Le Zohar

Valentin Pyaterka

Des milliards de gouttes d’eau s’abattaient à la lueur de la lune sur le gazon du stade Malcolm X. Elles venaient gorger le sol d’eau transformant la terre en boue qui venait s’accrocher à nos crampons rendant nos mouvements de plus en plus difficiles.

Je jetai un coup d’œil sur le tableau des scores. L’équipe adverse, les Lions, nous menaient de deux points et il nous restait plus que quinze secondes à jouer avant le coup de sifflet final. J’essuyai l’eau de pluie qui déferlait sur ma tête puis remis mon casque tout en prenant position.

                « Johnny! Johnny! Johnny be good ! » Hurlaient de tous leurs poumons les pompoms girls tout en frappant en rythme dans leur mains et en effectuant des danses clairement trop suggestives pour des filles de 16 ans.

Le sifflet retenti et par automatisme je me mis à courir. Je récupérai dans les airs le ballon après avoir évité deux adversaires, puis une fois au sol démarra à tombeau ouvert en direction de la ligne de but qui se trouvait à une cinquantaine de mètre de là. Je sentis le gazon se transformer en boue à chacun de mes pas, rendant ma course plus difficile. Je poursuivis ma route lorsque un type de l’école adverse pesant deux fois mon poids se mis entre moi et la ligne finale.  Je serai le ballon au plus près de moi, puis en poussant de toutes mes forces je sautai au-dessus du bonhomme au moment même où il s’élançait pour m’attraper. Je fis un salto avant pile au-dessus de lui, puis retombant sur mes pieds, je repris ma course passant la ligne blanche juste au moment du coup de sifflet final. J’enlevai mon casque et le jeta méchamment au sol pour ensuite esquisser quelques pas de victoire.

Dans la jubilation et alors que je regardais avec satisfaction en direction des tribunes pour contempler la foule m’acclamer, je vis un duo d’homme en costumes noirs entourant une jeune femme qui attendaient à côté du coach chacun d’eux abrité sous un parapluie. Le sifflet final retentit. Sous les ovations je me mis en route en direction du vestiaire lorsque le coach me demanda d’attendre quelques secondes.

« Johnny, ces personnes ont besoin de te parler. Alors fais pas le con, passe toi un coup sous la douche et va vite les rejoindre sur le parking. »

*****

Le parking était encore plein de voitures. Je me rapprochai d’eux sans les quitter du regard. Les deux hommes portaient des lunettes de soleil en pleine nuits et des costards noirs. Ils étaient blancs et rasés de près. Le déguisement même du type du gouvernement qui voudrait se la jouer incognito. La femme avait une queue de cheval fait à la va-vite et des grosses lunettes d’intello. Elle devait avoir à peine la trentaine et ressemblait à une caricature de rat de bibliothèque. Le genre de rat qui n’a jamais vu de serpent de sa vie, une vraie vieille fille au pucelage surement intact.

« Vous êtes de la CIA ? Leur lançai-je en prenant un petit air malin.

A mon grand étonnement ce fut la femme qui prit la parole. Les deux hommes ne firent aucun geste en réponse à ma tentative de déstabilisation.

                « Nous travaillons pour votre père. Je suis Penny Potts, l’assistante de votre père. Je suis ici…

                - Très bien. Et que me veut-il ? La questionnai-je en la coupant.

                - Il veut que vous et votre frère le rejoignez, répondit elle sans se démonter en remontant ses énormes lunettes sur son nez.

                - Cela m’étonnerait de la part de mon père. Ca fait bientôt 3 ans que je n’ai aucune nouvelles de lui et avant ce n’était pas bien plus reluisant. Vous êtes sure de travailler pour lui ? Ce n’est pas vraiment son genre de faire dans les sentiments familiaux et ça m’étonnerai qu’il ait changé.

Elle me tendit une photo qui la représentait avec mon père dans un désert quelconque.

                - Ouais, super ! Ça c’est de la preuve !

                - Bon écoute moi petit con. Tu commences à me chauffer. Si on est venus vous chercher ce n’est pas par ce qu’il se languit de vous, et crois moi je commence à le comprendre, nous sommes là car ton frère à en lui les clés qui permettraient de déchiffrer une langue très ancienne et ton père en a besoin.

                - Douggie ? Vous devez faire erreur. Douggie est atteint de trisomie, vous avez du mal comprendre.

                - Non, ton père a été clair. Il lui faut Douggie, c’est le seul être capable de comprendre le code.

                - Il a du mal à trouver son trou du cul quand il veut chier alors déchiffrer une langue ancienne…

                - Tu sais ce que c’est l’autisme ?

                - Ouais, j’en ai vu quelques un à la télé. C’est des demi-mongoliens.

                - T’as déjà vu Rainman ?

                - Le film avec Tom Cruise où Dustin Hoffman joue son frère autiste qui est un génie des maths ?

                - Tout à fait. Les trisomiques étant de super autiste, donc ton père en a déduis que Douggie serait un super génie.

                - Vous êtes sérieux ? Vous vous basez sur Rainman pour faire avancer vos recherches ?

                - C’est tout ce qu’il nous reste pour l’instant.

                - Bon, ben amenez-moi chez moi, qu’on récupère Douggie et quelques affaires.

- C’est déjà fait, suivez nous.

Les deux hommes ouvrirent la marche en frappant le bitume de leurs talons et ouvrirent les portes arrière de la limousine. Douggie était assis sur la banquette en train de boire une canette de soda en contemplant l’air ailleurs la vitre de la portière opposée.

                « Douggie, l’interpela Penny Potts, ton frère Johnny est arrivé. »

Il se tourna vers moi et s’élança vers moi pour m’attraper faisant tomber sa canette qui se déversa sur la moquette de la limousine.

                « Johnny !!! S’exclama-t-il.

                - Salut Douggie, lui répondis-je alors qu’il m’enserrait de toutes ses forces dans ses bras. Alors comme ça t’es un super génie. Pas mal pour un trisomique de douze ans.

                - Oui ! hurla-t-il comme unique réponse.

Je m’assis et alors que Douggie continuait de me serrer dans ses bras, la voiture démarra.

*****

Nous roulâmes pendant une bonne heure avant d’arriver dans un petit aérodrome qui semblait ouvert uniquement pour nous. Au milieu de la piste nous attendait un des jets de mon père. Malgré le fait que Douggie continuait à me faire un câlin, nous réussîmes à entrer dans l’engin. Nous nous assîmes à une table au milieu de l’avion. L’hôtesse de l’air amena des crayons de couleurs et des coloriages qu’elle donna à Douggie et nous servit des verres de jus d’orange. Je regardais le verre, puis l’hôtesse qui était déjà repartie dans l’autre sens, puis à nouveau mon verre.

« Elle me prend pour un merdeux ou quoi ?

                - Ne t’inquiète pas. Si tu veux t’aura un verre d’adulte une fois que tu auras écouté mon briefing. Je veux que tu sois concentré. »

J’avais soif alors je bu une gorgée de jus d’orange pendant que Douggie s’appliquait à colorier une voiture en tentant de ne pas dépasser les lignes.

                « Est-ce que tu sais ce sur quoi travail ton père en ce moment ?

                - Alors là, je suis franchement désolé, mais je n’en ai pas la moindre idée. Je sais qu’il se trouve quelques parts dans un désert en Afrique en train de faire des recherches archéologique…

                - Tout à fait. Cela fait maintenant trois ans que ton père est à la recherche du Zohar et il semble l’avoir retrouvé dans les environs de Télimélé en Guinée Conakry.

Elle prit une télécommande sur la table et avec alluma un écran géant qui se trouvait face à moi. Une immense carte de l’Afrique apparut dessus. Elle appuya sur la télécommande ce qui déclencha un zoom sur le plan de l’Afrique en direction d’un tout petit pays. Ca zooma encore plus jusqu’à arriver sur une image satellite d’un chantier archéologique.

                - D’après ses calculs, il s’agirait de l’emplacement du Zohar. C’est un objet très mystérieux dont nous avons retrouvé la trace dans de nombreuses cultures très anciennes alors qu’elles n’avaient aucuns liens entre elles. »

Elle fit défiler des photos en diapositive. Il y avait une grotte préhistorique, des hiéroglyphes égyptiens, des hiéroglyphes pas égyptiens, des sortes de lignes de Nazca. Toutes représentaient une sorte de rectangle entouré de rayons autours duquel des hommes étaient agenouillés.

                «  Nous pensons qu’il pourrait s’agir de l’entité qui a créé l’humanité. Une sorte de dieu incarné. Si nous le faisons fonctionner, nous pourrons découvrir nos origines et répondre enfin à la grande question sur la vie, l’univers…

                - Vous tracassez pas, c’est 42.

                - Pardon ?

                - La réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste, ben c’est 42.

                - Je ne comprends pas bien là.

                -Laissez tomber. Poursuivez.

                - Le problème, c’est que votre père n'arrive pas à entrer en communication avec le Zohar. Nous avons essayé de la forcer, mais rien n’y fait.

                - C’est là que Douggie intervient.

                -Douggie !!! S’exclama-t-il en se tournant avant de recommencer ses coloriages.

                - Tout à fait. Nous n’espérons qu’une fois face au Zohar, Douggie…

                - Douggie !!!

                - Il le fait à chaque fois que l’on prononce son nom c’est ça ?

                - Exactement.

                - Nous espérons qu’une fois face au Zohar, Gogolito va avoir une vision magique et nous l’allumer.

                - Vous avez la foi vous…

                - C’est tout ce qu’il nous reste. »

Elle jeta un coup d’œil par le hublot.

                « Nous sommes arrivés.

                - Déjà ? On a du voler à peine 30 minutes.

                - Oui mais le briefing est terminé, comme raconter un voyage c'est chiant alors on va faire une élipse. »

Pendant que Penny Potts rangeait ses affaires et que nous attachions nos ceintures, nous descendîmes en direction d’une piste d’atterrissage au beau milieu du désert.

  • bonjour, j'ai trouvé votre texte tout à fait intéressant. il y a cependant quelques défauts mineurs. le texte manque un peu de virgule. dans l'avion, miss Pott fait défiler les photos en diapositive ce serait peut-être mieux en diaporama, la diapositive étant un support obsolète. "ca zooma" formulation a revoir. dans le dialogue qui suit, qui dit " laissez tomber, poursuivez" ? le coup de l’ellipse est audacieux, mais vous pouvez en faire une marque de fabrique. à dose homéopathique. sinon, je crois qu'il manque des de texte, probablement du à la mise en page de weloveword.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Arro02 orig

    lunule-campanule

  • J'ai adoré le passage ou il est fait mention du nombre 42, l'histoire donne envie, tu vas écrire une suite? :D

    · Il y a presque 12 ans ·
    Hellblazer all his engines 465

    pleutre

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