Léo te taire

Alice Gauguin

Chapitre 2 : Le purgatoire


Après un long trajet silencieux, ses "geôliers" ne consentant qu'à remettre à l'hôpital charge de lui expliciter la situation, le terminus se fit visible pour Léo qui commentait intérieurement l'environnement hostile de ce qu'il y voyait.

Directement conduit à la Direction de l'établissement, Léo fut atterré de se rendre compte d'un coup qu'il ne s'agissait plus d'une mauvaise blague. Ses parents, d'un air si condescendant, l'attendaient nerveusement. Après les quelques salutations d'usage à leur égard, Léo se fit inviter à entrer dans le bureau du directeur. 

- Bonjour M. Léo D, je me présente, Louis A. en charge de la direction de cet établissement. Pardonnez par avance la surprise inattendue qui vient de vous arriver mais mes hommes n'ont pas le sens du tact. Arrivons-en aux explications. Vos parents et le Préfet m'ont soumis une lettre de recommandation de votre médecin traitant concluant à une forte dépression que vous niez en bloc.

- Je n'ai nullement vu mon médecin traitant ces derniers mois, quelle déontologie !

- Peu importe, ce sont finalement vos parents qui vous ont adressé expressément à nous pour vous soigner, ce en concertation avec Monsieur le Préfet. Avant tout drame qui vous assaillirait  ma première question est celle d'une hospitalisation consentie que vous m'octroieriez. 

- Certainement pas, je ne suis pas en dépression et j'ai de nombreuses représentations à venir, je ne sais pas à quoi vous jouez de moi mais il est temps que je prenne congé après ce malheureux malentendu.

- Alors je suis désolée de vous dire que je vais devoir employer la matière forte. Vous ne pourrez échapper à l'hospitalisation puisque la mesure est faite pour vous protéger.

Soudain, Léo se souvint que ses parents avaient les bras longs et connaissaient fort bien Monsieur le Préfet ainsi que le médecin traitant.


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