Légende

hecate_xiii

Il y a une fille soucieuse assise devant un lac.

Elle se demande où va sa vie et si même elle y tient. 

Elle confie ses maux au vent et caresse l'eau de ses mains. 

Elle écrit ses mots dans les vagues, et prie ses ressacs.


Il y a un loup brun solitaire qui erre dans le bois. 

Il y a des pupilles qui brillent serties dans deux yeux acier. 

Et la terre sous ses pattes se met à gronder. 

Sa convoitise est devenue promise au lieu d'être sa proie. 


Parce que la fille l'a vu mais ne recule pas. 

Le soleil épuisé meure sur l'eau orangée. 

Le destin peut oeuvrer, c'est un rendez-vous caché. 

Le loup constate depuis l'orée que la fille lui ouvre les bras. 

 

Le vent se couche sur la nuit qui elle même est tombée. 

Elle se relève lente et gracile sous la lune. 

La chouette veilleuse ulule et c'est un loup qui hurle. 

Quand elle avance, sur quatre pattes, métamorphosée. 


La bête grogne et gémit, aux abois. 

Séduit par la créature sous la lumière argentée. 

Jeu de reflets, phosphorescence de nudité. 

Le monstre brun s'est dressé sur deux pieds et avance de deux pas. 


Un pelage blanc, à la lueur, est révélé. 

Elle, marque la terre de quatre empreintes légères. 

Au milieu des roseaux elle avance en animal, chimère. 

Elle a courbé l'échine quitte à se faire dévorer. 


Les légendes, d'un bond, se rejoignent et s'emmêlent. 

Ils roulent au sol, corps enchevêtrés. 

Elle, vêtue de fourrure claire, s'est remise à espérer. 

L'homme brun, dans sa nouvelle humanité, a planté dans son cou mille baisers. 



Hécate XIII. Le 29 novembre 2015.




 

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