Le Moineau
David Claude
Le moineau
Un certain jour, l’on vint me rapporter
Qu’un moineau cherchant à se sustenter
Fit si bien le difficile, la fine bouche
Qu’il s’en trouva à rester sur sa couche,
A jeun comme au plus froid de l’hiver.
En cette période de forte sécheresse,
Où toutes les bêtes étaient en détresse
( Sur terre, pensait-on, était venu l’Enfer ),
Proliféraient l’asticot et la mouche ;
Pourtant pour qu’il y touche !
L’oiseau estimait mieux le lombric, ce ver
Savoureux et juteux,
Mais, sans un jour pluvieux,
Le bien nommé ver restait confiné sous terre,
Au frais... Le piaf, affamé, de son repaire
Sortit, ayant remisé ses goûts à la baisse.
Il chercha la mouche et l’asticot
Pour enfin en picorer son écot,
Sans avoir compris que ce que l’on laisse
Derrière soi ne nous attend pas.
Pour combler le grand vide
De sa panse, l’oiseau trouva pour seul repas
Une tomate à la chair putride...
Il semble plus facile
De passer de la pauvreté
A la richesse qu’il est difficile
De passer du luxe à la nécessité.
Ceci apparaît comme une évidence,
Mais, celui qui survit dans l’indigence,
Ne rêve-t-il pas de vivre dans l’opulence.