Les canards

bech

Ces sombres et taiseux geoliers de kératine
Tressaient leurs fers visqueux dans le fil de leurs eaux,
Nourrissant leurs cachots des secondes-platine
Qu'ils trouvaient blotties sur de fragiles radeaux.
 
Leur chemin de ronde glissait le long des rives
Emportant avec lui les nuances du vent,
Les rameaux déliés et les plumes des grives,
Les danses du ciel et les couleurs du levant.
 
Mais la pianiste était amoureuse acharnée.
Elle fit jouer ses doigts sur l'écume et le jais,
Libéra les rondes, les blanches et les noires,
 
Et rendit aux berges leur fierté de portée.
Elle piqua dans ses boucles la clef d'un saule secret,
Et se coucha songeuse dans le sang des canards.

Signaler ce texte