LE MONDE, SELON LES PSY -2
Hervé Lénervé
Seconde partie.
Des personnes m'ayant encouragé de continuer, (deux pour être honnête et que j'avais rétribués) je continue donc.
Fini les Sciences à poils durs (expérimentales), on aborde maintenant les méthodes à plumes (clinique).
Nous sommes tous névrotiques ! ((Ce n'est pas moi qui le dis, (je ne me le permettrais pas) c'est le petit Sigmund)). La névrose est le fonctionnement psychique commun à tout humain, maintenant certains ont des symptômes invalidants au quotidien, d'autres pas, c'est comme ça, papa. Que dirait Monsieur Psychologue Scientifique à ces névrosés qui souffrent et sont en demande d'aide immédiate ?
- On cherche, on cherche, mon ami. Revenez nous voir dans cinquante ans ou plus, on aura peut-être trouvé quelque chose pour vous.
- Ok ! merci docteur. Vous ne pourriez pas me prescrire une corde pour attendre.
- Non, mon ami.
Bé non ! Parce que Monsieur Psy Clinicien, n'est pas obligatoirement un médecin, il peut l'être pour brouiller les pistes, mais on ne lui en demande pas tant.
Il y a quelques années, n'importe qui pouvait ouvrir un cabinet en ville (car à la campagne, on ne va pas chez le psy, on va voir le curé, bien d'chez nous, le psy c'est pour les fous.) en se prétendant psychologue. Aujourd'hui la profession est protégée et le psy patenté doit avoir au minimum un diplôme universitaire de troisième cycle en psychologie clinique et pathologique pour s'établir et porter un nœud papillon en fumant de gros cigares.
Maintenant, il y a toujours des astuces, par exemple changer l'appellation et se prétendre thérapeute à toutes les sauces imaginables et le charlatan ne manque jamais d'imagination, c'est là son moindre défaut. Donc, si vous souffrez de blessures à « l'âme » et non au pied, faites gaffe où vous les mettez, vos pieds.
Monsieur Psy Clinicien n'est pas obligatoirement psychanalyste, du moins il n'est pas obligé de pratiquer la cure analytique comme thérapie. Il peut seulement écouter et l'écoute soigne ce genre de bobo, si, si, c'est un « mystère » du psychisme.
On l'aura compris, on peut trouver dans ce domaine, tout et n'importe quoi, donc pour gagner du temps, car c'est de l'argent et on est vénal, c'est connu, passons directement à la psychanalyse.
Avant Freud, la psychanalyse n'existait pas, car il fallait bien que quelqu'un l'invente et ce fut lui et non moi, dommage, j'ai raté une bonne occasion de me faire du fric.
Bon, je ne vais pas décrire en détail le parcours du petit Sigmund, tout le monde le connait en gros et grosso modo, il se faisait chier à la Salpêtrière, avec Charcot, à observer les hystériques de conversion sans les soigner pour autant. Alors, comme il s'emmerdait ferme, il a commencé à écouter celles qui pouvaient encore parler, cela l'occupait un peu et là, il s'aperçut que la parole avait des vertus, (l'écrit non, car on ne parle qu'à soi-même en écrivant et pour que cela marche il faut l'oreille d'un alter-égo qui va nous écouter en ronflant et nous couter une fortune en argent.) La cure analytique ne fonctionne que si elle coute, pas obligatoirement en monnaie sonnante et titubante, d'ailleurs.
La cure est la méthode thérapeutique de la psychanalyse, la psychanalyse c'est autre chose. Et comme c'est plus intéressant, on laisse la méthode et on passe au sérieux, là faut s'accrocher, car le petit Sigmund était un véritable génie mais pas civil. Avant lui rien n'existait dans ce domaine, il fallait donc tout inventer avec des outils qui n'étaient pas idoines : les mots (et non les iguanes qui rimaient pourtant davantage). Il devait donc commencer par redéfinir des concepts linguistiques… mazette ! Bon, cela ne s'est pas fait en une semaine, il n'était pas omniscient, lui ! Il y a eu des errances, des départs et des retours, pas obligatoirement en première classe.
De formation scientifique Freud eut l'audace, le courage même, de dire (je le cite en gros) « La science, je m'en bas les couilles (ouais ! En très gros), le système psychique que je décris est une fiction, inutile de chercher avec vos microscopes à deux sous et trois lentilles, où se situerait l'inconscient (qui deviendra le Ca dans sa 2ème topique) le conscient (le Moi, 2ème topique), le Surmoi (vaguement inexistant dans la 1er topique) »
Pour rester simple et accessible comme garçon, je dirais que la métapsychologie freudienne n'existe pas réellement, Freud ne la perçoit que par des inférences en écoutant les troubles de ses patients. (Il tente de comprendre l'homme sain, en écoutant l'homme malade… le con !) Il décrit un psychisme imaginaire qui nous parle davantage à notre compréhension linguistique (poétique) du Monde que les échanges entre les synapses de nos connections neuronales, qui de nous se penserait chimiquement ? Même les neurobiologistes sont des poètes et ne disent pas à leurs Chéries : « je t'aime mon Amour, parce mon taux de neuromédiateurs en T6- E9 (touché, mais pas coulé) dépasse les 75% ». La pensée bien qu'ayant un substrat biologique, c'est un fait, transcende le biologique pour devenir autre chose… Allez savoir quoi, Charles ? La pensée conceptuelle liée au langage. Le langage intérieur, puis extérieur dans un espace social, déborde largement le registre de la biochimie. J'aime bien le « D'où parles-tu, toi ? » du sémiologue Roland Barthes, intéressant, n'est-il pas ?
La psychanalyse a influencé tous les domaines, philosophique, littéraire, artistique, etc… mais elle n'a pas touché au sport, car elle avait une dispense médicale. Elle a eu un tel écho, car elle donne du sens à nos comportements, elle explique l'homme (et même la femme, hi, hi, hi ! Pardon, ha, ha, ha, c'est comme même plus viril.) en son entier dans sa vie, dans son Monde, dans sa salle de bain (voyeuse, va !), contrairement à la psycho (on l'a déjà vu) qui ne l'explique que par petits bouts et par le petit bout de sa lorgnette expérimentale. Elle va même plus loin que cela, par une vision ontologique du vivant, mais là, ça fait trop loin pour y aller nous-même, on n'est pas chaussé pour. En bref, la psychanalyse est fausse, parce qu'il serait indécent qu'elle soit vrai par intuition, (là, c'est moi qui prend le risque de le dire, tant pis pour les poursuites judiciares) mais elle est cohérente, car son édifice tient debout, sa machine la route et, il faut bien l'avouer aussi, nous n'avons aucun autre outil à disposition dans notre caisse pour comprendre notre fonctionnement intime, donc faute de grive, on mange du Freud… « C'est pas bon… Hein ! »
Tout cela devient trop abscons pour moi, petit con de base. Aussi j'arrête avant de me péter un neurone, ce serait dommage j'en ai que deux et que serait un amoureux sans amoureuse à aimer ?
Souvenons-nous des réflexions désespérées d'Adam avant qu'il n'aperçoive Eve sur son pommier : « Paradis ! Paradis ! C'est vite dit… y'a aucune gonzesse, par ici ! »
Bye, à plus si infinité.
La prochaine fois, on ira du côté des pulsions pour changer de chez Swann que l'on a déjà visité aux dernières vacances.
Personnellement, j’ai fréquenté pas mal de psys en tant que patient, je n’en ai guéri aucun.
· Il y a plus de 7 ans ·Hervé Lénervé
Vaste débat que les genres de psys et de thérapies.
· Il y a plus de 7 ans ·Il est toujours rassurant pour le patient du psy de se dire que son soignant est lui-même parfois bien atteint...
divina-bonitas