Le mur de mes souvenirs
Jean François Joubert
Je rentrai de l'école a pied, a vélo, chute dans le caniveau, et passai devant ce mur qui masque la vase, mer pleine, selon la règle des douzièmes.... Jamais je n'aurai pu imaginer que sur ce mur, mon aïeul, Auguste posait fièrement en compagnie de son fils, mon père Roger. le Saint-ildut à cette époque nourrissait la carrière de granit dont est fait le bourg de ce village, et la rue du Rumorvan, maison de corsaire, d'armateur et d'amateur d'art puisque Monsieur Briot y tient son atelier, aquarelliste de renom... Bon passons, le temps est une verrue que je porte sur mon dos, papa naviguait, si peu connu, que cette lettre je la pose aux portes du vent, parfois violent, l'anse du Trommeur est-ce ainsi que se nomme mon passé, personnellement, je meurs car je ne peux, ne veux y apposer ma pierre tombale, si tôt, les coups de pelles étaient pour les vers ; de beaux blancs, sur l'hameçon de la mémoire afin de retrouver ce partage, mon père me tend une pelle, nous traversons un zeste de rivière, les pieds dans la vase, je suis si jeune, huit ans, et heureux de chasser de quoi appâter des lieues jaunes, et épater, papa. Aujourd'hui, je suis un triste pêcheur, ne crois pas aux mots de l'église, ex-enfant de chœur, chieur à mes heures mais pas chialeur pour un sou, mes souliers crevés, reste ce zeste de souvenirs, où au café du port, sur la cale, l'équipe d'enfant se baignaient dès Avril, sortie de classe et hops, à l'eau ! Froide, je l'ignore, même la pluie ne nous arrêtait pas, ce gendarme aux baigneurs, nous laissait fabriquer des jeux comme la course de crabes, et prendre de la hauteur pour plonger, sur ce plongeons, je vous laisse entendre le vent des âmes celle de l'aber, qu'une fois les vaches furent surprise de croiser dans leur champs des bateaux mal amarré, le corps mort, laissé apercevoir les veines du courant, sept mètre de marnage, à mon âge, je comprends le vecteur, à l'époque, insouciant, je ne savait pas que je finirai dans un champs, celui de Bohars, a imaginer la houle de cet Atlantique Nord, passage du four, mère d'Iroise, trêve, mon sang roule dans ce tableau sur cet image au papier glacé, la gréve, je l'ai dans mes silences, chut, chute, machine arrière, la passé est évocateur, juste ce besoin de pleurer dans les bras de ma douce, et lui dire de ne pas m'oublier ! La suite à venir, la peur de revoir sa silhouette de marin confirmée, de l'autre côté du miroir, n'oubliez pas votre passé, comme ce jeté d'ardoise, un ricochet qui me nourrie car tel la Terre je en tourne pas ronds, mes fantômes sont présents de la tête au pied, moustache et canne, chapeau melon, et "Briseurs d'écumes" !