Les Amours Mortes

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Les années ont passé,
Et les mentalités :
Autant en profiter.
Là où ornait jadis le marbre
Dégouline la pâte à modeler.

Des « je t'aime » à tout va,
Comme autant d'uppercuts
Distribués à tort
A tort et à travers,
En proie aux collections,
Beaux comiques de
Répétition.

Les cœurs sont aujourd'hui,
Plus aortes que romantiques,
Et laissent abonder le sang 
Afin de noyer ces
Jolis papillons de nuit,
Ceux qui voletaient en nos ventres,
Avant de n'être éradiqués.

Et le cœur a évolué,
Un beau millier de miettes au moins,
Qui entremêlées dans la santé
Comme dans la maladie,
S'écorcheront au mieux
Quelques mois ou années,

Puzzles sans modèle,
Puzzles ou non en fait,
Va savoir quelles pièces
Il nous reste.

On tire un coup,
On tire sur la corde,
On croit s'aimer,
On laisse tomber,

Et peut-être que les sensations
N'en seront que plus fortes,
Se dit-on tout bas
Pour rassurer son soi.

On croit s'aimer,
On laisse tomber,
Qu'importent les épaules
Si l'on peut s'y laisser pleurer,
Qu'importe qu'elles changent,
Tout au fil de l'année,
C'est toujours mieux de pouvoir
Laisser glisser ces larmes idiotes
Contre l'épaule
D'un Fou,
D'un Sot,
D'un Roi.

On se prête
Les uns,
Les autres,

Jouets d'une nuit,
Non pour la vie,

Et les larmes gardent le même goût amer
Tout comme ces lèvres étrangères,
Un peu plus chaque soir,
Un peu plus chaque fois,
Identiques,
Fades,
Et sans saveur.

Les années filent,
Nous on défile,
Des automates défectueux,
Mais excuse-moi aussi
J'avais pas regardé ta notice.

Mais qu'importe au fond,
Du moment
Qu'au moins une fois,
Robe de mariée,
Faire la belle et sourire
Sourire jusqu'à s'en convaincre
Sourire jusqu'à y croire enfin,
Certains mensonges
Semblent plus sains.

Et là, sous les flashs
Immortaliser son cœur en vrac
Mais avec au-dessus
La robe qui étincelle
Oui, oui, t'es la plus belle,
Pour une journée
Après, poubelle.

Quoi qu'il en soit,
On les déplacera bien plus tard
Ces figurines du gâteau.
On prendra un couteau,
Et la fête à nouveau.

Après tout
On est pas à
Deux ou trois histoires,
Et que dire au fond des
Jusqu'à ce que
La mort nous sépare ?

Et à nouveau on tire un coup,
S'ennuyant des visages encore,
Des courbes et des mains qui
Ne nous prouvent plus rien
Sous la peau d'un autre oublié,
Aucune sensation d'exister.

On tire un coup,
Ça ne nous fait rien,
Et alors on en vient,
A tirer sur cette corde
Au nœud coulant,
Peut-être pour que les
Dernières réelles sensations

Restent les plus fortes

D'entre toutes.
  • Oui! Drôle de jeu dans lequel
    "On se prête
    Les uns,
    Les autres"
    et parfois
    On se prête les uns aux autres
    Oui! Drôle de jeu auquel on se prête...

    Et très beau texte, plein de fulgurances!

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Un inconnu v%c3%aatu de noir qui me ressemblait comme un fr%c3%a8re

    Frédéric Clément

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