Le vide pur et dur

lanimelle

Le vide pur et dur

J'ai passé ma main entre toi et moi, il n'y a rien d'autre que le vide tu m as dit, ce que tu vis n'existe pas.

J'ai baissé les yeux, je sentais mon ventre chaud comme si tu y étais dedans.

Je ne savais pas ce qui était le plus triste, tes mots où que le bas de ton ventre ne vienne pas naturellement se planter en moi sans explication.

Je trouvais ca chiant ta rationalité, je trouvais que c'était comme une corde au cou ou un truc comme ca qui fige l'esprit et le corps, j'avais beau être dans le vide comme tu me le disais je me sentais pourtant remplie, comme si ma solitude ne pouvait pas faire le poids quand tu étais là.

J'aurai pu te dire de t'en aller, de te faire foutre et puis tout ceci, tout ce vide qui existe entre toi et moi aurait disparu matériellement, puisqu'il n'existe que ca le vide entre toi et moi pourtant je n'ai rien fait, pourtant je n'ai rien dit, j'étais dans ce fameux vide pur et dur que tu ne sais pas voir et qui illumine quelque chose en moi, j'étais dedans et sans que tu le saches tu y étais, entier, plein, nourrit par ce qui sort de ma bouche et de mon corps, nourrit par mes yeux et plus je te remplissais de tout ce que je voulais te donner, plus j'agrandissais le vide, plus tu gémissais et plus je voulais te combler, manger le vide, le digérer et le garder tout au fond de moi, comme ton foutre en petit nuage qui éteint le feu que tu allumes en moi, le garder encore, qu'il se distille dans tout ce que tu ne sais pas encore de moi.

Toutes les émotions sont invisibles, parfois tu sais faire naitre de mes yeux des choses inconnues, tu sais faire dans ma peau des éclats de vie et de morts subliminales qui détruisent toutes les positions mineures dans lesquelles je restais misérablement campée.

Quand tu me portes et que je suis là, abandonnée à toi, accrochée à ce vide je m'y sens comme une rescapée, je vibre plus forte que la suffocation de Chopin sous ectasie.

Il y a quelque chose qui coule de moi après tout ca, une mélancolie délicieusement douloureuse, un désir encore plus fou de te retrouver dans ce vide, dans cette parallèle intemporelle qui comble tout ce dont je n'avais pas conscience.

Le matin est revenu, il a emporté avec lui ce qui n'existe pas,  par ici et par là il reste des images, des objets, des bouts de mémoires qui remontent, qui résistent, des amas de plaisirs enchevêtrés sous ma peau tannée par tes caresses.

Quand tu étais assis sur moi, tes yeux qui coulaient dans les miens, tes mains qui me serrées et mes bras tout autour pour te soutenir, pour que  tu coulisses de moi jusqu'aux plus profond de toi j'ai senti ce désir de possession ultime mais comment possède t on le vide ? où est il vraiment ? après l'amour, après les corps repus de tout leur sens, usés, vidés, désarsonnés de toutes réalités     ?

que reste t il à part le vide et tout ce que je suis la seule à voir?

J'ai longtemps marché ce matin, j'étais un peu à l'envers, dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, j'étais à l'envers et dans mon ventre le vide se balancait, se désarticulaient parfois les souvenirs, entre le rien et le tout, je me disais que le vide c'était peut être ca, être dans le rien et le tout quand je suis avec toi .

L'animelle

https://www.youtube.com/watch?v=ef-4Bv5Ng0w

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