Le poing et la rose, chronique d'une désillusion

Charlotte Henry

La gauche c'est l'espoir, mais la politique, c'est le vice.

Il y a peu de temps, j'écrivais dans mon mémoire que "la gauche, c'est l'espoir, la liberté d'expression, la justice sociale, l'égalité entre tous, la tolérance, le partage du travail et une vision humaniste de l'histoire et de la société". La gauche, c'est un peu tout ce qui m'a aussi formé, ce qui m'a fait croire en l'espoir d'une société où chaque enfant issu d'ici ou d'ailleurs, chaque citoyen qu'importe son nom ou son orientation sexuelle, trouverait sa place dans le monde qui est le sien. Même si au fond, la politique apprend aussi la dure réalité humaine, les vices personnels et l'ambition destructrice. Désillusion d'une vision idéaliste et de la persuasion qu'on peut changer les choses. Mais avant de changer les choses, il faut s'en sortir soi-même. 

Il y a quelques temps aussi, j’apprenais à découvrir ce que sont les vices de l’être humain. Ces vices qui vous prennent au corps dès qu’une ambition s’imprègne de vos tripes. Reprenons dès le départ. A 24 ans, je ne vois toujours guère l’intérêt de la vie si ce n’est d’avoir jour après jour une raison de plus de la quitter sans en avoir pleinement le courage. Ce pessimisme ambiant qui m’a toujours animé n’est autre qu’un symptôme de mon spleen du quotidien.

Mais n’est-il plus agréable qu’un spleen baudelairien un jour de pluie sur les toits de Paris ? Futiles pensées. Je n’ai d’autres envies que d’aller m’enfermer loin du monde réel, loin de ce qu’on appelle « chômage » « emplois » « vie professionnelle ». Elle était bien la vie, avant. Elle était bien…

Et pour une gauchiste et militante convaincue, je commence à penser que peu importe l’hémisphère, on en revient toujours au point de départ.

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