Le Monde de la Dame -05- Le Manoir aux Fleurs
Ver Du
Mystérieux Rendez-vous
A vingt-trois ans, Viviane était un peu anxieuse. C'était le début d'une grande aventure qui commençait pour elle. Brillante étudiante, elle venait de décrocher son agrégation de lettres modernes et elle avait reçu son affectation dans un prestigieux lycée d'une petite ville en bord de mer.
Elle profitait des vacances d'été pour chercher un logement. N'ayant pas encore commencé à travailler, et malgré la preuve qu'elle serait en poste dès la rentrée dans l'établissement le mieux coté de la cité, les loueurs faisaient grise mine quand elle se présentait. Les modestes moyens de ses parents ne leur permettaient pas d'apporter une garantie suffisante en raison des prix pratiqués dans cette station balnéaire réputée.
Elle commençait à désespérer car elle se voyait mal commencer l'année en résidant dans un mobil-home d'un camping avec la mauvaise saison qui approchait à grand pas. Une de ses futures collègues qui l'accompagnait dans sa quête lui parla d'un homme un peu excentrique, d'un âge indéfinissable possédant un manoir dominant la ville. Il était très solitaire, même si on rapportait qu'il organisait régulièrement des soirées privées dont les invités étaient triés sur le volet. On apercevait alors un discret ballet de berlines luxueuses arrivant de partout. Ses hôtes restaient quelques jours et repartaient aussi discrètement qu'ils étaient arrivés.
— Je sais qu'il recherche une personne pour l'aider dans certaines tâches, tu verras c'est un homme très cultivé et aussi très charmant.
— Mais ! Je travaille…
— Oui ! Mais avec tes horaires, tu as beaucoup de temps libre.
— Oui bien sûr ! Mais il va me falloir préparer les cours, corriger les copies…
— Je suis d'accord avec toi, mais tu ne vas pas faire que cela… Je le connais bien, je l'ai rencontré lors de conférences sur l'histoire de la ville, il y maintenant près de dix ans et je suis toujours en contact avec lui, il me donne beaucoup de conseil pour mes cours d'histoire, une encyclopédie ambulante.
Elle ne raconta pas à sa nouvelle collègue qu'elle le côtoyait encore car elle était la maîtresse d'un de ses assistants.
— D'accord ! Je veux bien lui demander s'il peut, me louer une chambre pour quelques semaines.
Marie lui donna les coordonnées de cet homme afin qu'elle puisse l'appeler.
— Laisse un message sur son répondeur, je n'ai jamais réussi à l'avoir directement. Mais attends-toi à ce qu'il te rappelle très tard dans la soirée.
— Pas de souci ! Je suis plutôt du genre couche-tard.
Les deux femmes se séparèrent et Viviane se permit de traîner un peu dans le centre-ville avant de rentrer afin de se familiariser avec son atmosphère qui la changeait de celle de la mégapole où elle avait passé sa jeunesse. Elle regagna son mobil-home tard dans la soirée après profiter du coucher de soleil sur le port.
Il était presque minuit lorsque son téléphone sonna, c'est le Professeur Van Dyck qui acceptait de la recevoir et il lui fixait un rendez-vous pour le lendemain soir pour neuf heure et demi en lui recommandant d'être ponctuelle. Elle fut étonnée de l'heure tardive et se demandait ce qui pouvait motiver un homme seul à recevoir une jeune femme à ce moment de la journée. Mais ce qui la troublait le plus, ce n'était pas l'horaire mais la voix chaude et envoûtante qui lui avait parlé. Elle essayait d'imaginer le personnage qui se cachait ainsi, un seigneur de la nuit. Elle se souvenait de ces romans fantastiques qui la faisaient rêver adolescente, ces créatures nocturnes semi-humaines, vampires, loups-garous, démons et autres sorciers ou nécromanciens. Revenant à la réalité, elle rigola d'avoir pensé cela en se disant :"En fait ! Ce doit être un simple noctambule."
A l'heure prévue, elle arriva devant la propriété, elle sonna à la grille imposante qui s'ouvrit en grinçant après plusieurs minutes d'attente la porte. En s'approchant doucement, elle découvrait la demeure plongée dans le noir hormis une lumière diaphane, indiquant que la porte d'entrée était ouverte. Elle s'avançait lentement, hésitait à entrer, intriguée. Une voix grave tire alors notre héroïne de sa torpeur. Elle franchit le seuil, elle écarta de son visage quelques insectes qui ressemblaient à des hannetons. Elle remarqua à peine la poudre bleuâtre qui l'enveloppait et elle pénétra dans un salon dans lequel se trouvait une cheminée allumée ce qui paraissait bizarre en cette saison bien agréable. Une odeur lui assaillit les narines. Une puissante odeur de musc, celle d'un homme mur, elle fut troublée une nouvelle fois. La voix grave résonna encore et elle sursauta.
— Alors jeune fille ! Vous rêvassez ! Je ne sais ce qu'il m'a pris d'accepter ce rendez-vous. Encore une tête de linotte sans cervelle !
La jeune enseignante piqua un fard sous ces insinuations, elle, fraîchement diplômée. Sa respiration s'accéléra, elle se prépara à répondre sèchement. Mais un autre sentiment la parcourut. Le feu lui montait aux joues et qui lui chauffait aussi le bas ventre. Ce ton, cette odeur lui rappelaient ce maître de conférences qui lui avait fait connaître des émotions similaires et intimes qu'elle avait tenues secrètes. Mais ne voulant pas rater cette occasion de trouver un logement, elle se retint.
— Sachez Monsieur ! Que je ne suis pas une de ses jeunes pimbêches qui se croient tout permis ! Je respecterai les conditions que vous m'indiquerez pour pouvoir bénéficier de ce logement correspondant à mes revenus.
— Vraiment ! répondit l'homme qu'elle avait entendu sans le voir car il était assis de dos sur un fauteuil haut face à la cheminée.
— Oui monsieur ! J'ai besoin de ce logement.
— Je comprends, mais permettez-moi une question.
— Oui ! Répond-elle timidement.
— Indiquez-moi de qui Dante, dit-il être l'envoyé lorsqu'il rencontre Virgile aux enfers ?
— De Béatrice son aimée ! La réponse fusa si vite que la jeune diplômée en fut presque gênée.
— Bien une lettrée ! Un tant soit peu !
La jeune femme souffla intérieurement, soulagée. Il s'ensuivit un jeu de question réponse portant sur les grandes œuvres de la littérature depuis Don Quichotte, jusqu'à La Recherche du Temps Perdu en passant par les œuvres moins connues de Cyrano de Bergerac. Enfin le Comte Van Dyck prononça la phrase qui libéra la jeune femme.
— J'accepte de vous louer cette chambre…
— Merci, Monsieur ! ne put-elle s'empêcher de l'interrompre tellement elle était contente.
Cela ne sembla pas offusquer l'homme toujours assis dans son fauteuil et dont elle n'avait toujours pas vu le visage, il reprit.
— Mademoiselle ! Sachez que je serai très strict dans mes conditions. Je vous les communiquerai sous pli dans la semaine. Mais j'ai à faire pour ce soir et je vous prie de bien vouloir sortir.
— Merci monsieur. Je ferai en sorte d'être à la hauteur.
— Allez ! Maintenant sortez ! Je ne jugerai que sur pièce ! On m'attend !
A nouveau, ce ton de voix la fit fondre intérieurement. Les nœuds qu'elle avait à l'estomac étaient descendus d'un niveau. Elle était tellement heureuse et le stress ressenti s'était mue en excitation à l'idée de pouvoir résoudre son problème de logement. Mais quelles pourraient être ces conditions si strictes annoncées ?
Le professeur Van Dyck était troublé, quelque chose chez cette jeune femme lui semblait étrange, en plus de son érudition, elle ne ressemblait pas aux autres jeunes personnes à qui il avait proposé cette chambre. En dépit de ses pouvoirs de discernement, il n'avait pas pu trouver la faille qui lui aurait permis d'imposer son autorité. Elle ne semblait pas si réelle qu'elle le paraissait. Pensif, il la regardait traverser le parc pour se diriger vers la grille.
Elle redescendit vers la ville sereine et détendue même si la forme de l'entretien avait été très particulière. A aucun moment, elle n'avait vu l'homme bouger dans le fauteuil. Elle avait deviné en contre-jour une chevelure poivre et sel et encore elle n'en était même plus certaine. En y réfléchissant, il lui semblait que cette voix provenait du fauteuil pendant leur court dialogue mais maintenant, elle se rendait compte qu'elle avait été littéralement enveloppée par elle. Comme si elle l'avait perçue directement dans son esprit. Décidément le mystère autour de ce Professeur Van Dyck augmentait. Plongée dans ses pensées, elle ne s'était pas rendu compte qu'une voiture s'était approchée d'elle dans la descente.
— Viviane veux-tu que je te raccompagne chez toi ? Elle sursaute et reconnait le véhicule de sa future collègue et déjà amie.
— Oh oui ! Avec plaisir. La nuit est tombée ? Je n'ai pourtant pas eu l'impression que mon rendez-vous ait duré aussi longtemps.
— Oui c'est le problème quand on rencontre le Professeur, le temps file de manière étrange. Alors, il t'héberge ?
— Oui ! Enfin je pense ! Il m'a dit qu'il ferait parvenir une liste de conditions à remplir.
Songeuse, son amie ne répondit rien et aborda d'autres sujets de discussion plus futiles.
L'angoisse de ne pas trouver de logement, disparue. Lla jeune femme se sentait fatiguée. Elle se coucha et sans réfléchir ni comprendre pourquoi, elle s'allongea nue sous sa couette, une chose qu'elle ne faisait jamais lorsqu'elle dormait seule. Morphée la rattrapa rapidement et elle s'endormit. Elle fit alors un rêve étrange.
"Elle était debout nue au milieu du salon. Elle faisait face à la cheminée. Elle était seule… Soudain sans aucun signe annonciateur, des mains se posèrent sur ses hanches. Elle sentit une présence derrière elle. Lentement, elle se retourna et découvrit un homme qui la dominait de sa stature. Elle avait le visage au niveau d'une poitrine couverte de poils grisonnants, elle voulait lever les yeux mais geste de l'homme lui fit comprendre de ne pas chercher à le regarder. Elle voulait caresser ce corps musculeux. Les mains remontaient de ses hanches vers sa poitrine, elles lui soupesaient les seins, les doigts jouent avec les tétons. Elle se sentait fondre.
D'un geste ferme, il lui fit comprendre qu'il désirait qu'elle s'agenouillât. Maintenant, elle découvrait un sexe devant ses yeux. Une main approchait son visage de ce membre. Elle savait ce qu'elle devait faire. Elle le prit entre ses lèvres. La vigueur de l'homme se réveillait et après quelques minutes de cette caresse buccale, il la releva et lui demanda de se tourner, de se mettre à genou sur le fauteuil face au dossier. Il lui écartait les cuisses et elle sentit le vit entre ses fesses. Lentement, le gland explorait l'espace entre ses cuisses et se présenta devant la grotte d'amour prête à l'accueillir. Il entra doucement en elle et commença à aller et venir. Elle se laissa aller et son corps réagissait. Les mains lui pétrissaient les seins, elle sentait la puissance de l'homme dans son dos et en elle. Elle savait qu'elle ne pourrait pas retenir le plaisir qui monte en elle.
Traversée par un orgasme fulgurant, elle jouit en criant en même temps qu'elle sentit l'homme se répandre en elle."
Un rayon de soleil vint lui chatouiller le visage, elle se réveilla luisante de sueur. Elle se dressa dans son lit et regarda partout autour d'elle. Elle avait l'impression de sentir du sperme s'écouler entre ses cuisses.
— Quel rêve ! C'était si réel !
Elle ne savait pas que l'influence du Comte avait déjà commencé à faire son effet sur elle.
Encore sous le choc, elle se rendit dans la salle de bain pour prendre une douche et se calmer un peu avant de prendre son petit déjeuner. Elle avait une journée chargée, elle devait se rendre dans son futur lycée pour y rencontrer la directrice et ensuite Marie lui avait promis de lui faire visiter quelques sites historiques de la région. "Profitons des quelques jours de congés qu'il nous reste !" Lui avait-elle dit la veille en la laissant devant l'entrée du camping.
Journée Délivrance
Au matin, Viviane venait à peine de finir son petit déjeuner que Marie frappait à la porte du mobil-home.
— Entre ! Mais je ne suis pas encore prête !
Elle sortit de la salle d'eau nue sous sa serviette de bain.
— Je m'habille et j'arrive !
Elle passa devant son amie qu'elle embrassa avant de rentrer dans la chambre pour passer une robe sans fermer la porte pour pouvoir l'entendre et lui répondre.
— J'ai prévu de t'emmener un ancien bois sacré avec quelques ruines intéressantes. Je crois que Chateaubriand venait y trouver l'inspiration pour rédiger ses "Mémoires d'Outre-Tombe".
— J'ai hâte de découvrir ce lieu, alors !
Marie put entrevoir les formes voluptueuses de son amie quand elle enfilait ses dessous. Elle en fut troublée mais ne dit rien quand Viviane sortit de la chambre vêtue d'une petite robe d'été qui tout en restant sage laissait suggérer un corps fait pour le plaisir.
— Pense à prendre un maillot de bain, au retour nous ferons une pause près d'un petit étang discret ou nous pourrons nous baigner tranquillement loin des touristes.
— OK ! Je prépare cela !
Après de longues minutes au milieu de la campagne, elle obliqua sur une petite route qui s'enfonçait dans un bois de chênes. Elles s'arrêtèrent au milieu de la forêt et l'historienne guida sa compagne sur le sentier qui les menait aux ruines. Elle découvrit un ensemble de murs, de colonnes en pierre de taille plus ou moins grosses.
— D'après les archéologues, il s'agirait d'un sanctuaire néolithique transformé en temple par les romains puis qui est devenu un ermitage, abandonné pendant la Grande Peste qui a ravagé l'Europe au Moyen Age.
— Ce lieu est envoûtant, je comprends pourquoi on imagine Chateaubriand dans ces ruines. On a presque l'impression que l'on est en contact avec l'au-delà.
Viviane frissonna et se retourna.
— Qu'est-ce que tu as ?
— J'ai eu l'impression d'être caressée entre les cuisses.
— C'est le vent ! Rigola Marie. Il n'y a pas de fantôme ici !
— Oui je sais bien mais j'ai l'impression d'être observée.
— Regarde tous les touristes qui traînent, ce n'est pas étonnant !
Elle s'approcha de son amie et elle lui posa une bise sur la joue et lui murmura à l'oreille :
— Deux jeunes femmes pas trop moches qui sont seules, ça ne laisse pas les hommes indifférents.
— Oui, tu as raison !
Malgré ces propos, elle était mal à l'aise. Elles poursuivirent leur visite, Marie expliquait l'histoire du site, les légendes qui l'accompagnaient. En particulier, celle que lui avait rapporté le Professeur, à certaine période de l'année, ce serait un point de passage entre les mondes. Si les rituels étaient respectés, des démons pouvaient passer et venir choisir des épouses parmi les femmes humaines pour se reproduire.
Elles finirent leur visite en prenant un repas frugal au restaurant qui jouxtait le monument puis elles se dirigèrent vers l'étang pour y passer une après-midi de farniente au soleil.
Seules au bord de l'eau, elles étaient allongées en maillot de bain et continuaient leur discussion, c'est la première fois qu'elles passaient autant de temps ensemble.
— Veux-tu que je mette de la crème dans le dos, tu es en train de rougir.
— Oui et je te ferai de même ensuite.
Viviane se mit sur le ventre et de douces mains commencèrent à enduire son dos de crème. Elle ferma les yeux et ne dit rien quand Marie dénoua le haut de son maillot pour mieux couvrir la peau. Elle se détendait même si son esprit était toujours occupé par les fameuses conditions de son futur logeur. Elle sentit alors un baiser se poser au bas de sa colonne vertébrale. Elle se retourna.
— Que fais-tu ?
— Tu me plais et ta peau est si douce ! Je n'ai pas pu résister.
Elle n'était pourtant pas particulièrement attirée par les femmes mais le sourire éclairant le visage de Marie la convainquit de se laisser faire. Elle posa sa main sur sa cuisse et tendit ses lèvres vers le visage de son amie. Les deux femmes partagèrent un baiser passionné tandis que leurs mains commencèrent à explorer leur corps en manque de tendresse depuis trop longtemps. Elle souleva le bassin quand elle sentit son bas de maillot glisser sur ses cuisses et elle se retrouva nue. La bouche de Marie trouva rapidement le point qui faisait chavirer Viviane, après le rêve de la nuit, c'était la seconde fois qu'elle atteignait le septième ciel aujourd'hui. Cela ne lui était encore jamais arrivé. Elle reprit ses esprits et entreprit de rendre lui rendre la pareille. Guidée par son amante, elle trouva les bons gestes rapidement et au bout de quelques minutes, les deux femmes rassasiées se reposaient sur l'herbe.
La fin d'après-midi arrivant ensuite rapidement après d'autres moments d'intimité et de plaisir, elles finirent par se rhabiller pour rentrer.
— Tu as l'air songeuse.
— Oui ! J'ai eu l'impression d'avoir été épiée toute la journée. A un moment quand nous faisions l'amour, j'ai eu l'impression qu'une ombre furtive nous regardait.
— Tu as trop lu de romans fantastiques.
— Non je t'assure, j'ai bien vu quelque chose s'approcher de nous mais disparaître quand j'ai levé les yeux.
— Sûrement l'excitation du moment. Cela faisait combien de temps que tu n'avais pas joui comme cela ?
Viviane rougit en baissant la tête.
— Trop longtemps !
— Je serai là quand tu voudras.
— Merci ! Mais même si ce fut agréable, il me manque quelque chose.
— Je le sais, ne t'inquiète pas. Pour moi aussi. Rien ne vaut un homme expérimenté ! lui répondit-elle en riant.
Elles arrivèrent au camping après s'être amusées à se raconter leurs diverses expériences amoureuses et les qualités et les défauts hommes quand ils faisaient l'amour et se moquer de ceux qui fiers de la taille de leur engin, ignoraient le mode d'emploi d'un corps féminin.
Le cœur battant, après cette journée passionnante et riche en émotions de toutes sortes, Viviane regagna son mobil home.
A l'intérieur, l'attendait une enveloppe posée sur la table. Une odeur la troubla car c'était la même que dans ses souvenir de son rendez-vous nocturne. De nombreuses questions l'assaillaient comment cette lettre s'était-elle retrouvée là ? Qui l'avait amené et comment était-il entré ? Etait-il encore présent ? La porte et les fenêtres étaient bien fermées quand elle était arrivée et il n'y avait aucune trace d'effraction.
Elle prit le pli, la matière était noble, le grain de l'enveloppe était agréable au toucher. Fébrilement, elle décacheta le sceau de cire rouge orné d'armoiries inconnue de Viviane. Elle était aussi excitée que lors de la réception de son courrier de validation de son agrégation. Ce soir-là, elle était tellement heureuse de sa réussite qu'elle n'avait pas hésité à profiter pleinement d'un coup d'un soir qui l'avait laissé sans voix au matin, ivre de plaisir. Elle se souvint alors que cet homme portait un parfum très proche de la fragrance de ce courrier. Un signe ?
Elle pouvait lire les phrases suivantes.
"Mademoiselle,
Après avoir réfléchi à votre demande, j'ai décidé d'y émettre un avis favorable.
Cela me permet de vous faire l'offre suivante que vous êtes libre de refuser mais sachez que tout acceptation ne pourra faire l'objet d'un retour en arrière sans conséquences importantes."
Viviane s'arrête un moment pour peser ces mots plein de double sens. Elle est troublée car cela lui rappelait le ton de son maître de chaire à l'Université. Elle reprit sa lecture.
"La proposition est la suivante : vous disposerez du logement de mon ancienne domestique qui comprend les pièces suivantes :
-une chambre,
-une cuisine,
-un petit salon,
-un petit cabinet de toilette, sur le palier accessible par la porte de service.
Par contre en échange de ce logement j'impose les choses suivantes de ma locataire :
-discrétion,
-aller et venue par la cour arrière en aucun cas par la porte principale,
-interdiction de recevoir sous aucun prétexte,
-interdiction d'user de la porte de service pour un autre motif que l'accès au cabinet de toilette,
-respect le plus strict de l'intimité du propriétaire,
-à cela il faudra ajouter quelques services rendus (courses, dépôt de courrier ...) compte tenu que vous rendrez en ville pour votre travail."
C'était la meilleure pensa Viviane.
— Voilà qu'il me prend pour une vulgaire femme de chambre et pourquoi pas sa soubrette tant qu'il y est, le vieux pervers. Je ne vais pas m'enfermer dans ce cloître tout de même, j'ai besoin de vivre !
En colère elle ne faillit pas lire le reste du courrier.
"Comprenant parfaitement que mes conditions peuvent être extrêmement sévères le montant du loyer sera fixé à…" Elle n'en crut pas ses yeux en lisant le montant et elle dut le relire plusieurs fois pour être certaine du chiffre. Ce loyer était bien en dessous des tarifs prohibitifs pratiqués dans la région.
"Cette offre vaut pour une semaine après quoi elle sera nulle et non avenue."
Elle posa la lettre et commença à réfléchir. Au vu de la somme, elle pouvait bien faire le sacrifice d'un peu de liberté et satisfaire aux exigences un peu surannées du Professeur. Il ne lui interdisait pas non plus de sortir et de vivre sa vie de jeune femme.
Elle décida donc d'accepter la proposition et se demanda comment le lui faire savoir. Répondre par courrier, message sur le répondeur. Qu'est ce qui froissera le moins la susceptibilité de son futur propriétaire ?
— Après tout, nous sommes au vingt et unième siècle et ce n'est pas par ce que ce Monsieur utilise du papier vélin et cachette ses enveloppes à la cire que je dois faire de même…
Elle prit la décision de laisser un message sur le répondeur du Professeur Van Dyck pour l'informer qu'elle acceptait toutes ses conditions.
Emménagement
Quelques jours après sa réponse laissée sur le répondeur du Comte Van Dyck, un autre courrier arriva au camping à l'attention de Viviane. Celui-ci était plus conventionnel, une simple enveloppe Kraft, contenant un jeu de clés. Cependant le même parfum émanait de l'enveloppe, signant son auteur. Elle était aux anges, elle avait résolu son principal souci, le logement.
Le jour de son départ, elle alla faire les démarches à l'accueil du camping pour solder sa note. La vielle femme qui tenait le poste lui demanda ce qu'elle avait trouvé.
— Le propriétaire du manoir sur la colline accepte de me louer un petit meublé, sous réserve de quelques menus services.
Elle ne lui parla pas des autres conditions estimant qu'elle n'avait pas à le savoir mais il lui sembla voir une ombre passer sur son visage. Elle l'entendit maugréer quelque chose au sujet du passé et de son éternel recommencement.
Le cœur léger, sa valise à la main, elle prit bien soin d'entrer dans la demeure par l'arrière. La vieille porte grinça, preuve qu'elle n'avait pas été beaucoup ouverte ces derniers temps. Elle monta une volée d'escalier, après avoir aperçu une autre porte et sur le palier deux portes se faisant face. Surement la porte de service, se dit-elle. Elle prit alors le trousseau de clés et ouvrit la porte qui lui semblait donner sur son appartement.
La porte s'ouvrit sans un bruit. Viviane resta sans voix. Hormis le fait que ce logement n'avait pas dû servir depuis un moment, il était en parfait état sans fioriture, bien aménagé, lumineux sans être immense mais suffisant pour une personne seule. Il était meublé et la qualité du mobilier n'avait rien à envier aux pauvres meubles en kit qu'elle avait connu dans d'autres appartements pendant ses études et qui avaient rarement résisté à plus d'un déménagement.
Tout dans l'ameublement indiquait une vie de solitaire, une petite table, une seule chaise, un lit simple, une petite armoire. Elle l'ouvrit pour y poser sa valise et y aperçut du linge de chambre, de toilette, et même une garde-robe.
La locataire précédente les a sûrement oubliés, pensa-t-elle. Elle les regarda rapidement et découvrit des sous-vêtements dont certains la firent rougir. Qui peut porter ce genre de chose ? Se dit-elle en prenant entre ses doigts un micro-string, elle vit aussi ce qui semblait être une robe de soirée en tulle. Mais ce qui la surprit le plus, c'est que ces vêtements semblaient tous à sa taille.
Elle ouvrit la fenêtre pour aérer un peu et profiter de la fraîcheur de la soirée et crut voir une silhouette déambulant dans le jardin. Elle se rappela alors une des consignes du Comte, respecter scrupuleusement son intimité. Ignorant si cela en faisait partie mais ne voulant pas subir dès son arrivée les foudres de son logeur, elle détourna le regard. Taraudée par l'envie d'en savoir plus sur son hôte, elle sortit son ordinateur et se rendit compte bien vite qu'il n'y avait aucune prise de téléphone, elle constata aussi qu'aucun signal ne parvenait à son téléphone portable. Elle sourit en se disant que le Professeur avait décidément bien des mystères.
Elle réfléchit alors au loyer et à son règlement. Rien n'avait été indiqué à ce sujet. Elle décida qu'elle déposerait un chèque dans la boîte aux lettres qu'elle avait remarqué à l'entrée.
Détendue, elle se prépara un repas frugal. Elle finit de ranger ses maigres affaires et se coucha. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle trouva le sommeil rapidement malgré les bruits étranges qui lui parvenait du jardin et d'autres pièces du manoir.
Le lendemain, c'est le cœur joyeux qu'elle retrouva son amie, Marie qui l'avait invitée à venir prendre le café. Une douce chaleur l'habitait en répondant à cette invitation. Bien qu'elle ne fut pas exclusivement hétérosexuelle, les caresses que lui avaient prodiguées son aînée en l'envoyant au septième ciel, avaient fait renaître et grandir ses envies de câlins. A son arrivée, Marie l'accueillit en robe de chambre prétextant qu'elle sortait de la douche. Vivianne s'excusa et lui dit qu'elle pouvait repasser plus tard. Mais elle la fit entrer en lui indiquant le salon attenant à la chambre. Elle se débarrassa vite fait du peignoir qui l'habillait pour passer un de ces grands tee-shirts descendant à peine plus bas que les fesses sans plus de fioriture. Au passage, Viviane remarqua une petite marque sur le haut de la fesse de son amie et sans la reconnaître, elle se disait qu'elle l'avait déjà vue, mais impossible de se rappeler où.
Marie se rendit alors dans la cuisine où Viviane put la suivre du regard comme hypnotisée par ses formes qu'elle avait eues un peu de peine à satisfaire lors de leur après-midi récréatif faute d'expérience. Les fesses roulaient sous le tee-shirt, la poitrine pointait fièrement, les tétons dressés. La chaleur ressentie plus tôt se transformait en une moiteur incontrôlée pour Viviane. Marie lui faisait envie, c'était idiot mais c'était comme ça
Elle se leva pour retrouver son amie dans la cuisine et elle se colla derrière elle. Elle l'attrapa par les hanches posant sa poitrine aux tétons dressés dans son dos. Marie sursauta à peine et ronronna à cette douce caresse et à la chaleur qui l'enveloppait de ses mains douces. Elle se retourna et donna un tendre baiser à sa belle amie. Cette dernière y répondit immédiatement, comme une gourmande mordait dans le dessert. Marie la calma lui disant qu'elles pouvaient se trouver plus à l'aise dans un autre lieu. Suivant son amie comme un petit chat suivrait sa mère, Viviane n'avait qu'une envie rendre la pareille à son amie, la faire jouir. Et les vêtements de l'une et de l'autre volèrent dans la chambre. Les poitrines s'affrontaient comme des fauves, leur baiser ravageurs, leurs mains baladeuses à souhait. Nul n'aurait pu dissocier ces deux femmes tant elles s'étaient imbriquées l'une dans l'autre. Chacune recherchait le puit d'amour de l'autre ou à la conquête de tétons sensibles à la morsure, à la caresse ou à la léchouille. Marie tentait même une approche furtive de la rondelle de Vivianne qui se contractait. Elle laissa tomber profitant alors de l'opulente poitrine qui lui était donné de lécher, malaxer, torturer. Vivianne fondait sous la caresse mais se vengeait en fourrageant rageusement la chatte qui ruisselait sous ses doigts. Après une longue passe d'armes ponctuée de cris de jouissance et de feulements de plaisir les deux femmes finirent blottie l'une contre l'autre.
Elles passèrent la journée ensemble, profitant du soleil sur la plage et aux terrasses des restaurant du front de mer. Désirant prolonger leur intimité, Viviane accepta l'invitation de Marie de rester la nuit avec elle. La nuit fut plus le théâtre de joutes amoureuses entre les deux amantes qu'un moment calme et tranquille.
Au petit matin presqu'un peu gênée, Viviane quitta à regret son amie qui dormait comme un loir. Elle reprit le chemin de la demeure et manqua d'outrepasser la première des règles en entrant par la porte d'entrée. Ce fut le grincement furieux de celle-ci qui la ramena sur terre. Contrite, honteuse comme si elle avait été prise en fraude, Viviane rebroussa chemin rapidement pour regagner son nid douillet mais austère. Sa nuit suivante fut peuplé d'échanges saphiques et de sexes turgescents qui la prenaient férocement lui tirant de multiples orgasmes. Ce fut en se réveillant dans la nuit qu'elle comprit que les cris de plaisir n'étaient pas que dans son rêve. Elle se retourna troublée mais ne trouva le sommeil qu'après une intense séance de masturbation de son bouton d'amour.
La directrice
Après sa nuit agitée, elle acheva de se préparer et de se maquiller pour cacher ses cernes. Elle avait rendez-vous avec sa directrice pour prendre les dernières informations et connaître le nom du professeur expérimenté qui allait l'accompagner pendant sa première année. Elle voulait aussi profiter de la connexion Internet du lycée pour commencer ses recherches sur le Professeur Wilhelm Van Dyck, Comte de son état.
— Bonjour Mademoiselle ! Vous semblez épuisée, il ne vous reste plus que quelques jours avant la rentrée, lui lança sévèrement sa nouvelle supérieure.
Vêtue d'un tailleur strict, elle ressemblait à une gouvernante de ces romans de la fin du dix-neuvième.
— Ne vous inquiétez pas, Madame la directrice, j'ai enfin trouvé un appartement.
— Vraiment ! C'est merveilleux, c'est vrai que ce n'est pas facile de se loger dans notre belle ville et nous ne sommes pas très aidés.
— C'est Marie qui m'a permis de le trouver, elle est pleine de ressources.
— Je le sais, c'est une jeune professeure très dynamique et très attachante.
— Viviane semblait apercevoir une lueur brillante dans les yeux de Mme de Longueville.
— Où loger-vous ?
Quand elle le lui dit, il lui sembla voir la même ombre que sur le visage de la vieille femme du camping.
Après plus d'une heure de discussion où Viviane apprit avec plaisir que sa tutrice serait Marie, elle fut autorisée à se rendre dans la salle des professeurs pour pouvoir brancher son ordinateur. Elle commença aussitôt à surfer sur le net en tapant les mots clés "Professeur Van Dyck", "Comte Wilhelm Van Dyck". Elle avait même pensé à photographier les armoiries du Comte sculptées sur un bas-relief au-dessus de l'entrée monumentale de la propriété. En dépit de ses efforts, elle ne trouvait absolument rien de probant, cet homme n'existait sur aucun réseau social. La seule chose qu'elle trouva et qui la surprit, ce fut grâce à la photo des armoiries. Elle découvrit qu'il s'agissait d'une représentation stylisée de l'Ouroboros devant un svastika surmonté de l'équerre des Francs-Maçons. Ces symboles qui remontaient à l'Egypte et l'Inde antique, seraient ceux d'une confrérie secrète fondée depuis des millénaires et dont les membres seraient des immortels ayant des factotums humains dont certains pourraient aussi obtenir l'éternelle jeunesse à condition de se nourrir de l'énergie sexuelle émanant de certaines femmes.
Ces informations la laissaient songeuse d'autant plus qu'elle ne les avait trouvées que sur des sites dont elle savait que pour certains ils propageaient de fausses informations et pour d'autres qu'ils étaient tenus par des illuminés versés dans les sciences occultes ou les délires mystiques. Ce n'était pas de cette manière qu'elle en saurait plus, elle devrait interroger Marie sur son hôte. Elle tenta alors une ultime recherche sur le château où elle résidait et là, qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir que si la bâtisse actuelle semblait dater du dix-neuvième, sa construction remontait en fait au début du Moyen-Âge, sur un ancien temple consacré à la déesse Diane, lui-même édifié sur un ancien sanctuaire préhistorique. Elle trouva quelques légendes qui racontaient des apparitions plus ou moins fantomatiques au cours de la période d'abandon du site entre la Révolution et le Second Empire. Toutes ces histoires parlaient aussi de mystérieuses disparitions, de cris et de gémissements.
Elle était de plus en plus perplexe et ne se rendait pas compte du temps qui passait. Elle entendit des pas derrière elle, c'était la directrice qui venait lui proposer de déjeuner avec elle.
— Déjà ?
— Et oui ! Je vois que vos recherches vous ont fait perdre la notion du temps. Mais je suppose que vous avez fait chou-blanc sur le Comte Van Dyck…
— Oui et non… Mais pourquoi me parler de lui ?
— J'ai eu affaire à lui, il y a longtemps… lui dit-elle.
Puis, pour elle-même, elle chuchota : dans une autre vie
— Ah oui ! Et alors que savez-vous de lui ?
Madame de Longueville éluda la question d'un haussement d'épaule et lui répondit simplement.
— Soyez prudente !
Décidément, le mystère s'accroissait autour de ce mystérieux personnage. Mais Viviane était bien décidée à percer le mystère de ce personnage et de ce manoir.
— Puis-je laisser mes affaires ici ? Si vous êtes d'accord, je compte bien revenir travailler cette après-midi.
— Bien sûr, il n'y a personne dans le lycée et je vais fermer la porte à clé. Venez ! Je vous emmène dans un petit restaurant de la cité médiévale.
Les deux femmes arpentaient les ruelles de la vieille ville dont l'étroitesse les protégeait de la chaleur écrasante du soleil de midi.
— A partir de la rentrée, vous ne pourrez plus porter de robes aussi légères, avec nos olibrius, vous aurez intérêt à vous assurer à ne pas laisser visible certaines parties de votre corps, sinon vous allez vivre un enfer.
— Oui je me doute, je les connais bien, j'étais parmi eux, il n'y a pas encore si longtemps. répondit-elle en riant. Ne vous inquiétez pas, j'ai des tenues de travail !
La directrice riait devant tant d'insouciance et de jeunesse. Elles franchirent le seuil de ce restaurant. Elle découvrit une salle voûtée, aux murs en pierres apparentes. Une jeune serveuse les invita à la suivre, à la grande surprise de Viviane, celle-ci les installa dans une petite pièce au-delà d'une vieille porte en bois à l'écart de la grande salle.
— J'ai mes habitudes ! Lui lança la directrice devant son air étonné.
— Ici nous serons tranquilles et à l'abri des oreilles indiscrètes pour discuter du sujet qui nous préoccupe.
La serveuse leur donna la carte des plats et les laissa choisir. Elle revint quelques minutes plus tard avec leur commande puis sortit. Quand elle eut refermé la porte, Viviane vit sa compagne faire des gestes dans l'air et s'asseoir calmement.
— Voilà ! Nous pouvons parler sérieusement !
— Qu'avez-vous fait ?
— J'ai placé un sortilège de secret autour de nous pour que rien de ce qui se passe dans cette pièce ne puisse sortir.
Viviane rigola ce qui fit froncer les sourcils de sa chef.
— Ne rigolez pas ! C'est très sérieux !
— Mais la magie n'existe pas !
— Détrompez-vous ! La magie est bien plus présente dans notre monde que ce que vous croyez.
— Mais on n'est pas dans Harry Potter !
— Bien sûr que non ! Il n'existe pas d'école de magie ! Et le monde magique est bien plus féroce que celui décrit dans par J. K. Rowling, même si elle est bien informée.
La jeune femme était de plus intriguée. Ces romans qui avaient bercé sa jeunesse et son adolescence auraient donc une part de vérité. Continuant sur sa lancée, elle ajouta.
— Le monde enchanté ressemble plus aux contes de Grimm ou de Perrault et aux mythologies antiques et si vous voulez mieux découvrir la réalité des créatures qui peuple notre monde, lisez "La communauté du Sud " de Charlène Harris ou la série sur les vampires d'Anne Rice.
— Je le ferai.
La directrice commença alors à lui raconter son histoire, elle était née ici et avait toujours connue le manoir et ses mystères. Son enfance avait été bercée par les légendes que racontait sa grand-mère. Elle avait longtemps cru que ce n'était que des contes destinés à faire peur aux enfants et aux jeunes filles un peu trop aventureuses. Cependant à l'aube de ses quinze ans, avec une camarade, elles avaient décidé de braver l'interdit et s'étaient introduites furtivement de nuit dans la propriété. Plus elles avançaient vers le château et plus elles avaient l'impression d'être épiées. Elles s'encourageaient mutuellement et soudain, comme elles arrivaient à proximité d'un dolmen au centre d'une clairière, elles furent enveloppées par une nuée d'insectes libérant une sorte de poussière bleue phosphorescente. Effrayées, elles rebroussèrent chemin en courant, se faisant griffer par les ronces qui semblaient s'ingénier à retarder leur coures, elles trébuchèrent plusieurs fois sur des racines qui sortaient du sol sur leur passage. Mme de Longueville lui raconte aussi comment les buissons leurs fouettaient les cuisses et les fesses sous leur jupe, en se retirant les branches couvertes d'épines leur déchirèrent la culotte et la peau. Elles ne furent soulagées et se sentirent en sécurité que lorsqu'elles furent enfermées dans la chambre de Mariette.
Elles étaient seules dans la petite maison de son amie. Elles ôtèrent leurs vêtements pour voir les marques de griffures sur leur peau, elles constatèrent avec surprise que les branches leur avait fait une cicatrice en forme de huit allongée sur la fesse droite. Mais ce qui arrive ensuite dans la chambre fut encore plus étonnant. Elles étaient vierges et n'avait pas encore de petit ami. Mais de se voir nues ainsi, elles eurent envie de se rapprocher et commencèrent à s'embrasser comme deux amantes. Leurs mains se caressant, explorant leurs corps adolescents, elles finirent par se retrouver tête-bêche sur le lit à se lécher intimement jusqu'au plaisir. Ce fut dans cette position que les parents de Mariette les surprirent au petit matin.
— Cet endroit semble avoir un effet sur la libido" Dit Viviane, en se souvenant de ses rêves, rougissante.
— Vous l'avez constaté vous aussi.
— Oui et je pense que Marie en subit les effets aussi.
— C'est sûr. Mais attendez que je finisse mon histoire.
— Bien évidemment, vous imaginez bien que deux jeunes filles en train de faire l'amour à l'époque risquait de créer un scandale, surtout vu la position sociale de nos familles respectives. Mariette étant plus âgée que moi fut envoyée dans un pensionnat à l'autre bout de la région avec interdiction de me revoir. Pour ma part, je ne pouvais plus sortir sans être accompagnée d'une vieille tante.
— J'imagine bien la tête de vos parents à l'époque.
— Oh oui ! Mais moi je n'en menais pas large. Je ne comprenais pas ce qui nous arrivait car jamais Mariette et moi n'avions eu la moindre attirance amoureuse, nous étions amies simplement. Mes parents étaient soulagés car avec Mariette, je ne risquais pas d'être enceinte.
— Oui c'est clair !
— Je vécu cloîtrée jusqu'à ce que puisse quitter le domicile familial et donc je me plongeais dans mes études mais je m'étais promis de faire la lumière sur les évènements de cette nuit-là.
— Vous avez dû être discrète, je suppose ?
— Parfaitement, je ne pouvais rien dire à mes parents et il me fallait tromper la surveillance de ma duègne. Heureusement la bibliothèque locale est richement fournie et mes études en sciences humaines me permirent d'avoir accès à certains documents sans éveiller les soupçons, le sujet de ma thèse portaient sur les croyances populaires, le fondement des légendes et le comportement des populations.
— Moi je compte bien faire un doctorat qui porterait sur les mythes fondateurs de la science-fiction et du fantastique moderne, un professeur à l'université m'encourage à le faire.
— Vous n'aurez pas beaucoup de temps lors de votre première année.
— Je le sais mais le logement que j'occupe m'offrira peu de distractions, ce qui me permettra d'avancer.
— Oui j'imagine qu'il doit être aussi austère à l'intérieur que l'apparence qu'il a quand on le voit d'ici.
— Oh oui ! Il n'y a pas de connexion internet et même le téléphone ne passe pas.
La femme âgée resta songeuse en apprenant cela.
— Ça me conforte dans mon idée qu'il se passe des choses surnaturelles dans cette propriété. Reprenons !
— J'ai donc découverte que personne n'avait réalisé de monographie complète sur le site du manoir, ce que je me suis empresser de faire. J'ai gardé mes notes secrètes jusqu'à l'avènement d'internet où j'ai créé ce site qui vous a permis de découvrir son histoire.
— C'est donc vous ?
— Oui c'est moi. De même pour le blason qui se trouve au-dessus du portail d'entrée. Mais j'ai dû utiliser de stratagèmes pour faire croire à un délire ésotéro-mystique.
— Quant au Professeur Van Dyck, je n'ai eu l'occasion de le croiser qu'une fois. Ce fut lors de ma remise de diplôme, il avait été invité par l'université comme sommité locale. D'ailleurs cette année-là, la remise de diplômes eut lieu dans la soirée, l'emploi du temps de notre Comte, ne lui permettant pas d'être là plus tôt. Je reçus donc mon parchemin de ses mains. Lorsque nos yeux se sont croisés, j'ai eu l'impression qu'il pénétrait mon âme et je pris peur devant son sourire énigmatique. Je ne me suis plus jamais rapprochée du château.
— A ce point ?
— Vous l'avez vu, non ?
— Non, la seule fois où j'ai eu affaire à lui physiquement, il était de dos, assis dans son fauteuil et il ne daigna même pas se retourner.
— Etrange, car on dit qu'il est amateur de jeunes femmes !
— Comment cela ?
— Quand il sort, il est toujours accompagné par des jeunes femmes, qui ne sont peut-être pas toutes des canons de beauté mais elles ont toutes un charme certain et les hommes ne peuvent s'empêcher de les regarder.
— Ce n'est pas mon cas ! dit Viviane en éclatant de rire. Les seules choses qui font que les hommes me remarquent, c'est mon cul et ma poitrine !
La directrice sourit et sembla se détendre un peu en continuant de raconter.
— Après la cérémonie, je n'ai plus jamais entendu parler du Professeur pendant des années, le manoir semblait vide mais toujours entretenu même si on ne voyait jamais personne entrer ou sortir. Depuis notre incursion, les murs entourant la propriété avaient été relevés et je pense que des sorts anti-intrusion furent posés.
— Vous me parlez souvent de sorts et de magie, quand vous y êtes-vous intéressée ?
— Quelques années après que j'ai commencé à travailler au lycée. Avec la position de mes parents, j'ai pu obtenir ce poste sans difficulté, de plus ceux-ci voulant lutter contre mes tendances homosexuelles comme ils le disaient me présentaient à tour de bras tous les jeunes gens bien nés de la région. Je suis tombé amoureuse d'un jeune officier et nous nous sommes mariés mais nous n'avons jamais pu avoir d'enfants. Je ne serai pas surprise que cela ait un lien avec la lueur bleue mais pour le moment, je n'en ai pas pu obtenir la certitude.
— Si ce que vous dites est vrai, alors il se pourrait que je sois moi aussi devenu "stérile", j'ai moi aussi respiré cette poussière en entrant dans le manoir.
— Je l'ignore, je vais chercher. Mais pour la magie, un de mes beaux-frères qui se destinait à la prêtrise devint mon confident, il fut le seul à savoir ce qui m'était arrivé ce soir-là et il me conseilla d'aller voir un couple de ses amis. Je profitais de mes vacances pendant que mon époux était en mission à l'étranger pour me rendre chez eux. C'est la femme qui m'a initiée aux arcanes de la magie blanche. Je restais chez eux bien plus longtemps que prévu car mon mari perdit la vie dans des circonstances étranges dans cette contrée lointaine.
— Je suis désolée…
— Oh ! C'est du passé maintenant, cela va faire plus de vingt ans maintenant.
— Comment est-il mort, si je peux me permettre ?
— Officiellement une mine a explosé au passage de son convoi, mais selon un de ses hommes qui est maintenant hospitalisé en hôpital psychiatrique, une sorte de dragon a jailli d'une caverne et s'est jeté sur leur véhicule en crachant des flammes.
— Un dragon ?
— Non, cela me ferait plutôt penser à un basilic des montagnes. Mais laissez-moi finir.
— Oui Madame ! dit-elle penaude. Et surtout, plus elle regardait cette femme parler, plus une sensation de chaleur envahissait son bas ventre.
— Sylvie et son mari, Arthur me proposèrent de rester avec eux, le temps que je me récupère du décès de mon époux et l'administration m'accorda un congé longue maladie. Je restais donc deux longues années avec eux et c'est ainsi que j'appris ce que je sais sur le Professeur Van Dyck et ses pareils et comment m'en protéger du mieux possible.
— Et moi ! Alors suis-je en danger ?
— Non ! Je ne pense pas, d'ailleurs nous ne sommes pas en réel danger.
— Comment cela ?
— Le Comte ne nous fera pas de mal, ce dont il a besoin, c'est notre énergie sexuelle. Le plus grand danger qui nous guette, c'est de devenir nymphomane.
— Est-ce si dangereux ?
— Vous ne savez pas ce que c'est que de mourir sous les orgasmes. Je vous donnerais quelques récits que je n'ai pas publiés encore.
— Merci Madame.
Disant ces mots, elle tendit sa main vers la directrice qui inconsciemment approcha aussi la sienne. Leurs doigts se frôlaient et elles se regardaient en souriant. Et sans comprendre ce qui leur arrivait, elles commencèrent à s'embrasser. Eléonore de Longueville se leva et souleva sa jupe devant le visage de Viviane qui découvrait sous la fine dentelle rouge du string un pubis parfaitement lisse. Frémissante, elle fit glisser du bout des doigts et posa sa bouche sur l'intimité de son aînée. Celle-ci lui pressa le visage contre son sexe, et elle sentit la langue de la jeune femme glisser entre ses lèvres intimes et commencer à jouer avec son petit bouton. Elle commença à gémir de bien-être et Viviane sentit couler dans sa bouche les sucs intimes qui s'échappaient de cette fente brûlante de désirs. Elle plaqua ses mains sur les fesses charnues de sa compagne pour prolonger ce contact le plus longtemps possible et glissa ses doigts entre les globes de chairs pâles. Elle tenta de faire ce que voulait lui faire Marie la veille et du bout des ongles, chatouilla le petit trou fripé entre les fesses. Eléonore se détendit et le doigt entra doucement. Elle commença des allers-retours et entendit des râles de plaisirs de plus en plus soutenus. Au bout de quelques minutes de ce traitement, Eléonore jouit et inonda le visage de sa collaboratrice de mouille. Elle se recula apaisée et les deux femmes s'embrassèrent goulument de nouveau.
Elles reprirent leurs esprits, et Viviane vit le visage de son amante se décomposer.
— Que venons-nous de faire ?
— Je crois que je viens de vous faire jouir Madame !
— Oui et c'est cela qui m'inquiète ! dit-elle en respirant profondément. La puissance du Professeur a encore augmenté.
— Ce qui veut dire ?
— Je pensais pouvoir vous protéger, Marie et toi, mais je n'en suis plus sûre. Il va te falloir être très prudente et tenter de résister à tes pulsions sexuelles.
— Oui Madame, je me retiendrais.
Finissant leur repas, les deux femmes regagnèrent le lycée où la future professeure de littérature plancha sur ses premiers cours. Elle préféra ne pas tenter le diable en continuant ses recherches sur cette étrange confrérie. Et en fin d'après-midi, elle prit congé de la directrice et regagna son domicile, troublée, un peu inquiète sur ce qu'elle lui avait appris sur le Comte.
Pendant ce temps, Éléonore était passée par les toilettes pour essuyer les dernières traces de ses effusions jouissives et assise elle ne put s'empêcher de se rappeler sa première expérience avec Mariette. Heureusement que ses parents n'étaient pas rentrés plus tôt car les mesures de restrictions qu'elle avait subies aurait été pire, limite le couvent
En effet les deux jeunes filles avaient été prise la main dans le sac façon de parler, le nez dans l'intimité de l'autre alors que leur séance se terminait. En effet elles avaient fait bien pire tout au long de la nuit qui avait suivi l'oppressante visite au château du Comte.
Les premiers baisers chastes avait fait place à une sauvagerie qu'elles ne se connaissaient pas. Mariette l'avait fessée la faisant hurler de plaisir, elle tortillait tellement du cul que son amie ne put pas empêcher ses doigts de glisser sur sa rondelle totalement moite de ses sucs d'amour. Ivre de plaisir, Éléonore réclamait d'être prise, elle suppliait son amie de calmer le feu qui couvait en elle. Ne pouvant pas décemment la déflorer ce qui l'aurait déshonorée elle et sa famille, elle prit la décision de lui pendre le petit trou tout d'abord timide, de peur de faire mal à son amie elle y alla plus fort à sa demande, sa croupe allant à la rencontre des doigts bienfaiteurs. Éléonore feulait de plaisir en demandant toujours plus. Mariette avisa une belle brosse à cheveux sur la coiffeuse et se dit que son manche en bois poli pourrait calmer la belle et d'un seul mouvement, elle l'enfonça dans Éléonore qui jouit sur le coup hurlant son plaisir. De peur de lui avoir fait mal car elle pleurait de plaisir, Mariette retira immédiatement le manche des chairs dilatées et la cajola, un câlin en entraînant un autre, les deux jeunes femmes finirent par se retrouver tête bêches l'une pour se faire pardonner de la douleur infligée, l'autre pour remercier des sensations vécues. Rapidement cette position et les caresses partagées leur échauffent à nouveau les sens. Cette fois-ci, c'est Mariette qui demande à sa complice de la prendre sans retenue, comme si leurs désirs jouaient aux vases communicants. Eléonore trouva la cravache de son aînée et commença lui cingler les fesses. Debout devant son amie, Mariette se trémoussait sous les coups mais plus Eléonore frappait, plus elle semblait en vouloir davantage. La croupe pâle de Mariette rougissait peu à peu et la griffure en forme d'infini sur la peau semblait luire d'une lueur bleutée comme la poussière qu'elles avaient respirée au passage des papillons. Ivre de puissance, Eléonore donnait des coups de plus en plus violent et changea l'orientation, elle frappa violement de bas en haut, et Mariette tomba à genou sous la douleur. Cependant elle semblait en vouloir encore. En plein amok, Eléonore violenta l'intimité encore vierge avec le manche de la brosse qu'elle avait elle-même connue un peu plus tôt et comme si cela ne suffisait pas, elle enfonça le manche de la cravache entre les fesses serrées. Mariette hurlait et se tordait de douleur, mais son amie continuait de remuer les objets fichés en elle. Elle semblait posséder et ne s'arrêta que lorsque la jeune fille poussa un dernier cri mêlant douleur et plaisir.
Réalisant ce qu'elle venait de faire, Eléonore sortit brutalement la brosse et la cravache ce qui fit gémir une nouvelle fois son amie et la pris dans ses bras en s'excusant. Elle lui léchait ses larmes puis l'allongea avec tendresse sur le lit et commença à la couvrir de baiser. C'est ainsi qu'elles furent découvertes au petit matin.
Heureusement, sous le choc de la découverte, personne ne fit attention aux marques sur les fesses de Mariette ni même à la marque sur les fesses des deux adolescentes.
L'ensemble de ces souvenirs remontait à la surface de la mémoire d'Éléonore, ajoutés à la séance du midi avec Viviane encore si pure, cela augmenta les envies de la directrice au plus haut point. Elle posa délicatement ses doigts près de sa fente et de sa rondelle et fit ce qu'elle n'avait plus fait depuis longtemps, utiliser le pouvoir qu'elle avait reçu de son séjour initiatique. En un claquement de doigt, une paire de boules de geisha et un plug apparurent dans sa main. Elle avait juré de ne plus se servir de ces objets qui la pervertissaient et la ramenaient à un état nymphomaniaque contre lequel elle luttait depuis si longtemps, mais là, il y avait urgence, il lui fallait se sentir remplie
N'y tenant plus, elle glissa les deux boules dans son vagin qui les aspira avidement et facilement tant elle mouillait. Pour le plug, elle l'humidifia à la lisière de ses lèvres gorgées de sève et appuya avec sur sa rondelle qui résista peu, habituée à ces intrusions.
La sensation fut jouissive pour Éléonore qui savait que ses pulsions étaient loin d'être guéries mais c'était tellement bon d'être ainsi prise et bien remplie.
Elle quitta les toilettes après s'être rajustée sans remettre son micro string qu'elle glissa dans la poche de sa veste de tailleur. Elle traversa les couloirs pour rejoindre son bureau, l'air frais rafraîchissant son intimité encore en feu. Le claquement de ses talons fit relever le nez de Léonard en train de finir de réparer un interrupteur qui par-dessus ses lunettes resta bouche-bée à suivre du regard le déhanchement du postérieur de madame la directrice. Le parfum qu'elle laissait derrière le troubla profondément et cette fragrance en plus de la vue de la croupe ondulante, ne le laissa pas de glace et il ressentait un début d'érection. Il avait entendu dire que la directrice sous ses airs de grande bourgeoise respectable aurait eu une vie intime très débridée, surtout depuis son retour de congé maladie. Il vit quelque-chose tomber de la poche de Madame de Longueville et qu'elle ne fut pas sa surprise de découvrir ce sous-vêtement quand il le ramassa une fois la porte refermée. "La rumeur a peut-être raison !" se dit-il en constatant que sa femme serait outrée à l'idée qu'il lui offre ce genre de dessous. Quelque chose le poussa à porter ce string à son visage pour le sentir. L'odeur épicé et sucrée du nectar féminin finit par le faire chavirer totalement. De peur de se faire prendre, il reprit son travail un peu gêné par la bosse qui déformait son pantalon. Il espérait que Roseline, son amie serait d'humeur coquine quand il rentrerait.
Dans son bureau, Madame la directrice réfléchissait.
— Et si Viviane était enfin la personne qui allait lui permettre de mettre fin à la guerre qu'elle et ses alliées menait depuis des années contre le Comte Van Dyck.
Pour la première fois, elle avait peut-être une alliée dans la forteresse ennemie. Elle allait devoir jouer serrer pour ne pas effrayer sa jeune collègue. Elle y pensait toujours quand celle-ci vint justement la saluer avant son départ.
Rencontre inattendue
Sur le chemin du retour, Viviane repensa à la remarque de Madame de Longueville en rapport avec ses vêtements. Il était vrai que même si elle s'était posé la question de la tenue qu'elle devrait porter en classe, elle n'avait pas particulièrement réalisé qu'elle serait face à des adolescents en plein déséquilibre hormonal. Elle devrait donc penser à remiser ces robes et petits shorts courts qu'elle affectionnait pendant les vacances et ressortir des tenues plus couvrantes pour le lycée.
Arrivant devant le manoir, elle s'attarda au portail et aux linteaux recouverts par une végétation luxuriante Un détail attira son attention : plusieurs symboles étaient subtilement gravés dans la pierre ou forgés sur le métal. On y voyait là un ouroboros, là des symboles maçonniques ou encore quelques triskels discrets comment ne les avait-t-elle pas remarqués plus tôt, elle, amatrice d'ésotérisme.
Elle rentra pensive, se prépara un petit repas à grignoter devant une série qu'elle avait téléchargée depuis le lycée. Il était temps d'ouvrir cette valise laissée de côté depuis son arrivée qui contenait des tenues plus sages dans des coloris passe-partout et surtout qui lui permettaient d'atténuer certaines rondeurs qui auraient pu troubler la concentration de certains élèves. Elle déplaça les vêtements "oubliés" pour pouvoir ranger les siens et les posa ces derniers sur le lit avant de leur trouver un sac ou une boîte.
Elle regarda un à deux épisodes de sa série préférée tout en mangeant. Alors qu'elle allait passer son grand tee-shirt pour la nuit, elle avisa la pile de linge au pied du lit. Curieuse de les découvrir, elle enfila une robe longue en organza rouge à la coupe bien particulière. Elle ressemblait à ces robes que l'on voit sur les poteries crétoises qui laissaient la poitrine apparente et surtout, elle était complètement fendue dans le dos ce qui fait que si elle s'asseyait ou se penchait en avant, ses fesses assez rondes étaient automatiquement mises à nue. Elle se mira dans la glace qui étrangement était ornée de jolie moulures représentant des animaux divers et variés mais aussi quelques personnages indéfinis dans des postures pour le moins incongrues. Elle se tournait pour voir les détails en particulier la manière qu'avait sa croupe de se dévoiler quand les pans de tissus s'écartaient avec ses mouvements, quant à sa poitrine, la robe lui comprimait un peu le ventre et remontait ses globes de chairs pâles de manière provocante.
Cela la fit rosir, elle repensa au rêve qu'elle avait fait, violemment prise de dos par un homme autoritaire. Avec une robe telle que celle-ci, cela facilitait les choses pour celui qui la violentait. Mue par une envie subite, Viviane déambula dans sa tenue et elle essaya de prendre la voix du Comte, s'intimant à elle-même des ordres bref secs.
— Montrez-moi cette poitrine opulente ! Présentez-la bien ! Nous vous regardons !
— Tournez- vous et prenez appuie sur la table basse ! Exposez cette croupe digne d'une jument !
À chaque ordre, elle joignait le mouvement adéquat et l'exagérant même comme si elle voulait exciter un vieux cochon.
— Vous mériteriez une punition pour ne pas obéir instantanément !" Cette idée la fit terriblement mouiller, elle écartait les pans de la robe et minaudant, elle disait :
— Oui, je ne suis pas obéissante ! Oui je mérite une punition Monsieur le Professeur.
La situation l'excitait de plus en plus elle passa la main entre ses cuisses, excitant au passage son petit bouton. Un courant d'air sur ses petites lèvres accentua son excitation. Elle tritura alors ses tétons poussant de petits cris sous la torture infligée, il lui fallait plus et elle regretta de ne pas pouvoir faire venir du monde chez elle. Elle aurait voulu la langue de Marie ou même la cravache d'Éléonore.
Le plaisir montait comme une vague déferlant dans son bas ventre. Jouissant fort, allongée sur la table, elle se sentit toute chose, ivre de plaisir.
Elle devait se laver. Alors qu'elle allait ôter sa robe, elle sentit une piqûre au niveau de son entrecuisse, elle se frotta avec la main et elle aperçut un insecte s'envoler en laissant échapper cette poussière bleue dont lui avait parlé Eléonore. Sans y prêter plus attention, elle retira la robe qu'elle posa sur un cintre avant d'aller prendre sa douche.
N'ayant pas envie de vêtir et se sachant seule à cet étage, elle franchit nue la porte de service. Elle tourna la tête, se sentant observée. Elle crut apercevoir une silhouette bleuâtre dans l'encadrement d'une porte interdite. Cette forme n'était pas nette mais il lui sembla que deux tisons avaient pris la place des yeux. Elle frissonna et se dépêcha d'entrer sous la douche. Elle se doucha rapidement et alla se coucher l'esprit encore embués des restes du plaisir à jouer un rôle de courtisane. Mais en dépit des découvertes et des émotions de la journée, elle s'endormit rapidement.
Près de sa cheminée le Comte est perdu dans ses pensées lorsqu'une odeur de soufre qu'il connaît bien lui effleure les narines. Sans se retourner, il interpelle son visiteur.
— Alors Satiricon ! Content de ta soirée ?
Dans un petit nuage de fumée bleue le diablotin du nom de Satiricon apparaît, plus petit que ses congénères, il n'en est pas moins l'un des plus vicieux. Son pouvoir se limitait à la suggestion mais son esprit pervers faisait des merveilles sur ses victimes.
— Oui Monsieur le Comte ! Excellente soirée. Votre nouvelle locataire est des plus prometteuses.
— Même si j'ai observé ton manège, raconte-moi tes impressions.
— Voilà Monsieur le Comte ! Je me suis rendu dans l'appartement de la jeune Viviane et l'occasion de lui faire goûter au plaisir des fleurs de Pandore n'a pas traînée. La belle avait du rangement à faire et pour cela elle a dû déplacer les vêtements que vous m'aviez demandé de déposer pour elle avant son arrivée. Elle les a délaissés un moment puis elle est revenue. Comme vous le supposiez, elle s'est Laissé tenter par un essayage de la tenue enduite du pollen de la pandora. Elle a essayé cette tenue sans dessous comme il sied à cette robe. Prenant la forme d'un insecte volant, je suis remonté à la source des plaisirs et du vice et je me suis posé sur le haut de sa cuisse. J'ai atteint son entrejambe déjà bien humide, à la lisière de son con, j'ai pu goûter sa sève, je l'ai un peu sucé, sans aller au-delà de mes prérogatives vis à vis de vos hôtes.
Le pollen commençait déjà à faire effet et j'ai pu alors commencer à saturer son esprit d'idées plus cochonnes les unes que les autres. J'ai pu constater que la pensée de se comporter comme une chienne lubrique malgré son petit côté fleur bleu était un puissant stimulant.
Je l'ai vu fondre sous mes yeux usant de mots crus. Elle n'a pas résisté longtemps à l'envie de se toucher et plus elle le faisait plus elle répandait sur elle le pollen. Je devinais les pointes de ses tétons ayant doublée de volume, je voyais son clito gorgé de sang et si sensible. Ses petites lèvres avaient pris une teinte encore plus carmin. Je lui ai donc suggérée de s'allonger sur la table comme si elle allait se faire prendre comme une chienne en manque de sexe. Elle s'est touchée jusqu'à en avoir le haut de cuisses dégoulinantes de sa mouille. Un Pur Régal, Monsieur !
— Attention ! Satiricon ! Ne dépasse pas les bornes. Tu sais ce que tu risques ! gronda le Professeur.
— Oui ! C'est pour cela que je quittais l'appartement de la belle avachie dans son plaisir. Mais je n'ai pas pu résister à l'idée de la regarder prendre sa douche.
— Oui et tu as bien failli te faire voir maudit démon sans cervelle ! La petite en a dans la tête et tu as pris un risque. Mais la séance que tu m'as offerte là, vaut bien une récompense !
— Merci Monsieur le Comte ! La pandora m'a bien aidée tout de même mais sans vouloir paraître ingrat : Quelle est cette récompense ?
— Je te laisse le soin d'aller profiter de mon ancienne assistante. Tu sais la belle Marie.
— Oh merci Monsieur le Comte cette belle rouquine est un délice. Je vais bien en profiter.
Sans plus attendre, Satiricon disparut, à la recherche de sa récompense.
Le Comte reprit sa contemplation des flammes même si celles-ci ne le réchauffaient plus depuis longtemps, il aimait leur danse et y voyait ses conquêtes passées.
Il pensait lui aussi que Viviane allait lui permettre de prendre l'avantage sur Madame de Longueville et ses ennemis de toujours.
Visites troublantes
Le lendemain matin, Viviane se réveilla fraîche comme une fleur. Les vêtements n'avaient pas bougé du lit. Avait-elle simplement rêvé ? Mais elle sentait encore la piqûre de l'insecte entre ses cuisses.
Elle allait se rendre en courses lorsque lorsqu'elle remarqua un panier sur le pas de sa porte. Ce dernier contenait quelques bouquets de fleur et un petit mot rédigé avec une écriture raffinée mais stricte.
"Mlle Viviane, Merci de porter ces quelques bouquets à l'adresse suivante : "couvent des sœurs pandorines, rue de la pénitence"
Un peu en colère de se faire prendre pour une vulgaire commis, Viviane se rappela le prix auquel elle louait son appartement et le contrat qu'elle avait signé. De plus les fleurs étaient si belles et leur parfum si agréable. Finalement cette dernière journée de vacances commençait bien. Elle n'allait pas la gâcher par un mouvement d'humeur idiot qu'elle pourrait regretter si le Professeur la mettait dehors.
Elle déambula dans la ville pour trouver l'adresse de ce couvent dont personne ne semblait connaître l'existence. Elle n'avait jamais entendu parler de cette congrégation de moniale mais elle trouvait gentil de la part du Comte de leur offrir de si jolies fleurs, ce bleu semblait presque magique et leur parfum très enivrant. Elle finit par trouver la ruelle dans la vieille ville, le couvent était adossé aux remparts de la citadelle. Arrivée devant la porte de bois massif, elle toqua et un petit guichet grillagé s'ouvrit, un regard sévère la dévisagea.
— On ne reçoit personne ! Lui lança une voix éraillée.
Surprise et vexée, Viviane allait repartir lorsque la voix repris chevrotante.
— C'est Monsieur le Comte qui vous envoie ?
Viviane se retourna et vit une femme sous un humble habit de moniale dont la beauté du visage contrastait avec la voix. Cette dernière venait au-devant de Viviane, contrite comme si elle avait commis une grosse faute.
— Monsieur le Comte est si bon avec nous, je n'ai pas reconnu la personne qu'il envoyait. Je suppose que le panier est pour nous ?
— Oui ma sœur ! C'est bien pour vous de la part de Monsieur le Comte Van Dyck.
— Vous le remercierez du fond du cœur, mademoiselle !
— Je n'y manquerai pas, répondit-elle en songeant qu'elle n'avait encore jamais vu son hôte.
Elle lui tendit le panier qui s'en saisit comme si sa vie en dépendait presque comme un morphinomane s'accrochant à sa dose. Encore un contraste qui surprenait la jeune femme.
Involontairement, la sœur toucha une des fleurs qui se mit à émettre une odeur encore plus suave. Mais aussi vite qu'elle avait surgi de la porte, la sœur disparut derrière cette dernière. Une petite cloche sonna bientôt dans le clocher d'une chapelle cachée dans l'enceinte du monastère. Viviane regarda sa montre et trouve l'heure bizarre pour une célébration quelconque, l'heure des laudes étaient passé depuis longtemps à moins que ces religieuses ne célébrassent l'office de tierce.
Elle repartit sans se soucier plus que cela de cette bizarrerie. Une sensation bizarre et surtout une pointe de désir au fond de sa culotte commençait à monter en elle. Le bonheur de cette sœur avait été communicatif. Viviane sentit aussi une envie lui appuyer sur sa vessie, c'était de plus en plus étrange car elle avait pris ses précautions avant de sortir. Elle découvrit un passage dans la muraille qui donnait sur un petit espace de verdure sauvage et trouva un fourré pour pouvoir se soulager.
Elle ne trouva pas le paquet de kleenex qu'elle était pourtant sûre d'avoir glissé dans son sac.
— Qu'à cela ne tienne ! Ma culotte fera l'affaire.
Elle rougit à l'idée de finir ses courses nue sous sa robe. Mais personne n'imaginerait qu'elle put avoir ainsi une double facette, sage à l'extérieur et coquine sous sa tenue de jeune fille de bonne famille. Ces pensées l'excitèrent comme une puce et elle se rendit compte que sa fente était toute poisseuse. Cela ne pouvait pas seulement être que les restes de sa miction. Elle vérifia d'un doigt et elle eut la confirmation que c'était bien de la cyprine qui la maculait. Se sachant seule et à l'abri des regards, elle entreprit une masturbation en règle de sa petite fente d'amour et elle jouit rapidement. Décidément, la région et le grand air stimulait fortement sa libido.
A quelques pas de là, masqué par les fourrés, un inconnu sourire aux lèvres tenait encore dans sa main le paquet de kleenex, disparut. Heureux de ce qu'il avait pu observer discrètement, il disparut comme s'il n'avait jamais été là, laissant derrière lui un fugace nuage bleu.
Viviane reparti toute guillerette alors qu'à quelques encablures, dans la chapelle des pandorines, une cérémonie peu orthodoxe avait commencée, avec des chants et des montées dans les aigus peu liturgiques.
Au même instant, à l'autre bout de la ville, dans la petite maison de Marie, une joute amoureuse qui ne semblait pas sur le point de finir se déroulait entre la petite rousse et le satyre.
Quelques heures plus tôt, Satiricon quittait le manoir et glissait furtivement dans les rues de la ville. Il utilisait sa capacité de métamorphe pour se déplacer, ainsi de nuit il passait inaperçu, les gens ne voyaient que l'ombre d'un grand félin au pelage bleuté. Il n'aimait pas trop prendre la forme d'un insecte qui même si elle était plus discrète, lui demandait beaucoup plus d'énergie pour reprendre son aspect normal, et elle était dangereuse, à la merci d'un animal plus gros que lui ou d'un geste rageur d'un humain.
En silence, il passait de jardins en jardins, franchissant les clôtures, parois avançant prudemment sur les corniches le long des murs. Depuis le temps qu'il faisait ce parcours, il aurait pu le faire les yeux fermés. Malgré sa hâte de rejoindre la jeune femme, il prenait aussi le temps d'épier ce qui se passait dans les maisons qu'il longeait. Passant silencieusement devant la fenêtre d'une chambre ouverte où dormait un couple, il s'est arrêté et s'est ébroué pour remplir l'air de la pièce de cette poussière bleue qui lui recouvrait les poils. Caché, derrière la tenture, il put voir l'homme se pencher sur son épouse et la couvrir de baiser en soulevant la légère nuisette qui lui couvrait le ventre. Peu de temps après, les gémissements se transformèrent en cris de plaisirs, mais il avait déjà repris son chemin.
Parfois, il s'amusait juste à libérer un peu de poussière devant une fenêtre sans s'arrêter, imaginant, la situation qui s'en suivrait, cela dopait son excitation. Devant la maison de Marie, il hésita un instant. Dans la demeure voisine, il y avait une jeune fille qui lorsqu'elle le voyait apparaître dans le jardin sous sa forme féline, se précipitait vers lui pour le caresser. Elle devait avoir grandie depuis sa dernière visite. Mu par la curiosité, il sauta sur le petit appentis qui lui permettrait d'atteindre le rebord du chien-assis et de là se glisser dans la chambre.
La petite fille s'était transformée en une jolie adolescente à la longue chevelure blonde. Satiricon, se fit tout petit pour passer dans l'embrasure de la fenêtre entre-ouverte et bondit sur le lit comme il le faisait autrefois pour jouer avec Samantha, il n'oubliait jamais les prénoms de ses "victimes". Elle sursauta et poussa un cri de terreur en se relevant brutalement. Il eut peur que ses parents ne se réveillèrent et se recula en se blottissant dans un coin de la chambre. Il savait qu'en faisant cela, si elle n'avait pas changé, elle viendrait le prendre dans ses bras.
— Oh ! C'est toi mon minou ! dit-elle remise de sa frayeur. Tu m'as fait peur, je pensais ne jamais te revoir.
Elle se leva en tendant les bras vers Satiricon immobile. Il voyait l'adolescente s'accroupir devant lui, elle ne portait qu'un tee-shirt et sa culotte de coton. Sa vision de créature de la nuit lui permettait de de deviner la forme du sexe moulé par la culotte, il devinait aussi la petite poitrine et sentait qu'elle n'était plus une enfant mais une adolescente pubère. Il se mit doucement sur ses pattes et imitant le ronronnement des chats, il se frotta contre les chevilles. Elle le laissait faire, il profita de cet avantage pour progresser vers l'objet de son désir et son nez se trouver tout contre la culotte qui protégeait encore cette fente vierge, il le savait. Samantha ravie de le retrouver, le caressait doucement. Elle ignorait qu'en faisant cela, ses mains recueillaient la poussière maudite. Elle le laissait se frotter sur ses cuisses, pousser sa tête contre son entrecuisse.
— Petit coquin ! lui dit-elle en riant.
Elle le prit alors dans ses bras et s'allongea avec lui sur le lit. Sur le dos, elle le posa sur son ventre, la tête de Satiricon entre ses petits seins en forme de mandarine. Elle le caressait de plus belle. Elle ne se rendit pas compte que la queue de la créature se trouvait entre ses cuisses et remuait en frottant son intimité au travers de la culotte. Elle se sentait de plus en plus lascive comme cela lui arrivait de temps à autre depuis qu'elle avait eu ses premières règles. Elle ferma les yeux et tandis que d'une main, elle câlinait la fourrure de son petit compagnon, de l'autre elle jouait avec ses tétons qui commençaient à durcir. Entre ses cuisses, la queue se faisait plus insistante et rapidement une tache d'humidité apparut sur le tissu. Elle écartait les cuisses pour mieux ressentir se frottement. Satiricon ne voulant pas effrayer la jeune fille en dépit de son désir de déflorer cette rose en bouton, s'écarta doucement. La main qui le caressait, glissa sous la culotte et il pouvait deviner au mouvement des doigts que la demoiselle allait rapidement découvrir de nouveaux plaisirs. Il s'éclipsa aussi rapidement qu'il était entré en se promettant de revenir.
Il espérait que Monsieur le Comte serait satisfait de cette potentielle nouvelle recrue et arriva enfin devant la porte de sa récompense. Comme à son habitude, il entra par la chatière que Marie avait spécialement installée pour lui et il reprit sa forme originale dans le salon. Le trajet et les multiples changements de forme lui avaient donné faim et il savait qu'il ne pourrait pas être rassasié juste avec l'énergie sexuelle qu'il pomperait de son amante.
Marie ne dormait pas encore, elle était toujours devant son ordinateur pour finaliser ses cours avant la rentrée. Elle le vit entrer et sourit en le voyant reprendre sa forme. Elle eut envie de l'invectiver pour ne pas lui avoir donné de nouvelles depuis toutes ces années, mais elle était si contente de le revoir qu'elle lui ouvrit les bras.
Elle savait qu'elle allait passer une nuit torride et qu'à la différence de ses amants humains, lui ne connaissait pas de défaillance et il avait ce petit plus qu'aucun homme n'avait et la rendait folle à chaque fois qu'il lui faisait l'amour.
Il s'avança vers cette femme qui lui tendait les bras et tandis qu'elle levait le visage vers lui pour l'embrasser goulument, ses mains soulevaient le tee-shirt qui recouvrait sa nudité. Il le savait, lorsque Marie était seule, elle ne portait pas de sous-vêtement et il pouvait ainsi caresser sans obstacle la douce peau de cette croupe généreuse. Il ne comprenait pas comment les humains s'extasiaient devant des femmes qui n'avaient que la peau sur les os. Il allait pleinement profiter des rondeurs de cette humaine pour laquelle il s'était pris d'affection. Ses obligations auprès du Professeur l'avaient empêché de la retrouver depuis des années, il comptait bien rattraper le temps perdu.
Toujours enlacés, les deux amants se dirigèrent vers la chambre et Marie s'écarta à contre cœur pour retirer le seul vêtement qu'il lui restait et s'allonger sur le lit. D'un sourire radieux, elle l'invita à venir la rejoindre. Avec une grâce féline, il vint entre les cuisses écartées de la jeune femme et plongea son visage pour goûter à la source, le nectar débordant de ce puit d'amour. Elle guidait la tête de son amant, elle adorait caresser le soyeux duvet qui recouvrait son corps, son aspect félin n'en ressortait que davantage. Elle s'abandonnait sans réserve à la langue démoniaque qui prenait possession de son entrejambe, elle savait que bientôt celle-ci serait remplacer par un membre bien plus imposant, elle en salivait d'avance.
Les gémissements de plaisir de sa partenaire plurent à Satiricon, il n'avait plus besoin d'induire le désir dans son esprit, cependant son pelage exsudait de plus en plus de poussière bleu, l'air autour d'eux en était rempli. Plus Marie en respirait et plus son corps réagissait. La tension sexuelle de la jeune femme devenait insupportable et soudain elle hurla à l'attention de son amant.
— Baise-moi ! Prends-moi ! Défonce-moi !
N'attendant que cet instant, le satyre se souleva au-dessus de la belle et dans un lent mouvement de pénétration, enfonça son pieu de chair dans le fourreau brûlant de la femme ouverte devant lui. Quand il fut bien au fond de l'antre féminin, il la souleva et se mis debout en la maintenant avec ses mains sous ses fesses, tandis qu'elle se lovait contre lui sa poitrine écrasée contre ce torse musculeux. Leur bouche se soudèrent de nouveau et par une nouvelle modification de son corps, Satiricon pris possession de la bouche gourmande avec une langue d'une taille et d'une agilité incroyable pour qui n'y avait pas goûté. Il préparait une dernière surprise à Marie quand sa queue féline se présenta devant le dernier orifice libre de la jeune femme.
Ainsi prisonnière volontaire de son amant, Marie sentit la pression entre ses fesses. Elle comprit ce que tentait de faire Satiricon et le corps et l'esprit sous l'influence de la poussière, elle se détendit et accepta l'intromission de cette queue en elle. Aussitôt, comme dotés d'une volonté indépendante, chacune des parties de la créature qui la possédaient remuait plus ou moins en rythme. Doucement, il la reposa sur le lit et ses mains remontèrent à la poitrine qu'elles commencèrent à caresser, palper, presser. Avec sa capacité, il sentait l'abandon progressif de son amante. Bientôt, elle ne serait plus qu'un corps qui ne demanderait qu'à faire l'amour, à jouir sans arrêt et sans trêve. Ce serait à lui de décidé de stopper cette joute sous peine de tuer la jeune femme sous l'abondance de plaisir.
Après une longue nuit et une matinée toute aussi longue à décliner toutes les positions possibles et imaginables avec un tel amant, Marie était épuisée. Elle dormait nue sur le lit, le corps caressé par les rayons du soleil. Satiricon la regardait repu, pendant que la jeune femme récupérait, il avait été se servir dans le réfrigérateur et il avait constaté qu'elle avait toujours conservé cette habitude d'avoir une grande variété de fruit et légumes.
Oui c'est une créature de l'enfer végétarienne ! Il souriait en pensant à cela car de nombreuses fois, des femmes affolées le suppliaient de ne pas les dévorer. Il les dévorait bien mais pas de cette manière-là.
Il allait devoir rentrer, il venait de ressentir un appel du Comte qui lui demandait ce qu'il faisait. Ses retrouvailles avec Marie avaient duré bien plus de temps qu'il ne le pensait et il n'aurait pas le temps de faire un détour par la maison voisine. Il lança un baiser dans l'air en direction de son amante et repris sa forme féline pour rentrer.
La rentrée
Lorsque Viviane eut déposé le panier au couvent, elle prit le chemin du centre-ville afin de faire quelques courses pour remplir ses placards en vue de la semaine qui l'attendait. Avec la rentrée, elle se doutait qu'elle aurait peu de temps à elle et ne voulait pas être obligée de s'inquiéter de ce qu'il lui restait à manger avant de rentrer dans son petit appartement.
Sur le chemin du retour, elle appela Marie afin de savoir si elles pouvaient se voir en fin d'après-midi pour profiter d'un dernier verre en terrasse. Elle fut surprise de tomber sur son répondeur, même si elle la savait moins matinale qu'elle, l'heure du déjeuner approchait. Au cours de la journée après plusieurs tentatives infructueuses, elle décida de se rendre chez elle afin de voir ce qui lui arrivait, ce n'était pas dans ses habitudes de rester sans répondre, ne serait-ce que par un message écrit.
Arrivée devant chez Marie, un gros chat se frotta à sa jambe et déguerpi aussi vite qu'il était venu. Un frisson parcourut son échine, les yeux de cet animal lui rappelaient quelque chose d'indéfinissable. Haussant les épaules, elle sonna à la porte. Son amie mit pas mal de temps à lui ouvrir ce qui l'inquiéta un peu et ce ne fut pas la vision qu'elle lui offrait qui la rassura. Elle lui semblait si vidée que son teint pourtant si radieux d'ordinaire était livide et ce n'est n'était pas le long t-shirt blanc qui recouvrait sa nudité qui arrangeait les choses. Elle s'inquiéta de suite.
— Tu vas bien ? Tu sembles malade, tu as des cernes comme je ne t'en jamais vu. Tu as trop travaillé tes cours ou c'est ton emploi du temps à venir qui te met dans cet état ?
— Non t inquiète ! J'ai juste eu un peu la fièvre pendant des heures cette nuit et elle m'a mise K.O.
Elle ne pouvait pas raconter sa nuit endiablée avec ce démon.
— Je voulais te proposer de profiter une dernière fois de la terrasse de notre café préféré sur le bord de mer, mais je pense que je vais rester un peu avec toi.
— Oui, je ne suis pas en état de sortir là, de plus il faudrait que je prenne une douche…
— Ecoute ! Si tu le veux, je vais prendre de quoi passer la nuit et mes affaires pour le lycée demain et je passe la soirée et la nuit avec toi. Comme cela, si tu as besoin de quelque chose, je serai là et tu pourras te reposer.
Marie accepta la proposition et lui dit que pendant qu'elle retournait prendre ses effets au manoir, elle aurait le temps de se remettre un peu. Elle se disait aussi qu'elle aurait le temps de remettre un peu d'ordre dans la chambre qui gardait encore les traces de la nuit agitée.
En arrivant chez elle, Viviane eut la surprise de trouver un petit paquet près de la porte de service. Elle soupira intérieurement : "Pffff ! Encore une course pour le vieux à faire..." Elle changea vite d'opinion lorsqu'elle lut le contenu de l'enveloppe accompagnatrice.
"A l'attention de la gentille livreuse.
Madame,
Nous vous sommes reconnaissantes du joli bouquet issu des serres du Comte que vous avez eu l'amabilité de venir nous déposer malgré notre isolement. Cette fleur est comme un élixir de jouvence pour nos sœurs qui ont fait le choix de se reclure pour mieux prier afin d'atteindre la communion la plus parfaite avec notre créateur.
Veuillez accepter ce cadeau symbole de notre communauté. Nous espérons qu'il vous plaira et que vous nous ferez la joie de le portez. Il saura vous apporter une touche de sensualité supplémentaire."
Elle ouvrit le petit coffret et trouvé une petite broche discrète mais ornée d'un saphir, rappelant ses yeux. Ravie, elle l'accrocha de suite sur son chemisier et elle prépara rapidement un petit sac avec ses affaires pour la nuit et sa tenue du lendemain pour la pré-rentrée. Elle se souvenait des conseils de la directrice, une tenue stricte serait du meilleur effet.
Marie ne put s'empêcher de reconnaître la broche et esquissa un sourire discret. C'était le même insigne qu'elle avait en pendentif. Elle le gardait pour les grandes occasions Elle s'abstint de tous commentaires et elles profitèrent de la soirée au calme. Viviane en bonne garde-malade confectionna un repas léger et lorsque les deux femmes allèrent se coucher après s'être échangées un chaste baiser, elle fit les recommandations d'usage à son amie qui s'endormit rapidement. Blotties sagement l'une contre l'autre, aucune ne vit un chat se léchant les poils, éclairé par la Lune derrière la fenêtre de la chambre.
— Humm ! Que de possibilités ! Mais je ne dois pas désobéir au maitre
Au matin, Viviane enfila un pantalon et une veste de tailleur noirs et se coiffa d'un chignon. Cette apparence austère la vieillissait un peu mais lui permettrait peut-être d'avoir une certaine crédibilité auprès de ses collègues plus expérimentés et des élèves les plus âgés. Elle n'omit pas d'agrafer la broche au revers de la veste et c'est ainsi que les deux amies se rendirent au lycée.
Éléonore les accueillit avec les autres professeurs et elle aussi ne put s'empêcher de remarquer la broche en frémissant. L'ensemble des professeurs se retrouva dans une grande salle où la directrice vêtue d'un élégant tailleur leur fit comme chaque année, l'exposé des réformes qu'il allait falloir appliquer et autres tracasserie administratives.
Elle présenta les nouveaux enseignants et Viviane attira les regards de la gent masculine aussi bien que féminine enveloppée par une douce et apaisante chaleur dont elle ignorait l'origine. Le nouveau professeur de musique l'intrigua. En dépit son look un peu gothique très sombre, il semblait capter la lumière environnante Gérald était grand et bien charpenté. Elle serait toute petite dans ses bras. "Mais pourquoi je pense à ça ?" Se dit-elle, imperceptiblement elle avait commencé à frotter ses cuisses l'une contre l'autre tout en le regardant.
A la fin de la réunion où chacun essayait de comprendre comment il pouvait échanger telle heure avec telle autre collègue Madame de Longueville invita l'assemblée à prendre une collation au réfectoire Elle prit à part Viviane pour s'assurer que rien ne clochait pour elle et surtout elle voulait être sûre d'avoir bien vu la broche.
— Tout va pour le mieux ma chère Viviane ?
— Oh oui Madame ! J'ai hâte d'être à demain et de découvrir mes élèves.
— J'ai vu que vous aviez suivi mes recommandations pour cette pré-rentrée. C'est bien mais puis je regarder le beau bijou qui rehausse votre tailleur ?
— Mais certainement ! C'est un cadeau que l'on m'a fait il y a peu.
— Cette fleur est très belle, dit Éléonore en passant le doigt dessus et comme si cette dernière était douée d'une vie propre une épine se dressa sur le passage du doigt l'égratignant un peu.
— Aie ! Fit la directrice surprise constatant une goutte de sang perlant sur son doigt qu'elle lécha.
— Je suis navrée madame je n'avais pas vu que cette broche avait des aspérités.
— Ce n'est rien ! Ce n'est rien !
Les deux femmes rejoignirent leurs collègues déjà au café, certains pestant, d'autres, tout sourire. Viviane se dit que pendant les prochains jours madame la directrice allait devoir gérer les récriminations de ses collègues.
A la fin de matinée, l'homme d'entretien vint la trouver pour lui signaler une anomalie dans la chaufferie. Elle le suivit. Il la précéda dans la salle du sous-sol et lui montra une grille descellée.
— Je ne comprends pas Madame ! J'ai encore tout vérifié hier et cette grille était bien en place.
— Quelqu'un l'aura forcée ?
— Peut-être mais il n'y a eu aucune effraction, j'ai juste trouvé cette fleur sur le sol. Je n'ai touché à rien, J'ai pensé que vous voudriez signaler cette effraction à la police.
Eléonore s'accroupit pour ramasser la fleur bleue. Lorsqu'elle la prit entre ses doigts, elle se délita et tomba en poussière qui les enveloppa. Sans s'en rendre compte, ils en respirèrent tous les deux et la directrice sentit son doigt où elle s'était piquée avec la broche la démanger. Elle le porta à sa bouche pour le lécher. Léonard la regardait faire les yeux brillants. Il lui sourit et lui posa les mains sur les hanches pour l'amener contre lui. Ils se regardèrent et leurs lèvres se soudèrent en un long baiser gourmand.
Elle se laissait faire, depuis quelques jours, son corps avait accumulé moult tensions et son addiction reprenait le dessus. Lorsqu'il releva sa jupe pour lui caresser les fesses à peine protégées par une culotte de dentelle fine, elle poussa un gémissement de contentement. Encouragé par ce qu'il entendait, il entreprit de dégrafer le corsage de sa patronne. Rapidement, il découvrit sa poitrine encore ferme et la massa doucement. Excitée par les caresses de son employé, Eléonore ouvrit le pantalon de l'homme et en sortit le membre en érection. Elle s'accroupit devant lui et le prit entre ses lèvres, avec gourmandise, elle le léchait, le gobait. Il lui caressait les cheveux et pressait son visage contre son bas ventre. Il ne put résister longtemps au savoir-faire de Mme de Longueville et celle-ci reçut l'épaisse liqueur crémeuse dans sa bouche. Elle le regarda en souriant et après avoir avalé le liquide sans en perdre une goutte, elle se releva tout en continuant de masser ce membre qui n'avait pas perdu de la vigueur. La poussière issue de la pandora faisait son œuvre. Léonard était toujours aussi raide et il glissa sans difficulté dans la fente trempée que lui présentait Eléonore. Elle s'était appuyée contre le mur à côté de la chaudière et lui offrait sa croupe nue. Il allait et venait en elle avec des mouvements lents et profonds qui lui tiraient des petits cris de plaisir. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas été ainsi possédée. Elle aurait aimé que cela durât éternellement.
Il prenait son temps, appréciant la chaleur de la chatte de sa chef, depuis cet après-midi où elle avait malencontreusement laissé tomber son string non loin de lui, il ne rêvait que de ce moment. Il n'avait fait que l'imaginer sans penser une seule fois que cela se réaliserait. C'était sans compter sur ce pollen bleu, il se sentait coupable envers sa femme mais ce sentiment disparaissait au fur et à mesure que le plaisir montait en lui. Il inonda le sexe d'Eléonore de sa semence au moment où celle-ci atteignait le paroxysme de la jouissance. Ils reprenaient lentement leur souffle et leurs esprits quand ils réalisèrent ce qu'il venait de se passer.
Il regardait la directrice, affolé mais elle le rassura.
— Calmez-vous Léonard, ce qui vient de se passer n'est pas de votre faute ! Ni de la mienne d'ailleurs, pensait-elle.
— Vous vous souvenez de cette fleur sur le sol ?
— Oui Madame !
— C'est le pollen de cette fleur qui nous a mis dans cet état. Je pensais que tous les pieds avaient été détruits il y a des années mais je me trompais.
— Qu'est-ce que c'est ?
— C'est la "pandora", une fleur créée par un esprit malin pour prendre de contrôle des hommes, enfin surtout des femmes par leur plaisir. De cette manière, il pouvait leur faire accepter de porter son enfant et celui de certains de ses comparses.
— C'est une légende ! Les esprits comme cela n'existent que dans les contes de grands-mères.
— Vous êtes originaire des Antilles, n'est-ce pas ?
— Oui, mais quel rapport ?
— Que pensez-vous du vaudou ?
— Des superstitions de vieilles folles…
— En êtes-vous certain ? N'avez-vous pas remarqué que cela fonctionne ?
Léonard resta pensif quelques instants, il devait bien admettre que certaines fois il avait été témoin de phénomènes étranges pendant son enfance et adolescence là-bas.
— Oui ! Vous avez peut-être raison, que devons-nous faire ?
— Il faut inspecter tout le lycée et être sûr qu'aucune autre fleur de pandora ne traîne… Imaginez que des élèves tombent sous son emprise.
— Oui Madame je vais le faire de suite. J'y passerais la nuit s'il le faut mais vous pouvez être certaine qu'il n'y aura pas de fleur demain, au moment de la rentrée des élèves.
— Merci Léonard ! Lui dit-elle en remettant sa culotte et rajustant sa jupe.
Son esprit fonctionnait à plein régime.
— Qui pouvait bien avoir des pandoras dans son jardin ou plutôt dans une serre car la fragile fleur ne supporterait pas le climat local ? En connaissait-il les vertus et les dangers ? Elle devrait en référer aux Veilleurs chargés de protéger l'humanité.
Ses pensées se dirigèrent vers le Comte Van Dyck mais cela lui semblait très improbable, c'était un des meilleurs connaisseurs de cette plante et il savait que s'il en faisait pousser, il risquait de rouvrir le portail entre les mondes.
A l'autre bout de la ville, toujours assis devant sa cheminée, le professeur Van Dyck souriait. Il venait de voir grâce à son petit espion la scène qui s'était déroulée dans la chaufferie du lycée. Son plan pour reprendre le contrôle de cette ville marchait à la perfection. Après les religieuses, il infiltrait insidieusement les professeurs.
Premiers jours
Viviane était contente. Son emploi du temps était agréable. Malgré quelques têtes de mule assez vite muselée par le reste de la classe autant intéressée par ses cours, que par la nouvelle professeure, elle s'était vite mise dans le bain de ce lycée. Elle croisait de temps à autres Gérald qui lui aussi, faisait des émules parmi les élèves de ses classes, sa présence en salle de cours entraînait toujours une baisse du volume sonore qui remontait dès qu'il la quittait. Les mauvaises langues lui collaient une image de personnage trash et borderline là où les envieuses rêvassaient à ce qu'il pouvait leur arriver avec ce brun ténébreux.
Puis une énième circulaire du ministère tomba, mettant en avant les enseignements transversaux. Éléonore vint leur faire une réunion à ce sujet leur expliquant que toutes les matières pouvaient être concernées. Regardant le tableau mis à disposition par la directrice, Viviane se rendit compte qu'elle pourrait faire un voire deux ateliers en commun avec les enseignants d'art plastique et notamment avec Gérald. Une étincelle s'alluma dans le fond de son esprit et noua son bas ventre d'une multitude de petits papillons électrisant son intimité à cette idée. Elle n'avait pas encore osé l'aborder autrement que pour des renseignements purement pratiques.
Elle croisa Éléonore qui lui fit part de quelques indications à ce sujet, sans savoir ce qui l'avait motivée à favoriser leur rapprochement.
Un soir, alors qu'elle terminait sa semaine, Viviane fut surprise par le chahut provoquée par les filles de sa classe. Elle en comprit vite la cause en voyant Gérald appuyé contre l'encadrement de la porte ses mèches de cheveux lui cachant son regard si pénétrant.
— Puis-je vous déranger un moment Mademoiselle Soubleyrans ?
Surprise par le ton et l'usage de son nom de famille, elle ne répondit pas immédiatement. Comme ses collègues, elle n'utilisait jamais les noms pour se parler et encore moins le vouvoiement, surtout entre collègues du même âge.
— Je vous dérange peut-être mademoiselle ? Reprit Gérald prêt à partir
— Non ! Non ! Restez monsieur Walhorfen. Répondit Viviane en utilisant la même déférence à son égard.
Il s'avança dans la pièce et elle se sentit toute frêle à côté de lui-même s'il n'était pas si grand que cela. Il la toisa et reprit :
— Vous n'êtes pas sans avoir vu que nous avions plusieurs modules transversaux que nous pourrions couvrir ensemble ?
— Euh ! Oui ! Répondit-elle. Comment comptez-vous vous y prendre ?
— J'aimerais vous présentez les lieux où nous pourrions les faire.
— Pourquoi cela ne se passe pas dans l'enceinte de l'établissement ?
— Non ! C'est l'occasion de sortir de ces murs qui m'oppressent au plus haut point. On ne peut pas étudier l'art entre quatre murs et encore moi en faire, on a besoin d'espace ! De liberté !
— Et que proposez-vous à la place mon cher collègue ? s'enhardit-elle en s'avançant vers lui.
Elle avait bien remarqué qu'il n'était pas insensible aux mouvements de certaines parties de son anatomie.
— Je vous propose une visite d'un lieu bien connu de la région qui se trouve en forêt à moins d'une demi-heure de route. Disons ! Je viens vous prendre en bas de chez vous demain matin dès potron-minet, vous êtes d'accord ?
Avant même qu'elle n'ait eu le temps de répondre, il avait déjà tourné les talons et était parti dans les couloirs la laissant pantoise et épuisée nerveusement comme si elle venait de passer une longue joute oratoire
Elle rentra chez elle. Elle prit le temps de se d'étendre un peu en enfilant une tenue plus décontractée, elle mit ses sous-vêtement au lavage. La rencontre bien que brève avait laissé des traces bien visible sur ses dessous.
Elle entendit alors un petit bruit provenant de la porte. Elle y trouva un petit mot dont l'écriture soignée en signait l'auteur. Elle l'ouvrit inquiète d'avoir commis un impair.
"Dès que vous aurez lu cette lettre je vous invite à me rejoindre près des serres derrière le manoir."
Cette invitation claquait comme un ordre et comme si ce dernier lui brûlait l'esprit, elle se dépêcha de descendre à l'arrière de la bâtisse, en prenant à peine le temps d'enfiler un peignoir sur sa chemise de nuit, dont elle ne trouva pas le cordon
Elle arpentait pour la première fois le chemin parsemé de fleur qui menait aux serres et malgré le début de l'automne, une multitude de fleurs attiraient encore son regard, sans parler des odeurs toutes plus enivrantes les unes que les autres. Elle qui pensait trouver une petite serre miteuse, elle dût se rendre à l'évidence lorsqu'elle se trouva face à ce que le Comte appelait sa serre. Elle faisait au moins la taille de la maison de ses parents, à la différence notoire de la surface vitrée bien plus importante
Elle approcha de la porte et fut surprise d'être accueilli par une boule de poil ronronnant à tout va et se frottant à sa cuisse en se levant sur ses pattes arrières. Le félin quémandait des caresses à grand renfort de ronrons et autre coups de tête caractéristiques des chats domestique.
— Mais je t'ai déjà vu toi ! dit-elle à haute voix. Tu es un de ces malheureux qui n'a pas sa dose de caresses.
En se penchant, elle prit le félin dans ses bras, le posant sur sa poitrine faisant de lui l'être le plus heureux de la création. Il ne se fit pas prier pour patouner la belle poitrine sur laquelle il pouvait se blottir avec la bénédiction de sa propriétaire. Une voix sortie de nulle part fit sursauter la demoiselle au chat, le professeur lui intimait d'approcher, le ronron apaisant de l'animal la détendit et elle entra avec l'animal sur les bras en lui caressant la tête distraitement
Elle revit des pieds de la belle plante bleue dont elle avait donné des bouquets au couvent. Elle en vit d'autres aux couleurs toutes aussi vives et alors qui elle allait s'approcher d'un pied jaune vif la voix du Comte se fit toute douce dans son dos.
— Elle a l'air de vous plaire ? Dit-il.
Elle lâcha le chat qui retomba sur ses pattes, chassé de son douillet refuge. Elle se retourna et elle put enfin voir le visage de cet homme autour de qui toutes ces légendes allaient bon train.
D'une stature assez grande on voyait que le temps avait fait courber le dos à cet homme qui avait de beaux restes et surtout une présence incommensurable, il portait des lunettes d'un temps oublié et sa chevelure léonine d'un blanc parfait entourait un visage grave plein de noblesse. L'étincelle qui brillait au fond de ses yeux démontrait toute la lucidité de l'homme à l'esprit vif à l'âge indéfinissable. Et surtout, son regard était comme aimanté au corps de Viviane dont le peignoir, sans cordon, pendait de chaque côté du long tee-shirt de la jeune femme nue dessous.
— Vous voici dans ce qui fait ma plus grande fierté mademoiselle ! J'ai voulu vous récompenser du travail accompli pour moi en allant porter ces fleurs, sources de bonheur infini pour des sœurs recluses dans leur couvent. Vous avez ici toutes mes trouvailles acquises et choyées, trouvées lors de mes nombreux périples autour du monde.
— Vous pourrez observer ici une phalenopsis des montagnes au cœur pourpre, là une hydrangée sauvage des steppes…
Le Comte lui cita une série de noms latins plus ou moins savants que Viviane ne put retenir tant son hôte était volubile et passionné. Viviane était conquise par le verbe de cet homme qui se tenait droit en parlant de ses plantes.
— C'est vrai qu'elles sont magnifiques vos fleurs Monsieur ! Répondit-elle comme sous hypnose.
Le Comte pris le temps de cueillir une branche de pandora et la tendit à Viviane mais cette dernière lui échappa des mains alors qu'il la lui tendait Elle se mit accroupie devant le Comte dévoilant ses cuisses dodues et appétissantes. Il n'en perdait pas une miette et lorsqu'elle releva la tête elle se trouva au niveau de l'entrejambe de l'homme et un frisson lui parcouru l'échine. Elle se revoyait dans son rêve ou l'inconnu l'attrapait par les épaules pour la forcer à sucer un membre tendu
— Allez-vous bien mademoiselle ? Lui demanda-t-il, fier du trouble qui il avait causé. Avez-vous besoin d'aide pour vous relever ?
Joignant le geste à la parole, le Comte passa sa main contre la poitrine de Viviane pour la prendre sous l'aisselle pour la soutenir pendant qu'elle se redressait. Son visage s'empourpra mais elle ne pût que constater que l'état de fatigue de l'homme était une apparence trompeuse car elle se sentait comme une petite chose fragile entre ses mains. Il la raccompagna en la soutenant jusqu'à l'entrée de la serre et puis la relâchant, il lui dit :
— Je pense que vous saurez retrouver votre chemin mademoiselle. Il serait bien dommage que vous attrapiez mal si peu vêtue. J'ai maintenant encore des soins à donner à certaines plantes Je vous prie de bien vouloir me laisser."
Repartant comme un zombie, le brin de pandora à la main Viviane ne pouvait s'empêcher de rougir à l'énoncé de la dernière phrase du Comte. Il avait bien compris qu'elle ne portait rien sous son long tee-shirt.
Une fois dans sa chambre, elle était si fatiguée qu'elle ne tarda pas à s'endormir et au petit matin elle ne fut guère surprise de se réveiller la main bien calée entre ses cuisses, ses doigt encore humides et chauds
Il lui fallait vite déjeuner et se préparer pour faire un tour dans les bois avec un mauvais garçon gothique.
Elle venait à peine de franchir le porche de l'entrée de la propriété que Gérald arrivait avec sa vieille Facel Véga qui semblait sortie d'un musée de l'automobile. Avec la galanterie qui le caractérisait, il sortit de la voiture et vint ouvrir la portière. Il remarqua en souriant que Viviane portait sa broche mais ne dit rien.
— Où allons-nous exactement ?
— Pouvons-nous nous tutoyer ?
— Oui bien sûr ! Nous sommes collègues et nous avons presque le même âge, non ?
Gérald sourit en pensant, "si elle savait".
— Oui ! Dit-il en conservant ce sourire mystérieux. Je crois que Marie t'a déjà emmenée sur un site ancien…
— Oui, au milieu de la forêt !
— Exactement, mais si on marche un peu plus loin on tombe sur un site encore plus mystérieux. Une sorte de cromlech, moins impressionnant que Stonehenge mais tout autant troublant.
— Vraiment, j'ai hâte de m'y rendre alors.
Ils discutèrent pendant les quelques dizaines de minutes que durait le trajet. Viviane apprit que Gérald avait longtemps vécu dans la région mais que ces dernières années, il les avait passées en Irlande. Il avait ainsi pu se perfectionner dans les musiques celtiques et c'est pour cela qu'il avait souhaité travailler avec elle, associer les récits médiévaux comme les récits des chevaliers de la Table Ronde et la musique. Plus il parlait et plus elle tombait sous son charme. Lorsqu'il se gara sur le parking, le rouge monta aux joues de Viviane, elle se remémorait cette après-midi avec Marie.
— Un souci ? Demanda-t-il.
— Non rien du tout, des réminiscences du passé. Tout va bien, ne t'inquiète pas !
Quand elle vit le sourire de son compagnon, elle ne put s'empêcher de penser que celui-ci avait pu lire ses pensées et de ce qu'elle avait fait avec leur collègue. Elle fut traversée d'un frisson lorsqu'il lui prit la main pour la guider au-delà des ruines du temple. Ils marchèrent encore de longues minutes et aboutirent dans une clairière limitée par des pierres levées. Au centre de la clairière, il y avait un dolmen noir qui contrastait avec la verdure ambiante.
— Il n'est pas fait avec des pierres de la région !
— Bien vu ! En effet, ce sont des pierres volcaniques en provenance de la Chaîne des Puys. On ignore pourquoi ceux qui ont bâti ce dolmen ont choisi ces pierres et on sait encore moins comment ils les ont emmenées jusqu'ici.
— C'est magique ! Dit-elle riant à gorge déployée.
— Tu ne pourrais pas mieux dire. Ma grand-mère me racontait qu'ici avait lieu des rassemblements de sorcières et qu'elles auraient fait des sacrifices sur la pierre, mais on n'a jamais trouvé la moindre trace de sang.
— Avec la pluie, il a dû être lavé depuis le temps…
— Oui tu as peut-être raison.
Sans qu'elle ne s'en rende compte, ils étaient arrivés devant le dolmen. Gérald lui fit face, les mains sur ses hanches et approcha son visage. Elle se laissa faire et lui offrit ses lèvres. Elle posa ses mains autour du cou de l'homme et se colla contre lui. Elle ne protesta pas quand elle sentit ses mains glisser sous sa robe et venir lui caresser les fesses. Elle sentait grossir le désir de son amant contre son ventre. Il l'allongea doucement sous le monument et la dominant, il retira sa chemise puis son pantalon noir. Doucement, il se pencha sur elle et elle souleva ses hanches pour qu'il puisse lui ôter plus facilement sa culotte. Ainsi offerte, elle ouvrit les cuisses pour lui permettre de la pénétrer. L'organe de Gérald entra en elle sans rencontrer de résistance et entama un puissant va-et-vient. Elle gémissait de plus en plus fort et au moment où il grogna de plaisir, elle lâcha un cri de plaisir aigüe qui résonna dans toute la clairière et qui semblait être amplifié par les pierres qui les entouraient.
Il se retira avec tendresse et l'embrassa avant de l'aider à se relever.
— Que s'est-il passé ? Qu'avons-nous fait ?
— Rien que ce que nous avions envie tous les deux…
Elle cherchait sa culotte du regard afin de la remettre avant de rajuster sa robe.
— Trouves-tu cet endroit toujours aussi magique ?
Elle baissa le regard et remarqua que la broche en forme de fleur luisait sur sa poitrine.
— Oui bien sûr ! Elle se disait qu'elle allait faire des jalouses au lycée si jamais cette aventure venait à se savoir.
— Viens ! Je vais te faire découvrir un autre lieu encore plus étrange.
Il l'entraîna à sa suite et ils avancèrent sous le couvert des arbres. Quelques temps plus tard, ils arrivèrent au pied d'une petite falaise.
— Par-là ! lui dit-il en se dirigeant vers la droite. Regarde !
Il lui montrait l'entrée d'une grotte et surtout son doigt indiquait une forme gravée sur la roche.
— Mais ! On dirait que c'est une fleur de pandora.
— Exactement ! Crois-moi, tu as mis les pieds dans quelque chose que tu n'imagines même pas… Mais il va être l'heure, j'ai réservé pour midi dans un petit restaurant à quelques kilomètres.
Viviane un peu surprise par ce que venait de lui dire Gérald ne réagit pas immédiatement aux mots de son compagnon.
— Tu penses à tout. Dis-moi !
Il lui sourit.
— Oh non ! Hélas ! Sinon je ne serai pas là !
Ils montèrent dans la voiture et quelques minutes plus tard, ils se faisaient face dans le restaurant. Le serveur les avait installés près de la baie vitrée qui leur permettait d'avoir une vue panoramique sur la forêt qui commençait à se parer de ses couleurs d'automne et les sommets blanchissant du vieux volcan qui dominait la région et que l'on apercevait au loin depuis la ville.
Avec habileté, Gérald fit parler Viviane. Elle lui raconta son enfance et comment elle en était parvenue à prendre cette chambre chez le professeur. Elle passa sous silence ses aventures avec Marie. Elle lui confia aussi qu'elle était très intriguée par la manière dont il la traitait, le professeur pouvant passer d'un état d'indifférence totale à un homme désirant la protéger. Elle ne savait pas si elle pouvait lui faire totalement confiance.
Il lui sourit quand elle évoqua le trouble qui s'était emparée d'elle quand elle avait découvert les effets de la locataire précédente dans sa chambre. Il comprenait ce qui arrivait à la jeune femme et il savait qu'il devrait lui aussi se montrer prudent pour lui faire accepter son destin.
— Vu le temps, je te propose de venir chez moi pour continuer à travailler sur notre projet commun.
— Oh oui avec plaisir ! De toute manière, je ne peux pas te proposer de venir au manoir, cela m'est interdit.
Dès le café finit, ils rentrèrent à la coquette maison où il vivait. Elle était située à l'autre bout de la ville par rapport au Manoir et si Viviane avait eu un plan de la ville, elle serait rendue compte que le manoir, le lycée, le phare de la baie et la maison de Gérald étaient les sommets d'un pentagone dont le centre se trouvait être le couvent des pandorines.
Lorsqu'elle découvrit la villa, Viviane regarda Gérald étonnée.
— Comment as-tu pu avoir cette maison ?
— J'ai hérité de ma famille quelques biens qui me permettent de vivre confortablement. J'enseigne la musique par plaisir et non parce que je suis obligé de travailler. Tu le découvriras au cours de l'année à venir, lui répondit-il, amusé par la réaction de la jeune femme.
Il ne lui dit pas que cette villa lui appartenait.
— Je comprends mieux alors pourquoi les élèves t'adorent, tu ne subis pas le même stress que nous.
— On peut dire cela oui.
Il lui fit faire un rapide tour du propriétaire avant de l'inviter à s'installer sur le canapé de la véranda qui dominait la baie encombrée de petits voiliers et de véliplanchiste qui profitaient du vent encore tiède. Elle fixait le manoir qui se trouvait au sommet de la butte dominant le côté opposé de la baie.
— Oui ! C'est là-bas que se trouve ta chambre, mais de ce que tu m'as dit, elle donne de l'autre côté.
— Oui de ma fenêtre, je vois le jardin potager du manoir ainsi que le bocage qui s'étale dans la plaine. Je ne vois même pas le sommet du pic de Taranis…
Elle restait songeuse devant cette vue magnifique. Gérald devait avoir hérité d'une petite fortune pour pouvoir se loger dans ce quartier.
— C'est le clocher du vieux couvent ?
— Oui ! C'est le clocher des pandorines. Il est exactement au centre de la vieille ville.
— C'est amusant comme coïncidence… Songeait-elle quand elle sentit les mains de son compagnon se poser sur ses hanches. Elle ne bougeait plus, il se rapprocha lentement et se colla contre son dos puis il lui posa les lèvres sur sa nuque.
— Je croyais que l'on devait travailler ! dit-elle en se retournant. Elle passa ses bras autours de son cou et elle l'embrassa avec fougue.
Gérald la souleva et l'emporta dans la chambre voisine et la déposa en douceur sur le lit. Allongée, sa robe était remontée jusqu'à sa taille, dévoilant sa culotte de dentelle. Comme dans la matinée, au pied des mégalithes, elle se retrouvait à la merci de son collègue.
Avec un savoir incomparable, il avait su l'emmener jusqu'au plaisir. Il recommençait à lui caresser les cuisses. Elle ne protesta pas quand il lui retira sa culotte et qu'elle sentit son souffle sur son entrecuisse. Une langue agile s'insinuait dans son intimité. Elle caressait les cheveux de l'homme qui découvrait rapidement comment lui tirer des gémissements de plaisir. Au bout d'un moment qui lui sembla trop bref, il arrêta sa caresse et se releva. Elle rouvrit les yeux et le découvrit nu au-dessus d'elle.
— A toi maintenant ! Lui dit-il en s'allongeant à ses côtés.
Elle rougit car elle comprit ce qu'il souhaitait. Elle n'avait encore jamais fait cela, mais sans hésiter, elle se pencha sur le sexe de Gérald et elle le prit entre ses lèvres. Elle aspirait, suçait, léchait. Ce fut à son tour à lui de laisser échapper des gémissements de bien-être. Son sexe durcissait dans la bouche de sa bien-aimée et lorsqu'il estima le moment venu, il lui recula la tête pour la remettre sur le dos. Comme dans la matinée, il se glissa en elle. Elle entoura ses hanches de ses jambes et une nouvelle fois, ils connurent un plaisir partagé. Ils restèrent allongés, enlacés sur le lit. Epuisés, ils s'endormirent sans se rendre compte de l'ombre orangée qui passait en silence devant la baie vitrée.
Keireen
Dans son fauteuil, le Comte regardait le feu crépiter dans la cheminée. Il savait que sa jeune locataire n'allait pas tarder à tomber dans le piège qu'il refermait doucement sur elle. Que ce soit au lycée, ou avec son amie, elle était entourée d'amis qui devraient peu à peu la faire tomber dans la spirale infernale de la débauche.
Il se réjouissait aussi que sa vieille ennemie, la directrice du lycée fut retombée dans ses travers de jeunesse. Il savait par ses petits espions que la fleur de pandora qu'elle avait respirée, était parvenue à briser la barrière psychique qu'elle avait eu tant de mal à bâtir autour de ses pulsions. Dans quelques temps, elle ne serait plus capable de résister et elle serait obligée de nouveau de quitter la ville si elle ne voulait pas être sujette aux rumeurs qui allaient bientôt parcourir les cercles bien informés de la cité.
En sirotant le cognac que sa nouvelle domestique venait de lui apporter, il restait songeur. Le jeune homme qui était venu prendre Viviane au matin ne lui était pas inconnu, mais il n'arrivait pas à se souvenir de lui. Cela le contrariait car cela risquait de venir perturber ses plans. Il ne fallait pas que la jeune femme tomba amoureuse d'un homme. Il allait devoir en discuter avec Satiricon à son retour.
— Elsa ! Pouvez-vous venir ici quelques minutes ?
— Oui Monsieur ! Répondit-elle en s'approchant.
Dès qu'elle fut à portée de main, un sourire pervers aux lèvres, le Comte passa sa main sous la jupe de son employée. Celle-ci frémit, elle savait ce qui allait lui arriver. Même si elle savait qu'elle ne pouvait pas s'y soustraire et qu'elle avait accepté cela en s'engageant à servir le professeur, elle avait du mal à accepter ses intrusions intempestives entre ses fesses nues. Elle s'immobilisa quand les doigts du vieil homme frôlèrent ses lèvres intimes et s'insinuèrent dans sa fente.
— Bien, je vois que vous faites des efforts pour être comme je le souhaite. Je pense que Satiricon va être content du cadeau que je vais lui faire.
Elle regarda horrifiée son employeur. Elle avait entendu des rumeurs sur la réalité du factotum du manoir.
— Vous êtes-vous assurée que tout est prêt pour la soirée de ce samedi ?
— Oui Monsieur ! Dit-elle tremblante, alors que les doigts se faisaient de plus en plus inquisiteurs. Les invités commencent à répondre. Monsieur le baron de Montparcy sera bien présent avec une de ses amies qu'il souhaite vous présenter.
Le professeur Van Dyck sourit. Son ami lui réservait toujours des surprises agréables. Cette information accentua son désir et il lui demanda de s'occuper de lui comme il le lui avait appris. En baissant la tête, elle s'agenouilla entre les jambes de son maître et elle sortit son sexe du pantalon. Elle était effrayée mais elle s'exécutait de mauvaise grâce. Elle prit ce membre à pleine bouche comme il aimait qu'elle le fit et le faisait glisser en va et vient doucement d'abord pour s'habituer à sa taille. Devant son manque d'entrain, il lui demanda d'y mettre plus d'ardeur alors elle le branlait plus vite de sa bouche qu'elle ouvrait complètement sur ce sexe qui la lui remplissait désormais complètement.
Il savait qu'à force de respirer le pollen de la pandora, son sperme en avait acquis certaines propriétés et que plus elle en était imprégnée, plus elle devait satisfaire ses envies bestiales. Elle était malgré elle emportée par le plaisir d'être ainsi prise de toute sa bouche jusqu'au fond de sa gorge. Elle en oubliait que cette homme la répugnait avec ce sourire. Elle le branlait avec frénésie de sa bouche et sentais son ventre la chauffer, son corps frémir. Elle était prête à être prise comme il l'entendait. Elle gémissait, râlait sa chatte qui commençait à couler d'excitation. Elle se mit à le supplier de le prendre, de la baiser. Mais malgré les supplications de sa servante, le Comte ne voulait pas se laisser dicter sa conduite. Quand il estima qu'elle avait bien rempli sa tâche, il lui maintint la tête sur son membre et gicla dans sa bouche. Il l'empêcha de se reculer avant d'être certain qu'elle avait tout avalé. En effet plus elle en boirait et plus elle serait réceptive aux effets de la pandora.
Il la libéra et elle sortit de la pièce dépitée. Il savait qu'elle allait se caresser pour se faire jouir dans un coin discret du manoir mais c'était ce qu'il recherchait. Il voulait la frustrer au maximum pour qu'elle fût dans de bonnes dispositions lors de la soirée.
Il regarda le dossier qu'elle lui avait apporté avec la liste des personnes présentes. Outre le baron de Montparcy et lui-même, il savait que Marie qui avait été recontactée par Satiricon serait là et il était quasiment certain qu'elle saurait convaincre Viviane d'être présente. Il allait faire envoyer une invitation à Léonard dont les prouesses avec Madame de Longueville avaient ravi ses petits voyeurs. Il devait trouver un cinquième homme digne de confiance et ils fermeraient ainsi le pentacle pour commencer le cérémonial d'appel.
Il devait aussi être certains que les cinq femmes qu'il avait prévues seraient au rendez-vous. Il faisait le pari que la directrice ne pourrait pas résister à l'appel de la pandora, surtout si son nouvel amant était là, ses deux jeunes servantes ne pouvaient pas faire autrement. Il lui restait encore une quinzaine de jours avant les trois nuits de Samain.
Alors qu'il était toujours à se demander quel serait son dernier invité, son autre protégée entra dans le petit salon.
— Maître ! Asterias est là !
— Dites-lui d'entrer, Myriam ! Et veuillez nous laisser, je vous prie !
La servante ne se le fit pas répéter deux fois, elle quitta la pièce pour aller retrouver Elsa qui lui avait promis de passer la soirée en sa compagnie. Elle n'entendit donc pas les éclats de voix qui s'élevèrent dans le salon et le triste sort qui attendait le démon qu'elle avait introduit.
Elle entra avec plaisir dans la pièce qu'elle partageait avec Elsa. Celle-ci l'attendait avec les yeux brillants, elle savait ce que sa compagne avait dû faire quelques minutes plus tôt et connaissait la torture du plaisir refusé elle aussi. D'un commun accord, même si elles préféraient les hommes, elles avaient décidé de se rendre service mutuellement. Elles se doutaient que le Comte n'était pas dupe de ce qu'elles faisaient dans leur chambre mais jusqu'à présent ni le compte ni un de ses démons n'étaient venu les interrompre ou les réprimander.
Elsa l'attendait nue sur le lit. Rapidement, elle ôta sa robe se service et vint l'embrasser. Leur bouche se soudèrent et leurs mains s'explorèrent et se câlinèrent mutuellement. Myriam sentit la main d'Elsa entre ses cuisses qu'elle écarta avec délice, elle serait bientôt suivie par une bouche et une langue experte. Des gémissements de bien-être et de plaisir commençaient à emplir la pièce quand la sonnette appelant Myriam retentit.
De nouveau frustrée, Elsa s'écarta de son amie qui renfilait sa tenue rapidement. Il ne fallait pas faire attendre le maître. Elle la regarda quitter la chambre et de dépit sortit un jouet de sous le lit pour se donner du plaisir, seule.
Myriam découvrit une femme à la chevelure écarlate, nue debout face au Comte.
— Conduisez-la à la chambre bleue pour qu'elle y trouve de quoi se vêtir et accomplir la mission que je lui aie confié… Et vous devrez satisfaire tous ses désirs. Compris ?
— Oui Monsieur le Comte ! Répondit Myriam en se tournant vers la femme. Elle pouvait voir un pendentif bleu luire entre ses seins. Elle baissa les yeux sous le regard sévère. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais elle ressentait des fourmillements dans son bas-ventre.
— Voulez-vous bien me suivre, Madame ? Et elle salua son maître avant de se diriger dans l'escalier monumental qui montait aux étages.
Keireen regardait la jeune femme avec appétit. Exilée dans les limbes depuis des siècles, elle n'avait pas pu satisfaire ses pulsions de chasseresse. Celles-ci remontaient peu à peu à la surface et ses sens retrouvaient peu à peu leur acuité. Dans la chambre, Myriam ouvrit les armoires contenant des vêtements féminins de toutes tailles et de tous styles.
— Myriam, n'est-ce pas ?
— Oui Madame.
— Comme je viens de loin, je ne connais pas vos us et coutumes en manière de vêtements, tu vas donc les choisir pour moi.
— Oui Madame ! Comme Madame le souhaite !
— Et tu me prépareras aussi de quoi voyager pour deux semaines.
Keireen estimait que ce serait le temps dont elle aurait eu besoin pour remplir sa mission et revenir au manoir. Elle espérait que le Comte serait satisfait et qu'il lui permettrait de rester dans ce monde. Elle se promenait nue dans la chambre, sachant l'effet que sa nudité provoquait chez la jeune femme. Elle connaissait bien son maître et elle savait que celui-ci ne choisissait pas ses protégées au hasard et que s'il lui avait demandé de lui obéir, c'est qu'il avait une bonne raison de le faire.
— Je vous ai préparé ces tenues Madame, je pense que cela devrait vous convenir.
Keireen observa le choix de Myriam. Effectivement celle-ci avait fait une bonne sélection, des vêtements pratique et confortables qui lui donnerait un air menaçant qui devrait limiter les avances des hommes mais sans la rendre rebutante. Elle pourrait avoir besoin de plus que sa simple maîtrise des combats pour arriver à ses fins.
— Merci ! Regarde-moi !
Intimidée, Myriam releva la tête. La femme la dominait d'une bonne tête. Elle plongea son regard dans ses yeux et lui prit le menton entre les doigts. Elle approcha ses lèvres de la bouche de la jeune femme qui n'osa pas reculer.
— Hummmm ! Tu sembles douce… Tu vas me donner du plaisir.
— —Oui Madame… Bafouilla-t-elle. Tout ce que vous voudrez.
La guerrière appuya sur ses épaules et elle eut son visage devant le bas-ventre de sa maîtresse. Elle pouvait admirer la toison rousse qui lui couvrait le pubis. Elle sentit une main se poser sur sa tête et guider ses lèvres vers l'intimité sauvage. Comme elle le faisait avec sa partenaire, elle sortit sa langue et commença à fouiller entre ces lèvres humides. Elles avaient un goût âcre. Elle salivait beaucoup afin de le diluer mais l'autre l'écrasait. Les poils lui chatouillaient le nez, elle s'appliquait, ne voulant pas contrarier cette femme dont elle ignorait les possibles réactions.
Soudain, elle fut remise debout et elle vit de la colère sue le visage de Keireen.
— Le Maître ne t'a donc rien appris, je vais devoir te montrer comment on fait jouir une femme…
— S'il vous plait ! Madame ! Je vous en supplie. Je fais de mon mieux.
— Déshabille-toi…
— De suite ! Madame ! En tremblant, elle commença à se dévêtir.
La guerrière la regardait faire allongée sur le lit. Elle venait de trouver une cravache dans un des armoires et elle la faisait claquer dans sa main.
Myriam la regardait affolée. Le Comte même lorsqu'il n'était pas satisfait de leur prestation, ne les avait jamais punies en les frappant.
— Vas te mettre face au mur !
Obéissante, elle se mit face au mur et appuya ses mains comme on le lui commandait. Cambrée, elle attendait la suite avec anxiété.
Soudain le premier coup cingla ses fesses pâles. Myriam sursauta et laissa échapper un cri de douleur.
— Tu peux crier autant que tu veux, personne ici ne viendra à ton secours.
Keireen prit son pendentif entre deux doigts. Celui-ci se mit à briller et les enveloppa d'une lueur bleue intense tandis qu'elle continuait de punir la jeune servante qui pleurait et gémissait sous la douleur.
Après un nombre de coups qu'aucune des deux femmes n'avait compté, la punition cessa. Myriam tomba sur le sol à moitié inconsciente. Sa tortionnaire la pris dans ses bras et la déposa sur le lit. Sur le dos, la jeune femme avait les cuisses écartées ce qui permit à sa maîtresse de plonger sa tête entre elles. De sa langue, elle parcourait les replis secrets de cette chatte qui ne demandait que cela tandis que ses dents mordillaient le clitoris gonflé.
Les gémissements de douleur se muaient en ronronnement de plaisir. Myriam tendait son bassin vers cette bouche qui lui prodiguait une caresse bienfaisante. Elle ne protesta pas quand elle sentit un doigt se glisser entre ses fesses au contraire, elle plaqua le visage de son aimante contre son bas ventre.
Celle-ci comprenant qu'elle réagissait bien se recula et changea de position. Elle vint s'assoir sur son visage et les deux femmes se donnaient du plaisir tête-bêche. Chacune fouillant l'intimité de l'autre avec la langue ou les doigts.
La chambre se remplissait de cris de plaisir qui attisèrent la curiosité de Satiricon de retour de la villa où il avait laissé les amants en pleine action.
Comme leur maître s'était retiré dans sa chambre, il entra en silence dans la pièce où la jouissance atteignait son paroxysme.
Les deux femmes étaient allongées l'une en face de l'autre, Elles s'embrassaient avec fougue, leurs cuisses frottant l'intimité de l'autre. Elles ne cessaient de jouir depuis de longue minutes.
Délaissant, sa forme humaine, le démon les rejoignit sur le lit. Il savait qu'il n'aurait pas besoin de faire appel à son pouvoir de persuasion pour prendre du plaisir avec elles.
Quand elle le vit, Keireen sourit, elle se souvenait de certaines nuits passées avec cet amant fabuleux. Myriam eut peur en le voyant sous cette forme pour la première fois mais quand elle vit sa maîtresse emboucher le sexe du démon avec délice, elle se détendit. Celui-ci lui caressa les cheveux et l'invita à profiter avec la guerrière rousse de ce sexe qui grossissait à vue d'œil. Les deux femmes embrassaient le membre, elles le léchaient avec ardeur sous l'influence de la créature démoniaque, elles pendant que l'une suçait la hampe de chair, l'autre lui gobait les testicules. L'excitation montait dans le trio. Profitant de ses pouvoirs, Satiricon remonta sa queue entre les cuisses de Myriam, il en avait modifié l'extrémité. Il pénétra en douceur la chatte de la jeune femme qui le pompait. Elle poussa un gémissement de plaisir avant de rouler sur le dos. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait mais c'était si bon. Keireen qui connaissait les facultés de leur amant s'allongea sur la jeune femme et commença à l'embrasser. Elle présentait ainsi sa croupe au démon qui n'hésita pas et tandis que d'une queue il allait et venait dans le sexe d'une humaine, avec son sexe démoniaque, il força le cul de l'autre. Les deux femmes gémissaient de plaisir. Il adaptait ses mouvements en fonction des réactions des femmes. Ils voulaient que leurs jouissances fussent simultanées. Cela augmenterait ses pouvoirs. Soudain les deux femmes hurlèrent leur plaisir à pleins poumons alors qu'il se répandait dans le ventre de la guerrière qui s'effondra sur la servante en l'embrassant à pleine bouche. Les deux femmes étaient épuisées mais sous l'influence de leur amant, elles recommencèrent à se caresser. Keireen sur le dos, guida le visage de Myriam entre ses cuisses. Celle-ci gouta alors au mélange de la semence du diable qui sortait du sexe de sa compagne et du jus de celle-ci. Elle en devenait ivre et présenta sa croupe à Satiricon qui l'empala de ces deux membres. Elle n'en pouvait plus, les vagues de plaisir se succédaient dans son corps. Il était inépuisable.
Seule la présence d'esprit de Keireen les fit sortir de cette communion orgasmique. Elle ne devait pas s'épuiser sexuellement si elle voulait remplir sa mission.
Elle chassa Satiricon en lui promettant de s'offrir à lui à son retour mais garda la jeune servante dans son lit comme elle avait pris l'habitude de le faire lorsqu'elle écumait encore les champs de bataille terrestres.
Le jour les surpris enlacées et Myriam sauta du lit pour aller aider Elsa à la cuisine afin de préparer le petit-déjeuner du Comte et de son invitée. Les démons se nourrissaient rarement des nourritures humaines, Satiricon étant l'un des rares à y succomber.
Le Comte sourit en remarquant ses poches sous les yeux quand elle apporta les plateaux dans la salle à manger. Wilhelm Van Dyck et Keireen était chacun à une extrémité de la table. Celui-ci lui exposait les faits. Keireen ne se priva pas de caresser les fesses de la servante quand elle passa à portée de mains.
— Je vois que tu as fait connaissance avec Myriam.
— Oui et je vous en remercie, ce fut une nuit bien agréable qui donne envie de partir au combat.
— Myriam ! Interpella le Comte.
— Oui Maître !
— Je désire que vous accompagniez Keireen à la gare. Son train part en fin de matinée.
— Oui Monsieur le Comte, je le ferai.
Elle rougit en croisant le sourire carnassier de la femme qui mangeait et sortit de la pièce. Elle gardait le souvenir de cette nuit agitée entre ses cuisses. Elle se rendit au garage pour sortir la vieille Volvo du Comte. Elle devait être prête quand Keireen et le Comte en auraient fini. Pendant ce temps, Elsa s'occupait de ranger la maison.
Keireen arriva et monta dans la voiture conduite par démon à forme humaine. En quittant la propriété, elle vit la Facel Véga qui était venue chercher la locataire du Comte la veille se ranger près du portillon arrière. Son regard croisa celui de Gérald qui lui sourit comme s'il voulait la rassurer. Elle aperçut furtivement les deux amants s'embrasser avant que Viviane ne sortit du véhicule. Elle ne comprenait pas le trouble qui l'avait envahi quand sa passagère l'interpella.
— Tu connais cet homme ?
— Oh non ! Je ne l'avais jamais vu, mais il est passé hier pour prendre la jeune prof qui est locataire du Comte…
— Intrigant ! Pensa la guerrière. Il faudra que j'en parle au professeur à mon retour. Cela pourrait perturber le rituel.
Elle ne dit plus rien jusqu'à la gare et lorsque Myriam lui ouvrit la portière, elle lui dit :
— A bientôt ! Elle donna une claque sur les fesses.
— Ton cul m'appartient ma belle, ne l'oublie pas…
— Oui Madame ! Répondit la jeune femme en baissant le regard.
Elle la regarda s'éloigner et entrer dans la gare, avant de regagner le manoir. Elle espérait la revoir bientôt.
Surtensions Amoureuses
Dans un autre quartier de la ville Eléonore de Longueville se tournait et se retournait dans son lit à la recherche du sommeil. Depuis les évènements de la chaufferie au lycée, elle se posait des questions et surtout elle sentait que sa libido redevenait incontrôlable comme à l'époque de sa mésaventure avec Mariette.
Toute son attention se focalisa sur le petit bouton qui se trouvait entre ses cuisses, elle dirigea sa main vers ce point et se caressa avec frénésie pour se soulager. Plus le plaisir montait et plus elle voyait l'image de Léonard devant ses yeux. Sa vigueur, sa force, son endurance, elle en voulait encore. Elle jouissait en pensant à lui. Très vite la chambre fut remplie de ses gémissements. Elle ne se rendit pas compte qu'un moment où elle eut son orgasme, les charmes qu'elle avait mis en place pour se protéger disparurent. Elle redevenait une proie pour le professeur Van Dyck. Les petits espions du Comte qui parcourraient la ville en permanence s'en aperçurent et une ombre féline se faufila dans la villa de la directrice.
Après ce plaisir solitaire, elle s'endormit mais son sommeil fut traversé par des rêves qui la trouvèrent en sueur et encore plus excitée au matin. Elle s'était vu emportée dans une salle avec le Comte, Léonard, des enseignants et des inconnus. Une fête orgiaque battait son plein dont elle était le centre d'intérêt, tout au long de son rêve, elle se faisait baiser, enculer, lécher ou c'était elle qui léchait ou suçait pour son plaisir ou le plaisir de ses partenaires. Quand l'excitation érotique eut atteint son paroxysme, une entité démoniaque se matérialisa au centre des convives et baisa les femmes présentes une à une sous sa forme masculine et se fit prendre par les hommes sous une forme féminine. Elle se réveilla au moment où l'entité éjacula en elle et lui remplit sa chatte de sa semence maléfique.
Elle dut prendre une douche presque glacée pour réussir à calmer ses ardeurs et ses envies de sexe. Quand elle arriva dans son bureau, elle fut heureuse de ne pas avoir croisé Léonard car elle aurait eu du mal à se retenir de lui sauter dessus. Elle se força à se concentrer sur ses tâches administratives pour ne pas penser à cette nuit et son homme d'entretien. Elle ignorait que dans leurs salles de classe, Viviane et Marie avaient elle aussi partagées le même rêve et que dans son atelier, Léonard se demandait pourquoi il avait fait ce rêve si étrange et si réaliste la nuit dernière alors qu'il dormait à côté de son épouse adorée.
En sortant de sa classe, Viviane croisa Marie qui voulut avoir des informations sur le week-end de son amie.
— Il est vraiment extraordinaire ! Et, mais ne le répète pas, c'est un dieu au lit !
— Toi alors ! Quand je t'ai connue, on t'aurait donné le bon dieu sans confession et dès le premier week-end que tu passes avec un collègue tu lui proposes la totale…
— Tu as vu comme il est beau… et je ne te raconte pas ce qu'il cache…
— Oh ça va, pas la peine d'en rajouter… Moi aussi j'ai passé un week-end de rêve avec le retour de mon ancien chéri…
— Oui cela se voit à tes cernes ma chérie…
— Oh ça ! Ce n'est pas le week-end mais cette nuit… j'ai très mal dormi et en plus j'ai fait des rêves étranges…
— Toi aussi ?
— Oui… et tu étais dans mon rêve…
— Toi aussi tu étais dans le mien…
Viviane commença à lui parler du démon qui l'avait prise et reprise plusieurs fois, alors qu'elle pensait à Gérald en s'endormant.
— Oui moi aussi j'ai vécu cette scène mais c'était moi que ce démon fouillait avec son sexe à m'en faire hurler de douleur et de plaisir. Je suis même sûre que j'ai écarté les cuisses en dormant tellement elles me faisaient mal ce matin…
— Comme moi ! ajouta Viviane. Que se passe-t-il ?
— Je ne sais pas mais cela commence à devenir troublant, j'ai l'impression que notre libido augmente de jour en jour. Il ne se passe pas un jour sans que je n'aie envie de faire l'amour. Je n'ai jamais été une bonne sœur mais je n'ai jamais ressenti cela à ce point.
— Oui moi aussi. Conclut Viviane en se rapprochant insensiblement de sa collègue.
— Non Viviane, arrête ! Pas ici ! Les élèves…
La jeune femme interrompit son geste troublée et honteuse. Marie rit du trouble de son amie et lui dit de l'attendre, elle finissait dans une heure et elle pourrait aller se prendre un verre dans un café discret du centre-ville, lieu de rencontre de la communauté homosexuelle, où elle pourrait s'embrasser sans risquer le regard méprisant des autres.
Pendant ce temps, Léonard de nouveau confronté à un acte de vandalisme dans les sous-sols de l'établissement frappait au bureau d'Eléonore. Dès qu'il fut face à la directrice, il sentit la tension monter dans son corps. Eléonore se leva à son tour comme si une force supérieure lui dictait ses mouvements. Elle se rapprocha de son employé et de ses doigts elle commença à faire glisser la fermeture éclair du bleu de travail pour pouvoir caresser la poitrine musculeuse du géant noir. Il ne la repoussait pas et au contraire, il lui caressa les cheveux et penchant la tête, il chercha ses lèvres de sa bouche. Enlacés, ils échangèrent un baiser passionné et fougueux. La femme écartait les pans de la combinaison et la faisait glisser sur ses épaules. Elle put couvrir la poitrine de baiser avant de se baisser pour dégager le sexe qui raidissait dans le caleçon.
Avec des gestes précis, elle le porta à sa bouche et en le tétant, le suçant, le léchant, elle accroissait la vigueur de ce membre dont le propriétaire n'avait plus qu'une seule envie. Excité par la situation, Léonard attrapa la femme qui le suçait et la déposa sans douceur sur le bureau, il arracha le string qui couvrait à peine cette intimité brûlante et d'un coup violent pénétra au plus profond du vagin trempé qui s'offrait à lui.
Cette union brutale et animale ne dura que quelques minutes, mais les bruits qui s'échappaient du bureau directorial attirèrent une élève curieuse qui osa pousser discrètement la porte. Surprise par ce qu'elle vit, elle referma la porte et s'éloigna sans bruit dans le couloir. Comme beaucoup de jeunes de son âge, elle avait toujours son téléphone à portée et elle avait sans s'en rendre compte filmée une partie de la scène. Alors qu'elle sortait du lycée encore troublée, dans le bureau, Léonard finissait de jouir dans le cul de sa directrice qui s'appliqua ensuite à lui nettoyer le sexe de toutes les souillures qui le couvrait avec sa langue.
Dans son manoir, le Comte suivait l'évolution des événements par les yeux de ses petits espions. Il avait passé la journée à se renseigner sur sa locataire. Il commençait à croire que le destin était avec lui. Un de ses amis venait de lui faire parvenir des renseignements sur cette jeune femme et ce qu'il lisait, le laissait pantois. Il savait que telles personnes existaient mais il n'en avait encore jamais rencontré. Elle était ce que l'on appelait une Régénératrice. Une femme qui avait le pouvoir de rendre leur vigueur et surtout leur donner une forme d'immortalité aux hommes porteurs du Sang Sacré qui lui faisait l'amour. Mais ce pouvoir n'était efficace que si elle portait la fille de cet homme. A la naissance de cet enfant, la mère mourrait en couches et le pouvoir était transmise à sa fille qui serait à son tour une Régénératrice. Si le père refaisait l'amour à sa fille, il pourrait ainsi continuer de vivre générations après générations.
La seule chose qu'il n'avait pas pu découvrir était le père de Viviane, son agent n'avait pu découvrir que la branche maternelle de la jeune femme. Depuis plus de quatre siècles, ses aïeules servaient de Régénératrices et toutes mourraient en couche. Mais les pères restaient mystérieux. Il supposait malgré tout que ce devait être le même homme qui utilisait cette lignée de femme pour se régénérer et si c'était le cas, la puissance de ce mage devait être prodigieuse. Quand il aurait mené à bien son projet avec le Maître démon, il s'occuperait de cet inconnu ou plutôt de Viviane. S'il coupait la chaîne cet homme mourrait naturellement et ne risquait pas de le concurrencer un jour.
Il était reconnaissant à l'entité qu'il assistait car grâce à elle, il n'avait pas besoin d'une lignée de femmes mais il lui suffisait juste de profiter de l'énergie sexuelle de ses jeunes protégées pour retrouver sa vigueur. Et il en sentait les effets depuis que Myriam et Elsa avaient rejoint son personnel. Ils ne pouvaient pas leur dire que d'ici à quelques mois, leur jeunesse serait flétrie et qu'elles paraîtraient avoir au moins vingt ans de plus que leur âge réel, mais leur désir de plaisir ne serait pas amoindri, au contraire, plus elles vieilliraient et plus elles auraient envie de plaire et de faire l'amour. Mais quels seraient les hommes qui voudraient des femmes de vingt ans qui auraient le physique d'une sexagénaire. En général, elles finissaient par se suicider. Le compte ne comptait plus le nombre de corps qu'il avait fait inhumer dans le cimetière des sœurs pandorines.
Il abandonna sa rêverie pour se consacrer à l'organisation de la cérémonie de la Venue lors du jour de Samain. Il rechercha dans ses grimoires tout ce qu'il pouvait trouver se rapportant à ce rite antique. Ce rituel remontait à l'époque néolithique, bien avant les premières civilisations connues quand les hommes prirent conscience de l'existence d'entités spirituelles. Il n'avait la puissance des Veilleurs qui lui aurait permis d'ouvrir ce portail sans difficulté mais étant porteur du Sang Sacré, il lui suffisait de détenir une pierre de pouvoir pour le faire. Il y avait bien quelques papillons noctulescents dans son domaine, mais il veillait à ce qu'ils ne prolifèrent pas, le pouvoir véhiculé par ces insectes était trop imprévisible, il préférait attendre d'être en possession de la pierre philosophale que ne manquerait pas de lui rapporter Keireen.
A l'autre bout de la ville, dans une villa moderne, des notes de musiques s'élevaient dans la douceur de cette soirée automnale. Gérald jouait une adaptation pour piano de l'introduction de la Flûte Enchantée de Mozart. Il se souvenait avec nostalgie de ce compositeur fantasque partit bien trop tôt. En sa compagnie, avant de s'appeler Gérald, il avait parcouru l'Europe et visité les grandes cours de ce continent. Ce fut au cours de son passage à Versailles qu'il avait rencontré cette femme qu'il avait aimé et chéri, arrêtant de suivre les déplacements du jeune compositeur.
Quelques mois plus tard, il fut partagé par deux émotions contraires. Sa bien-aimée mourrait en couches, le laissant seul avec sa fille nouvelle née. Désespéré, il la confia à une nourrice de la région et parti sur les routes.
Ce fut au cours de ce périple qu'une famille de bohémiens le recueillit au bord d'une route de Provence. Il était ivre mort, à moitié nu, allongé dans un fossé après une nuit de ripaille et de débauche. Le convoi serait passé sans s'arrêter, quel intérêt aurait offert un homme en culotte et chemise et désargenté si la matriarche ne leur avait ordonné de le ramasser.
Les remèdes de cette femme ainsi que la joie de vivre des gitans le firent sortir de sa mélancolie. La vieille lui expliqua ce qu'il était devenu grâce à l'amour de sa bien-aimée, et pourquoi il n'avait pas succombé au mauvais coup de poignard qui lui avait transpercé l'abdomen. Pendant plusieurs mois, elle l'instruisit de ses savoirs et quand il eut appris tout ce qu'elle avait à lui enseigner, elle enjoignit à retrouver son statut et ses richesses afin de retrouver sa fille. En les quittant, il leur promit de ne jamais oublier ce qu'ils avaient fait pour lui et ce fut ainsi qu'il devint une légende vivante chez les gitans, l'éternel séducteur qui ne vieillit pas et dont toutes jeunes filles gitanes rêvaient d'avoir pour époux.
Fort de ce nouveau savoir et désireux d'en connaître davantage, il s'enferma dans les bibliothèques royales et impériales, passa de monastères en monastères puis il obtint enfin l'autorisation de consulter les archives vaticanes. Il découvrit ainsi l'existence des Veilleurs et des Appelés, ces mystérieux envoyés chargés d'accompagner l'Elévation de l'humanité dans le Monde de la Dame. Plus il en apprenait et plus il était angoissé. Il savait ce qu'il devait faire pour continuer à vivre mais cela le troublait. Il devait séduire et avoir un enfant avec sa fille et ainsi de suite au cours du temps. Il ne serait pas le premier à le faire mais cela lui semblait impossible. Il avait beau avoir côtoyé les plus grands libertins de ce siècle, il y avait un pas à franchir entre le libertinage et ce qu'il se préparait à faire. Ce fut la rencontre fortuite avec le Comte Van Dyck qui le décida.
Au cours de ses pérégrinations à la recherche des documents qu'il rassemblait dans sa bibliothèque personnelle, il arriva dans cette ville au bord de l'océan. Elle était située non loin d'un volcan, entre mer et forêt. Ses informateurs lui avaient indiqué que dans la crypte d'un temple en ruine non loin du volcan se trouvait une salle contenant des coffres avec des parchemins. Il était sur la piste des écrits d'un philosophe romain connu des seuls initiés qui aurait consigné sur des rouleaux de papyrus et des parchemins des textes racontant la création du monde. Il n'était malheureusement pas le seul sur la piste des épîtres de Benedictus, le Comte les cherchait aussi. Lors de leur confrontation souterraine, il en était sorti vainqueur mais il s'était fait un ennemi de cet homme. Leur combat l'avait laissé affaibli et s'il avait réussi à faire fuir le Comte gravement blessé, il était lui-même proche du trépas. Il ne dut sa survie que grâce à ce qu'il était devenu et l'intervention quasi-miraculeuse d'un Veilleur, en fait une Veilleuse qui l'avait soigné et avait continué son éducation. Elle lui avait donc expliqué la nature du Comte, un Appelé qui avait rejeté son engagement de protéger l'humanité et qui cherchait à entrer en contact avec des entités démoniaques pour accroître son emprise sur le monde. Sylvie ainsi qu'elle s'appelait, compléta la formation qu'il avait déjà reçu de la bohémienne et le convainquit de retrouver sa fille et de faire ce qui devait être fait. Sa mission était d'affronter le Comte Van Dyck et de le mettre pour toujours hors d'état de nuire.
En enchaînant sur une sarabande de Haendel, Gérald se demandait comment il allait pouvoir expliquer qui il était et ce qu'il attendait d'elle à Viviane, devait-il lui avouer la vérité où devait-il se taire comme il le faisait depuis plus de deux siècle. Il pensait à elle, à sa mère, à sa grand-mère avec lesquelles il avait vécu des histoires amour troublantes et incestueuses mais il n'avait pas le choix.
Aujourd'hui, les choses semblaient différentes. Il se doutait que cette nouvelle confrontation avec le Comte serait décisive. Certes si le Comte avait gagné en puissance, lui aussi avait accumulé du savoir.
Il verrait bien le moment venu. Ses pensées le ramenaient à Viviane et il se demandait ce que pouvait faire sa fille et amante dans sa petite chambre du manoir chez le Comte.
En réalité, Viviane était avec Marie dans un bar fréquenté par la communauté homosexuelle de la ville. Marie l'avait découvert par hasard et venait y prendre un verre de temps en temps quand elle avait envie d'être seule et de ne pas être importunée par les hommes. Parfois elle en profitait pour se laisser draguer par une femme afin de ne pas finir la soirée seule. Mais ce soir-là avec Viviane, elles avaient juste envie de passer un moment tranquille entre filles et de se boire quelques cocktails sans se soucier du temps qui passait. Après plusieurs mojitos, et un hamburger, elles se décidèrent à rentrer.
— Tu viens à la maison ?
— Il est tard et je n'ai pas mes affaires pour me changer…
— Bah, on fait presque la même taille, je te prêterai des affaires pour demain.
— D'accord !
Les protestations de Viviane n'étaient que de pure forme car cela faisait un moment que les caresses de son amie lui manquaient. Certes, il y avait eu Gérald mais cela n'avait pas la même saveur.
Bras dessus, bras dessous, elles remontaient guillerettes vers l'appartement de Marie. La nuit était tombée et en passant près du couvent, elles pouvaient entendre des mélopées lugubres. Marie frissonna.
— Ces murs me donnent la chair de poule, et ces chants… quelle tristesse… je me demande quel dieu elles prient…
— Je ne sais pas non plus, répondit Marie en se souvenant de sa visite avec le panier de fleurs et de la sœur qui lui avait ouvert.
— Je n'ai rien trouvé sur le net, j'essaierai d'en savoir plus la prochaine fois que le professeur me demandera de faire une commission pour lui.
— Tu as fait des commissions pour lui ?
— Oui ! Cela fait partie des termes du contrat pour un loyer modéré en échanges de quelques services…
Marie blêmit un peu.
— Etait-ce des fleurs ou des insectes ?
— Des fleurs, pourquoi ?
— Pour rien… se reprit Marie.
Elle en avait trop dit.
— Allez dis-moi, s'il te plaît !
— Non, je ne peux pas, mais estime toi heureuse qu'il s'agisse des fleurs…
— Explique !
— Je ne peux pas…
Au même instant, les deux femmes virent surgir Satiricon sous sa forme humaine. Il embrassa goulûment Marie qui frissonna d'aise et se tournant vers Viviane, il tenta de l'embrasser sur la bouche à son tour. Malgré l'alcool, elle lui refusa le baiser mais lui permit quand même de poser ses lèvres sur les siennes. Elle fut parcourue d'un frisson à leur contact et elle comprit l'attirance de Marie pour cet homme. Ses baisers avaient quelque chose de spécial. Prenant les deux jeunes femmes par la taille, ils montèrent en riant jusqu'au logis de Marie.
Satiricon jubilait, comme son maître, il avait remarqué que la jeune fille qui logeait dans la chambre sous les combles avait quelque chose de spécial. Après ce baiser, il en était certain, il allait utiliser son pouvoir de suggestion pour tenter d'en profiter.
Ils avaient à peine franchi le seuil que Marie se jeta aux bras de son amant et lui retira son t-shirt. Viviane remarqua alors les poils qui lui couvraient la poitrine et surtout cette lueur rouge dans les yeux qu'elle avait entraperçus dans la nuit lors de ses premiers jours au manoir. Elle eut un mouvement de recul mais Marie l'attira vers elle.
— Viens ma chérie, viens t'amuser avec nous. Tu vas découvrir quel amant merveilleux il est.
Sans comprendre pourquoi, Elle était attirée par ce couple enlacé qui s'embrassait.
Satiricon retira le chemisier de son amante et commença à lui embrasser les seins. Marie gémissait et attrapa Viviane pour qu'elle se colla à eux. Prise par la frénésie de l'instant, elle enlaça les deux amants et elle posa ses lèvres sur le sein laissé libre par Satiricon. Son amie gémissait et lui caressait les cheveux. Elle releva la tête et se laissa embrasser par Marie. Satiricon les prit dans ses bras et alla les déposer sur le lit.
Il les interpella au milieu d'un baiser passionné.
— Les filles ! Regardez ce que j'ai pour vous.
Elles le regardèrent et virent qu'il sortait des fleurs de pandora séchées.
— On va passer une bonne soirée avec ça…
Il alla prendre un petit photophore et après l'avoir allumé, il posa quelques fleurs de pandora dans la flamme. Une fumée bleutée s'éleva et envahit la chambre.
Frénétiquement, les deux femmes se mirent nues et furent rejointes par Satiricon qui venait de prendre une forme qu'il affectionnait dès qu'il était avec deux femmes. Celle du démon félin avec une longue queue qui lui permettait de satisfaire deux femmes en même temps.
Il posa ses lèvres sur celles de Viviane qui cette fois ci ne le repoussa pas tandis que Marie se pencha vers son ventre pour prendre le sexe turgescent entre ses lèvres. Le démon ronronnait. Il commença alors à remuer sa queue de chat et à caresser doucement les fesses fermes de Viviane. Emportée par le baiser, elle ne réalise pas tout de suite qu'il lui caressait la croupe. Elle frissonna quand l'extrémité caudale passa entre ses fesses et appuya doucement sur le petit orifice encore vierge. Satiricon appuyait doucement, testant la fermeté de passage. Marie pompait et léchait avec agilité lLe membre qui grossissait dans sa bouche.
Doucement tout en continuant d'embrasser Viviane, il força un peu avec sa queue. Elle poussa un petit cri de surprise quand le gland caudal entra dans l'anus puis fut prise d'une vague de plaisir qui l'emporta au loin.
— Encore ! gémissait-elle.
Sachant qu'il avait vaincu la jeune femme, Satiricon poussa d'avantage et fit pénétrer sa queue plus profondément. Viviane tremblait de tous ses membres. Elle allait jouir. Satiricon abandonna sa bouche et allongea les deux femmes sur le lit, sa queue toujours fichée dans l'anus de Viviane.
Il vint sur Marie et il la pénétra de son sexe. Aussitôt elle poussa un cri de plaisir et avec savoir faire le démon fit jouir les deux amantes. Il ne se retint pas et éjacula de ses deux sexes dans les orifices des jeunes femmes.
Il se retira en douceur et les regarde récupérer lentement, un sourire concupiscent aux lèvres.
— Alors mes jolies, Vous en voulez encore…
Sans hésiter, elles lui répondirent oui.
Il posa alors sa bouche entre les cuisses de Viviane qui les ouvrit largement. Elle sentit la langue râpeuse parcourir son intimité puis chercher à la pénétrer. Marie ayant reçu la semence démoniaque dans son ventre mettait plus de temps à revenir à la réalité, elle voyait le couple à côté d'elle comme dans un rêve.
Soudain un rugissement de douleur emplit la pièce, soudain, Satiricon bondit et s'enfuit hors l'appartement en gémissant.
Stupéfaites, es deux jeunes femmes ne comprenaient plus rien. Elles se regardèrent frustrées, au milieu d'une intense vague de plaisir. Marie toujours secouée par des orgasmes successifs vint s'assoir au-dessus du visage de son amie qui profita de l'aubaine pour lécher cette chatte qui lui avait manquée. Elle dégustait le mélange de cyprine et de semence démono-féline. Elle n'avait jamais rien goûté d'aussi délicieux. Marie se pencha alors entre les cuisses de sa partenaire en entreprit d'achever ce que leur amant lâcheur avait abandonné.
Elles passèrent de longues heures à se lécher, s'embrasser, se faire jouir avec divers jouets que Marie possédait, compagnons de ses nuits de solitude.
Le petit matin les surpris enlacées. Elles eurent juste le temps de se doucher avant de prendre le chemin du lycée.
— Que s'est-il passé avec Satiricon ? Que lui as-tu fait ?
— Je ne sais pas. Il était en train de me faire du bien… Il lèche comme un dieu…
Marie sourit aux mots de son amie, si elle connaissait la nature réelle de son amant, dirait-elle la même chose.
— C'est étrange, le connaissant, je ne comprends pas qu'il n'ait pas profité de deux jolies femmes qui s'offrent…
— Je l'ai entendu hurler comme s'il avait été blessé…
— Ecoute ! Ce n'est pas grave, nous en avons bien profité toutes les deux…
— Oh oui ! J'espère que Gérald ne s'en offusquera pas.
— Tu n'es pas obligée de lui dire, ça restera notre secret.
Le lendemain matin, Gérald les yeux fatigués après une nuit de travail sur ses incunables, embrassa les jeunes femmes à l'entrée du lycée, qu'ils trouvèrent en effervescence.
Chamboulements
Après son départ, effrayé et paniqué, de l'appartement de son amante, Satiricon erra de longue heure dans la nuit. Il ne comprenait pas ce qui lui était arrivé. Il était en train de lécher l'amie de Marie, La mystérieuse jeune locataire et protégée du Comte.
Il sentait qu'elle était bien et il savait qu'elle allait bien être à Sa merci, il voulut donc pousser son avantage et tenta de glisser Sa langue dans le sexe brûlant et trempée de Viviane. Ce fut à cet instant qu'il ressenti une brûlure intense sur Sa langue et ses lèvres comme s'il avait embrassé une bouteille d'acide. Il ne comprenait pas. Devrait-il en parler au Comte ? Il hésitait car celui-ci lui avait bien fait comprendre de rester éloigner de la jeune femme et qu'il se la réservait.
Ses errances Le ramenèrent non loin de la maison de l'adolescente qu'il séduisait sous Sa forme féline.
Il avait encore envie de faire l'amour, son échec avec Marie et Viviane l'avait laissé frustré et insatisfait.il prit la forme que la petite adorait et comme tout bon chat qui se respectait se devait de le faire, il alla gratter à la fenêtre fermée.
Comme il s'y attendait, Elle se leva de son lit et lui ouvrit. Aussitôt il bondit sur le lit et se roula en boule sur l'oreiller. Il sentait les effluves de la jeune fille qui devenait une femme. Sans aucun remord, il commença à jouer avec son esprit encore malléable. Il lui suggéra de glisser ses mains entre ses cuisses dans Sa culotte.
Elle l'avait déjà fait, mais surprise par les sensations que cela lui avait provoqué, elle avait arrêté et n'avait plus jamais osé recommencer. Gênée, elle n'avait pas non plus osé en parler ni avec sa mère ni avec ses copines de collège.
Sous l'influence féline, ses petits doigts fins joueront avec ses poils puis glissèrent dans la fente écrite entre ses deux lèvres. Lorsqu'elle les remua sur son bouton, Elle ferma les yeux et une image s'imposait à elle. Celle d'un jeune homme aux yeux de chat. Allongé au-dessus d'elle se soulevant avec ses bras musclés de chaque côté de sa tête.
Il lui souriait et approcha son visage du sien comme dans les comédies romantiques qu'elle regardait avec sa sœur au cinéma.
Elle lui offrit ses lèvres pour un chaste baiser Qui se transforma vite en baiser passionné et fougueux. Son amant lui faisait passer sa chemise de nuit au-dessus de Sa tête puis venait lui embrasser les seins. Elle frissonnait, Elle sentait sa poitrine se gonfler de désirs, ses petits tétons durcir quand il les mordillait. Elle lui caressait la tête le dos. Elle se cambra quand il descendit Sa bouche sur son ventre pour lui glisser Sa langue dans son nombril. Elle souleva Le bassin pour l'aider à lui retirer Sa petite culotte de coton rose. Elle était maintenant totalement nue. Elle écarta les cuisses quand il plongea son visage et sa langue entre elles.
Elle se cambrait, gémissait, cette langue lui procurait des sensations inédites. Son corps adolescent était traversé d'ondes de plaisir. Elle se tortillait dans son lit. Il arrêta ses caresses. De nouveau il la dominait de Sa masse, il lui demanda doucement, tendrement.
— Veux-tu devenir une femme, Une femme faite pour aimer et être aimée ?
— Oh oui ! dit-elle dans un souffle sans réfléchir. Elle était comme dans un rêve.
Satiricon profita de cette autorisation pour la pénétrer de toute la longueur de son sexe. Il appréciait l'étroitesse et la fermeté de ce vagin encore vierge. Il était en extase. Quoi de plus merveilleux pour un démon que de déflorer une jeune humaine ! Il pourrait rajouter cela à son tableau de chasse.
Il commença lentement à aller et venir dans ce sexe encore inexploré et quand il sentit que la jeune fille allait jouir, il libéra sa semence.
Transportée de bonheur, elle criait et gémissait de bonheur. Il s'était retiré et il la regardait continuer de se caresser sous les draps.
Il entendit du bruit dans la maison, les parents alertés par les cris de leur fille venairnt voir ce qui se passait. Reprenant sa forme féline, il se roula en boule au pied du lit.
— Encore ce satané chat pensa la mère. Ça va ma chérie ?
L'adolescente qui émergeait de son plaisir sourit les yeux brillants.
Elle ne pouvait pas répondre à sa mère car elle ne pouvait pas parler à ce moment-là. Ce qu'elle ressentait était ineffable. Cette émotion nouvelle de plénitude était mêlée à la conscience de la fin irrévocable de son enfance. Elle ne pouvait pas non plus exprimer le plaisir à sentir un sexe dur en mouvement dans son ventre, en caresse là où, elle-même n'avait pas osé aller jusqu'alors. Elle avait vraiment aimé cette première fois qu'elle croyait imaginaire, rêvée.
Sa mère, le sourire aux lèvres, comprit ou crut comprendre ce que venait se faire sa fille.
— Tu viens de découvrir le plaisir que seules nous les femmes nous pouvons trouver entre nos cuisses, n'est-ce pas ma chérie ?
— Oh oui maman, c'était si bon…
— Je sais ma puce, mais la prochaine fois, essaye de faire moins de bruit, tu as réveillé toute la maison.
Rouge de gêne, elle promit à sa mère de faire attention la prochaine fois.
Sa mère l'embrassa sur le front et retourna se coucher et rassurer son mari, en gardant le secret sur la découverte de l'éveil au plaisir et à la sexualité de sa fille.
De son côté, le gros chat ronronnait au bout du lit. En le regardant, elle sourit, elle savait que ce chat errant était le compagnon de sa fille depuis des années, elle trouvait étrange qu'il ait survécu autant d'années mais après tout peut être qu'il avait une famille ailleurs et qu'il ne faisait que squatter le lit de sa fille. Elle se pencha pour le caresser et ressentit un trouble étrange dans son ventre. Elle embrassa sa fille et rejoignit son mari qui l'attendait.
Il comprit en voyant le sourire de sa femme que leurs suppositions en entendant les cris étaient vraies.
— Alors qui avait raison, notre fille s'amuse toute seule ?
— Oui ! Tu avais raison, je le reconnais, ce n'est plus un bébé…
Elle s'allongea à côté de lui et le regarda avec envie. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, elle avait envie de lui faire l'amour, en fait elle avait envie qu'il la baisa.
Elle glissa sa main sur le ventre de l'homme à côté d'elle et commença à le caresser.
Son mari d'abord étonné mais ravi se laissa faire. Il y avait longtemps que son épouse avait témoigné d'une telle initiative. Des gémissements proches de râles accompagnaient ses caresses. Maintenant elle se trémoussait devant lui. Puis elle se jeta sur la bouche de son mari pour un baiser fougueux, langues mêlées.
— Baise-moi, lui dit-elle.
— Oui ma chérie, mais que t'arrive-t-il, je ne t'ai jamais connu aussi enflammée.
— Je ne sais pas mais il faut que tu me baises, je n'en peux plus, je brûle.
Plus qu'il ne la prit, c'est elle qui prit possession du sexe de son mari, le chevauchant ou lui présentant une croupe tendue dont elle contrôlait les mouvements pour se pénétrer plus profondément. Elle connut l'extase plusieurs fois tandis qu'il se retenait de peur de ne pas la contenter. Après plusieurs orgasmes répétés, épuisés, ils s'endormirent enlacés ne comprenant pas ce qui leur était arrivé.
Peu avant le lever du soleil, Satiricon s'étira et quitta la chambre de l'adolescente. Il rejoignit le Comte qui était déjà dans sa serre à prendre soin de sa collection d'orchidées. Il venait de faire l'acquisition d'un plan de Drakaea glyptodon en provenance d'Australie. Il était penché dessus quand il entendit les pas félins s'approcher.
— Alors mon ami ! Quelles nouvelles de la ville ? Je sais que tu as passé la nuit en chasse, ne me ment pas, on t'a vu errer dans les rues en quête de proie.
— Je crois mon Maître qu'il y a quelque chose de nouveau et d'étrange, je ne saurais pas le dire mais il se passe des choses que je ne comprends pas…
— Explique-toi !
Le Comte fronça les sourcils, lui aussi avait repéré ces changements subtils dans l'atmosphère, il pensait en connaître l'origine mais il n'en était pas certain.
— J'ai l'impression que le comportement de certaines femmes est étrange...
— Ce n'est pas une impression, je l'ai remarqué aussi et pour te rassurer sache que j'en suis l'instigateur. Tu vois ces bouquets de pandora qui attendent d'être déposés au monastère, ce sont eux la cause de ce changement chez les femmes que tu croises. J'ai demandé aux sœurs d'en brûler dans leur chapelle, les fumées qui se dispersent diffusent le pouvoir de la pandora dans la ville. Bientôt tout sera prêt pour la Venue.
Satiricon sourit à cette évocation, quand le Grand Maître sera là, lui et ses frères démons ne seront plus les larbins de cet homme. Ils pourront vivre leur vie comme bon leur semble et asservir les hommes et surtout les femmes à leur bon plaisir. Il fut soulagé de la réaction du professeur, il avait craint que celui-ci ne posât trop de questions, mais certain de son pouvoir, il préférait croire que les anomalies dont parlait Satiricon étaient dû à ses agissements. Il ne lui parla donc pas de ce qu'il avait vécu avec Viviane. Il devait éloigner son humaine préférée car il ne voulait pas la perdre.
Retrouvant son ton autoritaire, Van Dyck s'adressa à son âme damnée.
— Satiricon, je veux que tu te rendes à cette adresse, tu y trouveras une femme noire. Tu vas user de ton charme pour la convaincre de nous rejoindre au manoir.
— Oui Maître !
Il prit le morceau de papier qu'il lui tendait Et il sortit de la serre.
— Prends la voiture !
Le démon se dirigea vers le garage ou il réveilla son collègue et ensemble ils allèrent à l'adresse indiquée. Ils se garèrent sur le parking de la résidence en se demandant comment ils reconnaitraient la femme que le baron leur avait demandé de lui conduire.
À cette heure matinale, les résidents sortaient Pour se rendre à leur travail. Plusieurs fois le complice de Satiricon lui indiquait une femme noire mais il savait que ce n'était pas la bonne. Soudain, son instinct le poussa à sortir de la berline Et de s'approcher de cette jeune femme élégante en boubou coloré.
— Excusez-moi ! Vous êtes bien Roseline Delval ?
— Oui ! Pourquoi ?
— Mon patron, une personne qui vous veut du bien, souhaiterait vous rencontrer.
— Mais je ne vous connais pas. Qui êtes-vous ?
La femme ne comprenait pas ce que lui voulait cet homme au teint pâle et aux cheveux blond, sûrement un scandinave pensait-elle. Elle se préparait à passer son chemin pour se rendre au temple où comme tous les matins avant de partir à son travail, elle assistait à l'office.
— Oui bien sûr, je vais vous suivre… elle accepta de monter dans la voiture en compagnie de cet homme.
Au lycée, c'était la folie. Les rumeurs les plus folles couraient au sujet de la directrice. Les élèves racontaient entre eux que Madame de Longueville était une pute qui se faisait sauter dans son bureau. Les professeurs avaient du mal à calmer les lycéens qui voulaient en savoir plus, surtout les détails croustillants. Quant aux parents, ils voulaient des explications.
Dans son bureau, elle ne savait que faire. Elle avait dit à Léonard de prendre sa journée. Elle ne voulait pas l'impliquer dans ce qui était en train d'arriver. Elle avait compris que le Comte était derrière tout cela et qu'il se préparait quelque chose d'important. Elle savait qu'elle n'aurait pas la force de résister à la puissance accrue du professeur. Mais pour le moment, elle devait calmer l'hystérie qui se propageait dans son établissement. Elle se résolut à sortir de son bureau pour se rendre dans la salle des professeurs pour informer ses collègues de la situation.
Un silence étouffant remplissait la salle quand elle fit son entrée. Seul le son de ses talons claquant sur le sol résonnait. Tous la regardaient se diriger vers la petite estrade d'où elle avait l'habitude de faire ses petits discours.
— Chers collègues et amis, je ne vais pas vous mentir. Il s'agit bien de moi sur la vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux. Par respect pour l'homme qui est en train de me faire l'amour, je tairais son nom et je vous demanderais de ne pas chercher à savoir de qui il s'agit…
— Sachez qu'il n'est pour rien dans ce qui s'est passé, il est une victime de mes vieux démons que je pensais avoir vaincue.
— Hier soir sous l'emprise d'une substance hallucinogène, j'ai de nouveau cédé à la tentation.
— J'ai demandé à être placée en disponibilité de mon poste afin de me soigner.
— Je vais ranger mes affaires dans mon bureau et ce sera la secrétaire générale de l'établissement qui gérera les affaires courantes en attendant la nomination d'un nouveau directeur.
Un brouhaha s'éleva parmi les enseignants et le personnel du lycée. Cette attitude ne ressemblait pas au comportement habituel d'Eléonore de Longueville. C'était une battante qui avait su hisser son établissement parmi les meilleurs du pays par sa force de caractère. Ils se regardaient tous abasourdis même s'ils comprenaient que la situation était très embarrassante pour leur directrice qu'ils respectaient, son abandon sans combattre les laissaient perplexes. Ils remarquèrent à peine qu'elle avait quitté la pièce et que seul Gérald s'était levé pour la suivre.
— Élisabeth ! Attendez ! Ne partez pas comme cela…
Surprise par les appels du professeur de musique, elle se retourna et attendit qu'il arriva à sa hauteur.
— Je sais ce qui se passe et je peux vous aider. Lui dit-il en lui montrant sa chevalière. Nous avons le même ennemi, ensemble, nous pouvons Le vaincre.
La directrice sourit de la naïveté de jeune homme.
— Cela fait plus de trente ans que je cherche un moyen de le mettre hors d'état de nuire, avec ce dernier tour, il m'a achevée… Et il va détruire cette ville. Ne sentez-vous ces effluves de luxure et de stupre ?
— Si bien sûr ! C'est pourquoi nous devons mettre fin rapidement à ses agissements. Bientôt, il sera trop tard.
— Non ! Je suis lasse de ce combat. Je n'ai plus la force de me battre. Je m'en vais…
Elle s'éloigna, le laissant là seul immobile au pied de l'escalier qui montait au bureau directorial où elle s'enferma avant de s'effondrer en larmes.
Tout ce qu'elle avait patiemment bâti durant sa vie, sa carrière, sa vie, tout cela venait d'être détruit à cause d'un instant de faiblesse. Elle savait pourtant que les séquelles d'une exposition aux poussières émises par ces papillons étaient irréversibles. Elle avait cru pouvoir y échapper en se plongeant avec l'aide de Sylvie et Arthur dans les mystères de la Dame.
Elle leur avait promis de protéger sa ville natale des méfaits de Comte mais elle venait d'échouer lamentablement.
Elle se mit à écrire le discours qu'elle avait tenu devant ses collègues et l'envoya aux représentants des parents d'élèves et à ses supérieurs.
Après quelques minutes à se lamenter sur son sort, Sa résolution était prise. Elle allait quitter cette ville. Elle rejoindrait le fils d'un vieil ami en Afrique pour l'aider à tenir le dispensaire et le centre éducatif que sa famille avait créés à l'époque coloniale. Là-bas, Elle serait loin du Comte et du pollen de la pandora qui ne pouvait pas pousser sous ce climat équatorial.
Après le discours de Madame de Longueville, les enseignants réussirent à reprendre en main les élèves. Ils purent assurer leurs cours même si certains enfin certaines lycéennes ne semblaient pas dans leur état normal et qu'elles aguichaient les garçons autours d'elles.
Leonard errait hagard dans les rues près du port. Dans le car qui l'emmenait au lycée, il avait reçu ce message laconique de sa chef “Pour votre bien, ne venez pas au lycée aujourd'hui, ne posez pas de question. Obéissez”. Ce message le surpris car il connaissait bien la directrice, cela faisait maintenant plus de dix ans qu'ils travaillaient ensemble, il connaissait tous les secrets du lycée et elle ne lui aurait jamais demandé cela sans une raison sérieuse.
Il ne savait où aller, il se doutait de la raison de ce message. Il ne pouvait pas avouer cela à sa femme. Il finit par décider d'aller voir le pasteur et de lui expliquer sa situation. Peut-être que cet homme de Dieu trouverait une réponse à ses questions. Il approchait du temple quand il vit son épouse monter dans une étrange voiture noire. Il se mit à courir pour la rattraper, mais la voiture disparut au coin de la rue.
Ce fut à un homme abattu et dans le plus grand désespoir que la femme du pasteur ouvrit la porte. Elle eut beau tenter de le réconforter, avec du café et ses pâtisseries renommées dans le quartier, rien n'y faisait.
Elle ne savait que faire pour soulager cet homme qui venait de perdre en quelques heures son travail et son épouse. Il se tenait la tête dans les mains, les coudes sur la table. Il sanglotait.
Elle vint derrière lui et lui posa ses mains sur les épaules. Elle avait reçu de sa mère le don de soulager la mélancolie. Elle sentit un picotement étrange quand elle le toucha et une chaleur lui envahit le ventre. Effrayée, elle recula et hurla.
— Sortez d'ici, démon… Quittez cette maison engeance du diable…
Ella avait attrapé un balai et menaçait de frapper le pauvre Léonard qui prit ses jambes à son cou et fuit cette demeure à toutes jambes.
Il ne comprenait plus rien.
Quand le pasteur rentra chez lui, de retour d'une visite chez une vieille femme à l'article de la mort, il vit Léonard courir hors de chez lui. Il constata l'état d'hystérie de son épouse et la serra dans ses bras pour tenter de la calmer.
— C'était le diable ! hurlait-elle en montrant la porte à son mari. C'était le diable !
— Mais non, simplement Léonard, un fidèle, un voisin…
Alors qu'il la serrait contre lui, ses yeux croisèrent ceux de sa femme et il ne put résister à lui prendre un fougueux baiser comme il n'en avait pas partagés depuis longtemps.
Les effets de la fleur de pandora avaient été transférés de Léonard au pasteur par l'intermédiaire de sa femme. Hors de lui, il empoigna les seins de sa femme et se colla à elle de manière à ce que son sexe vienne caresser celui de son épouse. Normalement elle aurait dû se débattre et ordonner à son mari de retrouver son calme. En effet dans leur communauté religieuse, le plaisir, surtout celui de la femme, est un accident. L'union d'un homme et d'une femme ne doit servir qu'à la filiation. Mais là, non seulement elle ne le repoussa pas, mais elle aussi se jeta sur son mari pour le déshabiller. En peu de temps, ils se retrouvèrent nus dans la cuisine, certes embarrassés de la situation, ne sachant pas vraiment quoi faire. Il était dur devant elle, elle sentait son sexe la chauffer et couler entre ses jambes. Sans réfléchir, le pasteur la retourna, la renversa en appui sur la table et la pénétra dans une position jusqu'à lors inconnue du couple. Il ne contrôlait plus ses allers et venues dans la fente dégoulinante de son épouse qui gémissait et gloussait de plaisir. Pour la première fois de sa vie elle connut les plaisir d'un orgasme. Il osa jouer avec les seins et le bouton de son épouse ce qui la fit jouir encore une fois dans un râle bestial.
— Viens ma chérie, viens j'ai envie que tu me caresse avec ta bouche.
— Oh oui ! J'en ai envie moi aussi, se surprit-elle à lui répondre.
C'est ainsi qu'à l'issue d'une fellation maladroite mais suffisamment efficace, le pasteur se lâcha dans la bouche de sa femme.
Après avoir récupéré de leur plaisir, ils se rendirent compte horrifiés de ce qu'ils avaient fait. Après avoir pris une douche purificatrice l'un après l'autre et enfilé des vêtements de deuil, ils se rendirent au temple pour prier et faire pénitence.
Au manoir, le Comte accueillit Roseline avec égard, il lui expliqua qu'il avait demandé à ses employés d'aller la chercher pour la protéger des méfaits induits par Madame de Longueville. Il lui dressa un portrait assez peu flatteur de la directrice du lycée. En l'écoutant, elle n'en croyait pas ses oreilles et elle pensait qu'il lui mentait. Elle la connaissait un peu et Madame de Longueville ne pouvait être la personne dépravée qu'il lui décrivait. Quand il lui montra la vidéo, elle crut que son cœur allait s'arrêter. Elle venait de reconnaître son mari.
— Vous voyez ?
— Ce n'est pas possible, ce n'est pas mon Léonard… Elle l'a envoûtée.
— Croyez-vous au vaudou, Roseline ?
— Je ne devrais pas ma religion me l'interdit mais mon enfance aux Antilles m'a appris à ne pas toujours rejeter le surnaturel et les croyances ancestrales.
— Alors dites-vous que Madame de Longueville a envoûté votre mari. Pardonnez-lui ! Il n'est pas responsable de ses actes.
— Mais il faut le retrouver, s'il a conscience de ce qu'il a fait, il doit être dans tous ses états.
— Ne vous inquiétez ma chère amie, j'ai envoyé mes hommes à sa recherche, mais ils ne l'ont pas trouvé au lycée. Il a disparu en ville, mais ne vous inquiétez pas on va le retrouver. Savez-vous où il pourrait se rendre ?
Roseline réfléchit un peu et lui dit que lorsqu'il a envie de se retrouver seul, son mari à l'habitude de se rendre sur le port à marcher sur les quais pour voyager par procuration en regardant les cargos en escales, ou alors chez le pasteur, s'il pense avoir quelques choses à se faire pardonner.
Le Professeur Van Dyck demanda à Myriam de rester avec Roseline le temps que son mari revint et de tout faire pour qu'elle fût à l'aise. Il lui fit un clin d'œil complice, la jeune servante comprenait parfaitement le sens de ce geste.
Au lycée, la fin de la journée fut plus calme et lorsque la cloche sonna la fin des cours, Marie, Viviane et Gérald discutaient ensemble sur le parking. Ils essayaient de comprendre comment la directrice qui était pourtant initiée aux mystères de la Dame avait pu céder si facilement à la tentation.
— C'est le pollen de la pandora ! Dit Viviane.
— Non, sa concentration dans l'air n'est pas encore assez importante même si certaines femmes plus sensibles que d'autres commencent à réagir. J'ai constaté quelques élèves qui avaient du mal à se contrôler aujourd'hui. Et je crains que cela n'empire mais nous en avons pour quelques mois avant que la situation devienne incontrôlable.
— Que pouvons-nous faire ?
— Alors pour Eléonore c'est quoi ? demanda Viviane.
— Je ne sais pas ce que nous pouvons faire pour le moment, je n'ai pas encore tous les éléments en ma possession mais je vais trouver… Et pour Eléonore, cela ressemble à une intoxication aux phéromones de noctulescent. Mais c'est surprenant car en théorie, il n'en existe plus dans notre monde.
Viviane regardait son amant sans comprendre de quoi il parlait et surtout comment il pouvait avoir tout ce savoir. Elle n'avait jamais parlé de ses conversations avec Eléonore mais elle réalisait que ce qu'elle avait au départ pris pour des légendes se révélait de plus en plus concret.
Soudain, Satiricon surgit de nulle part devant et Marie lui sauta au cou. Gérald voulut lui dire à son amie de ne pas s'approcher de lui mais il était trop tard, les bouches des deux amants fusionnaient. Tout en embrassant Marie, Satiricon affronta Gérald du regard. Il reconnaissait maintenant cet homme. Ce n'est pas possible, il ne pouvait pas être vivant, il l'avait battu et laissé pour mort il y avait près d'un siècle au près du tumulus de Vix !
Les deux hommes s'affrontaient donc du regard, un combat bref mais violent. Mais cette fois-ci, Gérald ne fut pas pris au dépourvu par le démon et il envoya un uppercut psychique suivi d'un coup au ventre tout aussi psychique au démon qui recula en se tordant de douleur. Il entraîna avec lui Marie qui ne comprenait rien et ils sautèrent dans le bus qui passait devant le lycée.
Viviane restait silencieuse, elle regardait son ami qui reprenait son souffle.
— Je l'ai battu pour cette fois-ci mais je crains que notre amie soit perdue à tout jamais.
— Il faut l'aider !
— Impossible, j'ai vu comment elle le regarde, elle est follement amoureuse de ce démon.
— Ce démon ?
Viviane se rappelait de la soirée de la veille et de son sexe dans ses fesses et de sa langue entre ses cuisses.
— Je comprends tout ! s'exclama-t-elle.
— Que comprends-tu ?
Gérald la vit rougir et lui dit :
— Attends, tu me raconteras cela devant un repas, je t'emmène au restaurant dans la forêt et tu me diras tout.
Elle lui sauta au coup ravie de cette invitation et ils prirent la route du restaurant.
— Dis-moi ! C'est quoi ces noctulescents dont tu parlais avant l'arrivée de l'amant de Marie ?
Il lui expliqua ce qu'étaient ces scarabées bleus, qui pouvait passer pour des papillons. Ces insectes sécrétaient des molécules particulières qui ont la faculté d'exacerber la libido des êtres humains et plus particulièrement des femmes. Le problème c'est qu'une personne exposée à ces phéromones voit son système nerveux modifié définitivement et devient rapidement une personne à la sexualité exacerbée voir incontrôlable. Cela ressemblait beaucoup à Eléonore mais à sa connaissance, elle n'avait pas pu être exposée à ces insectes.
— Je crois que si ! Gérald !
— Non ce n'est pas possible, il n'y a aucune de ces bestioles dans la région.
— Si ! Il y en a dans le parc du manoir. Eléonore m'a raconté que quand elle était adolescente, avec une de ces amies, elles avaient voulu affronter ce que les gens d'ici appellent la malédiction du manoir et qu'elle était tombée sur un nid de papillons bleus et qu'elle avait ensuite passée une nuit de débauche ensemble.
— Alors, ne cherchons pas plus loin… C'est cela ! Son séjour chez Sylvie et Arthur lui a permis de contrôler sa libido mais la présence du pollen de pandora a rompu cet équilibre. Je comprends pourquoi elle fuit. Elle sait qu'elle n'a aucune chance de résister…
Ils finirent le trajet silencieusement et purent s'installer à la terrasse du restaurant comme la fois précédente. Gérald attendit que le serveur leur eut apporté les plats pour revenir à ce que Viviane voulait lui dire.
— C'est un peu compliqué… elle rougissait.
— N'aies pas peur, tu peux tout me dire… Nous ne sommes pas mariés même si nous sommes très proches.
De plus en plus rouge, elle lui raconta sa soirée avec Marie, les nombreux cocktails et la rencontre avec l'amant de Marie. Elle aurait voulu passer sous silence le moment ou Satiricon l'avait sodomisé avec son sexe, mais Gérald connaissait les particularités de ce démon et lui demanda si elle se souvenait comme elles étaient installées. Elle réalisa alors l'impossibilité logique de la position, elle et Marie étaient allongée sur le dos l'une à côté de l'autre et son amant la baisait avec ardeur mais elle se savait aussi prise par derrière. Elle était de plus en plus mal à l'aise mais ce fut le récit de la fuite incompréhensible du démon qui calma son excitation.
— C'est normal qu'il ait hurlé et qu'il soit parti comme s'il avait le diable aux trousses. C'est parce que nous avons fait l'amour ensemble…
— Comment cela ? Explique-moi !
— C'est parce que ni toi, ni moi ne sommes des humains ordinaires…
— Je ne comprends pas que veux-tu dire ?
Si pour Viviane, il fut difficile de confier à son amant le récit de sa soirée de débauche avec son amie et un démon, pour Gérald, ce fut encore plus dur de se lancer à expliquer qui il était et ce qu'elle représentait pour lui.
Plus il avançait dans son récit et plus Viviane était outrée et choquée.
— Voilà ! Tu sais tout.
La jeune femme tordit sa serviette dans ses mains à s'en faire blanchir les articulations. Elle se retenait d'exploser, mais l'éducation qu'elle avait reçue de ses parents adoptifs primait sur Sa colère.
— Tu te sers de moi, de ma mère et ainsi de suite, juste pour ton propre bien-être. Je croyais que tu m'aimais, mais en fait je ne suis qu'un objet qui te permettra de continuer à vivre… Raccompagne-moi de suite au manoir, je ne veux plus te voir…
Il se doutait que Viviane n'apprécierait pas de découvrir la vérité sur leur couple. Ce n'était pas facile d'accepter que l'homme qui l'aimait était à la fois son amant, son père, son grand père et ainsi de suite, depuis plus de deux cent ans. Elle n'avait pas compris que ce n'était pas facile de savoir que la femme qu'il aimait mourrait le jour où elle mettrait au monde sa fille et ne pas pouvoir élever son enfant.
Il régla l'addition et il raccompagna Viviane à la porte du manoir. Elle descendit sans un mot et entra dans la propriété sans se retourner. Il attendit qu'elle eut disparu dans la nuit pour démarrer et rentrer chez lui.
Une nouvelle fois, il perdait celle qu'il aimait. Il ignorait s'il la reverrait. Même si physiquement elle ressemblait beaucoup à sa mère, elle n'avait pas du toute le même caractère, sûrement l'influence de sa famille adoptive.
Écartant la tristesse qui l'envahissait, il se mit sur son ordinateur et il contacta un de ses jeunes amis, un informaticien qui lui avait fait un algorithme de traitement de données. Il lui donna les informations qu'il avait apprises aujourd'hui afin qu'il affina son programme.
Il chercha ensuite sur le net s'il trouvait des traces de noctulescents dans la région. Ces insectes étaient quasiment incontrôlables Et si le Comte en cachait un nid dans sa propriété, cela avait dû laisser des traces. À moins que le professeur Van Dyck n'eut effacé ces témoignages.
Gérald devrait en informer les Veilleurs si cette information se vérifiait. On ne pouvait pas laisser un tel nid aussi prêt d'une ville de cette taille, ce serait une catastrophe.
Mais avant tout il devait découvrir ce que son vieil ennemi manigançait.
Il ne quitta son écran que lorsqu'il eut finit sa cafetière et quand ses yeux ne tenaient plus ouverts. Il n'avait pas de cours le lendemain, il pouvait se reposer.
Viviane essayait de mettre en ordre des idées après les révélations fracassantes de son amant et père. Elle se sentait trahie, souillée. Elle décida qu'aux prochaines vacances, elle irait chez ses parents et elle tenterait de connaître son passé et d'en savoir plus sur sa mère biologique. Elle se déshabilla et alla prendre une douche dans la salle d'eau palière. Pour la première fois, elle apercevait une raie de lumière sous l'une des autres portes de son étage. Elle se retint d'aller frapper, les règles éditées par le Comte étaient claires, aucune interaction avec les autres habitants du manoir, sauf s'il le lui demandait expressément. Elle prit rapidement une douche et elle regagna sa chambre enveloppée dans sa serviette. Elle entendait des voix par l'escalier, il semblait y avoir du monde avec le professeur. Elle haussa les épaules et s'allongea sur son lit.
Elle réfléchissait aux événements de ces dernières heures. Alors que tout semblait aller merveilleusement bien, tout ou presque venait de s'écrouler. Il ne lui restait que. Son travail.
Son amoureux l'avait trahi, son amie était partie dans son monde avec un amant mystérieux, sa directrice fuyait et son logeur l'effrayait. De plus, il y avait ces mystérieux insectes qui l'avaient frôlée lors de sa première visite au manoir. Avait-elle été aussi changée par cette drogue ?
Gérald l'avait rassurée pendant leur discussion dans la voiture puis au restaurant, lorsqu'il lui avait avoué sa nature de Régénératrice mais elle était inquiète.
De toute manière, elle ne vivrait pas assez longtemps pour le savoir. Elle mourrait en mettant au monde la fille de Gérald. Elle se demandait si elle était enceinte, se pourrait-il que lors de leurs rapports du week-end, elle eut été fécondée.
Elle ignorait que par amour pour elle, Gérald avait renoncé à son immortalité et avait réussi à faire que la nouvelle vie qui se développait en son sein fut un garçon. Mais cela, elle ne le découvrirait que quelques mois plus tard.
Les sbires de Van Dyck avaient retrouvé Léonard assis sur le port, un paquet de canettes de bière vide à ses pieds.
Ils n'eurent aucun mal à le convaincre de les suivre et de le ramener au manoir. C'étaient les échos de la conversation entre les deux hommes que Viviane avait entendus dans le couloir.
Le Comte expliquait à Léonard qu'il était là pour l'aider et qu'il lui offrait un travail et un logement. Tout heureux de cette opportunité, Léonard accepta d'autant plus facilement que le professeur lui avait aussi annoncé que sa femme était au manoir et qu'elle se reposait dans une chambre sous les toits.
— J'ai besoin, d'une personne pour m'aider à entretenir cette modeste demeure et je sais que vous êtes le meilleur de la région, votre réputation au lycée vous précède. Croyez-moi ! De nombreux châtelains de la région sont désespérés de vos refus successifs, de vos réponses défavorables à leurs propositions.
— Je sais monsieur le Comte ! Je ne vais pas feindre l'étonnement ou la fausse modestie, mais j'avais promis à Madame de Longueville de rester au service du lycée. Elle m'avait aidé il y a quelques années quand j'avais fait quelques bêtises.
— Je ne vous juge pas, sachez-le ! Ici vous aurez la même liberté qu'au lycée pour l'entretien des bâtiments et du jardin. Ainsi je pourrais me consacrer à passion, les plantes rares et les jolies fleurs… Je ne vous demanderai qu'une chose c'est d'accepter de participer avec votre épouse aux soirées que je donne de temps en temps.
— Et ma femme ? Que va-t-elle faire ?
— J'ai l'intention de restaurer le lustre d'antan de cette maison. Et donc, une gouvernante me semble indispensable…
Léonard le regardait, troublé et ému. Il avait tout perdu le matin et le soir même, il retrouvait bien plus qu'il ne l'espérait.
— Ah, j'oubliais ! Ces fleurs bleues que vous aviez trouvées dans les sous-sols du lycée, sachez que je n'y suis pour rien. Des chenapans sont venus me voler quelques plants d'une fleur un peu particulière en pensant s'amuser avec. Ils se sont amusés mais pas comme ils le croyaient. Je pense que leurs copines les maudissent maintenant…
— Je ne vous ai jamais soupçonné, Monsieur. J'avais bien pensé que c'était l'œuvre de vauriens, j'en surprenais régulièrement dans les recoins de lycée en train de s'adonner à des jeux pas toujours très sages…
Le Comte sourit et invita son nouvel employé à rejoindre sa femme endormie à l'étage. Il lui avait dit qu'il pourrait occuper la maison qui se trouvait à l'entrée de la propriété. Elle avait peut-être besoin d'un petit rafraîchissement mais elle était habitable. Il prendrait en charge tous les frais nécessaires à sa rénovation.
S'il avait perdu Eléonore, il avait gagné ce couple et il avait perçu le retour de Viviane dans sa chambre. Il savait aussi que Marie était définitivement sous l'emprise de son démon. Tout s'annonçait merveilleusement bien.
Il retourna s'installer dans son fauteuil face à la cheminée et ferma les yeux, même s'il ne dormait plus vraiment.
Préparatifs
Les jours suivants, le lycée avait retrouvé sa sérénité même si les enseignants surprenaient plus souvent qu'à l'habitude des couples enlacés et même les menaces d'exclusion temporaire n'y changeaient rien.
Viviane ignorait Gérald qui refusait avec tact les tentatives d'approches de certaines de ses jeunes collègues. Marie arrivait le matin avec des valises sous les yeux qui ne laissaient aucun doute sur ces activités nocturnes avec son amant.
Au manoir, Léonard et Roseline s'était vite acclimatés à leur nouvelle vie. Léonard découvrait avec plaisir les secrets de bâtiment et se pâmait d'extase devant les appareils et les aménagements d'un autre temps qu'il avait à entretenir. Il pouvait donner toute la mesure de son génie manuel. De son côté, Roseline apprenait la gestion d'une grande maison et plongeait avec délices dans les archives mises à sa disposition par le Comte pour redonner aux salles et salons leur lustre d'antan. Elle menait à la baguette les ouvriers chargés de la décoration ainsi qu'Elsa et Myriam les deux jeunes servantes du Comte. Le soir, épuisés et ravies, ils se retrouvaient dans la petite maison du parc et commençaient à parler d'avoir un bébé à la fin de leurs joutes amoureuses. Conquise par l'atmosphère libérale du manoir, Roseline en avait oublié les préceptes rigoristes de la religion du pasteur et s'ouvrait aux plaisirs que son mari lui offrait.
Tous les jours, Viviane passait du temps à s'informer sur les Régénératrices, mais sans succès. Elle hésitait à aller demander au Comte. Elle craignait que lui aussi voulu abuser d'elle et de son pouvoir.
Elle s'acquittait de son rôle de coursier en fleurs auprès des sœurs pandorines. Un matin alors qu'elle frappait à la petite porte du monastère, la sœur portière la convia à entrer.
— Notre mère supérieure souhaiterait rencontrer la messagère.
Ravie d'être autorisée à entrer dans le bâtiment le plus mystérieux de la ville, elle suivit la religieuse dans le dédale de couloirs de ce bâtiment gothique.
Seuls les talons de Viviane claquaient sur le carrelage, la religieuse marchait sans bruit, elle semblait flotter ou glisser sur le sol. Quand elles furent devant une lourde porte en bois massif, elle frappa et attendit l'autorisation d'entrer.
— Ma mère ! Je vous présente la messagère.
Puis sans dire un mot de plus et sans attendre la réponse de la femme qui lisait un vieil ouvrage à son bureau, elle s'inclina et se retira toujours aussi silencieuse. Elle referma la porte laissant Viviane seule avec cette femme d'un âge indéfinissable vêtue d'une longue robe écrue, près du corps mais avec de fines bretelles dévoilant ses épaules.
Viviane ne savait pas comment se comporter face à cette femme.
— N'ayez pas peur ma fille, je vous remercie pour ce que vous faites pour nous.
— Je ne fais qu'obéir aux demandes de Monsieur le Comte pour le remercier de m'héberger, ma mère.
— Ne m'appelez pas Ma Mère ! Vous n'avez pas prononcé tes vœux du moins pas encore… Approchez ! Jeune femme que je vous vois mieux.
En s'approchant, Viviane se rendit compte que la religieuse était aveugle, mais comment pouvait-elle lire ce grimoire ? Quand elle fut à côté de la femme, celle-ci tendit les mains vers son visage. Elle la laissa lui caresser les joues, le nez, les yeux, les cheveux puis ses lèvres.
— Tu as un joli visage et des lèvres qui doivent plaire à tes amoureux.
Viviane était troublée par le contact des doigts de la vieille femme et surtout par le passage au tutoiement. Elle lui faisait l'effet d'une vieille tante qui découvrait une petite nièce. Il lui semblait aussi sentir des picotements quand les doigts de la sœur lui touchaient la peau.
— Laisse-moi te découvrir davantage, cela fait longtemps que je n'ai pas découvert une femme aussi jeune que toi.
— Viviane ne comprenait pas, la sœur qui l'avait menée ici devait à peine avoir la trentaine.
— Je comprends ton trouble ma petite, mais tout ne semble pas être ce qu'il y paraît. Sais-tu depuis combien de temps je suis ici dans ce couvent ?
— Non Madame…
— J'ai rencontré ton aïeule bien avant qu'elle ne sache ce qu'elle était et avant qu'elle engendre ta lignée.
— Vous savez qui je suis enfin surtout ce que je suis ?
— Oh oui ! Mes doigts ne se trompent jamais… mais déshabille-toi petite…
La femme attendait. Viviane retira son blouson puis ouvrit son chemisier qu'elle posa sur une chaise. En retirant ses chaussures, Elle craignait d'avoir froid sur le sol en pierre mais fut surprise par sa tiédeur.
– Oui ce monastère fut construit avec le savoir des Romains et quand les bourgeois de la cité se gelaient dans leurs grandes maisons, nous étions au chaud.
Viviane n'était pas rassurée, cette femme semblait lire ses pensées. Elle attendait maintenant en sous-vêtements.
– Tu n'es pas encore nue… je le sais…
Gênée, elle finit de se dévêtir et frissonna, nue, exposée à l'étrange regard de cette femme.
Celle-ci retira sa robe et vint se mettre devant Viviane.
– Laisse-toi faire ! N'aie pas peur.
Elle posa ses mains sur les hanches de la jeune femme et approcha son visage comme pour chercher un baiser.
Viviane traversée de frissons ne se déroba pas et accepta l'étreinte de la supérieure. Décidément pour des religieuses, elles étaient bien surprenantes. Elle sut alors que la femme qui l'enlaçait pouvait lire dans ses pensées car elle lui dit.
— Nous ne sommes pas des religieuses chrétiennes, nous n'avons pas fait vœux de chasteté. Les hommes sont interdits dans cette enceinte sacrée mais pas l'amour. Le dieu ou plutôt la déesse que nous honorons a été oubliée par les hommes. Nous sommes les dernières sur cette Terre à la vénérer et bientôt, elle nous rejoindra en compagnie de son époux, le Grand Maître et toi tu vas jouer un rôle important dans cette Venue.
Viviane ne comprenait pas comment elle aurait pu jouer un rôle.
L'attitude de la supérieure de ce couvent la troublait, elle semblait en savoir beaucoup sur elle et sur ce qu'elle était et elle comptait bien profiter de l'occasion. Elle ne se rebella pas quand l'autre femme approcha ses lèvres des siennes. Le contact fut électrique, elle poussa un petit cri de surprise et recula mais aussitôt son corps demanda plus que ce baiser. Les deux femmes nues l'une en face de l'autre s'embrassaient tendrement.
Viviane connaissait déjà les plaisirs de l'amour avec une femme depuis que Marie était son amante, mais là, c'était différent. Ce moment était solennel, empreint d'une gravité et d'un mysticisme qui emportait son esprit au-delà du plaisir des sens.
Viviane ignorait que la prêtresse avait été chargée par le Comte de lui faire oublier Gérald.
— Ferme les yeux ! Tu apprécieras davantage.
Viviane s'exécuta, déjà envoûtée par la voix qui la dirigeait. Les caresses voluptueuses de la supérieure sur son corps lui faisaient perdre pied. Tandis qu'une main lui effleurait les fesses, le dos, la nuque, l'autre lui parcourait le ventre en remontant jusqu'à la poitrine
— Ton corps est un délice, dit la prêtresse en empoignant les seins gonflés de désir de la jeune femme.
Viviane était prise de spasmes dans tout son corps tandis que l'autre femme lui pressait les seins avec une douce fermeté. Elle se cambrait maintenant pour les offrir à la bouche gourmande qui s'approchait.
La religieuse plaquait ses mains sur les fesses de la jeune femme pour rapprocher son pubis du sien. Viviane posa timidement ses mains sur les hanches de la femme pour s'envelopper totalement au creux de ses jambes. Elle était dans un état d'abandon total. Enlacées, fusionnées l'une à l'autre par leur sexe, elles entamèrent une longue danse, clitoris érigés, bouches unies ou occupées en alternance à se manger les seins.
— Tu vois, les hommes ne nous donnent pas autant de plaisir.
— Oui répondit Viviane dans un soupir de plaisir.
— Tourne-toi ! Mains au sol ! Les fesses bien hautes. Écarte bien tes jambes, ma petite.
Viviane se retrouva pliée en deux, les fesses tendues vers la nonne, la tête en bas, bras et jambes écartées. La supérieure commença à se frotter et à se caresser, clitoris en avant sur le cul de Viviane qui restait en place en espérant faire plaisir à la femme qui la possédait. Son amante la tenait par la taille d'une main et de l'autre elle lui caressait le ventre et sa jolie chatte. Elle trouva son clitoris qu'elle caressa, pressa, tira, entre ses doigts. De son pouce la prêtresse jouait avec le bouton de Viviane tandis que son index et son majeur allaient se glisser dans la fente trempée. A présent, la jeune femme soupirait, gémissait, râlait de plaisir. La femme savait exactement comment amener Viviane à jouir de cette façon, Mais elle y alla doucement, prit son temps pour que Viviane monta progressivement et durablement en plaisir. Un orgasme d'une force que Viviane n'avait jamais connu jusqu'alors la fit tomber au sol.
La supérieure en profita pour présenter son sexe à La bouche de Viviane qui s'appliqua à lui rendre la jouissance qu'elle avait reçue.
Viviane sortit radieuse du monastère, elle en avait presque oublié Gérald et sa perversion. Elle ne vit pas l'ombre discrète qui l'observait mais ce fut la première fois qu'après avoir déposé les fleurs, elle ne ressentait pas le besoin de se caresser et de jouir dans ce parc, cachée dans le bosquet où elle avait pris l'habitude de le faire.
Quand elle arriva au lycée, détendue, elle fut surprise de ne pas trouver Marie dans la salle des professeurs. Ce fut une collègue, professeur d'histoire aussi, qui lui annonça que son amie ne viendrait pas. Elle avait envoyé un message disant qu'elle était hospitalisée. Elle essaya de la joindre mais comme elle s'y attendait, Elle tomba sur le répondeur. Elle se promit de faire un tour dans l'appartement de Marie après ses cours. Elle en saurait sûrement un peu plus.
— Viviane écoute moi, c'est important…
Gérald tentait de lui parler, elle l'ignora avec superbe mais il insista.
— Laisse-moi, je ne veux plus avoir affaire à toi.
— Je t'ai vu ce matin… sortir du monastère… je sais ce que tu fais, je te demande d'arrêter, je t'en supplie…
Viviane haussa les épaules et s'éloigna sans regarder son ancien amant.
À la fin de la journée, elle se rendit chez Marie. Elle entra et elle l'appela. L'appartement était vide. Elle en profita pour fouiller son bureau, à la recherche du journal intime de son amie. Elle y trouverait peut-être quelque chose. L'appartement était dans un désordre incroyable, cela ne lui ressemblait pas. Il y avait de la vaisselle sale dans l'évier, des restes de repas traînaient sur la table du salon et un peu partout elle trouvait des vêtements oubliés sur le sol. Le bureau ne semblait pas avoir servi depuis des jours, elle ouvrit les tiroirs mais ne trouva rien d'intéressant. Elle passa dans la chambre et fut horrifiée par ce qu'elle y vit. C'était pire qu'une caricature de chambre d'homme célibataire endurci. Elle ne savait pas par où commencer. Il n'y avait rien dans l'armoire, elle regarda dans les tiroirs de la commode et sous les sous-vêtements de Marie. Elle trouva ce qu'elle cherchait, un petit carnet à la couverture de cuir rouge. Elle le feuilleta rapidement avant de le glisser dans son sac et de rejoindre sa petite chambre au manoir. Elle n'en savait pas plus sur la disparition de son amie mais le peu qu'elle avait découvert dans le carnet lui laissait à penser qu'elle aurait des informations sur l'étrange relation entre Marie et son démon.
En arrivant au manoir, elle vit une enveloppe devant sa porte. Elle reconnaissait La marque de son hôte. Elle se pencha pour ramasser l'enveloppe tandis que deux yeux félins épiaient ses gestes et se régalaient de cette croupe penchée moulée par le pantalon de toile.
Depuis que leur maître était obnubilé par sa cérémonie, les démons se sentaient plus libres et prenaient des libertés avec les règles. Quand elle ouvrit l'enveloppe et découvrit le message du professeur, elle partit dans une colère monstre.
— Encore un homme qui veut profiter de moi… pensa-t-elle jetant l'enveloppe à l'autre bout de la pièce.
“Chère Viviane,
Je vous prie de bien vouloir être présente à la soirée que je donnerai samedi soir.
Pour cette occasion, vous porterez cette robe en organza rouge qui se trouvait dans le dressing à votre arrivée. Je sais que vous l'avez déjà porté et vous avez pu constater qu'elle se porte sans le moindre dessous.
Vous trouverez les chaussures assorties à cette robe dès que vous m'aurez donné votre pointure.
N'oubliez pas les termes de votre contrat de location.
Comte Wilhelm Van Dyck”
Elle se souvenait de l'essai et de la rêverie qu'elle avait eu en passant ce robe, elle en rougissait même si depuis elle avait vécu d'autres aventures bien plus folles.
Elle ne pouvait se soustraire à cette invitation, elle avait accepté le fait de répondre aux demandes du professeur.
Elle se dit que cela aurait pu être pire. Il ne lui demandait que de porter une robe et pas de participer activement à la soirée. Elle avait déjà entendu des gémissements et des cris en provenance des étages inférieurs lors de soirées qu'elle supposait similaires à celle à laquelle elle venait d'être conviée.
Toute à sa colère, elle ne fit pas attention à la forme orangée qui venait de se glisser dans sa chambre.
Elle décida de se calmer et de se détendre après cette journée riche en émotion en allant prendre une douche, elle regarderait le journal de Marie en mangeant.
Elle se déshabilla et elle sortit sur le palier enveloppé dans sa serviette. La pièce où elle avait vue de la lumière l'autre soir était de nouveau vide, sûrement un invité éphémère, pensa-t-elle. Sous le jet de la douche, elle se délassa et évacua les tensions de la journée. Elle repensait à la supérieure du couvent et à l'envoûtante caresse qu'elle lui avait prodiguée, à cet affrontement bref mais intense avec Gérald et enfin à l'inquiétude qu'elle ressentait pour son amie. Ses pensées se portaient aussi sur cette convocation du Comte à cette soirée. Elle avait lieu lors de ce week-end prolongé pendant lequel une lointaine cousine du côté de sa mère adoptive l'avait invitée à venir découvrir la maison dont elle avait hérité. Viviane se souvenait de leurs jeux enfants, cela lui semblait dater d'une autre vie. Elle lui répondrait par la négative en lui promettant de se rendre disponible une prochaine fois.
Elle se retint de l'envie qui la prenait de se caresser et sortit de la salle d'eau pour rejoindre sa chambre pour dîner.
Tout en mangeant, elle parcourait le journal de Marie. Elle découvrit que son amie avait croisé le chemin de Satiricon peu de temps après son arrivée dans la ville. Elle parcourait les vieilles ruelles chargées d'histoire et il l'avait abordée alors qu'elle regardait les étranges gargouilles qui entouraient la chapelle du couvent des pandorines. Il repéra son intérêt pour ces vieilles pierres et lui en expliqua l'origine et leur symbolique mystique.
Elle ne le savait pas à l'époque, mais il avait usé de son charme pour la séduire Et ils finirent la nuit ensemble, enlacés après une joute amoureuse sans vainqueur. Cette soirée avait réconcilié Marie avec les hommes.
Plus elle avançait dans sa lecture et plus elle réalisait que son amie avait été envoûté par ce démon, mais elle semblait s'être abandonnée à lui volontairement. À aucun moment, Elle ne mentionnait de doute sur sa volonté de lui appartenir, même quand il lui révéla sa vraie nature. Au contraire cela renforça l'amour qu'elle lui portait Et le sentiment de perte quand il disparut pendant de longs mois. Elle sourit quand elle lut le portrait que Marie avait dressé d'elle. Il était si juste et elle fut jalouse quand elle découvrit celui de Gérald.
À cet instant, slle comprit qu'elle avait vraiment des sentiments pour cet homme qui lui avait menti.
Fatiguée, elle allait s'allonger sur son lit pour continuer sa lecture quand elle vit alors le gros chat roulé en boule sur son oreiller, elle se préparait à le chasser quand elle se dit que c'était peut-être seulement un animal qui était venu se mettre à l'abri de la bruine qui tombait sur la ville.
— Comment es-tu rentré ? Bah ! Ce n'est pas grave, tu me tenir compagnie ce soir.
Elle s'installa sur son lit et repris sa lecture. Marie avait consigné ses impressions, ses états d'âmes mais aussi ses réflexions sur la nature de son amant et du Comte.
Elle ignorait ce qu'il projetait mais elle se doutait que cela risquait d'avoir un impact important sur la vie de nombreuses personnes et de la ville.
Malgré l'intérêt qu'elle portait au journal, Viviane ne put s'empêcher de fermer les yeux et de partir dans un rêve qui lui semblait si réel.
Le chat roulé en boule à ses pieds se déplia Et elle vit une jeune femme à la chevelure rousse lui sourire. Elle était allongée au-dessus d'elle et se penchait Pour l'embrasser. Viviane offrit ses lèvres en fermant les yeux.
Les baisers de cette femme étaient doux. Elle se laissait aller. Elle l'aidait même à retirer son t-shirt pour lui permettre de poser ses lèvres sur la peau nue de son corps. Sa poitrine attendait avec impatience d'être caressée, câlinée. Les deux femmes ronronnaient de bien-être. Viviane caressait les cheveux, et elle guidait cette bouche qui savait explorer chaque recoin de sa peau pour en extraire le désir.
Quand la langue explora son nombril, elle tendit son bassin en avant pour l'inviter à venir découvrir son intimité.
Elle ne se fit pas prier et Viviane sentit le souffle chaud de la respiration se son amante sur sa fente demandeuse. Elle écarta Les cuisses pour s'offrir à cette caresse qui s'annonçait voluptueuse.
Quand la femme-chat posa sa bouche sur le sexe prêt à l'accueillir, elle se releva d'un bond st hurla en disparaissant dans un nuage de poussière orangée.
Viviane sortit de sa torpeur stupéfaite. Ce n'était pas un rêve, un démon, enfin pour cette fois ci une démone, séide du compte, était entrée dans sa chambre et avait tenté de la subjuguée. Elle ne comprenait pas pourquoi comme lors de cette soirée de débauche avec Marie et Satiricon, la démone s'était enfuie en hurlant alors qu'elle voulait lui offrir du plaisir.
Elle se demandait si elle devait en parler au professeur. Une petite voix en elle la poussait à n'en rien faire et de demander à Gérald.
L'esprit torturé par ces questions, elle eut du mal à trouver le sommeil.
Dans son bureau, le Comte finalisait avec Léonard les détails pratiques de la soirée à venir. Il avait accepté d'y participer avec son épouse. Marie et Satiricon seraient aussi présents même si la jeune femme n'était plus qu'un corps décharné contenant un esprit captif de ses pulsions. Ses deux servantes seraient là, ainsi que la grande prêtresse du monastère. Pour l'équilibre entre les hommes et les femmes, son ami le baron de Montparcy serait présent avec son majordome même si ceux-ci n'étaient pas instruits dans les mystères de la Dame, leur présence seule suffirait à la tenue de cette cérémonie.
La jeune Viviane serait le point focal de cette soirée qui devrait se dérouler dans la chapelle du monastère. À l'issue de cette cérémonie, l'esprit du Grand Maître serait attiré par la Régénératrice avec laquelle il s'accouplerait.
Il en résulterait la conception d'un enfant qui pourrait accueillir l'esprit démoniaque lorsque le Comte sera en possession de l'objet que Keireen était partie chercher.
Si tout se passait bien, lors de l'équinoxe de printemps, l'équilibre instauré par la Dame serait rompu, et lui deviendrait le nouveau maître du sanctuaire du temps.
Ce fut avec un sourire jubilatoire aux lèvres qu'il demanda à Elsa de le rejoindre dans sa chambre et de s'acquitter de son devoir envers lui. Il n'avait pas encore épuisé son potentiel énergétique, mais il savait qu'à l'issue de la cérémonie, il devrait les remplacer, Myriam et elle. Keireen serait déçue mais c'était comme cela.
Les jours qui précédèrent cette soirée, Viviane fut sollicitée quotidiennement pour déposer des brassées de pandora au monastère. La sœur portière l'invitait à rejoindre la supérieure dans ses appartements et invariablement, cela se finissait par une joute amoureuse dont Viviane en sortait épuisée.
Gérald se rendait compte de la dégradation de l'état de sa collègue, mais elle refusait de l'écouter.
Il avait remarqué une augmentation de l'activité des démons et il se doutait que son vieil ennemi préparait quelque chose d'important. S'il pouvait retrouver la confiance de Viviane, il en saurait plus, mais elle l'ignorait et elle évitait de le croiser dans les couloirs du lycée. Le soir, elle rentrait directement dans sa petite chambre. Il ne voulait pas la bousculer mais il se rendait compte qu'elle semblait déjà de plus en plus fatiguée et que s'il n'intervenait pas, la grossesse dont elle n'avait pas encore conscience de terminerait mal. Ce soir-là, il décida de la suivre afin de découvrir ce que tramait le Comte et de lui donner des informations plus complètes sur ce qu'elle était.
Avec sa voiture, il suivit discrètement le bus et sans vraiment de surprise, il arriva au manoir.
Quand la nuit fut tombée, il profita de la brèche dans le mur d'enceinte pour s'introduire dans la propriété.
Il traversa sans encombre le petit bois qui séparait la clôture de l'espace ouvert recouvert de pelouse qui entourait le manoir proprement dit. Il avait repéré que la maison du gardien jusqu'alors fermée était maintenant habitée. Le Comte devait avoir des invités, il ne soupçonnait pas que Léonard et son épouse eurent pu emménager dans ce lieu si loin de leur philosophie de vie. Il observa le manoir quelques minutes et il lança une invocation pour passer inaperçu. Il espérait que si proche du centre du pouvoir de son adversaire cela serait suffisant. Il progressa lentement mais prudemment, prêt à faire demi-tour en cas d'alerte. Il arriva par la petite porte de service qui donnait sur l'office et l'escalier qui montait à la chambre de Viviane.
Par chance, elle n'était pas fermée. Il entra en silence et vit dans l'office Roseline en train de donner des directives à deux jeunes femmes au teint blafard et dont la chevelure commençait à blanchir. Ce détail confirma ce qu'il avait longtemps supposé. Le Comte vampirisait ses compagnes. Plus il vieillissait plus, il avait besoin de se régénérer. Il ne savait quel processus entre celui qui lui permettait de ne pas vieillir et celui utilisé par le Comte était le moins inhumain pour leur victime. Les trois femmes étaient en train de broder des motifs sur des tenues de cérémonies.
— Ainsi c'est donc cela ! Le Comte veut procéder à une cérémonie rituelle ! Mais laquelle ?
Il grava dans sa mémoire les motifs en cours de broderie et il irait chercher dans ses archives. Cela lui donnerait peut-être des indices.
Il passa rapidement devant la porte, aucunes des couturières ne leva les yeux et il grimpa l'escalier de service. La chambre de Viviane se trouvait sous le toit. Il espérait qu'aucune des créatures démoniaques ne rodait dans les parages. Arrivé sur le palier, il s'approcha de la porte de la chambre et il allait frapper quand Viviane sortit, enveloppée dans sa serviette pour se rendre dans la salle d'eau.
— Toi ? Que fais-tu ici ?
— Je me fais du souci pour toi. Tu refuses de me parler au lycée alors j'ai décidé de venir te parler ici.
— Je suis grande, tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Et après ce que tu m'as fait, je te le répète, je ne veux plus te voir.
— —Viviane ! Ecoute ! Je sais qu'apprendre ce que tu es et ce que je t'ai fait tout au long des derniers siècles n'est pas facile à accepter mais j'aimerai que tu lises ce document. Promets-moi de le lire et ensuite tu ferais ce que tu voudras. Prends-le et je m'en vais.
Viviane n'aurait eu qu'à appeler pour signaler la présence de Gérald dans le manoir et aussitôt les démons se seraient jetés sur lui. Cependant, elle n'en fit rien et prit l'ouvrage que lui tendait son amant. Il la remercia et s'éclipsa aussi furtivement comme il était arrivé. Il laissa malgré tout un petit mouchard dans le couloir afin d'être informé des allées et venues autour de sa belle. Il ignorait cependant si celui-ci fonctionnerait, la magie du Comte était puissante. Il rentra chez lui en espérant que Viviane lirait le vieux manuscrit. Il y avait joint un pendentif que lui avait donné la bohémienne autrefois, il savait que ce pendentif protégeait des démons. Il ne savait pas que le bébé qu'elle portait les faisait fuir dans d'atroces douleurs.
Courroucée par la visite de son ancien amant, Viviane prit le livre et le posa dans un coin de son bureau. Elle ne savait pas si elle le lirait. Ce soir-là, comme tous les soirs depuis la visite inopportune du démon-félin, elle vérifia qu'elle était seule dans sa chambre. La soirée était prévue pour le lendemain soir. Elle eut du mal à s'endormir, elle se demandait vraiment ce que le Comte avait prévu, il lui avait dit qu'ils seraient cinq couples plus elle. Elle devinait que parmi les couples, il y aurait le Comte, Léonard et sa femme, Satiricon et Marie qui n'étaient toujours pas réapparue, mais elle se demandait qui seraient les autres protagonistes.
Elle en eu la réponse quand le lendemain dans l'après-midi alors qu'elle corrigeait des copies dans sa chambre, une voiture se gara dans la cour du manoir. Curieuse, elle regarda qui en sortait, et vit apparaître un homme qui semblait un peu plus jeune que son logeur et son chauffeur, un homme noir d'une carrure impressionnante. Il lui sembla qu'il la regardait quand il tourna les yeux dans sa direction mais elle n'en fut pas sûre.
L'invocation
Elle se prépara alors selon les directives du professeur et après avoir pris une douche, elle enfila cette robe longue mais très légère, ainsi que les chaussures assorties et se rendit dans la salle d'honneur du manoir.
— Je vous présente Viviane Soubleyrans, qui sera la star de notre soirée !
Viviane rougit devant les regards qui la déshabillaient.
— Monsieur le Comte, cette jeune personne est divinement belle, elle semble sortir d'un conte de fée.
— Vous ne croyez pas si bien dire, mais je vous propose de nous restaurer avant de nous rendre dans un endroit un peu particulier pour finir la soirée.
— Avec plaisir !
— Viviane ! Je vous présente un vieil ami, Monsieur le baron de Montparcy, qui comme vous avez pu le constater est un amateur de jolies femmes, et son associé Diokel qui nous tiendront compagnie pendant ce repas et pendant la soirée.
— Merci de m'inviter monsieur le Comte, c'est un honneur pour moi.
Viviane fut invitée à s'asseoir à la droite du Comte en face de Marie, tandis que le baron s'installa à sa droite et Sékou à la droite de son amie. Elle prit peur en remarquant la pâleur de Marie qui portait une robe similaire à la sienne mais bleue.
Pendant le repas, les discussions portèrent sur des sujets historiques et philosophiques qui dévoilèrent à Viviane l'étendue du savoir du Comte et de son invité.
— Il est temps de nous rendre sur le lieu de la soirée. Mon cher ami, je vous ai convié pour participer à un antique rituel au cours duquel magie et érotisme se mêleront intimement. Je sais que vous n'êtes pas féru d'ésotérisme, mais je vous demanderai de ne pas être effrayé par ce que vous verrez se produire.
— Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude de voir des choses peu ordinaires. J'organise moi-même des soirées très particulières chez moi.
Avant de partir, ils furent rejoints par Léonard et son épouse et Satiricon approcha, accompagné des deux jeunes servantes. Ils montèrent dans les berlines du Comte qui se rendirent en convoi au couvent des pandorines.
Pour la première fois depuis des années la grande porte cochère du monastère s'ouvrit pour laisser entrer ces trois luxueuses berlines aux vitres teintées. Les voisins n'eurent pas le temps de regarder l'intérieur de la cour du couvent que les portes se refermèrent sur les mystérieux visiteurs.
La supérieure accueillit ses hôtes devant la porte de la chapelle dans laquelle les sœurs psalmodiaient.
— Soyez les bienvenus…
Elle regarda les motifs brodés sur les tenues portées par le petit groupe. Seul Satiricon n'en portait pas. La religieuse le regarda, troublée et sembla soulagée quand il changea d'aspect, ses contours devinrent flous et une créature bleutée émergea du brouillard qui venait de se former autour de Satiricon.
Les deux invités de Van Dyck sursautèrent en découvrant le démon mais fidèle à leur promesse ils ne dirent rien.
Van Dyck et la prêtresse entrèrent les premiers dans la chapelle. Ils encadraient Viviane suivis par les autres couples, Satiricon et Marie fermant la procession.
Les religieuses, une petite vingtaine de femme de tous âges et de toutes origines les saluèrent à leur entrée. Pour la première fois depuis la consécration de ce sanctuaire, des hommes étaient invités à y pénétrer.
La nuit venait de tomber sur la ville. Un léger vent tiède pour la saison faisait trembler les feuilles orangées sur les arbres. On pouvait entendre des feulements se répondant de toits en toits. Les chiens poussaient des aboiements inquiets dans les jardins. Les personnes sensibles ressentirent un malaise leur parcourir la colonne vertébrale. Des femmes eurent envies de faire l'amour de manière incontrôlable.
Dans la chapelle, les sœurs suivirent la procession qui arrivait au centre du pentagone central. La grande prêtresse et le Comte installèrent Viviane au milieu de la figure géométrique dessinée sur le sol. Les hommes prirent place aux cinq coins du tracé leurs regards tournés vers Viviane, tandis que les femmes s'agenouillaient devant eux.
Les sœurs entamèrent une nouvelle mélopée l'une d'elle alluma un brasero contenant des fleurs de pandora. La fumée se répandit dans tout le sanctuaire et enveloppa les participants.
Le cérémonial pouvait commencer. Viviane frissonnait de froid et d'inquiétude, le baron était partagé entre trouble et curiosité. Certes, il savait que son ami cachait de nombreux mystères mais il ne s'était pas attendu à se trouver en présence d'une créature surnaturelle, Leonard et Diokel se souvenaient des rites ancestraux pratiqués dans leur pays d'origine. Satiricon jubilait à l'idée de voir son maître traverser le voile et s'installer dans ce monde, il pourrait s'affranchir de la tutelle de cet humain qui le contrôlait. La prêtresse pensait qu'elle allait enfin voir la déesse qu'elle honorait depuis des siècles
Le professeur entama l'invocation, l'air sembla trembler autour de Viviane qui ne bougeait plus. Des sœurs apportèrent de petits encensoirs fumants de poudre séchée de pandora auprès de chacun des hommes qui reprenaient les paroles du Comte. Les femmes restaient immobiles devant eux. Sur un signe de Van Dyck, deux religieuses s'approchèrent de Viviane et lui retirèrent sa robe. Sa nudité resplendissait au milieu de la chapelle.
La tonalité du chant changea et ce fut un air grave et lugubre qui se fit entendre. Par trois fois, le Comte appela le Grand Maître dans une langue oubliée de tous, puis le silence se fit.
Personne ne bougeait, l'invocation avait-elle réussie ? Le Comte savait qu'il lui manquait un élément qui lui aurait facilité la tâche et surtout permis d'être sûr de maîtriser la créature qu'il avait appelée. Il savait aussi que c'était le jour idéal pour faire ce cérémonial, la nuit où les voiles entre les mondes sont les plus fins. La pierre ne lui serait indispensable que lorsque le bébé conçu par le Grand Maître dans le sein de Viviane naîtrait. Pour cette nuit, il n'avait besoin que d'une apparition temporaire de ce démon pour qu'il déposa sa semence démoniaque dans le ventre de la Régénératrice.
Alors qu'il pensait avoir échoué, il aperçut la vibration de l'air devenir plus forte, le parfum de la pandora se fit presque étouffant. Viviane fut entourée d'une lueur bleutée. Elle tremblait. Une voix se fit entendre.
— Qui m'appelle ?
— Le Comte Wilhelm Van Dyck, Appelé de la Dame, Possesseur de la pierre de la connaissance vous appelle, Grand Maître du monde démoniaque.
— Que me voulez-vous ?
— —Je vous présente la Régénératrice qui vous permettra de vous incarner dans ce monde. Insufflez-lui le souffle de votre vie et vous vivrez à jamais dans les deux mondes.
Le compte savait que le terme qu'il aurait dû utiliser était “règnerez” mais il se sentait sûr de lui quand il serait en possession de la pierre.
Une créature mi-féline mi-humaine se matérialisa devant Viviane. Elle baissa le regard, elle ne pouvait plus bouger, le pouvoir hypnotique de ce démon était beaucoup plus fort que celui de Satiricon.
— Mon amant, je m'offre à toi pour que tu m'aimes et pour que tu me choisisses comme celle qui te portera dans ce monde.
Complètement sous l'emprise démoniaque, elle s'allongea sur le sol froid et ouvrit les cuisses. L'être qui venait d'apparaître se mit au-dessus d'elle et approcha son ventre du sien. Viviane tremblait de peur mais elle ne pouvait pas se soustraire à ce pouvoir qui la maîtrisait.
Les religieuses reprirent leur chant et le Comte commença une nouvelle invocation.
Viviane ferma les yeux quand elle sentit le sexe du monstre se poser contre le sien. Elle retint son inspiration en sachant ce qui allait suivre.
Il commença à entrer et soudain il se retira en hurlant.
Il prononçait des paroles incompréhensibles même pour le professeur, il le foudroya du regard l'homme qui venait de l'appeler. Il projeta Viviane hors du pentagone et en une fraction de seconde, il en fit le tour. Il emporta les femmes qui étaient affairées à genoux et il disparut dans un éclair bleu.
Viviane sonnée mais consciente vit les autres participant allongés autours d'elle, Marie et les autres femmes du cercle intérieur avaient disparu. Les religieuses et les hommes étaient inconscients, et Satiricon ne savait pas quelle apparence prendre.
Elle alla ramasser sa robe pour se couvrir et elle sortit en titubant de la chapelle pour quitter le monastère où personne ne la retenait. Elle comprenait simplement que la cérémonie ne s'était pas passée comme prévue.
Cela faisait de longues minutes qu'elle était prostrée devant la petite porte du couvent qu'elle connaissait bien quand Gérald arriva avec sa voiture.
Au moment où ces évènements se déroulaient dans la chapelle, Gérald venait en partie de comprendre ce que voulait réaliser son ennemi. Il savait que ce soir était le soir le plus propice à la mise en place de ce rituel, mais il ne comprenait pas pourquoi il se risquait à le faire alors qu'il n'était pas en possession de tous les éléments. Il avait aussi compris que Viviane était une pièce maîtresse sans savoir exactement quel rôle elle devait jouer. Le Comte avait réussi à mettre la main et possédait sur des documents clés que Gérald ne pouvait reconstituer que par ce qu'il avait pu découvrir par ailleurs.
Aussi quand le pic de Taranis et qu'un éclair bleu illumina la ville et mis en panne tous les systèmes électrique et électronique des environs, il sut que le Comte avait échoué et que Viviane était potentiellement en danger. Il ignorait que l'éruption du volcan était en lien avec des évènements qui se déroulait à des centaines de kilomètre de là et le combat de Keireen pour tenter de récupérer la pierre philosophiale.
Il se félicita d'avoir conservé cette vieille voiture de collection qui n'avait pas été impactée par l'onde de choc qui avait mis à mal toutes les voitures modernes à démarreur électronique et il se dirigea vers le couvent où il trouva Viviane.
Epilogue
Quelques jours après ces évènements, la ville était en état de choc. Ses habitants surveillaient avec inquiétude la colonne de cendre volcanique qui s'élevait du sommet du pic de Taranis. Ils devaient aussi apprendre à vivre sans ordinateur et sans système informatique, toutes les machines avaient été mises hors d'usage du fait de l'onde de choc provoquée par la colère du Grand-Maître, plus rien ne fonctionnait en ville.
Des experts avaient expliqué que cette panne électrique avait pu être provoquée par l'éruption qui avait projeté dans l'air de nombreuses particules chargées électriquement ce qui avait provoqué un orage comme on en voyait parfois lors de ces évènements naturels. Aucun n'avait fait le lien avec les rugissements entendus dans le monastère. Il faut dire que la discrétion des sœurs jouait en leur faveur.
Dans la chapelle du monastère, ce furent les religieuses qui reprirent conscience les premières. Le Grand-Maître ne les avait pas approchées contrairement aux hommes. Elles furent affolées par la disparition de leur grande prêtresse mais quand elles virent les hommes inertes, elles s'occupèrent de les mettre dans des chambres et de veiller sur eux jusqu'à leur réveil.
Après avoir retrouvé ses esprits, le Comte se demanda ce qui avait pu faire échouer si lamentablement son invocation. Il n'avait pas la force d'être en colère. Il s'inquiétait pour la santé de son ami et de ses autres compagnons. Le baron ne lui en voulut pas et le remercia d'avoir pu participer à un tel cérémonial, par contre Diokel et Léonard étaient traumatisés par ce qu'il venait de vivre. Léonard pleurait la disparition de sa femme. Van Dyck lui promit qu'il ferait tout pour qu'il puisse la retrouver.
De retour au manoir, il reçut une autre mauvaise nouvelle, sa guerrière avait échoué dans sa mission. Elle avait disparu dans l'éruption d'un autre volcan. Il fut le seul à faire le lien entre les deux éruptions et il comprit que celle du pic de Taranis n'était pas due à son invocation. Il envoya donc Satiricon sur la piste de la pierre.
Il découvrit aussi la disparition de Viviane et si jusqu'à présent il avait su maîtriser sa colère, il ne se retint pas quand il apprit que celle-ci était retourné vivre avec Gérald et que son échec avait été causé par l'enfant qu'elle portait, qui protégeait sa mère. Il s'enferma quelques semaines dans son manoir car il lui fallait aussi retrouver de la force pour redémarrer son plan machiavélique.