Les bons Chefs.
Christophe Hulé
Les sages ont tout démontré paraît-il, bon si c'qu'on nous dit qu'c'est vrai, alors c'est comme avec le patron, on fait profil bas et on évite de multiplier les pauses, enfin de celles qui se voient, car on a la naïveté de croire que les Chefs ont mieux à faire, c'est confondre les serviettes et les torchons, un millésime et une piquette.
Les « bons » Chefs s'en contrefoutent et vous font confiance avec le sourire et ce bon vieux mot d'encouragement qui soulèvent des montagnes.
Les « bons » Chefs sont bons, et voilà tout.
Comme diraient les Inconnus, y a les bons Chefs et les bons Chefs.
Ou Jean Ferrat, ceux qui « travaillent du képi » et ceux qu'on admire et respecte.
Le bon Chef s'excuse presque de vous demander des tâches, se proposant même d'aider, et n'oubliant jamais de vous remercier quand la mission est accomplie.
Où l'on ne parle ni de « supérieur », ni de « subordonné », mais de collaborateur, où l'on blague volontiers, etc. Enfin bref où l'on est motivé pour donner le meilleur.
Les vrais bons Chefs ont d'autant plus de mérite que rien ne pèsera sur eux, la poussière sous le tapis et à tous les étages. Les plus hautes sphères ne prendront jamais la défense d'un lampiste, aussi martyrisé soit-il.
Il revient donc au Chef de prendre sa décision, souvent inversement proportionnelle aux compétences, être admiré, respecté ou craint et honni.
Quand il n'y a que Dieu au-dessus de vous, qui a bien autre chose à faire, ou qui, c'est fort possible, n'est qu'une invention, on peut choisir l'ambiance de travail, Tahiti ou le Goulag ?
- Je compte sur vous pour améliorer la qualité du service, c'est ensemble que nous y arriverons.
Toute suggestion nouvelle ou ré-ajustement sera écoutée, je ne souhaite pas multiplier les réunions, parlez-en entre vous, si tout le monde est d'accord, je vous suis.
- Un nouveau mode de fonctionnement s'impose, quitte à bousculer vos habitudes de travail, nous referons des point réguliers, vos trouverez tout dans le petit livret que j'ai rédigé.
Inutile de vous rappeler que les clauses énoncées ne sont pas négociables, vous avez cette liberté de demander une mutation si vous n'adhérez pas à mon projet.
Lorsque nos politiques répètent à l'envi qu'il faut éradiquer la souffrance au travail, non pas revoir le système, mais reconnaître les fragilités humaines.
Comme dans tous les autres domaines, nos politiques n'ont rien compris, enfin c'est ce qu'on veut bien croire, car ils sont assez intelligents pour savoir que ne rien changer a toujours été la devise.
Pourquoi risquer l'affrontement si l'on a le pouvoir de museler.
Comme je dis souvent, au boulot, pourquoi s'entendre si l'on peut se faire la gueule, le bon vieux vase de Soissons, on laisse la zizanie s'installer, en prenant soin de cloisonner, pas de délégation, mais un personnel un seul.
Ensuite, une fois le chaos et la guerre de tranchées mis en place, il ne reste plus qu'à couper les têtes, s'il en dépasse encore !
Gouverner c'est prévoir, mais le vrai problème est de savoir ce que les Chefs ont prévu.
Un bon chef est un chef mort. :o))
· Il y a plus d'un an ·Hervé Lénervé
Je ne peux cautionner, mais en bon hypocrite, je souscris en cachette!
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé
Vive la SCOP où ces problèmes n'existent pas !
· Il y a plus d'un an ·yl5
J'ignore de quoi il s'agit, mais si c'est une collectivité sans chef, ça peut aussi tourner à l'anarchie.
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé