Le test 2
Aurélie
Je t'ai tout raconté. Je me suis mise à nu. C'était très dur. C'était mon plus grand secret. Ce désir de vouloir un enfant de toi, maintenant. Celui de prendre le risque de tomber enceinte. Par envie mais surtout par besoin. Et tu l'as tellement mal pris. Tu étais en colère tu m'as dit "Tu le fais quand le test ? Réponds à ma question. Normalement on attend trois ou quatre jours mais pas deux semaines !" Tu ne t'es jamais réellement mis en colère. Là non plus. Tu m'as accompagnée au Monoprix, on a mis du temps à trouver où ils étaient. Tu as dit "Il y en n'a pas des moins chers que ça là ?" et là je me suis dit que j'avais bien fait de te confronter à la réalité du sujet. Tu n'étais pas en colère je crois. Mais j'aurais préféré que tu tentes de comprendre. Que tu me parles. Que tu me demandes pourquoi, même si je n'ai pas la réponse. J'aurais aimé que tu vois ces indices que je n'ai pas laissés au hasard. Souvent je te sors le mot bébé dans une conversation. Souvent je me touche le ventre comme les femmes enceintes me disant que peut-être je le suis aussi. Peut-être ou pas. C'est bien de ne pas savoir. Ça nous laisse tout imaginer. Mais toi tu voulais savoir hier soir, tu m'as dit que ça te rendait fou que tu sois au courant depuis cinq minutes et non depuis deux semaines. Tu m'as dit que tu étais inquiet. Tu étais stupéfait voire déçu, quand je t'ai confié que je croyais que ça t'arrangeait de ne pas te soucier de ces choses-là. Et pourtant, je n'ai toujours pas de messages de toi pour savoir ce qu'il en est, de ce foutu test que je n'ai d'ailleurs toujours pas fait.