Les braves.
Christophe Hulé
Pas de répit pour les braves dit-on.
Et qui sont-ils ?
Tous ces braves gens qui se lèvent à pas d'heure pour prendre le métro, le RER, le bus, sans compter les plusieurs minutes de marche, qui n'effraient pas les oisifs, mais qui usent à petit feux pour d'autres.
Certaines reprennent le travail le soir venu, le mari mécontent et les enfants électriques, enfin sous tension quoi.
Pour médailles ils n'ont que les factures, et les aides misérables que l'État veut bien donner, comme autrefois en sorte.
Les gamins peuvent passer une journée à la mer, même si l'État refuse de payer dorénavant, la faute à la crise.
On s'inquiète de la baisse du pouvoir d'achat, fini les musées ou les petits restos.
Ceux qui étaient déjà au fond apprécieront.
Chienne de vie pour certains, quoi, penser qu'ils l'ont bien mérité ?
Nul n'a trouvé la solution, on sait ce que le communiste a enfanté.
Et il en va ainsi depuis des millénaires, que l'on ne me parle pas des progrès de la science.
« Brave gens, braves gens ... » chantait Brassens.
Désolé, mais les caisses sont vides, croyez bien qu'on a fait tout ce qu'il était possible de faire.
Quand on y pense, ces crevards ne connaissent pas leur chance, il fut un temps … Non pas celui des cathédrales, mais de la guillotine.
Désolé Madame (ou Monsieur), la trêve hivernale vous a été donnée, il serait malvenu de vous plaindre, le temps est venu de vous prendre en main pour la saison prochaine, comme aurait dit La Fontaine.