous dire par « à un coup de pinceau prés »?
Dan ne savait quoi répondre. Comment aurait-il pu expliquer que le personnage central avait disparu, d'autant que lui-même n'avait jamais vu la toile, il n'en avait qu'une description sommaire de Mr Herveston et cela ne pesait pas lourd sur la balance.
- C'est bien ce qu'il me semblait Jeune homme, vous n'avez rien pour étayez vos dire
Bilsberg se tourna vers deux de ses gardiens :
- Foutez-moi ça dehors !
Les deux gardes ne tardèrent pas à s'exécuter et furent sur Dan en deux doigts trois mouvements, l'empoignant fortement par la même occasion.
- Ne vous en faites pas, je saurai trouver la sortie tout seul et lorsque je reviendrai je vous prouverai ce que j'avance !
Un homme dévisagea Dan un court instant. Il eu juste le temps de s'en apercevoir alors que les deux molosses le « raccompagner à la sortie ».
- Vous! vous ne me touchez pas !
Dan s'en alla, défroissant son costume et la grande porte de la galerie se referma derrière lui.
III
Sur le chemin du retour vers la boutique de Mr Herveston, Dan n'arrêtait pas de remuer tout ça dans sa tête. Pourquoi Bilsberg aurait volé ce tableau pour l'afficher à la vue de tous ? Qu'avait-il de spécial ? Après tout, il en possédait des milliers, et un de plus...? Pourquoi courir ce risque ? Cela aurait était stupide de la part du propriétaire de la plus grande galerie du pays vole un petit commerçant ? Il y avait quelque chose d'autre...mais quoi !?
Et puis qui était cet homme qui l'avait observait ? Autant de questions qui lui présageaient déjà une bonne migraine.
- Monsieur ! Monsieur ! Cria une jeune fille d'une dizaine d'années.
Dan, surpris sortit de ses pensées pour lève la tête. Elle avait de longs cheveux bruns, des grosses lunettes rouges et carrés qui tentaient de cacher ses beaux yeux tristes.
- Euh...oui...
- Il faut que vous veniez avec moi absolument ! Ma mère veut vous parler ! Dit-elle en l'attrapant par le bras. C'est la librairie dans la rue à côté.
- Calme-toi un peu ! Lui dit-il en lui saisissant les deux bras le long du corps.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Le tableau !, c'est à propos du tableau !
Décidément les nouvelles allaient très vite, voir peut-être un peu trop à son goût. Mais en bon journaliste qui se respecte il suivit la jeune fille. Qu'avait-il à perdre après tout ?
Tout au fond d'une petite rue étroite parsemée de pavés dont la moitié était cassés, si bien qu'il aurait été difficile de s'aventurer ici la nuit sans trébucher ; ce qui faillit d'ailleurs lui arriver. A l'intérieur, se trouvait une femme d'une quarantaine d'années, perché sur une échelle face à une bibliothèque d'au moins trois mètres de haut.
- Vous pourriez me la tenir s'il vous plaît ? J'ai toujours un peu peur à chaque fois que je monte dessus.
- Euh...oui...Bien sûre ! Répondit Dan un peu déconcerté.
La situation était un peu embarrassante, de là où se trouvait Dan.
Ceci dit il ne pouvait s'empêcher d'admirer les formes harmonieuses qui de présentaient à lui. Elle fit tomber un livre qui effleura Dan et se retourna subitement.
- Excusez-moi !, vous n'avez rien !?, je suis vraiment désolé, j'espère que …
- Ne vous inquiétez pas. Répondit Dan, qui avait un peu mal à l'épaule.
Mais désarmé par la jolie créature qui se trouvait au dessus de lui, il ne pipa pas un mot.
- Pourriez-vous m'aidez à descendre s'il vous plaît ?
- Oui. Bien entendue.
Elle descendit dos à la bibliothèque en tenant la main de Dan, si bien qu'au dernier barreau, elle arriva face à lui dans ses bras.
- Oups, je suis désolée !
- Ce n'est rien !, mais dites-moi votre fille...
- Adélaïde !
- Oui. Elle m'a dit que vous vouliez me voir au sujet du tableau ?
- Oui en effet, plutôt non ! Ce n'est pas pour le tableau mais pour un livre très ancien que l'on m'a dérobée ?
- ...Et ?
- Ce livre contient beaucoup d'informations sur ce tableau, il vous aidera à coup sûre! c'est un livre très ancien, il date de plusieurs siècles, vous n'aurez pas de mal à le reconnaître...
- Attendez...attendez un peu ! C'est quoi cette histoire de livre ? Je ne vous connais pas, et vous, vous me parler du tableau, comme si c'était de notoriété publique.
- Laissez moi me présentez Mr Henson
Dan fut surpris qu'elle connaisse son nom.
- Je m'appelle Elizabeth Berthelot. Edgard Herveston est mon grand-père. Ce tableau compte beaucoup à ses yeux et il m'a dit que je pourrais vous trouver dans les parages et peut-être vous aider d'une manière ou d'une autre.
- Mais Berthelot...
- Mon mari était un français. Il travaillait pour le Vicomte.
- Travaillait ?
- Il est mort. D'un accident paraît-il.
- Je suis désolé.
- Vous n'avez pas à l'être, cela remonte à plusieurs années maintenant.
- Je suis désolé mais je travaille pour Monsieur Herveston, pas pour vous.
Dan prit la direction de la sortie.
- Mr Henson ! Retrouver moi ce livre et je vous garantie que vous ne dormirez plus jamais au Viger's bar de toute votre vie.
Dan marqua un pas.
- Où dois-je chercher ?
- Au château du Vicomte.
- Du Vicomte !
- Albert de Monsorac. Vous n'aurez pas de mal à le trouver.
La porte de la petite librairie se referma derrière lui.
IV
La propriété du vicomte était un magnifique château s'étendant sur prés de trente trois hectares de terres. Le Château en lui-même devait en couvrir un à lui tout seul, annexes comprises. Devant la grande porte en bois, Dan s'apprêtait à frapper lorsqu'il entendit des chiens de chasses, sûrement pour une chasse à courre. Il frappa trois coups mais personne ne répondit. Il recommença. La porte s'ouvrit laissant place à une femme d'une cinquantaine d'années, l'air sévère, habillée comme une gouvernante. Il entra et la porte se refermait aussitôt derrière lui.
- Bonjour, je m'appelle Dan Henson, je suis journaliste, je souhaiterais voir le Vicomte je vous prie.
La gouvernante ne bougea pas d'un pouce. Un homme très élégants, muni d'un costume en soie rouge arriva face à Dan.
- Ah ! Bonjour Mr Henson, j'attendais votre visite justement. Olga n'a pas était trop désagréable avec vous.
Il invita Dan à le suivre.
- N'y prêtais pas attention, elle est un peu froide avec les gens qu'elle ne connaît pas, mais c'est une très bonne intendante, la meilleure du royaume si je pus dire! dit il en rigolant.
- Je n'en doute pas ! ajouta Dan en la voyant le fixer.
- Alors que me vaut le privilège de votre visite. Votre renommée n'égale que vos articles !
Dan ne savait pas comment le prendre.
- Ma renommée ? Suis-je tant connu que ça ?
- Comme le loup blanc mon ami..comme le loup blanc...
Il reprit :
- Vous savez mon cher, les choses se savent vite et d'autant plus quand on touche à des affaires délicates, voir très délicates, impliquant des personnes au tempérament plutôt..
- Délicat !
- Oui ! C'est ça ! Vous saisissez vite, ce n'est pas plus mal, fit-il avec un grand sourire.
Il emmena Dan le long d'un grand couloir, jonché de tableaux, sûrement représentatif d'une lignée familiale.
- Ce sont tous vos parents ?
- Oui, en effet, par sang ou par titre. Du Duc Charles Franier mort en 1538, il était chef militaire des armées de Vallemine, Kingleston et de Dwarmo. En 1619, le Duc de Beaufort, grâce à ses relations réussit à obtenir le titre de marquis pour son gendre, Alcibiade de Monsorac, un jeune homme ambitieux et épris tout autant de la politique du pays que de sa fille. Son titre lui configura un pouvoir de défendre le château et de protéger sa fille, sans avoir besoin de l'autorité du roi, si le besoin se le faisait ressentir.
- Bonne stratégie pour conserver vos terres.
- Certes, sans compter que le Duc à eu trois autres enfants, trois garçons et une fille qui eux même ont eu une descendance importante.
- Et ici je suppose que ce sont les enfants du Duc ?
- Vous supposez bien, la maladie, et la guerre les ont pour la plupart tous emportés.
- La plupart ?
- Le feu à eu raison de sa fille, lors de l'incendie en 1654.
- Mais qu'est ce qu'il s'est passé exactement ?
- Un palefrenier a fait tomber une lanterne dans les bottes de paille au milieu des écuries. Le feu s'est propagé si rapidement que personne n'a réussi à le contenir.
- Mais..
- Passons à autre chose je vous prie, ces événements tragiques sont encore trop présent.
- Excusez-moi mais cela date quand même de plusieurs siècles.
- Ce sont les faits qui comptent pas le temps Monsieur.
- Si vous le dites. Dan se tût.
Le Vicomte poursuivit :
- Les autres sont pour la plupart des Comtes, Vicomtes et quelques Barons...
- Jolie palmarès !
- Mais Mr Henson, j'imagine que vous n'êtes pas ici pour que je vous fasse les louanges de ma famille durant les trois derniers siècles ! Alors que voulez-vous exactement ?
- Je suis à la recherche d'un livre... un livre assez spécial à ce qu'il y paraît...
- Et qu'est-ce qu'il a de spécial ?
- Vous devriez mieux le savoir que moi puisque d'après mes sources il est, en votre possession !
- Et puis-je vous demander quels sont vos sources ?
- Je suis désolé, secret professionnel.
- Voyez-vous ça !, un journaliste intègre, ça se serait. Enfin si vous l'étiez encore.
Dan ne savait pas quoi répondre.
- Voyons, Mr Henson, vous croyait que je laisse rentrer n'importe qui chez moi sans me renseigner. Voyons... Quand au livre je parie qu'il s'agit d'Elizabeth Berthelot, la petite libraire.
Dan attendait.
- A votre visage, je vois que j'ai deviné juste. Mais ne faites pas attention à elle. Vous à t elle dit qu'elle souffre de trouble de la personnalité. Laissez-moi devinez, elle vous à fait du gringue pour vous appâter. Son mari travailler pour moi, c'était mon écuyer, et n jour où il montait à cheval, il fit une chute et sa tête à été frappée par le sabot. C'était quelqu'un de très bien, il était dans la famille depuis pas mal d'années et sa mort fut une grande douleur pour nous tous. Malheureusement la mort est parfois difficile à accepter et Mme Berthelot est convaincu que son mari a été assassiné...
- Et le livre ? Que contenait-il ?
- Un simple livre sur l'histoire du patrimoine familiale.
- Je suis en train de restaurer le château pour les visites et ce livre m'aurait été d'une grande utilité !
- Les visites ?
- Mr Henson, vous pensez bien que pour entretenir un château comme celui-ci, cela nécessite beaucoup d'argent.
- Je vois.
- Alors vous n'avez pas le livre ?
- Il est bien là le problème Mr Henson. Croyez moi ou non, on me l'a volé !
V
Dan était en route vers la bibliothèque, la plus grande de la ville. Les livres y étaient si vieux, qu'elle aurait pu faire office de conservatoire. Il espérait en apprendre davantage sur ce mystérieux tableau, mais maintenant qu'il en avait eu un aperçu à la galerie, cela ne devrait pas être trop difficile de trouver des informations dessus. L'édifice se dressait devant lui, majestueux. Pendant quelques secondes, il se demanda si cela ne pouvait pas être une annexe du château.
A l'accueil se trouvait une vieille femme, l'air froid, le visage crispé, vêtu d'une robe sobre et longue, coiffée d'un chignon et habillée d'un air austère rappelant les vieilles institutrices.
Dan s'avança vers elle.
- Bonjour, pourriez-vous me dire où je pourrais trouver un livre sur...
Il n'eût même pas le temps de poursuivre qu'elle lui lança au visage avec suffisance et ironie :
- Attendez que je regarde, je crois que je dois en avoir 37023 a une centaine prés...
- Je voulais dire un livre... sur des représentations religieuses, sur la peinture à travers la religion ou vice-versa !
- Voyons, voyons...
Elle faisait mime de réfléchir
- Et si vous essayiez l'allée 58 et 96, la où les gros panneaux indiquent peinture et religion ! conclut-elle avec dédain et ironie en s'avançant vers Dan pour être sure qu'il est bien entendu.
- Je me débrouillerai tout seul, ne vous inquiétez pas !
Dan tourna les talons. Mais les choses sont souvent plus difficiles qu'elles n'y paraissent. Devant lui se dressaient des murs entiers de livres. Il y en avait de toutes sortes, de toutes les couleurs, de tous les formats, couverts de reliures pour certains. La tâche s'avérait impossible. C'était comme retrouver une aiguille dans une botte de foin. Ses faibles connaissances dans ce domaine ne jouaient pas en sa faveur. Il prit alors plusieurs livres dans les courants Impressionniste, Surréaliste , Renaissance, Baroque, Classicisme, Romantisme, Réalisme, Expressionnisme, Symbolisme, Fauvisme, Cubisme, Futurisme, Art abstrait, Dada, Pop Art, Minimal Art..Bref, un peu de tout. Les livres s'entassaient les uns sur les autres au fur et mesure que son courage s'amenuisait. Dan n'était peut-être pas un grand connaisseur en peinture, ni en quelque autre art que ce soit d'ailleurs, mais il avait le sens du détail, et en regardant le tableau à la galerie quelque chose l'avait énormément troublée : On pouvait y voir distinctement des bouts de chaînes brisées. C'était comme si le personnage s'était évadé...
Pour Dan, ils se ressemblaient tous. Après tout que devait-il chercher exactement ? Et puis dans ce bruit. Du bruit ! Mais c'est vrai ça !, qui pouvait s'amusait à chanter aussi fort et aussi mal dans une bibliothèque à une heure de la fermeture ? Dan parcouru les allées et au bout d'une trentaine de mètre (…quand même), il aperçut la merveilleuse cantatrice de se carnage qui s'égosillait sur une vieille radio grésillant. C'était une magnifique jeune fille d'environ 25 ans, les yeux gris bleu, blonde, coiffée d'une queue de cheval. Elle devait tourner autour des 1,70m, Elle portait un sweet blanc et un jean bleu foncé. Elle débordait d'énergie. Lorsque Dan l'aperçut elle était sur la table en train de danser, sur sa chanson favorite qu'elle écoutait en boucle. Enfin « danser » c'était un bien grand mot, gesticuler aurait été plus exact... Sa tête ne semblait pas en symbiose avec le reste de son corps. Dan la surpris :
- Vous savez... vous devez être la plus mauvaise chanteuse de bibliothèque que j'ai jamais entendu... Dit-il en souriant
- Oh désolé ! Vous m'avez entendu ?
- Comme le reste de l'établissement je pense...
- C'est pas grave, il n'y a pratiquement personne qui vient ici à cette heure ci...
- Comment pouvez-vous le savoir ?
- Parce qu'a chaque fois que je viens chanter il n'y a plus personne...
- ouais... vu sous cet angle là.
Autour d'elle il y avait des livres partout, principalement par terre ! et même sous les pieds de la table afin de la caler ! Elle descendit et coupa la musique.
- Et la femme à l'accueil, elle vous créer pas de problème ?
- Qui, Cette vieille bique! Celle qui à un balai dans le cul !?
- C'est assez bien résumé...
- Je viens ici tous les jours et je ne l'ai jamais vu me décrocher un sourire.
- Oh mon dieu...la pauvre !
- Arrêter de vous moquer, ce n'est pas drôle... dit-elle en rigolant.
- Alors comme ça vous venez tous les jours ?
- Oui ! Je suis étudiante en histoire de l'Art.
- Alors vous êtes la femme qu'il me faut !
- Pas si vite mon grand ! Il faut savoir me faire rêver !
- Une photo de vous en première page dans le journal, ça vous irait ? Je suis journaliste et j'enquête sur une histoire de vol de tableau.
- Photo ! Journal ! Vol de tableau !
Son sang ne fit qu'un tour.
- Je suis toute à toi !! s'exclama-telle
- Je n'en espérais pas tant le premier soir !
- Bon ! Par quoi commençons-nous !?
- Je cherche un tableau représentant une peinture religieuse.
- Et... ?
- Il y a des anges et des démons dessus.
- C'est tout ce que vous avez !?
- Euh...oui! c'est à peu prés tout...
Elle prit sa tête entre les mains.
- Asseyez-vous...et installez vous bien ! c'est quoi votre prénom déjà ? Je m'en souviens plus.
- Normal je ne vous l'ai pas dit.
- Mais où ai-je la tête ?
- Je me demande...
- Au fait on peut se dire tu ? C'est que c'est plus pratique tu comprends...Non parce que...
- Stop, Stop ! Tu t'appelles comment ?
- Justine Moralis.
- Très Bien Justine Moralis alors...
- Et toi Mr le journaliste ?
- Daniel...enfin... non...Dan...
- ...pour les intimes ? Alors c'est ça nous sommes intimes? dit-elle en souriant
Dan était déjà fatigué et il ne se connaissait même pas depuis une heure. Il n'en était pas moins déstabilisé, elle n'était pas dénuée de charme, ni d'intelligence d'ailleurs. Tout en lui parlant, elle lisait les livres en diagonale... et elle parlait beaucoup !
- Alors ça, ça et ça on jette !
Et c'est ce qu'elle faisait !
- Ça pareil !
- Mais tu n'as pas peur que...
- La vieille bique !? Non, ça lui donnera du travail à cette vipère !
Ceci dit, elle en mit quelques uns de côté.
- Alors vous pouvez garder le Romantisme, le Classicisme et le Baroque, Tous les trois sont des courants inspirés fortement de la religion.
- Mais il en faudrait un avec des anges et des démons...
- Alors ça Mr le Journaliste, il va falloir te débrouiller tout seul, j'ai un cour d'en moins d'une heure, mais il me semble déjà une éternité. Passe me prendre à la Fac à 19h30 et nous étudierons ensemble.
Elle lui fit un petit signe de la main pour lui dire au revoir.
- Et comment je vais savoir quel livre il faut prendre ?
Trop tard, elle était déjà partie.
Dan prit un livre de chacun des courants, reprenant les plus grandes œuvres. En repassant devant l'accueil, la vieille femme grommelait toute seule :
- Encore cette petite peste !
Dan esquissa un sourire, elle le remarqua.
- Les emprunts c'est 3 jours ! Pas un de plus ! Sinon c'est 50 Krolls d'amende par jour pour chaque retard plus une...
Dan en posa 200 sur le comptoir. Elle adopta une voix mielleuse en comptant les billets.
- Très bien, c'est vrai que vous n'êtes pas inscrit chez nous, mais vous m'avez l'air toutefois l'air de quelqu'un de confiance et je pense...
Elle n'avait pas encore finit de compter que la porte d'entrée se referma...
VI
Il commençait à se faire tard et Dan se dirigeait vers la boutique de Mr Herveston. Peut-être qu'il pourrait lui en apprendre davantage? En tout cas une longue conversation s'imposait. La première chose qui surprit Dan était que le store de la fenêtre n'était pas baissé. Herveston était du genre casanier, il ne sortait pour ainsi dire quasiment jamais de sa boutique. En s'approchant de la porte, il s'aperçut qu'elle n'était pas verrouillée. Il entra discrètement et entendit un bruit de pas qui s'accéléra. Il fit de même tout en cherchant sa provenance. Le visiteur était déjà sur le toit, mais il était trop tard : Le corps d'Edgard Herveston gisait sur le sol prés de la cheminée. Il avait été éventré. Qui aurait-il pu en vouloir autant à ce vieil homme ? Et surtout pourquoi ? Dan avait déjà vu des cadavres, mais là, ce n'était pas pareil... non c'était différent. Seul un monstre en était capable. Prés du corps, quelque chose scintillait, c'était un couteau, une sorte de dague plutôt. Quel meurtrier aurait été assez stupide pour laisser l'arme du crime. Cela ne collait pas.
Mais il y avait quelque chose qui tourmentait Dan plus que tout. Le manche du couteau était couvert de peinture, et il y en avait également un peu partout sur le sol. L'assassin avait marché dedans. Seulement les traces ne présageaient pas que cela puisse venir d'un être d'humain. Dan pensa à prévenir la police, mais cela n'aurait servi à rien. La moitié de la ville lui en voulait et le reste lui était complètement hostile. Il s'empara du poignard, qu'il emballa soigneusement avec un morceau de chiffon et l'emporta. L'hôtel le plus proche se trouvait à moins de 10 min de marche.
VII
Il était loin du « deux étoiles » que Dan pouvait se payer ordinairement. En fait il était loin de tout, mais encore plus proche de rien du tout. Sur l'enseigne on pouvait encore lire O.EL, et celle-ci menaçait de vous tombait dessus d'un moment à l'autre. L'intérieur n'était pas mieux. Une grande salle vide recouverte d'une vieille tapisserie à fleur, d'au moins cinquante ans couvrait les murs.
Qui pouvait encore avoir de si mauvais goût ? Peut-être le réceptionniste accroupi au fond à droite derrière son comptoir ? Et ce mot prenait tout son sens quand dan vit la bouteille de rhum brun, posée à ses côtés.
Il s'approcha de lui.
- Je voudrais une chambre.
- Je voudrais une chambre! dit Dan en montant sa voix
L'homme ne réagit pas.
Le réceptionniste était en train de ronfler. Dan l'empoigna, saisit, la petite cloche à sa gauche et l'agita sous son nez.
- Hein !? Oui ! Mais vous êtes malade! Qui vous êtes d'abord ?
- Peut-être le seul client qu'un taudis aussi minable tenu par un loser puisse encore accueillir ! Alors donne-moi cette putain de chambre !
L'homme lui tendit les clés du bout des doigts
- Chambre 302, en haut des escaliers et sur...
- C'est bon, je trouverai tout seul.
- Comme vous voulez MONSIEUR ! dit-il avec suffisance tout en hoquetant.
Puis il se rendormit.
Les marches si elles n'étaient pas cassées, craquaient tellement que Dan les gravit à talons. En s'approchant de la 302, il entendit des jeunes femmes parler à travers la porte.
- Ne bouge pas, je vais t'en chercher. dit-l' une
Une jeune femme d'une trentaine d'année sortit, elle tomba nez à nez avec Dan et laissa échapper une petite bouteille en céramique qui se brisa sur le sol.
- Désolé, je vous ai fait peur ?
- Non ! Non !, ça ira dit elle à la fois polit et stressée.
- J'ai du mal à croire qu'une si jolie femme puisse se retrouver seule dans un hôtel aussi minable.
- Je ne suis pas seule, ma mère est avec moi. Je vous prie de m'excusez maintenant. Elle est souffrante et je dois m'occuper d'elle.
- Puis-je vous aider ?
- Non merci, à présent je dois y aller si ça ne vous fait rien
- N'hésitez surtout pas...
La jeune femme se retourna en direction de la chambre pour récupérer un nouveau contenant pour remplacer celui qui s'était brisé. Durant quelques secondes où la porte resta entrebâillée, Dan vit une femme vêtue d'un corset noir et d'un chapeau de la même couleur, un voilage lui tombant sur les yeux. Que dissimulé-t-il? Dans la chambre, il s'allongea sur le lit dont les lattes du sommier se faisaient sentir à travers le matelas. Il était fatigué et n'arrivait pourtant pas à trouver le sommeil. L'histoire de ce tableau prenait des proportions bien trop importantes. Que pouvait-il cacher ?
Dan ne tarderait pas à le savoir.
Il était sur le point de fermer les yeux, lorsque quelqu'un frappa à la porte. Qui pouvait venir à cette heure ci ? Personne ne savait où il était et surtout il n'attendait personne ! Dan restait méfiant. Il sortait tout droit d'une scène de crime et il avait l'arme sur lui. Si quelqu'un s'en apercevait, il était cuit. Deux possibilités s'offraient à lui :
Soit quelqu'un l'avait suivit, le meurtrier par exemple afin de récupérer le couteau. Le coupable pourrait l'avoir oublier dans sa précipitation et celle-ci était peut-être d'une grande valeur. La dague paraissait assez ancienne pour mériter d'être examiner.
Soit un témoin l'aurait vu dans la boutique, et aurait prévenu la police. Ce trou à rat était le seul hôtel de la ville qu'un gratte-papier comme Dan Henson pouvait s'offrir et le commissaire connaissait ses moyens. La flicaille n'aurait pas tardé à le retrouver, et Dan était sûr que le « réceptionniste » pouvait être très coopératif, contre un peu de liquide, sous quelque forme que ce soit.
Dan se tint derrière la porte brandissant une lampe de chevet ridicule comme seule arme.
- Qui est-ce? Demanda-t-il avec un air fatigué qui sonnait faux.
- Une surprise ! Répondit une voix féminine.
Dan crut un moment que c'était la jeune femme au turban bleu. Il entrebâilla la porte et mit son pied derrière de façon à ce qu'on ne la force pas.
- Justine !! Non mais qu'est-ce que tu fais là ! Entre ! Entre vite !
Pourquoi tu attendais quelqu'un d'autre ? On m'a déjà mieux accueillie....
- Dis-moi, J'ai croisé une fille étrange... Elle sortait de ta chambre ?
- Non ...c'est ma voisine.
Justine ne parut pas très convaincue.
- En tout cas elle m'a semblé bizarre. Elle m'a demandé où elle pourrait trouver de l'huile, et à 1h du mat, ce n'est pas commun.
Dan jeta un coup d'œil à droite et à gauche et ne vit personne et lorsqu'il se retourna elle était déjà dans son lit, nue comme un ver.
- Justine, Je ne crois pas que ce soit une bonne...
Elle éteignit la lumière
- Allez viens !
Le soleil réveilla Dan, il était aux alentours de midi, mais Justine n'était plus à ses côtés. Dan s'habilla si vite que les boutons de sa chemise étaient décalés d'un cran. Sa ceinture n'était pas encore bouclée lorsqu'il ferma la porte, et il faillit trébucher, en marchant par inadvertance sur son pantalon. Devant la porte, quelques gouttes de peintures avaient tachées le sol.
Mais il était déjà tard et la première chose que Dan devait faire était d'aller annoncer la mauvaise nouvelle à Mme Berthelot.
VIII
Elizabeth était derrière son bureau, l'air inquiet.
- Bonjour ! fit Dan en passant la porte, laissant sonner le carillon par la même occasion.
Elle ne réagit pas
- Bon...
- Oui, je vous ai entendue, ou est-il ?! Dit-elle avec un ton énervé
- Pardon ?
- Le livre ! Ou est le livre ?
- A vrai dire je viens pour autre chose.
- Ce n'est pas facile à annoncer, mais …..
Dan s'interrompit. Il venait de réaliser qu'il ne pouvait pas lui annonçait, n'étant pas supposer savoir qu'il avait était tué cette nuit dans sa boutique.
- Je sais. Mon grand-père est mort cette nuit.
- Mais comment pouvez vous le savoir !
- La police est venue me voir il y a quelques heures. Elle pense détenir le coupable.
- C'est vrai ?
Oui! Au début il pensait que c'était vous, car vous logiez chez lui.
Dan repensa au poignard qu'il avait sur lui.
- Ils ont mentionné l'identité du coupable ?
- Non. Mais je vous jure que ce crime ne restera pas impuni ! Revenons au livre.
- Je suis passé chez le Vicomte et il m'a dit qu'on le lui aurait volé...
- Menteur ! Cet homme est un menteur !
- Il m'avait l'air sincère à moi. Ajouta Dan très calmement.
- Si je mets la main sur lui je vous jure que...
- Le livre ou le vicomte ?
Elle se tourna et le fusilla du regard.
Une odeur présidentielle attira particulièrement Dan. Le genre putréfaction, vomissure avec un semblant de poulet frit. Pourtant la gastronomie n'était pas le point fort de Dan. Il s'avança discrètement et découvrit deux corps qui semblaient être la conséquence d'une combustion spontanée. Mais la pierre avait encore conservait l'impression des corps. Il n y avait aucun doute: c'était Elizabeth et Adélaïde.
Mais alors....Qui se trouvait devant lui ? Dan retint sa respiration, pour dissimuler sa peur. Il pensa à sortir le couteau, mais préféra écourter la conversation et repartir en vie.
- Peut-être qu'il me reste encore une piste, je vous recontacte plus tard...
Faites vite !
IX
Dan accéléra le pas. Était-ce la même personne ou chose qui avait tué Herveston? En tout cas, cette fois-ci, il n y avait pas de traces de peinture. La rue était nappée d'une brume blanche et épaisse. Il avait entendu parler d'un petit antiquaire à un ou deux kilomètres de là et décida de lui faire une petite visite afin d'en apprendre un peu plus sur la dague. Des bruits de pas commençaient à se faire entendre régulièrement et de plus en plus distinctement derrière lui. Il fit volte-face. Rien. Il avança prudemment et prit un autre chemin de façon afin de ne pas être suivit et d'être sûr d'arriver à destination, vivant.
Le coup fut net, sans bavure. Dan tomba. Il sortit le couteau pour se défendre mais la peur s'empara de lui lorsqu'il vit un ou des visages difformes, avec des yeux jaunes comme le feu. La dentition du monstre s'allongea considérablement de plusieurs centimètres et une de ses bouches s'agrandit de telle façon qu'elle aurait pu avaler la tête de Dan en une seule bouchée. La créature semblait davantage être intéressée par le couteau que par Dan. Il tenait déjà Dan au sol, les deux bras en croix et vacilla légèrement pour attraper l'instrument. Ce fut plus qu'il n'en fallait pour Dan, qui lui fit une clé en se servant de ses jambes. C'était un petit truc qu'il avait apprit dans la rue et cela avait déjà fait ses preuves dans son métier, car certaines personnalité n'aimaient pas trop la publicité qu'il leur faisait et Dan finissait trop souvent à l'hôpital ou au fond d'une poubelle avec plusieurs fractures dans le meilleur des cas. Il tourna la tête de son agresseur à l'aide de ses jambes, s'empara du coteau et lui fit une balafre au visage. La seconde d'après, la rue était vide.
X
Par chance, l'antiquaire était ouvert. C'était un homme opulent, la cinquantaine, avec une petite moustache digne d'un hercule Poirot. Sa tête était recouverte d'un postiche brun, qui cachait tant bien que mal sa calvitie.
- Bonsoir.
L'homme était en train de trier une multitude d'objets, et sembler avoir la être ailleurs.
- Puis-je vous dérangé un moment S'il vous plaît ?
- Faites donc, faites donc, allez y entrez...
Il se dirigea vers Dan et lui serra la main avec beaucoup d'énergie.
- Je me présente, je m'appelle Aymé Fichou et je peux faire de vous un homme heureux en quelques minutes.
- Enchanté. Dan Henson. Journaliste.
- Ah un petit curieux. Je faisais justement un petit inventaire, mais la plupart de ces objets ont plusieurs siècles, 5 ou 10 min de plus ne vont pas changées grand chose... Mais je vous en prie choisissez ce que vous voulez. Prenez votre temps, ici c'est la seule chose dont nous disposons.
Il reprit en soufflant l'air dépité:
- Le temps, ah... le temps... il me paraît si long parfois !
- Les affaires vont si mal que ça ?
- Vous savez, le progrès n'arrange rien... avec toutes ces nouvelles technologies, les souvenirs ont tendance à tomber dans l'oublie si je puis dire.
Puis il se lança dans une énumération d'objets, dont il chercher à venter leur qualités tant bien que mal.
- Ici se trouve une amphore qui date de 730 avant J-C !
Quelle précision.
- C'est mon métier. Elle à était repêché par la pinta maria elle même... vous vous rendez compte ! Et là vous voyez c'est une authentique statut de Rodin, qui l'a laissé à Sa femme Rose Beuret avant de mourir...croyez moi !... La pauvre...paix à son âme...
- Curieux, j'ai vu la même chez les frères Chan l'autre jour !
- Quoi !? Je suis outré, vous insinué que...
- ….La plupart de vos bibelots sont des faux, oui. En effet. Il y a deux ans. L'article sur le Verdict Time, celui sur les faussaires, c'était moi.
L'attitude de l'antiquaire changea du tout au tout.
- Si vous n'êtes pas là pour acheter, je vous serez gré de ne pas m'importuner davantage !
- Attendez. Lorsque je suis rentré, c'est vrai j'avoue que j'ai eu du mal à le croire...
L'homme fronça les sourcils
- ... mais on m'a dit de source sûr que vous étiez le plus grand antiquaire de la région, enfin le seul vraiment qualifié.
- Vous allez finir par me froissé...Mr …
- Henson. Dan Henson.
- Hassan...mouais...
- Henson !
- Très bien que puis-je faire pour vous alors ?
Dan sortit le couteau de sa poche et le posa sur le comptoir. Puis il défit soigneusement le mouchoir.
- Que pensez-vous de ça ?
Le premier geste d'Aymé fut de faire un pas en arrière. Il en aurait fait deux de plus si le cagibi, qui lui servait de magasin, avait fait quelques mètres de plus.
- Où ? ...Où avez vous trouvez ça ?
- Vous savez ce que c'est ?
- Je ne suis pas sûr, il me faut un peu de temps pour l'examiner, mais si c'est ce que je crois, vous avez des soucis à vous faire... Beaucoup de soucis...
Dan n'étais pas très enthousiaste à l'idée de le lui laisser, mais il lui fallait en savoir plus.
- Je vous laisse 24 heures.
XI
Dan était impatient de retrouver Justine. Il savait qu'elle habitait vers la faculté d'histoire de l'Art et décida de si rendre. Il fit signe un taxi de s'arrêter. L'engin n'avait du taxi que son nom. Le pot d'échappement raclé le sol tandis que de la fumée sortait du capot.
Résolu à ne pas se faire attaquer une fois de plus, Dan ouvrit la portière du véhicule tant bien que mal quand...
- Henson ! Chuchota une voix assez distinctement pour qu'il puisse l'entendre.
Dan se retourna mais in ne sembler il y avoir personne.
- Henson ! Répéta-t-elle
Dan referma la porte du taxi et celui-ci reparti comme il était venu... Dieu sait comment.
- Très bien ! Qui êtes vous ! Qu'est-ce que vous me voulez ?
Un homme encapuchonné, la manière d'un moine apparut sortit de l'ombre.
- Suivez-moi nous ne sommes pas en sécurité ici !
- Décidément, je suis très populaire en ce moment !
L'homme commença à disparaître peu à peu dans la ruelle.
- Eh !..attendez-moi !
Au bout de la rue, il le vit entrer dans une taverne. Il le suivit et poussa la porte. De l'extérieur, un beuglement général se faisait entendre, mais dés qu'il franchit la porte, on aurait pu entendre une mouche voler.
- Je vous en prie Messieurs, ne vous déranger pas pour moi.
Il s'avança vers le tavernier qui était en train de frotter énergiquement les résidus de graisse et d'alcool sur son comptoir. C'était un homme assez costaud, avec un tatouage maori qui lui couvrait la moitié du visage et des piercings, deux à l'arcade, et un anneau de 2 cm environ qui pendait de sa lèvre.
- Dis-moi l'ami... lança dan en souriant
- Je ne suis pas ton ami ! Qu'est-ce que tu veux !
- Très bien, maintenant que le contact est établi, je recherche un gars avec un peu bizarre qui vient d'entrer dans ton « établissement »
Le patron le regarda dans les yeux et Dan jeta un coup d'œil autour de lui, forcé de constater que la clientèle était assez hétéroclite.
- Très bien, tu marques un point. Bon je vais te prendre une bière et m'asseoir là-bas.
- Fais donc ça l'ami ! Grogna le tavernier.
Assis à la table du fond, Dan comptait les souris qui passaient entre les tables. Il releva la tête. Un homme était assis devant lui, une capuche pendant sur ses épaules. C'était un prêtre.
- Vous avez le couteau ?
- Ah...toujours les mêmes questions, Vous avez le couteau ? Vous avez le livre ? Vous avez le tableau ?
- Je ne plaisante pas ! Où est-il ?
- Désolé mais j'ai préféré m'en séparé....
- Vous êtes complètement inconscient ?
- ...momentanément !
- Ecoutez je peux vous dire qui à tué Mr Herveston, ou plutôt quoi !
- Je suis toute ouïe !
- Elizabeth Berthelot.
Le patron apporte une pinte de bière à Dan.
- Régale-toi !...l'ami… dit-il avec un sourire.
Il repartit en rigolant.
- Ne buvez pas ça ! Dit le prêtre en posant sa main dessus.
- Pourquoi pas !?
- Vous avez vu des WC en rentrant ?
- Non...Mais...PUTAIN !! La prochaine fois que vous me donnez un rencart Mon père, choisissez mieux !
- Il n'y aura sûrement pas de prochaine fois. Le processus est enclenché.
- Attendez Mon père, je ne saisi pas, pourquoi aurait-elle tué son grand-père ?
- C'est elle qui à enclenché le processus !
- Le processus de quoi ?
- La malédiction...Elizabeth était une sorcière !
- Vous y allez fort Mon père ! J'ai connu pire. Mon ex-femme était...
- Écoutez ! Elle pratiquait la magie noire. A la base c'était une jeune femme très pieuse. Elle était toujours là aux offices. C'était la première arrivée et la dernière partie. Elle pleurait sa fille du matin au soir.
- Adélaïde ? Mais je l'ai encore vue...
- Elle est morte il y a plus de dix ans !
Il reprit :
- Un soir, elle m'a dérobe un livre, un livre très spécial...
- Laissez moi devinez ! Un grimoire.
- Ce grimoire est un instrument très puissant et très dangereux. Il permet entre autre de faire ressusciter les morts. En l'utilisant elle à fait revenir sa fille. Mais, elle convoqua Baal par mégarde !
- Baal ?
- C'est un Grand Duc dont la domination est très importante aux enfers. On le désigne aussi comme général en chef des armées. Il était adoré des Chaldéens, des Babyloniens, et des Simoniens. On lui offrait des victimes humaines, pour la plupart des enfants afin d'obtenir de belles récoltes ou pour chasser les ennemis. Il commande 70 légions et règne dans toute la partie orientale. On le reconnaît à ses 3 têtes, bien qu'il cherche souvent à les dissimulées: Celle d'un chat, d'un homme couronné et celle d'un crapaud. Son Torse râblé s'achève en patte d'araignée.
- Ah ouais quand même !
- C'est lui qui à tué Herveston ! Élisabeth à voulu retrouver le grimoire pour annuler le sort, et faire disparaître Baal, mais c'était déjà trop tard. Adélaïde était destinée à se purifier et repartir au royaume des enfers.
- Et les traces de peinture sur les corps ?
- Baal n'est qu'un esprit ! Il ne peut en conséquence se matérialiser qu'à travers une matière, comme une représentation humaine, un statut, une relique, une peinture
- Mais pour le corps d'Elizabeth ? Il aurait pu prendre son apparence ?
- C'est possible en effet.
- Et la dague ?
- Elle est liée tableau. Elle appartenait au Marquis. Je suis désolé je ne peux pas rester plus longtemps.
- Au marquis ? Mais qui c'est encore celui la !? Cria Dan en voyant le père s'en aller.
- Récupérez la Dague et emmenez la moi au plus vite !
Le prêtre lui tendit un papier avec une adresse. Il y était écrit : Quai 27
- Allez voir John Wildick de ma part il pourra sûrement vous aider.
- Mais où puis-je vous trouver vous?
Le prêtre avait déjà disparu que Dan se rendit compte de la stupidité de sa question.
XII
Il venait à peine de franchir la porte que le commissaire Étienne Bengala l'attendait avec un comité d'accueil qu'il aurait préférer éviter. Sept hommes sur le pied de guerre l'attendaient.
- Mr Henson, J'ai le plaisir, ...le devoir... excusez-moi, ma langue à fourchée...de vous arrêter pour le meurtre d'Edgard Herveston.
- Je suis flatté commissaire que vous ayez déployé tout ça pour moi !
Il fit signe à l'un de ses hommes.
- Asko, tu peux emmener le suspect
- Oh...Oh...Attendez !, bat les pattes toi !!!
- Très bien, à cela je vais ajouter obstruction à un officier de police durant l'exercice de ses fonctions... dit le commissaire avec un sourire non dissimulé.
Dan venait de comprendre. L'antiquaire l'avait balancé. Il y avait laissé ses empreintes lorsqu'il avait utilisé précipitamment le couteau lors de son agression
- La prochaine fois utilisez une arme plus discrète. Un modèle comme ça, on n'en voit pas tous les jours. Mais ne vous inquiétez pas, on a une belle surprise pour vous ! Une très belle même ! Allez foutez moi ça dans le panier !
XIII
Le commissariat était assez vétuste. Un grand bureau pour l'accueil avec quatre ou cinq cellules au fond. Et quelques chiens de gardes devant. Fuller et Loser ! (si si je vous assure..).
Les deux hommes n'avaient pas l'air très sociable. Ils ne répondaient que par OUI ou par NON. La cellule contre le mur à gauche abrité un homme, un docker. Plutôt bourru et bien taillé. Mais la grande et belle surprise, c'était Justine !! Dans la cellule voisine à la sienne.
- Voici ta complice, on l'a retrouvée tacher de la même peinture que celle trouvée sur la scène de crime. Cette fois-ci on vous pendra ! Soyez-en sûr !!
A cette idée, le commissaire a était ravie, et décida de sortir la meilleur bouteille du commissariat pour fêter ça, mais Dan semblait un peu plus contrarié. Il se souvint tout d'un coup que la dernière fois où il avait vu Justine, elle n'était pas tés habillée, et qu'au lendemain matin, elle avait disparue, si bien qu'il n'avait pas vu ses vêtements ! Et puis l'hôtel était à côté du lieu du crime ! Et Dan était un parfait alibi sans compter, le réceptionniste qu'il l'avait vue ! Comment avait-il pu être aussi stupide !?
Il se colla contre la paroi de la cellule, pour s'adresser à Justine.
- Pourquoi tu as fais ça ? C'est pour de l'argent ? Tu me dégoûtes !
- Imbécile ! Tu crois vraiment que …
- Je ne crois plus en rien ...ni en personne !
- J'étais là-bas pour les inscriptions.
- Les inscriptions ? De quoi tu parles ? Je n'ai rien vu !
- Celles qui protègent le tableau évidement !
- Evidemment ! Dan soupira.
Dan se souvint que la toute première fois où il avait vu le tableau, enfin..le cadre, un sentiment étrange l'avait envahi.
- Pour un grand journaliste...
- Bon OK!!OK vas-y !
- L'encadrement chez Mr Herveston est un faux, il dissimule un autre cadre avec sur celui-ci, un sceau. Une inscription. Les lettres de l'inscription ont laissés des traces sur le cadre en bois de Mr Herveston., et ainsi j'ai pu les déchiffrer.
- Cela n'explique pas les traces de peintures ?
Dan se souvenait de ce que lui avait dit le Père. Baal aurait pu prendre forme humaine pour s'enfuir. Ce qui expliquerait la trace de peinture de Justine sur son Pantalon, au dessus de son pied.
- C'est difficile à expliquer. Tu ne me croiras jamais...
- ….on ne sait jamais ! au point où on en est !
- Un monstre m'a sauté dessus! Un vrai monstre je veux dire !, et lorsque je me suis enfuis il à tenter de me rattraper en me tirant la jambe !
- Laisse-moi deviner, il était grand, une sale gueule, enfin non, trois, des yeux jaunes et un sérieux problème de dentition, sans parler de l'haleine...
- Oui ! Comment est-ce que tu sais ?!
- On a déjà fait connaissance.
- Tout est dans le Grimoire Dan, la solution est là !
- Comment tu le sais !
- Je l'ai lu !
- Attends ! Attends ! Tu as lu le Grimoire ! Comment tu as mis la main dessus ? Ça fait des jours que je le cherche ?
- Intuition féminine mon cher. Je suis passée au château et je le lui ai « emprunté » lors d'une de ses visites...
- Tu lui as volé !
- Non ! Je n'ai pas eu le temps...
Dan exaspéré :
- Enfin c'est toujours ça de gagné ! Il ne nous reste plus que meurtre et complicité de meurtre !
- Mais je l'ai consulté ! Avant que la bonne repasse.
- Et. ?
- Ce Grimoire appartient à la famille du Vicomte depuis des siècles. Il se perpétue de génération en génération. Il à souvent était volé mais reviens toujours d'une façon ou d'une autre dans sa famille ! C'est un livre très convoité. C'est la bible de la magie noire !
Justine était toute excitée
- J'ai trouvée l'inscription du tableau dessus. Il s'agit d'un sceau de dieu !
- Ut darem te in aeternum captus
- ???
- C'est du latin, cela signifie «Pour l'éternité je te fais prisonnier »
- La première fois qu'on s'est rencontré, tu cherchais une peinture religieuse ?
- Oui. Herveston m'avait dit que le tableau représentait, un homme retenu par des chaînes et au dessus de lui des anges et des démons qui se l'arrachaient.
Justine réfléchit :
- Hum.. Ce devait être quelqu'un d'important.
- Ecoute Justine, je pense savoir qui pourrait nous aider, mais avant tout il faut récupérer la Dague et sortir d'ici ! Et le Grimoire où est-il?
- Toujours chez le Vicomte.
XIV
Le téléphone sonna et un gardien décrocha.
- C'est Mr Bilsberg commissaire. Il est paniqué. Il dit que son musé prend feu... enfin que ces tableaux s'enflamment... tout... seul ! Dit le gardien mot de rire.
Le vieux docker semblait très agité.
- Encore un timbré....mais un timbré qui à de l'argent et des relations rétorqua Bengala.
- Allons-y !
En désignant un des molosses qui gardait les cellules :
- Fuller, Surveille les biens, et fait parler le mariole pour qu'il avoue le meurtre d'Elizabeth Berthelot, mais aide le un peu si tu veux... et encore une chose, finissez pas la bouteille !!
- Oui chef ! Je vais m'en occuper tout de suite ! Dit-il avec un grand sourire.
Dan pensait qu'il s'occuperait de lui. Il échangea un regard avec Justine. Le gardien se dirigea vers le Docker à sa grande surprise.
- Faut croire que tu n'a pas le monopole du crime chéri !
- Mais...
- Je sais, laisse, on va voir !
Le gardien ouvrit la cellule du docker et commença à le frapper à la tête. Puis il l'enchaîna à coup de matraque
- Alors Wildick ! on s'attaque à une jeune femme sans défense. Meurtre et Vol, ça ne va pas faire jolie sur ton CV. Remarque t'en n'es plus à ça prés. Vente et recèles d'objets de toutes catégorie. Et tu ne vises pas n'importe quoi. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu tues une si jolie femme pour un misérable livre.
Le docker ne répondait pas.
Le flic sortit sa matraque.
- Eh Connard ! Tu réponds quand je te pose une question ! Je vais t'apprendre le respect !
Le gardien continua à le frapper, mais le docker ne répondait toujours pas. Bien que le sang coulait, il restait stoïque.
- Officier ! Pouvez-vous m'apportez un peu d'eau s'il vous plaît ? Demanda Justine.
Le gardien sortit et vit Justine en soutien gorge.
- Les hommes en uniforme ça m'excite, surtout ce qui savent s'imposer.
- Ah toi tu sais...
Il ne fallut pas plus d'une seconde pour que le docker sortit de sa cellule et assomma le policier à coup de poing. Il lui brisa le bras. Loser lui sauta dessus, mais le docker s'était déjà emparé du couteau posé à l'accueil.
- Toi ! Rentre-la ! Dedans ! dit- il menaçant
- Et prend l'autre trou du cul avec toi !
Il prit la clé et referma la cellule.
- Et nous !? Demandèrent Dan et Justine
- Vous! Je ne vous connais pas, et je n'ai pas besoin de nouveaux amis !
- Je pense que si, au contraire! Ajouta Dan
- Tiens donc et pourquoi ?
- Primo, je sais que ce n'est pas vous qui avait tué Elizabeth, secundo, vous tenez entre les mains l'arme d'un crime, voire plusieurs crimes, et tertio, nous avons tous les trois quelque chose à récupérer chez le vicomte.
- Très bien! mais vous faites pas de conneries, sinon je te taille toi et ta poulette.
C'est ce que j'avais cru comprendre.
- Poulette, il m'a appelé Poulette ! Réagis !
- C'est qu'il à des arguments très convaincants, et il n'a pas tout à fait tort.
- Avancez tous les deux ! Alors ou va-ton ?
- Direction l'église.
XV
Ce n'étais pas une confession que le Père Christobald attendait en voyant ce trio entrer, et pourtant dieu sait qu'il en auraient eu besoin.
- Vous avez le couteau ? Demanda-t-il
- Euh...Oui...dans mon dos...
- Wildick arrêtez ça ! Vous en avez déjà fais bien assez.
Les mots que prononça le père eurent raison du docker. Il s'exécuta et lui donna la dague. Justine et Dan se regardèrent et fixèrent le père.
A l'unisson :
- Vous vous connaissez ??
- Joe Wildick est un pécheur, mais il a une âme très pieuse
- On à pu voir ça ! Affirma Justine
- Bref j'essaye de l'aider
- Permettez-moi de vous interrompre mon père, mais toutes vos âmes « pieuses » sont quand même à l'origine de pas mal de nos emmerdes. Rétorqua Dan.
- Laissez-moi vous expliquer. Wildick est un contrebandier, mais par nécessité.
- Oui. Bien sûr. Un homme bon, qui aime son prochain, un vrai petit ange !
- Il a commis des vols, mais il est incapable de tuer qui que ce soit. Il est handicapé et réfléchit avec beaucoup plus de difficulté que n'importe qui.
Il se tourna vers Wildick :
- Ce n'est pas contre toi, tu le sais !
- Je sais mon père.
- Il est tombé dans la contrebande par dépit. Personne ne voulait de lui. Mais c'est quelqu'un de loyal. Il lui arrive de faire des bêtises, mais il vient aussitôt me le dire et nous discutons. Wildick m'a dit que c'est lui qui à volé le Grimoire à Elizabeth, mais c'était par ordre du Vicomte qui lui à promis une somme d'argent substantiel en échange.
- Mais MONSIEUR le Vicomte n'est pas bon payeur, et il l'a balancé à la police !, ajouta Dan
- En effet, mais il y a plus grave...bien plus grave, c'est à propos du tableau...
- Nous y voilà enfin !
- Laissez-moi vous expliquez :
- L'histoire se déroule dans les années 1650 au château du Marquis de Monsorac. Le Marquis était un homme mure, bel homme, il était fière et ambitieux. bien que ce fût un noble, cela ne restait qu'un titre car il n'en était tout autrement en réalité. Il était l'époux de la fille du Duc de Beaufort, Mathilde. Ce qui bien entendue était un mariage arrangé afin de récupérer une dot importante et une alliance qui l'était encore plus. Il partageait son temps entre l'alcool et les femmes, jeunes roturières pour la plupart, dont beaucoup ont disparus parla suite. Une jeune femme était prête à tout pour quelques louis à cette époque. Cela ne l'empêchait pas de courtiser toutes les femmes de la haute noblesse. De nombreuses femmes se jouaient dans les salons et les orgies étaient fréquentes. La Marquise lui donna deux filles : Iseult et Mélisande âgées réciproquement de 8 et 10 Ans.
Bien que ce fût un mariage arrangé, avec le temps, Mathilde de Beaufort s'était éprise de lui et le voir coucher et courtiser toutes ces femmes devenait insupportable. Mais à cette époque on ne divorçait pas ! Bientôt l'expression « pour le meilleur et pour le pire » aller prendre tout son sens.
Le Marquis était un fin stratège et il allait en guerre dès que l'occasion se présentait, surtout si elle lui permettait d'agrandir son marquisat. Il provoqua alors une guerre avec le duché de Grisac, duché voisin à celui de Beaufort. De faux espions, appartenant au Marquis, avaient informé le Duc de Grisac que le Duc de Beaufort préparait une attaque contre lui pour récupérer des terres autrefois en sa possession. Le Marquis avait, pendant ce temps, levé une armée assez puissante pour écraser les hommes appartenant aux deux Ducs, cela fut assez facile vu que leur soldats étaient éprouvées, par la fatigue et les blessures, ce qui les rendaient d'autant plus vulnérables...Il s'empara alors des deux duchés et prospéra au fil des années. Son armée devint si impressionnante que le roi lui-même s'en inquiéta. Beaucoup disent qu'ils enrôler des criminels afin de mettre à l'épreuve leur détermination. Le Marquis perdait à chaque bataille un peu de son humanité, enfin celle qui lui restait. Il buvait de plus en plus et commença à frapper la Marquise. Celle-ci ne disait rien. Elle devait rester forte pour ses filles. Elle passait de plus en plus de temps à se préparer lors des salons, afin de camoufler ses bleus par un maquillage excessif. Mathilde de Beaufort était une belle femme de 28 ans et elle ne manquait pas d'être courtisée. Un jeune homme, particulièrement, se présentait sans cesse au château dès que le Marquis partait en guerre. Ils passaient tous deux au château de très bons moments, de longues ballades dans les jardins et diverses attractions qui ravirent le cœur des enfants et surtout celui de Mathilde. Une liaison s'instaura peu à peu. Bien qu'ils fussent prudents, ils n'étaient pas toujours aussi facile d'échapper aux commérages. Alors que le Marquis était en quête de nouvelles terres, il ne tarda pas à avoir vent des rumeurs. Il rentra alors plus tôt de campagne pour se rendre au château. Il les découvrit ensemble dans le lit conjugal
Fou de colère, il proféra à son épouse les pires abominations et le mot « folie » prît alors tout son sens. Il frappa sa femme avec une force démentielle. Le jeune Damoiseau tenta vainement de l'en empêcher, mais il fût cloué par des violents coups de couteaux, le laissant pour mort. Le Marquis traîna alors Mathilde par les pieds et commença à gravir un étage, puis un deuxième... La tête de Mathilde se cognant alors à chaque marche. Il l'a traîna ainsi jusqu'en haut du donjon. Puis il l'enferma. La Marquise était pratiquement morte mais l'idée que ses enfants étaient encore là quelque part, terrifiés, lui donna encore le courage de survivre? C'est alors qu'elle les entendit pleurer. Des cris et des cous violents raisonnèrent entre les murs froids et humides du château. Deux coups de feu y mirent fin. Lorsque Mathilde comprit, tout espoir et raison disparurent. Le Marquis revînt alors, entra dans le donjon avec cette dague, et une vieille bouteille d'alcool sortit de la cave du Duc de Beaufort. Il enfonça le couteau dans le ventre de Mathilde et lui versa la bouteille dessus. Il s'empara d'une torche sur le mur prés du donjon et porta la flamme au sol recouvert de paille. La flamme escalada en quelques secondes la robe de Mathilde, et la cellule se transforma vite en tombeau. L'incendie dévasta alors une bonne partie du château.
Devant ces événements, le roi intervint et engagea une guerre sans merci avec le Marquis, qu'il gagna. Par la suite, Le Marquis fût arrêter, enchaîner et exécuter sur la voix publique. . Le tableau de Mr Herveston représentait son procès. L'histoire s'arrête là.
- Apparemment ce n'est pas le cas. Affirma Dan.
- Officieusement. Il y a une autre partie que l'histoire ne raconte pas. Le Marquis avait vendu son âme au diable. Il voulait posséder la jeunesse éternelle et pour cela Il sacrifiait beaucoup de ses courtisanes avec cette dague. Elle était utilisée autrefois pour des sacrifices humains, souvent des enfants au nom de Baal, Nergal, Magoa, Kobal...entre autre et Dieu grava un sortilège sur le tableau dans lequel il l'avait enfermé pour être sûr que celui-ci ne revienne plus. Seul le grimoire pouvait annuler ce sort.
Justine rebondit :
- Le Vicomte ! C'est lui qui à volé le tableau ! Et qui à libérer le Marquis ! Avec l'aide du grimoire cela n'a pas était difficile. C'était son héritage
- Vous ne croyez pas si bien dire.
- Comment ça ?
- Le Marquis avait accumulé beaucoup d'or lors de ses guerres et possédait une véritable fortune quelque part dans le château.
Dan réfléchit :
- Admettons que le Vicomte est volé le tableau. Pourquoi le tableau est-il en possession de Bilsberg alors?
Wildick s'expliqua :
- Après m'être fait arnaquer par le Vicomte, j'ai essayé de me faire un peu d'argent en revendant la toile à Bilsberg. Après tout elle était en bon état...
- Il faut savoir prendre l'argent où il se trouve n'est-ce pas ! Rétorqua Justine avec un peu de mépris.
- Va falloir dire à votre Poulette de se calmer !
- Je ne suis pas sa « Poulette »...OK !
- Très bien, on se calme tous les deux !! fit Dan s'interposant d'un geste de la main.
Puis il se retourna vers Wildick
- Alors vous l'avez revendu à Bilsberg, mais le Marquis, n'étaient déjà plus, à ce moment-là sur la toile.
- Je n'ai jamais vu votre Marquis, moi ! Lorsque je suis allé au château pour récupérer l'argent du grimoire, il m'a donné ce tableau en échange. Il m'a dit que je pourrais en tirer un très bon prix auprès de Bilsberg.
- Je vois. Comme ça, il avait un bon alibi pour le vol.
Quelque chose tourmentait Justine
- Mais s'il vous à donné le tableau au château... c'est que...
- … le marquis y était déjà, bien vivant ! Répondit Père Christobald.
- Il reste encore un problème...songea Dan
- Lequel ? Demanda le père
- Qui à tué Herveston ? Je ne pense pas que ce soit le Vicomte ; Il n'a pas l'envergure d'un tueur soyons réaliste.
- En neutralisant le sortilège, les esprits qui y étaient se sont libérés également. Cela signifierait que la bataille entre les anges et les démons sur le tableau après le départ du marquis à réellement eu lieu, Il n'est pas impossible que Baal se soit échappe lorsqu'il était exposé dans la galerie de Bilsberg et qu'il a voulu éliminer Herveston pour qu'on ne fasse pas le rapprochement entre le marquis et le tableau.
- Il aurait pu oublier le couteau dans la précipitation ou laisser supposer que c'était Justine ou moi. Admettons. Mais pour la peinture ?
- Ces esprits aussi puissant soit-ils ne se sont matérialisé qu'à travers la peinture du tableau, et plus ils en sont loin, plus ils perdent leur identité et sont vulnérable !
- Et comme leur peinture disparaît à la chaleur...
- Quoi ! Demanda Justine
- Le feu dans la cheminée, c'est ce qui à provoqué les traces !
- Vous avez saisi. Répondit Christobald
- Mais que veut le Marquis ?
- Reprendre ses biens, ses terres, et exercer sa domination. S'il lèvera une armée pour cela.
- Une armée ! Oh merde ! La galerie, Bilsberg si il y en a un qui s'est échappé...
- Que pouvons-nous faire ?
Le père leur tendit la dague.
- Prenez-la. C'est la seule façon de le tuer ! Frapper au cœur.
XVI
Le château n'était qu'à quelques kilomètres, mais ils devaient encore s'assurer de quelque chose. Bilsberg !
Ca n'aurait pas été facile de rentrer dans la galerie pourvoir les faits, mais il aurait été pure folie de laisser folie de laisser une peuplée de démons se balader en ville. Ils n'eurent qu'à suivre le bruit des sirènes. Ils ne mirent pas beaucoup de temps à se cacher. Ils étaient trop populaires. La police était partout. On avait quadrillé le secteur sur plusieurs centaines de mètres autour de la galerie. Caché derrière un talus, Dan et Wildick s'approchèrent discrètement de la fenêtre pendant que Justine et Christobald faisaient le guet.
Bilsberg était effrayé, la salle principal de sa galerie était sans dessus-dessous, des tableaux autour du Marquis sembler s'être consumé de l'intérieur, d'autres gisaient sur le sol, la peinture glissait doucement le long des portraits à l'huile, donnant à Mme Darras; le portrait d'Auguste Renoir représentant une femme habillé en noir avec un chapeau sur la tête, des traits effrayants.
Un autre représentait « une jeune femme au turban bleu », celui-ci coulait déjà. Il ne faudrait plus que quelques minutes avant que le tableau ne fasse plus qu'une tache compacte et homogène sur le cadre. Dan fit le rapprochement avec les deux femmes de l'hôtel. L'une d'elle semblait malade, et il la deuxième allait lui chercher de l'huile. Le père avait raison.
- Les tableaux sont presque tous vides ! Remarqua Wildick prenant conscience de la situation.
- C'est ça qui m'inquiète le plus. Je crois que sa campagne de recrutement vient de s'achever.
Ils se regardèrent.
- Le CHÂTEAU !!!
XVII
Le château était silencieux, et lorsque les choses sont calmes, trop calmes, cela n'augure rien de bon.
- Mon père, restez avec Justine, je pars avec Wildick. Occupez vous d'elle.
- Très bien, mais faites attention, n'oubliez pas ! Un seul coup de couteau dans le cœur peut le tuer, et rapportez moi le grimoire !
- Je ferai le nécessaire mon père, dit-il avec une voix qui tenait plus de l'espérance que de la conviction.
Justine voyait Dan s'éloigner, tandis que le prêtre chercher à la consoler.
- Ne vous inquiétez pas pour lui, c'est un dur à cuire, et Wildick saura prendre soin de lui.
A L'entrée se dresser à eux un énorme pont-levis muni de chaînes avec des rivets gros comme des plaques d égouts. Le bois était humidifie et le pois des deux hommes le faisait craquer. Un grand couloir s offrait à eux, dans les cent mètres carrés, orné d'une centaine de tableaux dépeignant la dynastie de Vicomte.
On pouvait y remarquer notamment le Duc de Beaufort, sa fille Mathilde, d'autre personnages illustre, et beaucoup de représentation du Marquis. Il semblait plutôt bel homme, et porter une perruque et de beaux habits mélangent harmonieusement le blanc et l'or. Cela lui donner une grande prestance et quelque chose dans son regard montrait une détermination sans faille. Wildick et Dan marchait prudemment, mai ils avaient le sentiment que quelqu'un les regardait, les tableaux peut-être ? Plus rien ne leurs semblait impossible. Sur la droite un grand escalier en marbre permettait de rejoindre le premier niveau. Ils montèrent sur la pointe des pieds, mais les pièces semblaient toute vides. C'était principalement des chambres d'une soixantaines de mètres carré...tout de même, remplis de statuts, différent trophées de chasse et d'armes de toute sorte, comme des épées, ou des lances. Le grand salon n'était pas loin, la porte était ouverte. Dan risqua sa tête a l'intérieur et eu un mouvement de recule : le vicomte était pendu a trois mètres de haut au lustre principale. Du sang coulait le long de son corps, il avait était éventré, son intestin touchait le sol. Il se retourna vers Wildick, mai celui-ci n'était plus la.
Derrière lui, le bruit d'un charognard se faisait entendre. Un monstre dévorait le jambe de Wildick.
- Wildick !
- Fuyez ! Baiser cet enculé de ma part !
Il lui fit signe de regarder le mur, mais Dan ne saisit pas. Plusieurs créatures apparurent autour de Wildick et achevèrent le travail. C'était à qui aurait le meilleur morceau. Dan s'efforça de détacher ses yeux de l'horreur qui se présentait à eux. Il prit la direction des deux grandes portes au fond de la pièce. Elles donnaient apparemment sur une autre aile du château. A un mètre de la porte celle-ci lui claqua au visage. Il entendit toute la porte se fermer pas la suite. Il sorti la dague et virevolta sur lui même, prêt a tout, animée par un mélange de peur et de colère. Il croisa alors un visage difforme avec des yeux enfoncés et des oreilles pointues. Sa laideur était comparable à sa férocité. Il ouvrit la bouche, ses yeux écarquillèrent, puis plus rien.
XVIII
Lorsque Dan se réveilla, il était enchaîné à un poteau en bois, torse nu. Son visage était marqué par de nombreux coups. Une main lui souleva la tête en lui la tirant par les cheveux.
- Alors c'est toi, le misérable gueux, qui contrarie ton maître ! dit le Marquis avec dédain.
- Je n'ai pas de maître.
Dan lui cracha au visage. Deux créatures à ses côtés lui enfoncèrent leurs griffes dans les côtes et le dos. Elles avaient de grandes et longues dents, un corps effroyable, rempli de plaies. Le hurlement de Dan raisonna un long moment dans le château.
- Ca suffit ! Ordonna le Marquis aux deux créatures.
- Restons entre gens civilisés, je suis sûr que nous pouvons nous entendre dit il avec un sourire carnassier.
- Plutôt crever !
- Chaque chose en son temps mon ami, ne vous inquiétez pas. Il faut savoir rester patient dans la vie... comme dans la mort. Nous allons faire vite alors. Donnez-moi la Dague !
- Jamais !
Il eut un sourire amusé et se retourna vers ses disciples. Puis revint vers Dan.
- Oh suis-je bête, je l'ai déjà !!
Il tourna la tête de Dan sur le côté et celui-ci vit le corps de Justine, attachée sur le poteau d'à côté. Elle était bâillonnée, le visage tailladé, avec une robe datant du XVIIe siècle, pleine de sang. Elle hurlait et tentait de se débattre tant bien que mal, mais les chaînes se ressaient aussitôt.
- Pardonnez mon côté nostalgique.... dit-il ricanant.
Le visage de Dan était rempli de haine, mais celui du Marquis, était empli de mépris et de cruauté.
- Cela ne vous gêne pas si je vous l'emprunte. Les retrouvailles, c'est toujours très émouvant.
Il enroule la chaîne autour du cou de Justine et la traîna avec jusqu'à sortir de la salle.
- Dan! Dan ! Hurlait-elle en mettant les mains entre les chaînes pour que celles-ci ne l'étrangle pas.
- Messieurs, je vous le laisse ! Il est à vous. Bon appétit !
Les créatures arrivèrent en masse autour de lui :
Certaines avaient la figure d'un loup avec la queue d'un serpent, vomissant des flammes, d'autres semblaient plus humaines, mais avaient la tête d'un hibou avec des becs laissant voir des dents très effilées. Il y avait un kannara avec une tête de licorne, des Démones à la fois succube et vampire, certaines avaient le nez pointu et crochu, les pieds en pattes de coq et tenaient entre leurs griffes une âme qu'elles semblaient prête à torturer. D'autres n'étaient sans bouche, ni membres, ni visage. D'autres encore avaient la figure d'un cheval, avec un cou immense et des yeux effroyables. Il y avait aussi un jeune soldat habillé de rouge, monté sur un cheval de même couleur, portant la couronne au front; et même des chiens avec des ailes de griffon. Il regarda autour de lui une dernière fois. Il mourrait donc entre les vieux murs d'un château. Il y avait pire comme tombeau se disait-il mais il y avait tout de même mieux comme mort. LES MURS !!! pensa-t-il, Wildick avait parlé du mur. Mais oui ! Les torches ! Les torches éclairaient les murs tout le long du château.
Il se balança énergiquement sur son poteau, le fit chavirer, en jouant de ses chaînes. Son poteau emporta le poteau de Justine dans sa chute décrochant ainsi une torche du mur par la même occasion. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour qu'une flamme se repende le long du poteau. Toutes les créatures reculèrent. Certaines se décomposèrent, pour d'autres leur visage s'écaillait déjà. Le feu atteignit bientôt le poteau de Dan, tandis qu'allongé, il se débattait pour pour se libérer de ses chaînes. La moitié du tronc était consumé. Il se servit alors du poids de celles-ci pour le briser, et se libérer in extremis. Aussitôt il prit la torche et l'agita de gauche à droite devant les créatures qui ne pouvaient avancer. Dan s'empara d'un buffet à côté de lui, bondit dessus, récupéra deux autres torches sur le mur. Il en balança une sous le buffet, sauta, tira le tapis principal, y jeta une torche. La flamme courut le long du grand tapis. Les monstres s'agglutinaient. Ils étaient piégés. Leur visage se déformait, leur corps coagulait, jusqu'à devenir l'essence même de leur destruction. L'huile que dégageait la peinture s'enflammait et consumait les autres corps peu à peu. Une torche en main, Dan eu vite fait de franchir la porte à la recherche de Justine. Il n'eut pas de mal à la trouver. Des traces de sang traînaient tout le long du sol...
Le château était maintenant dévasté par les flammes. Toutes les boiseries qu'il possédait y avaient grandement contribué. Le sang commença à disparaître dans un escalier. On pouvait entendre Justine hurler au son des coups que sa tête faisait en touchant les marches.
- PITIÉ ! PITIÉ!
- SALE CATIN !! tu me dois OBÉISSANCE !! Je suis ton époux et ton MAÎTRE !
Dan monta les marches deux à deux. Il tomba nez à nez avec le Marquis qui s'apprêtait à ouvrir la porte du donjon.
- Je vois que ce Damoiseau est bien téméraire ! Mais courage et prudence vont rarement de pair ! Je suis ton MAÎTRE ! COMMENT OSES-TU TE DRESSER DEVANT MOI !
- TU VAS BRÛLER AVEC TON CHÂTEAU !
A présent le regard de Dan n'avait plus rien d'humain.
- JUSTINE !!!!
- Je vois quelque chose en toi qui me rappel ma jeunesse ! dit le marquis en le toisant. Un petit sentiment de révolte peut-être ! Que je ne vais pas tarder à étouffer dans l'œuf !
Dan brandit la torche et se jeta sur lui.
- Ne soit pas plus stupide que tu le peux ! LE FEU ! Ce n'est que pour les subalternes ! Je suis au-dessus de tout cela !!
Le marquis sortit la dague et assena Dan de deux coups violents dans les côtes. Dan tomba par terre, perdant tous son sang. La porte du donjon se referma.
XIX
- Henson !? Henson !?
Dan se réveilla à l'église du père Christobald, dans une petite chambre.
- Mon...Mon Père !?? JUSTINE !! JUSTINE !! OU EST-ELLE ?? Laissez-moi..
- Dan ! Dan !
Le père Christobald le regardait droit dans les yeux.
- C'est fini ! Il ne reste plus rien. Je vous ai sorti des flammes in extremis. Je vous promets que j'ai fais tout ce que j'ai pu mais la porte du donjon était fermée. Je n'ai pas réussi à l'ouvrir à temps. Étant donné la situation, il était plus judicieux d'éviter les autorités. J'ai pensé qu'il serait préférable que l'on vous soigne ici. Nous avons nettoyé votre plaie et nous l'avons suturée. La fièvre a faillit vous emportée. Mais nous n'avons jamais abandonnés. Sœur Bénédicte vous a pensée, lavée, changé vos linges et nourri depuis ….
Dan se retourna, constata sa blessure, elle lui faisait un mal de tous les diables. Il essaya de se lever.
- Depuis Combien de temps je suis ici ? Dit-il énerver
- Cinq jours...
- Je dois aller...
Le père l'empêcha de se lever. Dan n'avait pas la force de s'y opposer.
- Vous savez elle vous aimait, ce la se voyait au premier coup d'œil. J'ai tenté de la dissuader de vous rejoindre mais elle m'a assommée car elle avait peur pour vous. Je n'ai pas réussi à récupérer la Dague, mais j'ai le grimoire. Il ne pourra plus faire de mal à personne maintenant. Je vais le mettre en lieu sûr.
Un homme entra dans l'église. Il ôtât sa casquette et fit le signe de croix.
- Mon père excusez-moi de vous dérangez ?
- Une petite minute je vous en prie.
Dan était effondré
- Daniel, écoutez-moi. Elle ne voudrait pas vous voir dans cet état. Elle est avec notre seigneur à présent. Croyez-moi ! Il sera prendre soin d'elle.
Il se retourna vers l'homme et le rejoignit.
- Vous êtes bien le père Christobald ?
- Oui mon fils, c'est à quel sujet ?
- J'ai une livraison pour vous.
- D'où provient-elle ?
- Aucune idée. Moi je ne fais que livrer.
Le livreur lui tendit un gros paquet large comme un écran...ou un tableau !
- Signez ici je vous prie. Je vous le pose où ?
Le prêtre s'exécuta.
- Je vous le pose là ?
- Oui...Merci...c'est très bien, dit le prêtre d'un air songeur.
Dan et Le père se regardèrent intrigués.
- Vous croyez que c'est le...
En retournant le paquet, Ils n y virent aucun nom d'expéditeur. Seulement un sceau. Un sceau datant de 1654. Christobald défit soigneusement le paquet. Ce qu'ils y trouvèrent semblé surréaliste :
Le tableau du château de Monsorac prit dans les flammes. On pouvait y voir Justine prisonnière, en train de brûler, dans le donjon en flamme. Mais en y regardant bien, Dan vit l'espace d'un millième de seconde certes, mais il avait bien vu une ombre …. Une ombre derrière Justine. Elle le dévisageait. C'était lui. Il était encore là. Il tenait la dague. Il regardait Dan à travers la toile. C'était évident. Un sourire diabolique inonda son visage. Il trancha lentement la gorge de Justine et celle-ci disparut dans les flammes.
Le Père Christobald était désarmé. Il semblait absorbait. L'expression de la Jeune femme le torturait.
- Mon fils. Soyez fort...
Les deux grandes portes de l'église se refermèrent. Dan n'était déjà plus là… le grimoire non plus….
FIN