Le Petit Poucet et les autres.

Le Petit Poucet est un ringard, petits cailloux ou miettes de pain ne valent pas les traces virtuelles.

« Virtuelles » mais pas trop, car il en restera toujours quelque chose, comme l'histoire de la calomnie et de l'oreiller de plumes crevé sur la grève.

Le Net et ses réseaux sont l'infiniment petit, misérable et inconsistant.

On vous fera croire le contraire pour faire payer au prix fort des marchandises imaginaires, comme dans Peter Pan.

OK, tout le monde a vu le film avec Robin Williams et Dustin Hoffman, la bande de marmots qui planent, comme dans E.T., Harry Potter ou avec Plastic Bertrand.

«  T'as voulu voir ta sœur, on a vu le Yéti », ce qui, au passage, n'est pas pire que « ta mère ».

Hansel et Gretel ont le mérite de s'être perdus dans la forêt aussi mais d'avoir trouvé une maison qu'on peut manger, être mangé à son tour avec le ventre plein, c'est toujours ça de gagné.

Mais les règles de tout conte imposent de savoir jusqu'où ne pas aller.

L'ogre mangera ses filles mais pas les gars, faut quand même imposer des limites raisonnables.

Blanche neige et Boucle d'Or ont gardé leur virginité.

La Princesse des Glaces reste, hélas, d'actualité.

Cendrillon la souillon aura droit à son Prince, pour une histoire obscure de chaussure, au singulier.

La marâtre et la Moche de service (ou les moches, ça dépend des histoires), seront recalées en beauté, si j'ose dire.

Tom Pouce aurait pu finir en Nem, au poulet, porc ou crevettes, mais bon, tout ce qui est petit est mignon.

De quoi peut-être rassurer tous les « petits » de ce monde, même si je ne parierais pas un Kopeck …

Les contes n'ont pas été écrits au hasard, ni pour les enfants, car ce sont bien les adultes qui choisissent de les lire, ou de les raconter, les contes perpétuent ce que toute société est prête à croire ou à exorciser.