L’ère adulte

Comme un passage à l'heure d'été. Les journées vont s'allonger et nous, on passera plus de temps debout. Les nuits seront courtes, tu verras, on se réveillera plus tôt. Quelques minutes volées en douceur, dans notre dos. 

C'est le printemps et nos amours n'ont jamais été aussi fleuries. Mes sentiments n'ont jamais été aussi paisibles qu'aujourd'hui. Ils disaient vrai, tout passe avec le temps. Les maux s'atténuent, anesthésiés, mis à nus, apprivoisés. 

J'ai souvent donné mon cœur en entier, souvent volé en éclats -de rire, de verre, de voix. 

À l'aube de l'ère adulte. J'imagine qu'à trop se perdre, on finit par trouver son chemin. 
Dans les rues, dans les bars, dans d'autres lits, l'adulte erre.