L'éphèbe aux rats

Muriel

A quoi penses-tu jeune éphèbe, beau joueur de flûte ? Dans le décor champêtre de ta chambre, tu pleures ? Tes yeux mouillés les ont noyées, elles y ont perdus pieds, ces petites créatures aux ventres retournés ? Dans les draps froissés, que s'est-il passé ? Tumultueux, en vagues successives, ils sont venus lécher leurs menus petits pieds, une à une hypnotisées, elles y sont entrées. Le son de ta flûte était trop beau, tu les as faites danser. Chevauchant l'onde, pendant toute la nuit, heureuses, elles se sont données. Mais au matin, la lumière grise, les éclaire d'un jour sans fard. De magiciennes, elles sont devenues rats ; que ton désir est dur beau joueur de flûte, mais c'est toi qui sanglote de les avoir perdues. Pourquoi ces ensorceleuses se laissent-elles toujours ensorceler ? Ne pleure plus, sèche tes larmes, ce soir peut-être, une autre, à la faveur de la nuit te fera rêver, plus belle, plus étoilée, c'est toi qui danseras au son de sa flûte enchantée.

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