Le nocturne fugitif
larcelin
Enjôlé dans mes draps, je veux conjurer l’asphyxie
Libérer sur ta bouche ces baisers qui me bâillonnent
Mais je reste un prévenu toujours en sursis
Détenu dans cette maison où la réalité m’emprisonne
Derrière le barreaudage de mes cils, dans l’anonymat, je lutte sans relâche
Dissimule ton image et me focalise sur ton regard auquel je m’harnache
Lentement, je m’évade de ce cachot pour rejoindre tes bras complices
Ceux-là même que la vie me confisque…dans une cruelle injustice
Toute la nuit, je vais m’enfuir avec toi, à travers nos rêves, au-delà de l’enceinte
Notre empressement est si vif que nos caresses deviennent vite des étreintes
L’eurythmie de nos cœurs m’envoûte…c’est un plaisir sans satiété
Que de les entendre s’emballer… jusqu’à nous essouffler
Chaque expiration attise notre ardeur… nos sens s’enflamment
Plongés dans ce brasier émotionnel… nos deux corps se réclament
Avec pudeur et délicatesse, nous nous faisons l’amour
Dans un séisme de bonheur qui va durer jusqu’au petit jour
A l’aube, la réalité m’aura retrouvé et de nouveau incarcéré
Moi, je garderai le silence pour taire ton identité, protéger ta liberté
Elaborant déjà un nouveau plan pour te retrouver ce soir
J’espère qu’aujourd’hui encore tu seras présente au parloir…