le sable

misaki-chan

(...) et voila que je n'aime plus écrire sur le papier, j'ai peur des mots qui traînent , ici, je m'en fous.
Je meurs d'envie de lui dire tant , je meurs d'envie aussi et c'est pour cela que je me tais.
J'ai toujours pensé qu'il y avait un moyen de rattraper les trucs qui tombent alors qu'on ne voulait pas...il suffirait de s'entendre dire : "pars pas , pars pas !" ( Mais ça , je me souviens d'un coup l'avoir déjà dit dans l'ancien article ).
Je voudrais bien chuter et ne m'accrocher qu'à toi, je suis un si triste poisson , si triste , poison.
J'ai connu des nuits plus passionnantes , mais, parait-il , la passion , c'est pour les fleurs, les artistes, les riches qui construisent, les marginaux qui se droguent, les ados qui rêvent de vampires en se masturbant, aux novices , aux magiciens, aux religieux ... la passion, ça va à tout le monde en général, à personne en particulier. Aujourd'hui ce qui va bien aux gens c'est la veste en jean, la chaussure de sport classe, les lunettes vintage, l'amour résonné pas résonnant, le truc clair qui commence, qui fini , qui se barre, recommence.Alors, j'avoue, je rougis, j'implore presque l'indulgence tant et si bien que ce soit un sentiment qui existe encore : j'ai été passionnée ! Par le sable qu'on a laissé naïvement filer entre les doigts, par le film qu'on pleurait au cinéma, par la peau qu'on pensait collée à jamais l'une sur l'autre, par des "matins-sourires" qui disent adieu à l'hiver, par la musique , par la lecture ,par le corps en dessin, le corps sous mes mains, par l'imagination, par tes maladresses, tes caresses , par tes colères , tes revers , tes retours, tes idées, tes distances, tes mots, tes bras (...) mais tout ça , comme le sable, a filé entre les doigts.
Pire que tout, rien n'a commencé; j'ai simplement bercé mon coeur de tant d'illusions qu'il a fini par s'anesthésier. Rien , rien que des soirées fades noyées dans l'alcool; des journées étouffantes étouffées par tes bruits d'étouffement; des après-midi lourds et longs, rallongés par tes scénarios lourds; des matinées de solitude brisées par tes présences-absentes.
J'évite d'y penser mais ... le sable manque un peu.

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