Il était dans un cimetière,Apposé sans le moindre leurre,Sur le granit d’une pierre,Un flamboyant et vif sticker.Il arborait une telle brillance,Qu’on ne pouvait pas à la tombeFaire remonter sa présence,Lui, tombé de la dernière trombe. Sa fraicheur et sa vivacité,Avait instillé dans les mornes allées,Une revigorante attractivité,Comme une dragée sur le palais.Si la stèle marquait déjà les années,Cet insigne venait la rajeunir,Evitant les croix et crucifix surannés,Qui font la mémoire jaunir.Sans que les couches s’accumulent,Régulièrement était gratté le sticker,Pour ainsi renouveler la formuleEt rompre avec toute forme d’aigreur.Il est assuré que celui qui gisait là,Ne voyait guère la différence,Et que le triste regard des gens las,N’avait la moindre importance.Cependant se trouvait ici son souvenirPrendre une toute autre tournure,Se remémorant ainsi quelques sourires,Détournant du temps et ses morsures.Il n’était ainsi pas une semaine,Où le visage fardé de la pierreIncarnait la même fade rengaine,Répétition d’un monolithe hier. La mémoire se passe des conventionsEt se montre ainsi parfois peu catholique,Se nourrissant souvent des inventionsQu’initient les fulgurances d’excentriques.