L'enfance protégée

aile68

La guerre et ses ravages au-delà du bel âge de la vie, confronte mon âme endolorie aux confins de la vie rude et monotone. Où s'en sont allées mes années de combat, où je roulais dans la farine ces messieurs dames de l'avant-guerre, joyeuse et rayonnante comme un rayon de soleil. Faut-il qu'elles s'en soient allées au fond d'un trou de mémoire, où je loge tous mes souvenirs d'autrefois de quand j'avais pas de mémoire? Envie de voir les gens que j'aime bien, mes cousins, mes cousines, consulter le grand dictionnaire de la vie pour y trouver les mots les plus beaux.

Guerre, paix, tout cela s'oublie dans un soupir, pour vivre la vie que l'on veut. La vie que je rêvais quand j'avais dix ans, moi libre et indépendante. J'ai été bercée de films américains, de séries insouciantes ou plus sérieuses, j'ai voulu vivre ma vie selon des critères heureux, sur un ton enlevé, où tout se termine bien à la fin. Je me souviens des étés avec les copines ou avec ma famille loin là-bas, dans une terre que je n'ose nommée de peur de la dévoiler. Où s'en vont les souvenirs d'antan? Dans le coeur, siège de l'amour et de la vie. Effacer, gommer: des mots que j'aime qui permettent de revenir sur un passé difficile, si seulement c'était si simple! Louvoyer sur la piste de ski entre piquets et obstacles, le ski j'adorais ça quand j'étais petite. Petite, j'aime ce mot dans toutes les langues possibles et imaginables, little, piccola, klein, pequena, chantent dans mon coeur aux abords de l'enfance et des murets où l'on s'asseyait des après-midis durant à philosopher sur la vie, nos existences avec les copines, déjà à l'époque.

Ecouter des interviews de quelqu'un qui a quelque chose à dire, Marcel Rufo, la regrettée Françoise Dolto, le chanteur Yves Duteil qui sait si bien parler des enfants et s'interroge sur leur avenir. Faire vivre l'enfant qui est en nous, se déguiser, s'amuser, se transformer en méchante sorcière, en pirate ou en bonne fée, libérer l'enfant qui est en nous, c'est faire un pied de nez à la vie et ses soucis, cette lourde pesanteur qui s'abat sur nous les soirs de grand cafard.

  • Que de nostalgie dans ce texte ! L'essentiel est de garder une âme d'enfant, parce qu'un enfant est capable de s'émerveiller (en principe)...

    · Il y a environ 5 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

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