Le vase cassé
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Le vase cassé
Solveig était désolé; comme tous le jours d'ailleurs il était désolé d'être étranger au monde, comme un alien en liberté. Où étaient passées ces fleurs qu'il effeuillaient tranquillement, quand les tambours de la ville jouaient inlassablement leur inhumaine mélodie. Il rêvait de retrouver au fond d'un tirori ces heures dansantes et plus légères que l'air, à des années lumières de cet âge sombre que connaissait Mancity. Quelles sont ces ombres qui se parlent, ces histoires qui se croisent, ces regards voraces ?
Solveig était désolé, désolé d'être vivant et voyait la vie comme une mauvaise blague. On pouvait entendre le tic tac de son coeur à cent mètres à la ronde. Le rugissement des machines recouvraient aisément les voix des hommes, enfin de ce qu'il en restait. Tout le monde n'avait qu'une obsession, se venger d'être en vie et le faire payer, le faire payer pour ce qu'il avait fait. Il devait payer coûte que coûte, même si ça devait menacer l'équilibre du monde.