LE ROBOT-SEXE

peterpanpan

Histoire de Jean

Il avait un gros cul ce robot. Un cul d'animal de trait, un cul bête à manger du foin. 

Jean releva ses manches, des perles de sueur roulaient de son front jusqu'à son menton. 

- A nous deux, robot-sexe !

Et effectivement le robot-sexe et Jean furent ensemble un bon moment. Un moment fusionnel, qui réclamait caresses et fertiles idées toujours battantes dans l'esprit et le sexe de notre ami, car il est notre ami, Jean, l'ami de tous.

Le robot-sexe avait un corps de femme, moulée sur celui d'une actrice porno célèbre, Maya Callifra. Son intelligence artificielle, couplée à une soft-skin de dernière génération, le rendait l'égal d'une prostituée de chair. 

Il savait sucer, parler, s'accroupir, gémir, se cambrer, consoler et complimenter le client. Ses fonctions étaient innombrables, s'adaptaient à n'importe quel fétichiste, à tous les fantasmes qu'un cerveau humain sain ou malade put imaginer. 

Jean besognait le robot avec l'ardeur d'un ouvrier agricole payé à la pièce d'oignon récolté. Il entrait dans tous les trous prévus par la soft-skin, qui était d'une douceur inimitable à l'extérieur et d'une chaleur moite à s'y méprendre à l'intérieur. 

- T'aimes ça hein, robot-sexe ? Quand je te besogne ?

- Oui, oui, baise-moi bien, hurlait d'un plaisir simulé à la perfection la voix synthétique du robot-sexe. 

Jean se rhabilla. Il reboutonnait son jean quand soudain il contempla le robot-sexe allongé, les jambes écartées, devant lui.

Ce n'était qu'une machine. Il le savait. Mais c'est au moment de fermer le dernier bouton de son jean que Jean en eu la frappante considération.

-J'ai baisé un boulon ! Hurla Jean soudain pris d'un délire, s'arrachant les cheveux en tournant, malade de désespoir, dans l'alcôve tactile. 

Les murs numériques, qui simulaient une chambre de courtisane du XVIIème siècle, affichèrent un message d'erreur, un fond noir sur lequel s'alignaient des lignes de codes blanches. Jean donnait des coups de têtes dans tout ce qui se trouvait à sa portée. Le robot-sexe gisait décapitée sur le matelas, les jambes toujours écartées. Le distributeur automatique de lubrifiant, qui se trouvait dans le latexo-vagin du robot, fuyait abondamment, recouvrant le sol d'une flaque toujours grandissante et glissante. 

Jean, tournant toujours dans la petite pièce ronde, finit par s'évanouir. 

A son réveil, il se trouva devant un tribunal entièrement constitué de juges-robots.

- Jean Jean, vous êtes condamné à perpétuité pour roboticide volontaire. 

-Je réclame l'irresponsabilité de mon client ! Protesta un terminal situé devant Jean. 

-Rejeté, bipèrent en coeur les robots-juges.

Depuis, Jean, qui est immortel, comme tous ceux de sa race, a son foie mangé par un robot-vautour chaque jour. Son robot-foie, car Jean est lui aussi un robot.

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