Le Souvenir D’autrefois

Jérôme Ritzenthaler

Je vous livre un saut dans le temps ,rencontrer moi , l'enfant.

Ce vieux village de France, carcan du territoire de l'enfance.

Dans nos jardins d'enfants, nous avons cultivé des souffrances

D'une tendre main. Où sont donc passés les amis ?

Les rires incessants pleuvaient,

Comme tombait la pluie de novembre.

 

Les murs décrépis, témoignent encore,

Nos indélébiles traces de vie.

Les orages d'été, ont tout emporté.

Nous rêvions de ne jamais vieillir,

Des années sans lumières ont filé, comme des comètes urgentes.

J'ai 5 ans, je suis le roi, j'ai des jouets en bois,

 

Un vélo plus vieux que moi.

Les moineaux chantent pour moi, persuadé,

D'être le seul à entendre leur délicieuse mélodie.

Le monde tourne autour de moi. Les arbres se poussent,

Quand je passe en trombe.

Mes coudes saignent quand je mords la poussière.

 

Le goût du danger, le vent de l'espoir.

Les rues désertes, étaient nos chemins,

Les jachères, sur lesquelles nous nous détendions,

On vient s'y échouer, sans attendre.

On faisait le tour cent fois, du village d'autrefois.

 


 

Aux chutes de nos corps, aux gouttes de sang versé,

Aux écorchures, restées gravées sur nos genoux

Prends ton cœur, sous ton bras, reviens voir, l'échelle qui grinçait.

Les échardes, que les barreaux nous offraient.

Nos châteaux de cailloux, les routes cabossées,

 

Celles qui menaient au-delà des terres. L'odeur, du foin séché

Qui remplissait la ferme des anciens. La chaleur douce,

Du soleil qui brillait haut, et fort comme le bœuf,

Qui régnait dans l'étable. Le doux son, de la rivière claire.

Et les parfums de glace, le pouvoir de l'eau gelée,

 

En hiver comme à l'été.

Le modeste tracteur rouge, nous promenait,

Sur les vergers, jaunes de mirabelliers.

Les vignes sucrées, étaient des Confiseries,

Qui régalaient nos vastes appétits.

 

Les machines sauvages, ont construit des autoroutes,

Déformé, notre havre de paix.

Les paisibles horizons, s'en sont allés

Avec le silence. Berceau de souvenirs impérissables,

De nos âges vulnérables, de simples gamins, qui voyaient de l'or

 

Là où, il n'y avait simplement rien.

Quand mes yeux, se ferment,

Les rêves de gosse, virent au cauchemar,

Lorsque, les couleurs pâles, du parcours ordinaire, d'un enfant,

S'étiolent, par le terrible sablier du temps.

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