Le procès

Si c'était à refaire
elles ne referaient rien à l'envers
Assaillies par le cauchemar du passé
Mais pouvoir malgré tout recommencer
Elles ont espéré et redouté ce procès
Paralysées par l'angoisse de le recontrer

Ce procès pour comprendre
Un passé dans une salle des ventes
Le premier pas du deuil
de toute cette épreuve
Pour rétablir l'équilibre
Une rééducation pour vivre libre

Elles osent enfin le regarder ce bourreau
Hagard et défait comme au bord du tombeau
Hier, sur de lui, et si inhumain ce salaud
Elles haïssent ce prédateur malsain
Ce violeur utilisant soudain
la violence comme moyen

Femmes objets qu'il a cassées brusquement
En se les appropriant
en dépit de leur consentement
Maintenant, il ressemble à un enfant
Sanglotant les viols de sa maman
Et, comme une excuse, le sien par des blancs

Effondré, il s'écroule soudainement
Devant sa copine dépassée par les événements
Et qui ne reconnaît plus son amant
Tous viennent à la barre des témoins, tremblants
Successivement, pleurant ou le rejetant
Exceptée celle qui n'est pas venue, sa maman

Puis, vient le moment
pour ces rescapées de mettre des mots
Dire l'indicible à peine effleuré par les mots
elles le regardent fixement
Mais toutes le font mot après mot
Et lui crache sa vérité vertement

Mais lui, baisse les yeux lâchement
Puis, elles écoutent attentivement le jugement
il a dévasté 10 Vies complètement
Et n'en a pris que pour 8 ans seulement
Hagardes, elles sortent en pleurs séparément
L'incompréhension est leur confus sentiment

Ensemble, elles discutent un temps
Puis, s'en vont, belles, fragiles et dignement
vers un destin à jamais différent
Ce crime leur refuse à l'instant l'Amour
qui, avec le besoin d'aimer, toujours
pansera peut être cette blessure un jour.