Les Amis, les vrais pour la vie
Jean Claude Blanc
Les Amis (les vrais pour la vie….)
On n'en, a pas beaucoup, sur le tas on les trie
Ce n'est que dans l'épreuve, qu'on les appelle à l'aide
La plupart sont des faux, pour leur paroisse, ils plaident
Mais les vrais, on les compte comme authentiques Amis
On passe nos journées, à se serrer les louches
De baisers obligés, rarement sur la bouche
Camarades de boulot, relations rituelles
On a pris l'habitude, naturelle ritournelle
L'Ami est un intime, qu'on aime comme un frère
Qu'importent ses humeurs, il ne peut que nous plaire
Si on se sent trahis, on fonce ventre à terre
S'expliquer avec lui, pour tirer ça au clair
L'Ami c'est un sosie, un deuxième soi-même
La différence des sexes, embrouille les sentiments
On se met à douter, à façon dont on s'aime
Sert à rien de chercher, le cœur est exigeant
On dit « t'as des Amis, tout le tour du ventre »
Ça flatte notre ego, seulement un instant
La sagesse réagit, sa raison fait entendre
Méfie-toi camarade, l'Amour n'est pas à vendre
Me rends à mon avis, initié de leçons
Certains par intérêt, se jouent les maquignons
Faut faire la différence, entre fervents et félons
J'énumère sur mes doigts, mes fidèles compagnons
Je suis bien aguerri, on va pas me le faire
Le coup de la charmeuse, qui pointe son derrière
Les tapes sur l'épaule, du coreligionnaire
Qui veulent qu'à mon tour, les couvre de prières
L'Ami, c'est un abstrait, qui demande jamais rien
Simple coup d'œil, un mot, une remarque subtile
Mais instinctivement, il te prend par la main
T'emmène sur les chemins, quand tes soucis resquillent
Ami, aussi celui, qui a besoin de toi
Sans même te gonfler, d'éternelles jérémiades
Il est dans la panade, dans ses yeux, ça se voit
A toi, de le comprendre, pas le laisser en rade
L'Ami, on ne choisit pas, ensemble, on se connait
Dès le premier contact, c'est cousu désormais
Et machinalement, on s'accroche à ses basques
Ça demeure un mystère, c'est pas une science exacte
Y'en a qui se contentent, de compères artifices
Qui survolent la scène, rigolant de ses vices
Voyageurs sans bagages, pour eux seuls, les délices
Ne pas avoir d'Amis, qui portent préjudice
On est cernés de potes, mais peu sont solidaires
Car plus il y a de monde, plus y'a de solitaires
C'est pas le nombre qui compte, d'un seul, on est ravi
Dès lors on est comblés, d'amitié pour la vie
Opportunes amitiés, défendent les mêmes causes
Camarades temporaires, associés pour lutter
Tellement, j'ai milité, aujourd'hui me repose
Sur mes intimités, qui me pansent les plaies
Désormais retiré, du monde des galères
Je revois mes complices, que j'avais délaissés
« Il t'a fallu du temps, pour enfin dételer »
Me lance tout de go, un Frère débonnaire
Je suis un bon crétin, naïf humanitaire
Croyant que des Amis, y'en a plein l'univers
Quand je fais le bilan, je ne suis pas très fier
Me suis fait enfumer, occultant Etres Chers
Ami inséparable, je trouvais ça débile
Réservé à des gus, avides de compagnie
Mais vu de ma retraite, je me fais plus de bile
Reviennent à tire d'aile, mes promis, mes Amis
L'Ami, c'est la confiance, en nous régénérée
Un énième soi-même, connivences de pensées
Ça fait du bien à l'âme, de parler sans causer
Pas besoin de prouver, notre solidarité
Il faut se conformer, aux règles de la cité
Les hordes de supporters, brandissent leurs trophées
De vaines tentatives, pour tous s'acoquiner
L'Amitié se conjugue, seulement au singulier
On n'en a pas beaucoup, il faut les chouchouter
Un coup de bigophone, ne coûte pas grand-chose
Si tu as le cafard, l'Ami est là tout près
Soudain comme par magie, le noir vire au rose
Même pas du même avis, on se dit « ma fois tant pis »
On rigole, on oublie, pas plus belle harmonie
Mortelle destinée, peut pas nous séparer
Subsiste un lien secret que nous offre la pensée
Aussi chers lecteurs, peut-être esseulés
Les Amis se font rares, les laissez pas filer JC Blanc septembre 2022 (pour toi à qui je pense)