Leçon de drague pour timides

Jean Claude Blanc

reprise de ce texte de 2015, d'actualité, urgent, pour éviter de tomber pour harcèlement...

                             Leçon de drague pour timide

La drague, c'est un rituel, qui demande du doigté

Plupart des hommes ignorent, comment la pratiquer

Bander tes muscles tatoués, crâneur invétéré

C'est pas comme ça, mon gars, qu'on tente les filles zélées

 

Fouillant sur internet, suis resté médusé

On nous offre la recette, pour plaire aux pépées

Bien sûr les plus calées, qu'en ont dans le cerveau

Dès lors, petit bonhomme, faut mettre la barre très haut

 

Moi-même malabar, brandissant mon savoir

J'ai appris ma leçon, pour pas les décevoir

Ces minettes qui me charment, attendent de moi, ma part

D'affection, de tendresse, et de courtoisie rare

 

Comment séduire une femme, plutôt une Madame

Tirée à 4 épingles, se trémoussant, se pâme

Pas une de ces morues, qui sur le cul s'acharnent

Une belle demoiselle, aux yeux mouillés de larmes

 

D'abord la vouvoyer pour pas l'effaroucher

Attendre d'elle un sourire, pour votre crédulité

Féliciter son style, modeste, pour sa beauté

Même l'encourager, encore mieux se saper

 

Surtout pas trop parler, tout délivrer d'un coup

Evoquer simplement, vos épreuves, vos à coups

Du genre, je résiste, même si j'en ai bavé

Féminine sensible, vite fait de deviner

Ce qui ravage le cœur, le fond de vos pensées

 

Laisser venir la belle, en plaignant ses déboires

Buvard de ses paroles, une sorte de miroir

Parcourir de vos yeux, pourtour de son visage

La regarder en face, en philosophe sage

 

A elle de découvrir, vos qualités cachées

Feignant la modestie, pour votre triste passé

Mais ne faut pas flancher, surtout pas pleurnicher

Montrer que vous êtes d'attaque, braver l'adversité

 

Jamais être pressé, de lui conter fleurette

Pas foncer bille en tête, comme une simple conquête

La sirène ci-devant, savez, elle n'est pas bête

A elle les premiers pas, pour une douce amourette

 

Au premier rendez-vous, se montrer réservé

Feindre la timidité, du mec un peu coincé

Pas pousser à l'extrême, bouder ses attributs

Sinon sauvage gazelle, vous en met plein la vue

L'inviter boire un coup, dans un pub tranquille

L'air de rien au passage, échanger vos adresses

Internet, portable, avec goût et finesse

Jouer l'artiste bobo, sauveur déjà intime

 

Surtout ne pas céder, aux rites convenus

Garder par-devers vous, vos propres points de vue

Mais ne pas s'entêter, d'imposer vos idées

Faire semblant de piger, qu'elle sait aussi vamper

 

Le temps ne compte pas, pour faire du sentiment

Séduire une sirène exige de l'habileté

Pas à pas, patiemment, comme par enchantement

A force de se connaitre, s'impose la vérité

 

Jouer les intellos, pas très recommandé

Mystérieusement confier, ses passions pour l'abstrait

En fait l'ensorceler, par votre génie inné

Quel mérite pour vous, de la considérer

 

Toujours laisser de côté, les actualités

Météo et football, et les séries télé

Passeriez pour un blaireau, franchouillard abonné

Aux commérages mortels, aux boules et au tiercé

 

Le rire est primordial, pour plaire aux bonnes amies

Rajouter du piment, un zeste d'ironie

Se moquer de soi-même, utile pour l'ingénier

Elle vous admirera, pour votre libre pensée

 

Tenue vestimentaire, ne jamais trop en faire

Jean, basket, col roulé, le péquin ordinaire

Vos trésors sont cachés, elle le sait la bougresse

N'est pas intéressée, par ce qui a sur vos fesses

 

Au fil du temps, lentement, livrer, votre conscience

Votre amour pour les gosses, flatter l'intelligence

Elle-même la distinguer, comme épouse idéale

Que vous cherchiez en vain, pourtant mec génial

 

Suivez votre chemin, sans jamais bifurquer

Ne pas la faire douter, sinon vous êtes ruinés

Les humaines ménagères, aiment la stabilité

Elles l'ont acquise gamine, futures mères au foyer

 

Leçon de drague subtile, pour jeune homme sérieux

Pas donné à tout le monde, de faire de l'esprit

Les femmes aiment les durs, apparences trompeuses

De s'envoyer en l'air, une seule nuit suffit

Préfèrent les rêveurs, les fines malicieuses

Timides, empruntés, vous serez des seigneurs   JC Blanc mars 2015 (clin d'œil à Houellebecq)  

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