L'Enfer d'un mort

Quoi  cette idiotie ?

Je vous vois plus bas que terre

Le front mouvant et jinguant

Sous vers.

Quoi cette plaisanterie ?

Vous êtes barlong

Dans un sombre carton

De bois crevassé de boulons

Et d’épines en échardes

Que cille votre pendant colon.

Dans un far assombri

À côté de vos pompes

Lustré d’eau croupie

Votre œil git sans raison.

Vos doigts se  baladent

Pour tripler l’oraison

Des deux bras cassés.

Votre tête à l’échafaud

Sur la gorge vidangée,

Comme à l’angoisse une farce,

Bronche dans votre cercueil en terre.

Que ne dormez-vous encore depuis Mars? 

Sourire élégiaque, cils qui s’égrainent à même

Le sol crapuleux, bordé de mousses et de poumons verts,

Limaces

Vous rongent et vous ternissent

 De mélasses rengainées de spasmes.

 Là-haut sur la menace épanchée du  qui-vive,

On ne vous pleurt pas.

Et de sautiller le crapaud à poche à grand air!

Et de croasser sur la paume de vos crevasses

 Un psaume de travers!

Muse déchue,

Au glas vénéneux,

Sommez sans reflux

Sans relents hideux,

L’Envers du corps est à votre portée diabolique

L’Enfer d’un mort