Le rire

Juliette Vuaroqueaux

Un court poème sur le harcèlement.

Toi qui t'amuses à te moquer, 
Tel une hyène perversifiée,
Toi qui t'amuses à te moquer
Pour lui rappeler de cesser d'exister.

Tout le temps, tous les jours, tu rigoles et fais rire les autres,
Parce qu'il est trop gros, trop grand, trop bête ou trop intelligent,
Parce qu'il préfère les garçons, parce qu'il est noir ou blanc,
Et, tous les jours, tu ris et tu ris encore
Pour lui rappeler qu'il est différent.

Tu l'insultes, tu le frappes et rapidement tu n'es plus seul,
Les autres t'aident et le regardent sournoisement,
Gémir au sol, du sang au coin des lèvres.
Il ne vit plus normalement, la peur au ventre constamment que
Toi et tes amis le frappent violemment.

Petit à petit, des idées noires apparaissent...
Son sourire angélique disparaît...
Ses parents ne comprennent pas...
Ils le questionnent mais il ne répond pas...

Puis un jour il fit un simple achat,
Et sa vie s'arrêta...

Toi qui t'amuses à te moquer,
La faucheuse devrait t'emmener
Toi qui t'amuses à te moquer,
Comme elle l'a fait avec lui – parce qu'il lui a demandé.


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