LES AILES BRULÉES
Marie Gufflet
Une abeille s'enfuit de la ruche
Voulant découvrir la vie
Sans en voir les embûches.
N'avait-elle pas le droit de suivre ses envies ?
N'était-elle destinée qu'à fabriquer du miel ?
Insensible, elle laissa tout derrière elle,
Abandonnant les siens dans la misère réelle.
Excitée, elle se laissa tenter
Par les futilités
Et les frivolités.
Désireuse de goûter ailleurs
Ce qu'elle pensait meilleur
Elle s'envola, déloyale.
Loin de sa ruche trop banale
Défiant ainsi l'autorité royale.
Le train-train quotidien et ses obligations
L'avaient rendue prisonnière
D'une vie monotone et sans excitation.
Elle menait selon elle une existence amère
Qu'elle jugea un beau jour trop peu satisfaisante.
Elle continua alors sa quête séduisante
Errant ça et là, seule et sans défense.
Oubliés la ruche, la famille, les amis.
Elle ne pensait plus qu'à elle
Et ses rencontres nouvelles.
Oui mais voilà : notre petite abeille
Finit bientôt par se brûler les ailes.
Elle avait naïvement accordé sa confiance.
Elle fut vite blessée, abusée, trahie
Par ses prétendus nouveaux amis.
Elle se rappela ceux qu'elle avait laissés
Et l'odeur familière de sa ruche aimée.
L'ombre de ce souvenir lui ôta le sourire.
À vouloir suivre ses désirs
Elle a perdu l'amour vrai.
L'éloignement et l'absence
Lui ont fait prendre conscience
Que la vraie liberté
Se trouve en réalité
Dans l'obéissance et la fidélité.
"Une Vie pour aimer"
Recueil de poèmes aux Éditions du 20 décembre
On sait ce que l'on perd, pas ce que l'on trouve ... pas d'accord cependant pour l'obéissance !
· Il y a plus de 8 ans ·Louve