Le Moineau

aude-castell

Moineau, Moinelle, Moinillon !

Des hommes, éternel compagnon,

Mendiant sur les places publiques,

Ils t'ont appelé domestique.

Avec ton copain le Pigeon,

Voletant, pépiant, l'air fripon,

Tu fais la manche dans les villes,

Pauvre Pierrot sans domicile.

Tel un moine en robe de bure,

Tu n'as pas non plus fière allure.

De plumes rousses, brunes et grises,

Humble et si pauvre est ta mise.

Et ces cris, cette voix de crécelle,

Rien ne dit aux passants qu'elle

A la misère crie sa colère

Ou l'amour pour une moinelle !

Hé ! Toi le piaf ! Viens avec moi !

Quitte ces lieux sans foi ni loi

Et viens plutôt dans ma maison,

Il y a des graines à foison.

Là-bas, dans ma campagne,

Tu auras couvert et compagne

Et le toit de ma maison

Pour cacher tes moinillons.

Allons, viens sur mon épaule !

Quittons la ville et ses geôles,

Dans la langue du pays d'Oc,

Désormais tu seras "Chiroc" !

Décembre 1997

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