Le mur.

pierre-de-l

Hanna, derrière ce prénom qui peut paraitre étrange au premier abord, se cache une jeune femme de bientot 19 ans, naive, beaucoup trop naive pour cette vie où seuls les hypocrites arrivent a survivre. elle a grandit et vit dans Berlin coté est, derrière ce mur gris terne et taché du sang de ces gens désesperés qui ont tenté sans succès de passer de l'autre côté. "l'autre côté", ses deux mots qui la fascinent tant, qui représente pour elle un autre monde , un monde merveilleux, si beau pour que l'on le lui cache et qu'on est dressé cette barrière infranchissable entre Eux. .Ses parents ne l'autorisaient pas à en parler mais maintenant, ils le regrettent tellement...ils regrettent de l'avoir laissé vivre avec ses chimères. 
Cela fait maintenant 2 ans qu'hannah n'est plus là, ses parents ne se font plus d'illusions sur son sort, elle a disparu un soir d'hiver, elle avait emporté ses habits et n'est jamais revenu...Un voisin affirme l'avoir vu longer le mur tard dans la soirée. Ce que tout le monde ignore c'est qu'hanna était tombée folle amoureuse d'un soldat russe: ivanov. Ils s'étaient rencontrés dans un café, leur regards s'étaient croisés un bref moment, mais ce regard avait suffi... Ils s'étaient revus, il l'avait invité a diner, lui avait raconté ses exploits militaires à Stalingrad, et elle suspendue a ses lèvres le regardait avec émerveillement. Elle lui avait confié son envie de passer "de l'autre côté", il avait tenté de la dissuader, mais non elle passerait avec lui ou...sans lui! Il lui avait alors promis de l'aider à passer et de la 
rejoindre ensuite. Cette sombre nuit d'octobre, il avait convaincu le soldat de garde de s'absenter quelques instants, hanna en avait profité pour passer...Mais voila, une fois passée elle oublia toute prudence et se mit a courir en plein milieu du no man s'land, une voix en russe lui demanda de s'arrêter, une fois, deux fois.Elle continua a courir, encore et encore... Il n'yeut pas de troisieme sommation,une rafale de mitrailleuse déchira l'air et hanna tomba, la dernière vision qu'elle eut de ce monde fut l'enseigne lumineuse d'un fast food a l'ouest. Elle s'endormit en souriant, les yeux plongés dans ce ciel noir, ce ciel sans étoiles, sans espoir. Ivanov, lui se boucha les oreilles lorsqu'il entendit la mitrailleuse cracher sa pluie mortelle, lorsque son chant macabre s'arrêta, il pleura,il pleura des larmes que vous et moi ne pleureront sans doutes jamais... Lorsqu'un officier lui demanda d'aller chercher le corps, ivanov y alla mécaniquement, lorsqu'il arriva a coté de celui ci, il sortit une craie de sa poche et écrivit :" guten nacht berlin" et se tira une balle dans la bouche, il mourut â coté d'elle, le visage tordu de douleur, une dernière larme coula le long de sa joue et le silence retomba... Cette nuit là, on aurait juré voir le Mur saigner, comme ont saigné ces deux coeurs... 

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