le rouge de la guerre

vengenz



Je ne crois plus en rien, si ce n'est au spectacle qui se dessine devant moi. Le rouge est partout, il se faufile dans les flammes de l'explosion qui vient d'emporter un soldat, il se dessine dans le sang qui s'échappe des corps qui jonchent le sol. J'en viens à croire que le ciel lui-même s'est mit aux couleurs de la mort.

Cela explose, à gauche, tout comme à droite. Je n'entends plus rien que le bruit des explosions, les cris et les corps qui s'entrechoquent. Tout n'est plus que destruction, colère et violence. Les cadavres se multiplient, on ne croit plus en notre victoire. Tout n'est que feu et sang, le rouge est partout.

Je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite, mais la force me quitte. Goutte goutte, couleur rouge, je ne m'avoue pas vaincue. Mon arme à la main, je tire, je tue. Le vermillon s'échappe alors que le corps devant moi s'écroule. Je ne sens plus rien, le sang est partout. L'odeur de cuivre me brûle le nez, une odeur de mort qui flotte autour de moi, qui flotte sur moi. Je me meurs sans que je ne puisse rien y faire, je suis un soldat et je suis à la guerre. Le sang est ma couleur, la mort est mon salut. Je suis ici et j'y reste, je me battrais jusqu'au bout. Mars était le Dieu de la guerre, le rouge, sa couleur. J'en déborde et je suis prête à tout affronter, même la mort.

Signaler ce texte