L'enjeu : une fessée

bobditbob

Je jouais au scrabble avec ma copine, et j'ai proposé un gage pour « cellelui » qui allait perdre... Pensant lui donner une gentille fessée, la situation s'est retournée...

Au commencement était un jeu, juste un jeu pour se distraire, se détendre quelques minutes, et j'avais proposé qu'il y ait un enjeu, juste un gage entre nous deux. Je l'avais proposé, juste comme ça, et c'était simplement évident, c'était accepté de part et d'autre, sans même en avoir discuté... Le jeu était désormais avec un enjeu, sans connaitre lequel, comme à qui perd gagne...

- Patrick, je crois que tu me dois un gage ! qu'elle m'a dit, sur un ton ironique...

J'étais surpris et étonné mais elle avait raison. J'avais été inattentif et elle avait su en profiter, avait posé les bonnes lettres sur le plateau alors que je songeais aux évènement qui pourraient suivre, lorsque la partie aurait été finie...

- Je dois reconnaître que tu as bien joué, tu as mérité de gagner !

Je me sens con d'avoir perdu, alors que je ne m'y attendais pas, même pas envisagé... Je prends l'air dégagé et lui offre un sourire, mais je crains que le ton de ma voix exprime juste le contraire de ce que je viens de lui exprimer, je ne sais pas mentir et maintenant elle me dévisage bizarrement. Je tâche de prendre l'air grand Seigneur qui offre sa défaite, sans être condescendant, mais je vois bien que ça rate, elle a parfaitement compris, cette fille me surprendra toujours...

Elle n'avait sans doute pas envisagé de gagner, et la voilà avec un nouveau souci à gérer, enfin là ce n'est pas grave... C'est vrai qu'elle a bien des soucis, des malheurs même, et qu'elle y fait face. Et que parfois elle sombre dans la dépression, grave. Plus d'envie, plus de plaisir, l'avenir vu tout en noir...

J'attends son verdict, elle a gagné et je dois un gage. Ce n'était qu'un jeu. Je la regarde, interrogateur, elle me regarde et fait durer l'attente. J'essaye de deviner quelque chose qui lui fasse plaisir, à elle...

- Je sais pas trop, t'aurais fait quoi si tu avais gagné ? C'est juste une hypothèse, tu as perdu et tu me dois un gage, c'est moi qui décide mais tu dois me dire. Par curiosité, qu'est-ce qui me serait arrivé si tu avais été meilleur, plus fort, plus attentif... Ce que tu n'as pas été !

Là, elle reprend le dessus, je ne suis pas le grand Prince condescendant mais juste son ami qui a perdu ; égalité, je ne sais pas trop quoi dire, quelle est donc son intention ? A-t'elle besoin d'idées, de suggestions, à moins qu'elle veuille juste me tester, pour valider ses envies et voir si elles sont du domaine du possible et du réalisable ? Cette fille, que j'aime beaucoup, est décidément pleine de ressources et d'attentions !

- Je crois que j'aurais été tenté de te flanquer une fessée... une gentille fessée... cul nu, à main nue...

C'est la vérité, le plaisir c'est de flatter ce cul, en rythme, de le chauffer et le faire rosir, joliment, d'en prendre possession, de le voir s'offrir, s'ouvrir, se donner... Mais elle se fait insistante et me répond immédiatement d'une voix sévère.

- Tu crois ou t'es sûr ? Je vois bien que tu t'es laissé distraire, alors tu pensais à quoi, tout à l'heure ? Dis-moi tout, sans rien cacher, sans rien omettre, je veux que tu avoues tout. Tu as perdu, tu dois tout me dire. Tout, je veux savoir quelles ont été tes pensées les plus intimes, tout à l'heure, juste avant de foirer...

Elle me parle comme si je prenais un savon, et j'ai soudainement l'impression que mon gage c'est un peu le jeu de la vérité ! Je vois sur son visage que son plaisir c'est que je lui raconte. Tout, en détails, toutes mes pensées, ce qu'on ne dit pas d'habitude, mon esprit mis à nu... Elle veut savoir à quoi je pensais, ce que j'imaginais, un peu comme quand on regarde un film, on veux connaitre l'histoire et son déroulement, et profiter d'un moment agréable, pour elle, voir plus...

- Bon, c'est vrai, j'ai été inattentif, je pensais par anticipation comment j'allais te fesser. D'abord, je t'aurais fait asseoir sur mes genoux, tu aurais été assise face à moi, les jambes écartées autour de mes cuisses. et là je t'aurais ouvert les cuisses juste en écartant les miennes, en faisant levier, et tu aurais senti dans ta chair ma force et ton obéissance... Assise sur moi, de face, les cuisses ouvertes, j'aurais déboutonné lentement ta chemise, je t'aurais relevé les bras, les aurais mis en arrière derrière la tête, et là je t'aurais enlevée enlevée la chemise, et j'aurais pris tes nénés, directement, sous le soutien-gorge, un sein dans chaque main, tu aurais gardé tes bras croisés, tenus par les coudes, sur la tête, et j'aurais dégrafé le soutien-gorge, que j'aurais attrapé et jeté là-bas, tu serais restée les nibards à l'air... tu aurais gardé la position, sans bouger, tout le temps que je caresse et explore, que je tienne et je prenne, ton corps offert et le haut dénudé, les nénés et aussi les tétons, entre le pouce et l'index, serrés, caressés... à un moment, j'aurais passé mon bras derrière toi, je t'aurais serré contre moi et j'aurais pris mon temps, nos deux visages l'un si près de l'autre, lentement, sans plus bouger, j'aurais posé un baiser sur tes lèvres... Un long baiser, lèvres à lèvres...

Voilà un prélude à une fessée... longue à venir ! Mais dans la réalité, la fessée idéale n'est pas une punition ni l'envie de faire du mal, c'est l'envie de possession de ton corps, de ton cul... la montée du désir, le mien d'abord, peut-être le tien aussi, une bonne fessée c'est celle où le désir peut s'exprimer et ça se voit dans les modifications du corps, justement entre les cuisses et le dos...

- Voilà, je n'ai pas eu le temps d'aller plus loin, ça devait être une fessée mais il n'y a eu que le prélude, le tout début du prélude à l'après-midi d'un faune... Et je te dois un gage.

J'ai répondu en toute sincérité la simple vérité, l'attirance que j'ai pour elle et l'envie de partager avec elle une fessée, la fessée considérée comme un acte d'amour de celui qui la donne et de celle qui la reçoit. Peut-être va-t'elle me flanquer une fessée, pour bien asseoir sa victoire et être bien certaine d'avoir gagné ? Elle garde le silence à nouveau, elle réfléchit dans sa tête, comme si je n'étais pas là. C'est un peu déroutant, je m'imaginais avec elle sur mes genoux, en vue de partager un bon moment, et soudain plus rien, comme si le néant était tombé du ciel, entre nous ! J'ai la sensation d'un orage qui vient et de la foudre de Zeus qui va s'abattre là !

- Mon Patrick, tu es inattentif et tout le temps à contretemps, trop lent quand faut faire vite, trop bref quand je voudrais que ça dure encore ! Il va falloir procéder à des ajustements !

Elle a repris son air moqueur et ses yeux marquent de l'agacement.

- Pour commencer, ce n'est pas moi qui subis, mais toi, tu vas obéir et filer droit. Lève-toi et ne bouge plus.

Son ton autoritaire me pétrifie. Que va-t-elle faire ? Alors que je lui évoquais les préludes d'un acte charnel, qui ne me laissait pas sans effet, voilà qu'elle est énervée ? Mon cœur s'est accéléré d'un coup, tandis qu'elle se lève et se place dans mon dos. Je sens qu'elle se colle contre moi, sans un bruit mais ses mains attrapent mes poignets et me font redresser mes bras, elle me fait prendre la position mains par-dessus la tête que je lui avait décrite. Ses nénés auraient été à l'air, dépoitraillée, et c'est moi qui suit déshabillé, elle enlève les boutons de la chemise et la roule dans mon cou, et maintenant elle dégrafe la ceinture et la fait coulisser à l'horizontal... Elle la garde pour elle, prise de guerre, ça pourrait servir... Finalement, non, à sa respiration, et à sa façon de parler, juste là derrière moi, je comprends que ça va servir...

- Patrick, tu m'as énervée, avec ton air supérieur qui n'est même pas mérité ! En plus tu m'as annoncé que tu pensais à une fessée, mais tu ne m'as raconté qu'une histoire où tu exprimais l'envie de me sauter, sans tenir compte de mes désirs et mes envies. Je veux que tu changes, nous sommes amis, c'est le rôle d'un ou d'une amie de s'aider, quand c'est nécessaire. Je sens qu'il est nécessaire de te remettre sur le droit chemin, de corriger tes actes et tes pensées... c'est pour ton bien, pour notre bien à tous les deux, pour que notre relation puisse se poursuivre sans que j'en souffre ! On se connait depuis longtemps, tu as oublié qui j'étais réellement, tu m'imagines plus que tu ne me vois, tu me juges sans m'écouter, tu me contredis sans raison, tout le temps ! Il faut que ça change ! de gré ou de force, ou bien ce sera fini entre nous, comme finissent toutes choses, que la vie tôt ou tard sépare...

Je reste muet. Que dire, que répondre ? J'ai la gorge serrée et la bouche sèche.

- Fais ce que tu dois...

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