Le temps a eu raison

aphrodxte

 Le temps a eu l'effet escompté. Tout ce temps passé à broncher du noir en se laissant aller à la mélancolie, la tristesse aspirant toute mon énergie. Je n'eus de cesse de me dire qu'un beau jour peut-être, tout irait pour le mieux. J'ai bien cru que ce jour n'arriverait jamais, j'ai cru me noyer dans cette éternelle névrose dont l'issue me semblait impossible.

Les jours s'entremêlaient, je ne savais plus quoi faire pour m'en sortir, tout était flou et lointain. J'ai eu mal, très mal. La douleur est un élément qui revenait sans cesse, elle ne me laissait aucun répit.

Je ne contrôlais plus rien, mes gestes étaient dépendant de ce que je ressentais à l'intérieur de moi. Et quand tout explosait, j'explosais aussi. J'ai souffert bien plus que ce que j'ai pu imaginer.

L'effet papillon, cette petite action aussi insignifiante soit-elle qui engendre une série d'événements dont on ne pouvait soupçonner la provenance.

L'abysse dans laquelle j'étais coincée m'a parfois semblé si douillette, un nid de bien être, de soulagement, la chose qui m'accompagnait quand tout allait mal. Cette vieille amie qui est toujours la pour moi quand plus rien ne semble capable de m'aider. Quel paradoxe, se sentir si mal et vouloir quitter cette immense souffrance tandis que d'un autre côté, cette souffrance, on ne veut s'en séparer car c'est tout ce qu'il nous reste pour nous rappeler qui nous sommes et nous soulager.

J'ai essayé de comprendre en vain ce qui a bien pu se passer, comprendre comment j'en étais arrivée ici.

Ma vie pourrait paraître si merveilleuse, si l'on demandait aux gens de dépeindre le tableau de mon existence ils diraient probablement de moi que j'ai de la chance de posséder tout ce que j'ai, d'avoir vécu cette vie. Mais la réalité est tout autre et la façade que les gens voient n'est pas si mirifique qu'elle en a l'air. Derrière toutes ces fantaisies se cachent les échecs, les batailles, les expériences douloureuses, la vie tout simplement. L'existence même qui fait mal, qui touche en plein cœur et qui blesse, qui ouvre des maux qui ne se refermeront jamais. On aura beau penser que le temps guérit tout, comme j'ai eu la naïveté de croire, mais au final, on ne guérit jamais, les séquelles seront toujours présentes, et font parties de nous, de notre histoire.

La vie n'a pas pour but d'être belle, de réussir. Pour vivre, il faut survivre, se battre constamment contre nous-même pour s'en sortir.  

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