Le peintre

campaspe

Hommage au peintre breton Fanch Moal

Avant toute chose, le mouvement.

La lenteur et le pas assuré de l'homme de terre,

Le balancement équilibré de l'homme de mer,

L'Argoat et l'Armor sont bien différents.


Du paysan, il raconte la longue journée,

La carriole tirée par les chevaux d'attelage,

Une mère et son landau dans les rues du village,

Une bigouden sur son vélo, un moissonneur fatigué.


Il dessine un marin, ses filets, ses paniers,

Le tangage des ketchs au mouillage dans une anse,

Un départ donné, une régate qui s'élance,

Un petit port de pêche, des paysages mariniers.


La lumière avant toute chose, du bout du pinceau

Il vole au photon sa vibrance, au rayon sa couleur,

Il peint les fêtes et un nostalgique bonheur

D'expériences, de souvenirs, il façonne son tableau


Il dessine la lande et ses genêts d'or

Il peint les sous-bois et leur verte lueur

D'un village au soleil, un moment de torpeur

Le jade et l'azurite des paysages d'Armor


Il nous rappelle les histoires d'un passé révolu

La nostalgique douceur de paysages disparus

Les festivités, les marches, les processions,

Des moments de sérénité et des célébrations.


Une dernière fois il regarde sa toile,

Pose ses brosses et recule, songeur

Corrige un trait, nuance une couleur

Et puis, il signe « Fanch Moal »

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