Je pensais à partir en week-end. En Europe, en Suède, encore plus loin. Un road-trip bordélique avec toi. Je pensais aux canaux, à la campagne et même à la mer. J'avais envie, j'avais besoin de vacances.
Mais ici, il pleuvait. Depuis ce matin. Depuis deux jours, sans discontinuer. Même la nuit. De quoi se flinguer. Une pluie dure, qui changeait parfois d'orientation avec le vent. Même les oiseaux avaient arrêté de chanter. Et je devais bouger. Devais faire mes cartons, préparer mon départ, prévu dans quelques jours.
Mais je restais immobile, du petit matin au soir. Assise dans mon lit bleu ou sur la canapé pourri, j'attendais. Et je regardais la pluie.
Je ne comprenais pas pourquoi c'était si dur. Je l'attendais ce déménagement. Je l'attendais ce moment où j'allais poser mes affaires chez toi. Au début pour deux mois. L'été. Puis je serais là, définitivement. Maintenant que j'y réfléchis, je comprends pourquoi c'était si dur. J'avais peur, j'angoissais, je flippais comme une gosse, je redoutais l'inconnu, j'étais effrayée de l'avenir.
Je le savais maintenant. Ça ne m'empêchait pas d'avoir moins peur, au contraire. Je reculais devant l'obstacle.
Cette nuit, je buvais un thé devant la fenêtre et les voisins hurlaient. J'attendais que les étoiles apparaissent, qu'elles me réconfortent de leur présence.
Mais elles ne sont jamais venues. Au lieu de ça, un point clair, presque trop clair est passé dans mon champ de vision. Un satellite. Il s'est arrêté en face de moi. Seulement quelques secondes. Avant de continuer sa course et de disparaître de ma vue.
À quelle distance pouvait-il être ? Je n'en savais rien. Mais il avançait.
Je suis allée me coucher. J'ai fais des cauchemars et le lendemain, j'étais prête. J'ai fais disparaître les posters de mes murs et j'ai rangé mes livres dans les cartons.