Le sablier de l'éternel

Quentin Bodin

Si je devais renommer l'amour, je lui donnerai le nom de sablier
Et en comparerai chaque grain à l'idée des choses qui maintiennent
Au règne du rêve, qui, sans la moindre raison nous abstiennent
Du réel cheminement de leurs espoirs, qui tombent déshabillés.


Plus le temps passe, et plus les espoirs ou les rêves ne sont plus
Ils se glissent dans l'entonnoir sans pitié qui lui n'épouse que Raison
Et empêche l'homme à croire puisque son esprit divorce des passions
Des corps et de l'âme, qui, offensant Dieu nous désarme du pardon et du salut.


Cependant, le sablier n'est que l'objet du temps et de l'éternel
Puisque de sa frêle consistance, se laisse manipuler dans la vannelle
Rue qui se répète et qui en cercle, retrouve de nouveau sa bohème.

Perpétuelle recommencement l'amour n'est rien d'autre qu'un renouveau
Qui sous d'autre forme se laisse porter et tourne comme un rondeau
Qu'on entend et qu'on aime puisqu'il résonne comme notre histoire, notre poème.


                                                                                              Bodin Quentin
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