Le suicide du grille-pain

Certaines choses grillent.
On peut griller une cigarette.
On peut griller un feu rouge.
On peut se faire griller en grillant un feu rouge.
Tout en grillant une cigarette.
On peut faire une grille de mot-croisés,
En se grillant les neurones.
On peut regarder une grille de programme
On peut repenser à une grille de salaire
Devant les grilles fermées d’une usine délocalisée
Ou comme un opposant à un régime dictatorial
Qui termine grillé, accroché au grillage électrifié.
Du camp de prisonniers politiques.
On peut griller un morceau de viande sur un barbecue
Comme Jeanne d’arc qui termine en grillade
On peut même se faire griller la politesse.
Beaucoup de choses grillent finalement.
Même un grille-pain.
La fonction intrinsèque d’un grille-pain :
C’est de griller le pain.
Tartines et toasts.
Je porte un toast à l’inventeur du grille-pain,
Sans qui mes petits déjeunés n’auraient pas
Le croustillant du grillé.
Mais ce matin, en étalant ma confiture
Sur mes tartines, je me suis trouvé déconfit
Ça sentait le brûlé.
Mon grille-pain était en panne.
Il avait grillé.
Mais pas mes tartines.
Alors quand un grille-pain grille…
C’est philosophiquement dérangeant.
C’est comme si un pyromane se suicidait
En s’immolant par le feu.
C’est ça…
Mon grille-pain s’est suicidé
En se grillant la cervelle !