Le meilleur comme les tirs. #2
-beep
J'ai essayé d'écrire un beau texte comme chaque année. D'y mettre de l'émotion, d'aller jusqu'à me faire pleurer pour montrer au monde entier comme la mort est injuste. D'en faire une pièce beaucoup trop triste pour être largement diffusée.
J'ai essayé de me souvenir de ce que c'était que de te croiser chaque jour, de me rappeler ton rire et d'en faire un autel sur lequel y déposer les armes. De me raconter tes insultes et d'en regretter de ne plus pouvoir les écouter. Crois-moi j'ai vraiment tenté.
Je t'ai même rejoins le temps d'une minute, soixante secondes de silence pour simple petit déjeuner. Je me suis demandé si c'était trop ou pas assez, s'il fallait en parler à d'autres ou s'il était préférable de tout garder.
Mais le temps passe à une vitesse incroyable, tu sais. Les mois filent et les années brûlent. On apprend à oublier, à se passer du manque pour le remplacer par une nouvelle idée, un nouveau projet. On s'entraîne à ne plus culpabiliser, à ne plus rien regretter. On redevient ce qu'on était avant, seulement peut-être un peu plus grand.
Alors par-dessus tout Armelle, sache que je suis profondément désolé. Désolé de passer à autre chose, désolé de ne plus pouvoir me rappeler de tous ces bons moments, ceux que je me suis juré de ne jamais oublier. Tu n'es plus à mes yeux qu'une brume maladroite qui refuse de complètement disparaitre. Un brouillard qui traine, dans un coin de ma tête, juste là pour me rappeler que parfois la vie est dégueulasse. Pour me glisser deux trois chansons tristes et me remettre à ma place.
C'est horrible comme j'ai l'impression qu'avec le temps je suis en train de te perdre pour la deuxième fois.