le son de sa dignité

cedille

Quai d'une gare pour un train de banlieue destination paris  23h20

Il est apparu sur le quai  parallèle s'énervant à haute voix, il ne marchait pas droit.Il s'énervait contre un type 20 mètre derrière lui, mais en gardant ses distances.

L'air apeuré et à la fois un discours excédé dans un corps rigide.Transcender par la peur ,il l'était.

Quelque minutes plus tard, il a traversé et est apparu sur mon quai , à poser ses affaires à quelque mètre ,un jeune type entre 20 et 26 ans.

Il s'est mis à slamer avec des mots qui ne faisaient pas de détours, et malgré la terreur, la précision du verbe, la recherche de sens, la voix posée...

Il a tout dit, le noir, le tentative, il disait que c'était arrivé ou pas,

Il disait qu'ils étaient salaud ceux qui t essayais quand tu n'avais même pas encore assez bu pour oublier ton désespoir.

Une tirade épique ,un discours digne, emplit de peur contenu, offert a tous ceux qui hantait le quai.

Un espèce d'équilibre glorieux du mots au milieux de la terreur.

On l'a écouté, nous les anonymes, enfin ceux qui n'avait pas d'écouteurs, avec cet envie horrible de ce boucher les oreilles, d'avoir de la musique, quelque chose pour ne pas entendre la beauté des mots vrais et juste d'une détresse.

Il n'appelait pas à l'aide ,il s'auto-conssolait.

Alors voila ,on a écouté ce jeune type raconter la tentative de viol dont il venait d'être victime sans oser le regarder et pour ma part avec cette irrépressible fascination pour la justesse poétique, figée sans réaction empathique.

Et de lui le paumé qui se bat pour ne pas devenir fou de douleur et de nous les parisiens blasés, habitué à voir la misère et à en effacer les traces comme sur un logiciel de retouche photos, pas un mots ,pas un soutient, il est outside et porte en son sein plus d'humanité que nos façades...

J'ai fini par aller lui donner un sandwich que j avais sur moi,comme si manger était là solution à son trauma et cela juste quand le train arrivait pour nous séparer assurant une limite à l'échange.

Il à remercier à pris le pain ,et à voulu raconter et moi brute je l ai informé que j avais entendue.

Il est rester courtois a même trouver le moyen d'être agréable. Et moi je n'avais pas une parole rassurante à offrir à ce type, il était en détresse avec un besoin de parler et je lui file à bouffer....????????????,à peine une parole , juste un rappel qu'il appartient au tout.

Ionesco et l aire du rhinocéros, j ai peur.

Signaler ce texte